Journal C'est à Dire 193 - Novembre 2013

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

48

Assurance santé STRASBOURGEOISE Devis en ligne www.frontalier.info

L’économie de l’Arc jurassien sur la voie de la reprise Emploi Après avoir commencé l’année en récession, la France a renoué avec la croissance au deuxième trimestre. Malgré tout en 2013, l’emploi a progressé côté suisse mais diminué en Franche-Comté.

Le canton de Neuchâtel emploie plus de 10 500 travailleurs frontaliers en 2013.

L’ observatoire statistique transfrontalier de l’Arc jurassien (O.S.T.A.J.) vient de livrer sa dernière étu- de consacrée à l’économie de l’Arc jurassien franco-suisse. Une nouvelle fois, les chiffres sont très contrastés d’un côté à l’autre de la frontière. Note opti- miste côté français : le redé- marrage de l’intérim en Franche-Comté cette année. Après deux années de recul, l’emploi intérimaire est repar- ti à la hausse (+ 9,5 % de haus- se trimestrielle, la première depuis début 2011). “Ce retour- nement semble témoigner de meilleures perspectives pour l’économie comtoise” disent les analystes, après une année 2012 qui avait été particulièrement difficile. Côté suisse, si l’année 2012 a sensiblement ralenti par rap- port à 2011 (une croissance

d’1,4 % en 2012 contre 4 % en 2011), elle est restée pour autant assez dynamique malgré un franc fort et l’essoufflement de la demande extérieure. “Dans l’Arc jurassien suisse, les expor- tations sont restées dynamiques et le marché de l’emploi n’a pas fléchi” observe

tisticiens. Les prévisions sont à nouveau optimistes côté suisse. Selon l’O.S.T.A.J., la conjoncture de l’Arc jurassien suisse devrait connaître une amélioration, d’abord modérée en 2013, puis plus nette en 2014. L’institut

sissant d’un côté à l’autre de la frontière. En Franche-Comté, entre les premiers tri- mestres 2012 et 2013, l’emploi salarié marchand non agrico- le s’est contracté de 2,7 %, soit 6 900 emplois perdus sur la période. “L’emploi industriel franc-comtois est à son plus bas niveau depuis 10 ans” note l’O.S.T.A.J. L’emploi de l’Arc jurassien suisse, lui, ne s’étiole pas. Au deuxième trimestre 2013 dans le canton de Neuchâtel par exemple, on compte un total de 90 700 emplois dans les secteurs secondaire et tertiaire. Par rap- port à la même période de l’année précédente, l’emploi neu- châtelois est en hausse de 0,9 %

au premier trimestre et de + 1,3 % au deuxième. En globalisant les chiffres fran- çais et suisse, la balance est négative sur le front de l’emploi. En 2012, on a dénombré 10 300 chômeurs supplémentaires dans le territoire transfrontalier. Au premier trimestre 2013, l’Arc jurassien comptait au total 83 500 chômeurs : 55 400 en Franche-Comté et 28 100 sur l’Arc jurassien suisse. Sur une année, le nombre de chômeurs a augmenté de 14 % dans l’Arc jurassien. Cette hausse est plus marquée dans la partie fran- çaise (+ 15,7 %) que dans la par- tie suisse (+ 10,9 %). Côté suis- se, c’est dans la partie nord du

canton de Berne que la haus- se est la plus spectaculaire (+ 30 %). Du côté de l’emploi frontalier enfin, après une pause fin 2012, il est reparti à la hausse début 2013. À fin juin 2013, ils étaient 43 200 frontaliers de nationa- lité étrangère à exercer une acti- vité dans l’Arc jurassien suis- se. Le canton de Vaud en occu- pe plus de la moitié (24 100), le canton de Neuchâtel près d’un quart (10 500) et le dernier quart est réparti entre le canton du Jura (6 900) et le nord du can- ton de Berne (1 700). En une année, l’Arc jurassien emploie 2 350 frontaliers supplémen- taires.

C.R.E.A. (de la facul- té des hautes études commerciales de Lau- sanne) a prévu que la croissance du P.I.B. de l’Arc jurassien suis- se devrait s’élever à + 0,6 % au terme de

l’O.S.T.A.J. Avec son profil industriel et exportateur, le canton de Neuchâtel enre- gistre la plus forte croissance annuelle de son P.I.B. (+ 8,2 %)

“L’emploi industriel franc-comtois à son plus bas niveau.”

grâce en particulier à la bon- ne santé de l’industrie horlo- gère. “De même, les bonnes per- formances de l’industrie du can- ton du Jura conduisent à une progression soutenue du P.I.B. cantonal (+ 3,7 %). Pour l’économie vaudoise, plus diver- sifiée, la progression du P.I.B. est de 2,6 %” précisent les sta-

l’année 2013 et à + 1,5 % en 2014. “Ce regain de dynamisme attendu s’expliquerait princi- palement par le redressement économique qui semble se pro- filer progressivement dans les pays avancés” notent les spé- cialistes. Le contraste dans le domaine de l’emploi est encore plus sai-

L’entreprise Tissot distinguée deux fois Pour la première fois décernés à Besançon, les résultats du concours international de chro- nométrie ont récompensé l’entreprise locloise Tissot et l’horloger bisontin L.Leroy pour sa montre mécanique tourbillon. Précision ultime et résistance. Concours de chronométrie

sident du jury, la manufacture bison- tine est allée bien au-delà en atteignant quasiment la perfection au cours de ces tests où la montre bisontine a totali- sé 794 points. Guillaume Tripet, le direc- teur général de la manufacture L.Leroy, n’a pas caché sa fierté avec un prix qui positionne un peu plus la marque bison- tine parmi les grands de l’horlogerie mondiale. Dans la catégorie des “montres clas- siques”, c’est l’horloger Tissot qui a trus- té les deux premières places du concours parmi les vingt pièces qui concouraient. “Notre métier, c’est la précision, cette double récompense est un grand hon- neur pour nous. Mais notre métier, c’est sumg Galaxy Gear) : “Ces nouvelles montres ne vont pas tuer l’horlogerie estime François Thiébaud. Rien n’empêchera les gens d’acheter ce gen- re de montres tout en continuant à por- ter une belle montre. C’est comme l’ordinateur, ils n’ont pas tué les stylos.” Pour les passionnés d’horlogerie, toutes les pièces du concours sont exposées jusqu’au 31 décembre au château des Monts, le musée d’horlogerie du Locle en Suisse voisine. Le concours de chronométrie a lieu tous les deux ans. Pour l’édition 2015, il concernera toujours les montres clas- siques, les “tourbillons” et sera étendu aux montres plates et aux chrono- graphes. J.-F.H. aussi d’habiller le temps” com- mente François Thiébaud, le président de Tissot S.A. qui a également fait un petit com- mentaire sur l’arrivée des montres high-tech baptisées “smart watch” (genre Sam-

L es pièces avaient été transportées en camion blindé sous contrôle notarial àl’observatoiredeBesan- çon. C’est dire tout le soin et avec quellesolennitélesorganisateurssuissesde ceconcourstraitentlesujet.Puislesmontres sontrepartiesàBiennepourunsecondtest, puisàl’écoled’ingénieursducantondeNeu- châtel pouruneautrebatteriedetests,avant de revenir à Besançon pour les résultats de cet exigeant concours. “C’est un peu

comme disputer trois grands prix de Formule 1 à la suite sans passer par les stands” illustre en souriant Jean-Pierre Tris- cone, président du jury de cet- te édition 2013 du concours international. L’épreuve n’est

“Nous sommes fiers de cet héritage horloger.”

pas de tout repos pour les montres qui concourent. Les pièces classées doivent avoir réussi trois fois de suite la qua- lification internationale “chronomètre” avec, après la deuxième série de tests, une exposition à des chocs intenses et à des champs magnétiques, et tout ceci sans réglage intermédiaire. Sur 17 entreprises qui concouraient, il y avait 14 manufactures suisses, deux fran- çaises (L.Leroy et Dodane) et une alle- mande. Dans la catégorie “tourbillon”, sur les 7 participants, seule la manu- facture Louis Leroy a résisté à cette épreuve des chocs et du magnétisme et donc se retrouve seule lauréate. Même si “l’élégance d’une montre est de don- ner l’heure” , citation d’un horloger gene- vois reprise à son compte par le pré-

François Thiébaud, le président de Tissot, a reçu les deux premiers prix du concours 2013 dans la catégorie “montres classiques”.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker