Journal C'est à dire 225 - Octobre 2016

É C O N O M I E

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Morteau La seconde vie des montres Épenoy Reprise par Jules Vallet, la société horlogère poursuit l’aventure lancée par Michel Épenoy en 1972, puis par son fils Cédric. Création et service après-vente sont les deux piliers de l’entreprise.

L e talent n’attend pas le nombre des années. Le parcours peu com- mun de Jules Vallet, 26 ans, en atteste. Il aurait pu, comme la plupart de

ses camarades formés à l’hor- logerie au lycée Edgar-Faure de Morteau, ne rêver que de l’el- dorado suisse et faire carriè- re, avec sa formation d’horloger complet, dans un des fleurons

de l’horlogerie, de l’autre côté de la frontière. Ce n’est pas son état d’esprit. “J’ai fait un stage dans une grande entreprise suis- se, ça m’a suffi pour me confor- ter dans l’idée que je ne voulais pas faire ça. Avoir une grosse paye mais une vie pourrie, très peu pour moi…” Le garçon est cash . “La Suisse, ce sont des petits chefs qui abusent du peu d’autorité qu’ils sont et dans les ateliers, c’est production à tout prix. Je ne voulais pas de cette vie professionnelle.”

À 18 ans seulement, C.A.P. en poche - “J’ai Bac moins 2 et je m’en porte très bien” dit-il -, Jules Vallet a l’opportunité de reprendre une bijouterie dans le Sud de la France. C’est là qu’il ajoute à ses compétences tech- niques celles d’un dirigeant. Ce plongeon dans le grand bain de la gestion d’entreprise finira de lui forger le caractère. Il décide au bout de six ans de remonter dans son Haut-Doubs natal (il est originaire de Pontarlier), pour des raisons familiales.

Jules Vallet, 26 ans, préside aux destinées de la marque horlogère Michel-Épenoy.

force ses positions. “Le S.A.V. est en fort développement. Sur le plan des ventes, on sent que le secteur horloger dans son ensemble tend un peu en ce moment” confirme le chef d’en- treprise. Les perspectives sont pourtant optimistes pour la marque mor- tuacienne dirigée par celui qui est sans doute le plus jeune patron horloger de France. Jules Vallet souhaite plus que tout conserver une chose, atout indé- niable de l’entreprise Michel- Épenoy : l’esprit famille. n J.-F.H.

Un des chronographes signés Michel-Épenoy.

quées en France, nous étudions cette piste” observe Jules Vallet. Loin des grosses machineries horlogères suisses, la maison Épenoy continue à cultiver ce

“Quand j’étais dans le Sud, je travaillais régulièrement avec Cédric Épenoy, le précédent diri- geant à qui je commandais des

marché de niche sur lequel elle est posi- tionnée, avec des petites productions et un réseau de dis- tributeurs encore

montres. Je lui ai demandé par hasard s’il ne cherchait pas un horloger. Trois jours après, il me rap- pelait pour me dire

5 000 euros pour les pièces les plus chères.

relativement limité. L’export n’est pas pour autant absent et Jules Vallet lorgne même vers Hong-Kong pour y développer “une activité d’import-export.” Depuis la reprise, l’entreprise poursuit sa croissance et ren-

qu’il y avait une place à prendre : la sienne ! Les choses sont allées vite ensuite. J’ai repris officiel- lement l’entreprise en février 2015” explique Jules Val- let. L’entreprise Michel-Épenoy, ins- tallée rue Victor-Hugo à Mor- teau, emploie six personnes au total : quatre horlogères, une responsable administrative, et le dirigeant. “On peut y ajouter notre commercial installé en Bre- tagne.” Depuis son arrivée à sa tête, Jules Vallet s’attache à ren- forcer la présence de l’entreprise mortuacienne sur le marché national, à travers ses deux “demi-cœurs” de métier : le S.A.V. multimarques et la fabri- cation et l’assemblage de montres. “La partie production génère plus de chiffre d’affaires et moins de marge tandis que le S.A.V., c’est le contraire : il appor- te moins de chiffre mais plus de marge. Nous jouons sur ces deux tableaux complémentaires” note le dirigeant. Les montres créées dans le petit atelier de Morteau sont positionnées sur un cré- neau moyen-haut de gamme, avec des prix publics pouvant atteindre 5 000 euros pour les pièces les plus chères. “Nous nous fournissons au maximum localement : les mouvements en Suisse bien sûr, les aiguilles à La Pratique à Morteau, les bra- celets en France également. Nous travaillons à ce que les carrures puissent également être fabri-

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Autre modèle de la maison Épenoy, autre style.