Journal C'est à dire 225 - Octobre 2016

V A L D E M O R T E A U

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Politique “Je ne suis pas une girouette et je ne papillonne pas”

La députée du Haut-Doubs a une double actualité : c’est elle qui doit veiller au bon déroulement des Primaires de la droite et du centre (20 et 27 novembre). Elle mène également les discussions autour de la nouvelle loi Montagne. Interview.

C’ est à dire : Vous êtes présidente du comité départe- mental pour l’or- ganisation des Primaires dans le Doubs, donc censée être impartiale et neutre, et en même temps vous soute- nez François Fillon. Il n’y a pas un peu de schizophrénie dans la démarche ? Annie Genevard : Ce cas de figure-là est celui de l’immense majorité des élus et des cadres du mouvement en France. Seuls les secrétaires départementaux, chargés de l’organisation pra- tique de ce scrutin, sont tenus à cette neutralité. Contraire- ment à eux, je n’y suis pas contrainte. Sur le plan national, le député Thierry Solère, sou- tien de Bruno Le Maire, est pré- sident du comité d’organisation des Primaires et il n’y a aucun souci. En revanche, je me suis engagée à accueillir tous les can- didats à la Primaire dans le Doubs sur un même pied d’éga- lité. Au sujet de mon soutien à François Fillon, cela ne m’em- pêche pas d’être amie de N.K.M., de Bruno Le Maire, de Nicolas Sarkozy, avec lesquels j’ai tra-

vaillé dans différents domaines et dont je partage une grande partie des analyses. Càd : Alors pourquoi Fran- çois Fillon ? A.G. : Simplement parce que j’estime que c’est lui a le plus travaillé son programme. J’ad- hère à la fois au programme et à la personne. Il a des valeurs et une certaine forme de réser- ve. Dans les temps actuels, avec un président de la République qui fait et dit n’importe quoi, ça fait du bien d’avoir quelqu’un qui est réservé et solide à la fois. Il a appris aussi à s’ouvrir aux gens. Càd : Et Alain Juppé le chou- chou des sondages ? A.G. : C’est celui que je connais le moins. J’ai eu l’occasion de mieux le connaître car il a sol- licité un entretien avec moi récemment, nous avons eu l’oc- casion de discuter pendant une heure. Je reste pour autant fidè- le à mes engagements auprès de François Fillon que je sou- tiens depuis quatre ans, au moment de l’épisode malheu- reux de la présidence de l’U.M.P.

Je ne suis pas une girouette, je ne papillonne pas d’un endroit à un autre en fonction des cir- constances. Je reste dans mon couloir. Càd : Si François Fillon n’est pas qualifié pour le second tour des Primaires, qui sou- tiendrez-vous ? A.G. : Je verrai au soir du pre- mier tour le 20 novembre les forces en présence et j’écouterai les discours des uns et des autres. Ensuite, au soir du 27 novembre, à la minute même où les résul- tats seront proclamés, je serai aux côtés du vainqueur de ces Primaires, quel qu’il soit. J’ai toujours été loyale à mon mou- vement. Càd : Comment croire plei- nement à la transparence de ce scrutin avec ce mail envoyé par Les Républicains du Doubs à ses adhérents, mail invitant clairement à voter Nicolas Sarkozy. Les dés sont pipés ? A.G. : Robert Sémonin, chargé chez Les Républicains de tout l’aspect informatique, a procé- dé à un malencontreux copier-

Annie Genevard est également candidate à sa propre succession en tant que députée de la V ème circonscrip-

tion du Doubs.

Càd : Voilà pour le constat. Ensuite, comment agir pour que les citoyens croient à nou- veau en vous ? A.G. : Ce qui est possible au niveau local, pourquoi ne le serait-il pas sur le plan natio- nal ? On doit désormais s’in- terroger autant sur les pro- grammes que la façon de les mettre en œuvre. Certains can- didats proposent non seulement un programme, mais aussi une méthode. En même temps, les pas vouloir payer d’impôts. Vou- loir toujours plus de sécurité et s’indigner par exemple quand on subit un contrôle de police, etc. C’est la raison pour laquel- le le prochain candidat devra conclure un pacte avec la Nation. Cette prochaine élection confè- re aux hommes politiques une énorme responsabilité. Je pen- se que cette élection présiden- tielle est la dernière étape, la dernière chance avant le désert des extrêmes… Càd : Changeons de sujet : vous venez de présenter en tant que rapporteuse du texte, le projet de loi Montagne, acte II. Pourquoi en avez-vous été une des deux rapporteuses ? A.G. : Ce travail a fait suite à la mission que j’avais condui- te sur ce sujet à la demande du Premier ministre, avec ma col- lègue P.S. Bernadette Laclais, députée de Savoie. Sachant que Morteau fait partie de l’asso- ciation des villes de montagne. La loi Montagne date de 1985, elle avait besoin d’être remise au goût du jour. Notre travail a abouti à des conclusions com- portant 99 propositions. Nous avons présenté le texte de loi en septembre dernier à l’As- semblée nationale. Après avoir examiné près d’un millier d’amendements de nos collègues députés, nous avons enrichi ce texte, qui a été adopté à la qua- si-unanimité. C’est le deuxième texte le mieux voté après l’état d’urgence de toute cette légis- lature. La loi doit maintenant aller devant le Sénat avant de revenir à l’Assemblée pour être votée. J’espère avant la fin de l’année. Càd : En quoi ce texte est-il novateur ? A.G. : Il comprend plusieurs citoyens doivent être également respon- sables : on ne peut pas par exemple en même temps vouloir toujours plus de l’État et ne

avancées significatives. Les zones de montagne (qui repré- sentent un quart du territoire national pour 10 millions d’ha- bitants) seront désormais prises en compte dans les schémas d’aménagement du territoire et de développement économique. Ce qui peut concerner de nom- breux domaines de la vie quo- tidienne, y compris les questions d’éducation. L’établissement d’une carte scolaire devra désor- mais se faire selon les spécifi- différents. Sur le plan de la san- té, même chose : les conditions montagneuses seront prises en compte dans l’organisation des secours et de la santé. L’aspect agricole est un autre volet impor- tant de cette future loi (aides à la construction de bâtiments d’élevage, lutte contre les grands prédateurs, défense des prai- ries, autorisation des retenues d’eau…). Sur le plan de l’ur- banisme, cette loi va permettre de contrôler l’expansion, sans pour autant empêcher les pro- jets touristiques. Le travail sur cette loi Montagne est l’illus- tration idéale d’un travail constructif réalisé au-delà des considérations partisanes. C’est d’ailleurs dans la tradition des élus de montagne. Càd : Ce travail vous a valu d’être nommée par Laurent Wauquiez, ex-président, com- me secrétaire générale de l’association nationale des élus de montagne (A.N.E.M.). Une responsabilité de plus ! A.G. : C’est une occupation (béné- vole) qui se fait sur mon temps parlementaire. Pour autant, je ne néglige pas ma Ville, pas plus que ma circonscription. Je connais des élus - je pourrais citer le maire de Pontarlier Patrick Genre - qui s’en sortent très bien et qui ont encore plus de fonctions que j’en occupe. Càd : Prochaine étape de votre “carrière” politique : un poste de ministre ? A.G. : À certaines personnes qui ont la gentillesse de me prédi- re ce genre de fonctions, je leur réponds que pour ce genre de poste, il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. Je leur dis aussi que si un jour on me le propo- se, je ne dirai pas non. n Propos recueillis par J.-F.H. cités de la montagne. On a eu l’exemple récent de l’école de Chapelle-des-Bois. Dorénavant, les modes de calcul seront

coller d’un message dans une invitation pour le meeting de François Baroin le 20 octobre dernier. Deux heures plus tard, il rectifiait son erreur par un second mail. C’est le genre de mail que l’on reçoit souvent des instances des Républicains sauf que celui-ci n’aurait pas dû être envoyé avec cette invitation. C’est une regrettable boulette, il faut être attentif à tous les détails. Càd : Pensez-vous que le sys- tème des Primaires soit conforme à l’esprit de la V ème République ? A.G. : Pas forcément, cela va un peu à l’encontre de nos pratiques. Mais la droite a compris, et c’est bien, que son salut et surtout le redressement de la France pas- saient par là et par une attitu- de d’unité. Le premier débat des Primaires a été digne, tout en étant parfois musclé, mais cet- te procédure des Primaires montre que la droite n’a plus le droit de se déchirer. Il y a aujour- d’hui de la part des citoyens une demande de pouvoir choisir. Ce processus des Primaires était à mon sens inévitable. Càd : Si Nicolas Sarkozy ne sort pas vainqueur, certains émettent déjà l’idée qu’il pourrait quand même se pré- senter à la Présidentielle… A.G. : Il ne serait pas à ce point irresponsable pour aller jusqu’à contester le résultat du scrutin. Càd : Mesurez-vous bien le ras- le-bol des citoyens vis-à-vis de la politique et surtout des confrontations entre partis politiques. Ne doit-on pas rai- sonner désormais au-delà des partis et en cela, la démarche d’Emmanuel Macron n’est- elle pas légitime ? A.G. : Bien sûr que j’en ai conscience et il faut combattre cela pour plusieurs raisons. D’abord il n’y a pas de démo- cratie sans partis politiques (la première chose que fait une dic- tature est de supprimer les par- tis politiques). C’est aussi au sein des partis politiques que se structurent les programmes, les projets. La faiblesse d’Emma- nuel Macron est là, de ne pas avoir de parti derrière lui. Enfin, dans un pays où il n’y a plus de grands partis démocratiques, ce sont les extrêmes qui l’empor- tent. Regardons ce qui s’est pas- sé par exemple en Autriche où les partis classiques ne pèsent plus rien.

“La dernière étape avant le désert des extrêmes…”

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