Journal C'est à Dire 193 - Novembre 2013

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L E P O R T R A I T

Plateau de Maîche Jean-Jacques Fleury, lieutenant de louveterie Pour exercer une telle mission héritée du Moyen- Âge, il est indispensable d’avoir une bonne connais- sance du territoire et de la faune. Et même être chas- seur depuis cinq ans au moins. Porter l’uniforme est en effet un honneur qui se mérite.

O fficier public chargé de la chasse des loups, la fonction créée par Charlemagne a tra- versé les siècles malgré la dis- parition progressive de cet ani- mal si redouté dans les cam- pagnes françaises. Les louve- tiers avaient le privilège de pou- voir chasser en battue dans les forêts royales alors que cela était réservé au roi et à la noblesse. De ce temps-là, il ne reste que “Nous sommes assermentés, nom- més par le préfet et placés sous la tutelle de la direction dépar- tementale des territoires” explique Jean-Jacques Fleury, en poste depuis 1995 sur le canton de Maîche. “J’étais auparavant chasseur évidemment, c’est obli- gatoire, et garde-chasse. Et mon père qui était louvetier souhai- tait passer la main, j’ai donc pos- tulé” se souvient-il. Pour exer- cer cette fonction, certaines connaissances sont indispen- sables : “De bonnes connaissances de la vie et des mœurs des ani- la tête de loup sur l’insigne portée fière- ment par ces agents bénévoles de l’État.

maux sauvages, de l'équilibre biologique à maintenir et la légis- lation de la chasse et des règles de sécurité” confie l’intéressé qui, passionné, passe beaucoup de temps à arpenter les sentiers et forêts du plateau. Outre la police de la chasse exer- cée aux côtés de l’O.N.C.F.S. (Office national de la chasse et de la faune sauvage), le louve- tier a une mission importante dans la cynégétique, autrement sionnés par le préfet pour orga- niser hors période de chasse des battues administratives.” Une action qui permet ainsi de sécu- riser une zone où un trop grand nombre de sangliers par exemple pourrait être dange- reux pour les automobilistes. Un travail de l’ombre en terme de sécurité et de salubrité publique qui va jusqu’à la lut- te contre des épidémies telles que la rage. Jean-Jacques Fleury se souvient notamment de sa première mis- sion : “C’était en 1997, il a fal- dit, la régulation de la présence de gibier sur son secteur. “Nous pou- vons à ce titre être mis-

Jean-Jacques Fleury est lieutenant de louveterie sur le plateau de Maîche depuis 1995.

Le plaisir de l’observation.

voiture : “J’ai été appelé par les gendarmes et suis intervenu alors que les pompiers désin- carcéraient la victime blessée à quelques mètres de là.” Mission parfois ingrate mais indispensable qui procure aus- si de beaux moments. L’observation des animaux en fait incontestablement partie : “En étant sur le terrain, on fait parfois des rencontres comme un soir avec ce lynx que j’ai pu

longuement voir évoluer.” Il est en effet correspondant local pour remonter les informations concernant cet animal, com- me il l’est aussi pour le loup. Une sorte de clin d’œil de l’histoire pour ce lieutenant de louveterie qui justement doit son appellation officielle à cet animal qui avait disparu contrai- rement à ceux que Charlemagne avait missionnés pour éradi- quer à l’époque. Un observateur

et un surveillant officiel de la nature et de la faune qui a tra- versé les siècles. Cette longévi- té, Jean-Jacques Fleury l’évoque aussi pour son cas personnel : “J’ai 64 ans. Légalement, je peux encore prétendre à deux man- dats de cinq ans. Et qui sait peut- être qu’un jour un de mes petits- enfants me succédera comme j’ai moi-même succédé à mon père…” D.A.

lu procéder à la vaccination des renards, à la fois au terrier et en lançant des doses depuis un hélicoptère.” Une expérience qui l’a marqué par son ampleur et son importance. Rien à voir en effet avec les appels pour du gibier mort en bord de route ou encore blessé dans une collision comme ce soir d’automne 2002 non loin de Saint-Hippolyte où il a dû abattre un sanglier de plus de 100 kg percuté par une

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