Journal C'est à dire 225 - Octobre 2016

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Tendance La tendance est à la préservation de l’espace

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diagramme solaire et la lati- tude du lieu, les vents domi- nants, les singularités géophy- siques du site et les vitalités du lieu, la maison dite passive ou

duction d’énergie. Les énergies renouvelables fonc- tionnent avec 4,8 m 2 de pan- neaux photovoltaïques ther- miques intégrés en toiture assu-

Créée en 2010, la maison passive dessinée par l’architecte Jean-Louis Abt sur les hauteurs de Mor- teau démontre le potentiel de ces habitations même dans un climat rude. Son but désormais : boucher les dents creuses.

TRE O OUER V L SION AC VÉHICULE D’OC

rent environ 65 % pour l’eau chaude sanitaire. La maison pourrait presque devenir positi- ve ce qui veut dire qu’el- le produirait plus d’éner- gie qu’elle n’en consom-

“bioclimatique” était pionnière à cette époque. Selon l’architecte, elle prouve encore toute son utilité même si de nou- velles techniques sont apparues depuis. Cette

Objectif : créer des “immeubles positifs”.

S i aujourd’hui l’architec- te promeut l’empilement de maison dites passives voire positives, à la manière des appartements, Jean- Louis Abt n’oublie pas qu’il a réalisé, à Morteau, une mai- son passive dans le quartier

de la Baigne-aux-Oiseaux. C’était en 2010. Son principe : une “mai- son industrialisée” (qui fonc- tionne à la manière d’un kit) édi- fiée en un temps record et consommant moins de 15 kW par mètre carré et par an. Implantée en cohérence avec le

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me. Le reste de l’eau chaude sanitaire est assuré par une relè- ve électrique, l’ensemble couplé à un ballon de stockage de 300 litres. Une ventilation double flux à haut rendement complè- te les performances énergétiques de la construction. Le chauffage principal est assu- ré par un poêle bois étanche d’une puissance maximale de 8 kW, avec un haut rendement moyen de 95 % et placé au centre de la construction. Les murs en ossature bois sec, isolés avec 180 mm de laine de bois entre montants, 60 mm de fibres de bois support d’enduit minéral à l’extérieur, un régulateur de vapeur et 60 mm de laine de bois à l’intérieur, une isolation de plancher assurée par 220 mm de laine de bois permettent à cette maison de se préserver du froid l’hiver et du chaud l’été. Selon le concepteur, ce genre d’habitation (dont le prix était estimé à l’époque à 220 000 euros pour 110 m 2 habitables) est ren-

réalisation a prouvé que l’on pouvait vivre dans ce genre d’ha- bitation avec des pièces de jour au Sud pour emmagasiner la chaleur et ainsi limiter la pro-

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table au bout de 10 ans. Cette demeure “express” se voulait économique, économique et socia- le. Le social signifiant en l’es- pèce que le plus grand nombre puisse en profiter. Force est d’ad- mettre que les maisons passives se sont développées à l’inverse des maisons positives, encore marginales. Désormais, l’autre cheval de

bataille de l’architecte comtois est de créer des “immeubles posi- tifs” pour boucher les dents creuses et éviter de consommer l’espace. Chacun pourrait avoir sa terrasse, son bout de jardin, ses arbres, sur une structure de type immeuble… sans avoir de vis-à-vis avec son voisin du bas ou du haut. Une autre philo- sophie est en marche… n

Pour l’architecte Jean-Louis Abt, pionnier de la construction de maisons passives et positives, l’avenir est dans la préservation de l’espace via “des immeubles verts”.

Une éco-rénovation réussie Saint-Hippolyte Quand ils achètent leur maison à Liebvillers sur les hauteurs de Saint-Hippo- lyte, Pierre et Claire Mougin savent que celle-ci à une histoire et un passé… L’ancienne fabrique horlogère est en effet un beau bâtiment, mais pour y habi- ter confortablement aujourd’hui, de gros travaux s’imposaient.

“L a maison avait de beaux volumes et un caractère atypique comme nous le souhaitions” confie la propriétaire qui a aus- si été séduite par les matériaux d’origine : “C’est en fait une mai- son ossature bois avec un rem- plissage des murs avec du tuf, une roche que l’on trouve loca- lement et qui est notamment per- méable à la vapeur d’eau” pour- suit-elle. Autrement dit, déjà à l’époque, l’idée était de faire respirer l’habitation. Restait à renforcer son isolation

à tous les niveaux, des murs aux planchers et plafonds. “Nous avons entrepris beaucoup de démarches car nous tenions à ce projet de réhabilitation. Nous avons donc rencontré des conseilleurs du C.A.U.E. (Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement) et de l’A.D.I.L. (Agence Départemen- tale d’Information sur le Loge- ment) afin de savoir si une éco- rénovation était possible.” Dans le cadre du projet régional Effi- logis, ils ont donc réalisé un dia- gnostic complet de la maison

afin de comprendre quels tra- vaux engager et avec quel impact sur la consommation d’énergie du bâtiment : “Nous avions dès lors un véritable cahier des charges avec une méthodologie à suivre. Il ne man- quait plus qu’à trouver une entre- prise capable de répondre à nos demandes et ce fut le cas avec la société Fesselet installée à Saint-Hippolyte.” L’étude en main, le couple Mou- gin a donc pu entreprendre ses travaux en privilégiant évi- demment des matériaux neutres

À l’intérieur, chaque mur, plancher et plafond a été revu pour parfaire l’isolation.

et écologiques comme sur la faça- de où un crépi est venu recou- vrir la fibre de bois pour que cette maison continue à respi- rer. Mais isoler une maison ne se limite pas à l’enveloppe exté- rieure de celle-ci. “Nous avons par exemple mis de la fibre de bois également pour le plancher du rez-de-chaussée et de la oua- te de cellulose pour les combles.” Un effort tout particulier a éga- lement été porté aux menui- series extérieures en conformi- té avec la norme en vigueur R.T. 2012.

“La maison étant orientée plein sud, nous avons la chance d’ac- cumuler la chaleur du soleil et donc en étant bien isolés de la

de conséquence sur la tempéra- ture.” Au final, cette maison où il fait bon vivre affiche à l’année une

température de 20 °C dans les 220 m² habi- tables avec pour seul et unique moyen de chauf- fage un poêle à bois “ et moins de 10 stères de

conserver. On crée une vraie inertie de la cha- leur à l’intérieur de l’ha- bitation grâce à ces tra- vaux” poursuit Claire Mougin. Pour le renou-

Moins de 10 stères de bois par an.

vellement de l’air, plutôt qu’une mécanique coûteuse, rien ne vaut la technique ancestrale : “On ouvre tout simplement les fenêtres régulièrement pendant quelques minutes, ce qui n’a pas

bois par an” se félicite la pro- priétaire qui estime que l’in- vestissement dans ces travaux d’isolation sera amorti en dix ans. n D.A.

La façade recouverte de fibre de bois a été terminée avec un crépi.