Journal C'est à dire 225 - Octobre 2016

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P L A T E A U D E M A Î C H E

L’agriculture de demain Les Écorces En proposant chaque année depuis cinq ans des journées thématiques sur le terrain, la chambre d’agriculture permet à ses adhérents de découvrir de nouvelles techniques, du matériel de pointe et des partenaires investis à leurs côtés dans l’optique de travailler mieux. Et dans une meilleure prise en comp- te des problèmes environnementaux.

“À l’origine, nous voulions informer les agricul- teurs sur les moyens d’améliorer la valorisation des effluents d’élevage, d’optimiser leur utilisation. Pour cela, nous présentons du matériel, des tech- niques et nous sensibilisons”

explique Didier Tourenne de la chambre d’agriculture qui poursuit : “C’est aussi une répon- se concrète montrant que l’on évolue et que l’on cherche des solutions pour ne plus être mon- trés du doigt comme responsables de toutes les pollutions.”

Puis pour continuer à mobiliser, des intervenants extérieurs ont été conviés à ces journées et les ateliers diversifiés. Le regain d’intérêt est évident à en juger par la fréquentation enregistrée au G.A.E.C. du Bas du Mont aux Écorces en début de mois : “En plus des agriculteurs venus nom- breux, nous avons pu compter sur la présence de plus de 200 lycéens venus de plusieurs lycées

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la chambre d’agriculture sou- cieux que la profession “se réap- proprie la science du sol.” Mieux

la comprendre pour mieux la travailler et regagner en biodiver- sité en développant la vie microbienne néces- saire à la pousse de l’herbe à pâturer, à la

agricoles de la région” se réjouit l’organisa- teur. De potentiels agriculteurs de demain qui ont ainsi pu obser- ver les outils qui seront alors peut-être les leurs.

De nouveaux outils

terrestres et aériens.

récolte, à la culture des céréales pour l’alimentation du bétail… Pour travailler efficacement ce sol, un nouvel épandeur a été présenté. Il permet d’introdui- re le produit naturel en pro- fondeur en projetant un mini- mum de matière, moins de 10 m³ par hectare contre 40 m³ avec des moyens actuels. “Ainsi, l’azo- te, le phosphore et la potasse, trois composants essentiels à la pousse, y restent contenus.” Un travail de la terre plus efficace, si toutefois les nuisibles n’an- nihilent pas ces efforts. Dans tous les esprits, le cam- pagnol reste l’ennemi à abattre. De nouveaux moyens existent pour le combattre. “La Fédéra- tion régionale de défense contre les organismes nuisibles (F.R.E.D.O.N.) travaille actuel- lement à la création d’une machi-

Aérer les terres, les fertiliser à l’engrais naturel avec le moins de rejets possibles dans l’atmo- sphère est une préoccupation évoquée par les responsables de

De nouveaux matériels d’épandage ont été présentés aux agriculteurs.

Une machine est en cours de test avec la F.R.E.D.O.N. pour lutter plus efficacement contre les campagnols.

ne qui permet de traiter le sol mécaniquement avec six tubes envoyant le poison là où l’ani- mal est détecté au lieu de le fai- re manuellement comme aujour- d’hui” précise l’une des repré- sentantes de cette institution qui travaille par ailleurs à la détection aérienne des galeries. “En collaboration avec l’entre- prise Airinov, nous travaillons sur un logiciel de repérage car- tographique aérien des foyers de nuisibles. Pour l’instant, les images brutes obtenues ne sont

pas encore aussi fiables qu’on pourrait l’espérer mais nous allons essayer de perfectionner cet outil d’ici à 2018.” Plus terre à terre mais tout aus- si attendue par les agriculteurs, la machine inventée en Suisse pour combattre la mauvaise her- be qu’est le rumex a attiré l’at- tention : “C’est un traitement à l’eau chaude donc écologique” souligne Didier Tourenne qui estime que cette solution pour- rait bientôt arriver en France. n D.A.

Pour lutter contre le rumex, les Suisses utilisent de l’eau chaude.

L’E.S.A.T. a désormais son self En créant un restaurant en self-service dans les locaux même de l’E.S.A.T. de Maîche, les responsables de l’A.D.A.P.E.I. ont largement diminué les contraintes que connaissaient jusqu’ici ces travailleurs. Plus de confort dans leur journée de travail qui en plus se termine plus tôt. Maîche

“L es E.S.A.T. ne sont pas des entreprises comme les autres, puisqu’ils ont une double mission qui consiste à garantir un accom- pagnement médico-social adap- té, tout en permettant d’accéder à un cadre de travail aussi ordi- naire et épanouissant que pos- sible” tient à préciser le prési- dent départemental de l’A.D.A.P.E.I. José Gomes. Ce

du midi. “Ils sont près de 70 à bénéficier de ce nouvel aména- gement. Les repas réalisés à Mor- teau sont livrés en cours de mati- née puis préparés par deux moni- trices qui travaillent à tour de rôle sur ce poste. Deux moniteurs de l’encadrement dédiés au ser- vice veillent à ce que chacun soit servi correctement” détaille le président qui termine son pro- pos en précisant que cet amé- nagement a permis d’optimiser les horaires de la journée. “Aujourd’hui, les travailleurs terminent leur travail à 16 h 30 au lieu de 17 h 30. Soit une heu- re pleine ! Proposer un accom- pagnement de qualité, c’est cela aussi, permettre à chacun de profiter de son temps libre, que ce soit dans nos foyers ou dans la cité.” À en juger par la satis- faction des premiers concernés, l’opération est réussie et appré- ciée. n

déplacements, équipes à mobi- liser, aussi bien sur le secteur Travail que le Secteur Accom- pagnement et Habitat. Pour assurer la qualité de notre offre, il fallait beaucoup de temps et beaucoup d’énergie !” explique- t-il. Ces contraintes n’ont donc pas échappé à l’encadrement qui a convaincu l’association de débloquer une enveloppe de 180 000 euros pour lancer ce projet d’aménagement. “Proposer un accompa- gnement de qualité, c’est notamment aménager les espaces de vie et amélio- rer le quotidien. Ce self en est un exemple parmi d’autres.” Du lundi au vendredi, c’est désormais ici dans ce lieu tout neuf que les travailleurs de l’E.S.A.T. de Maîche prennent leur pause du matin et de l’après-midi ainsi que leur repas

cadre de travail doit éga- lement permettre de dis- tinguer physiquement les zones de travail et les espaces de détente. C’est désormais chose

Une heure gagnée en fin de journée.

faite et sur un seul et même site. “Avant que ce self ne soit ouvert aux travailleurs le 22 août der- nier, les repas étaient pris au foyer Sur le Gey, ce qui néces- sitait une logistique importan- te : multiplication des trans- ports, temps passés dans les

Les repas sont livrés depuis Morteau où d’autres travailleurs handicapés les préparent notamment pour le self de l’E.S.A.T. de Maîche.

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