Journal C'est à dire 225 - Octobre 2016

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Maîche Cordonnier, un métier d’aujourd’hui

mation où depuis des années on préférait jeter et racheter. Mais on sent quand même un retour- nement des comportements avec des clients qui cherchent à essayer de réparer. Peut-être est- ce dû à la crise ou parfois à une prise de conscience écologique” analyse le cordonnier qui plus

Loin d’être un novice dans ce métier traditionnel, Anto- nio Barata y affiche une expérience de plus de 30 ans. Alors qu’il passera bientôt la main, il revient sur ce savoir-faire qu’il a à cœur de transmettre et cette pro- fession plus utile que jamais.

très nombreux et il faut bien les connaître pour faire des répa- rations.” Lréparations peuvent être de natures diverses : le cordonnier peut être amené à réparer un

talon ou une fermetu- re à glissière, à refaire une semelle entière, à changer une semelle intérieure, à remplacer une cambrure, à colma- ter une déchirure, à

de 30 ans après ses débuts voit encore ce métier évoluer. Il sait donc que la personne qui prendra sa succes- sion dans les trois ans à venir devra elle aus-

A rrivé sur le plateau de Maîche dans les années soixante-dix, Antonio Barata, Portugais d’origine, a d’abord débuté sa carrière pro- fessionnelle dans une usine d’horlogerie mais un accident l’a contraint à changer de métier. “Je me suis assez naturellement tourné vers la cordonnerie car j’aimais le cuir, une matière agréable à toucher et à travailler.” Mais attention, ce métier ances- tral ne s’improvise pas et il va suivre une solide formation à Vesoul en Haute-Saône. Nous sommes alors en 1980 et le retour du cordonnier dans les villes et villages n’est pas fré- quent : “J’ai finalement obte- nu mon diplôme avec félicita- tions du jury” se souvient fiè- rement Antonio pour qui cette reconversion va aboutir à une installation dès l’année suivante. Le jeune cordonnier n’a alors que 23 ans et va réussir à tenir pendant 7 ans avant de mettre la clé sous la porte pour retour- ner travailler dans une usine. Mais il y a trois ans, une restruc- turation l’oblige à se reconver- tir à nouveau… “J’ai donc décidé de revenir vers

Nouveaux matériaux, nouvelles techniques.

ce métier que j’aime et que j’avais appris. Mais avant de rouvrir boutique, j’ai à nouveau suivi une formation car le métier a beaucoup changé !” Les maté- riaux, les techniques de soudure et méthodes de collage…Anto- nio Barata a tenu à réactuali- ser ses connaissances pour s’adapter aux objets qu’il répa- re aujourd’hui au quotidien. “Le cuir est encore bien présent mais les matériaux de synthèse sont

redonner vie à un sac à main, une selle de cheval ou un blou- son de moto. Les demandes sont nombreuses et diverses et en bon professionnel qu’il est, le cordonnier doit savoir réparer à un coût compétitif : “On est en effet dans une société de consom-

si se former pour apprendre les bases, c’est sûr, mais aussi pour connaître les nouveaux maté- riaux. Une formation qui com- plétera les qualités requises pour un cordonnier : de la et une grande dextérité. n

Les différents événements ont charrié sur la chaussée des milliers de mètres cubes de gravats en tous genres.

(B.R.G.M.) en collaboration avec les services du Département” explique l’élu. La montagne est donc placée sous étroite surveillance tout comme la météo, une pluviométrie trop impor- tante entraînant un renforcement de la surveillance. Voilà pour l’ur- gence. En parallèle, une étude détaillée est en cours et permet- tra d’ici à la fin de l’année de défi- nir clairement les solutions défi- nitives à mettre en place. “Si pour cette étude le Conseil départemen- tal s’est engagé à prendre en char-

ge la part due par la commune, on ne sait pas encore ce qu’il en sera pour les travaux qui seront bien plus coûteux.” La facture risque en effet d’être lourde pour une petite commune comme Soulce-Cernay. “Notre objec- tif est que les travaux prescrits par l’étude débutent au printemps 2017” conclut le maire qui d’ici là tra- vaillera avec les différents inter- venants dans ce dossier pour bou- cler le financement. Avec l’espoir que d’ici là, la montagne ne refas- se pas parler d’elle… n

Antonio Barata a su s’adapter aux nouvelles habitudes des consomma- teurs.

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