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Âge par âge

de à 4 5 ans

S’il l’oublie ou ne l’a pas pour dormir, c’est la cata! Même la journée, lorsqu’il joue, il a du mal à s’en séparer. Mais pourquoi est-il si important pour lui ?

Il ne se sépare jamais de sondoudou

P eu importe qu’il soit sale ou déchiré. An- toine adore cajoler, mâchonner ou suçoter son lion en peluche. Et pas qu’à la maison ! Depuis qu’il est tout petit, il traîne son compa- gnon partout où il va. Sauf que maintenant, ce n’est plus un bébé. Et ses parents ne le sentent toujours pas prêt à s’en passer. Une présence rassurante «Vers 6-8 mois, l’enfant commence non seule- ment à comprendre qu’il est une personne à part entière – et non un prolongement de ses parents –, mais également à ressentir l’angoisse de séparation», rappelle Catherine Pierrat, psycho-

et l’histoire de chacun, cette étape peut prendre plus ou moins de temps… » On n’essaie surtout pas de forcer les choses, car dès que le bambinn’en éprouveraplus lebesoinet se sentiraenconfiance, il finira par lâcher son fidèle compagnon. Accompagner la séparation Rien n’empêche en revanche de préparer le ter- rain en douceur! Lors d’une sortie en famille, par exemple, pourquoi ne pas lui proposer de laisser son objet fétiche dans la voiture le temps de la balade? De même, lorsqu’il joue à la maison, on peut l’inviter à poser son fameux “nin-nin” sur une étagère en hauteur, mais bien en vue. Pour l’aider à s’en détacher, on peut aussi lui demander de le déposer dans son lit le matin, avant de par- tir à l’école, et lui donner à la place un petit objet que l’on va chercher ensemble pour lui rappeler la maison pendant la journée: un crayon, un petit mouchoir qu’il pourra garder dans sapoche…C’est tout de même moins encombrant et ça lui évitera peut-être desmoqueries des autres enfants. Ça y est? Notre grand garçon ne réclame plus sa sacro-sainte peluche pour s’endormir? «Ça ne l’empêchera pas forcément de retourner la chercher au fond du placard dans des moments particuliers », prévient Catherine Pierrat. « Par exemple, lors d’une visite chez le médecin, à l’ar- rivée d’un nouveau bébé dans la famille ou en cas de séparation des parents, le doudou peut en effet conserver une fonction de réassurance. » Et dans ce cas, on évite de le taquiner. l ÉLODIE CHERMANN

logue spécialisée dans la sphère fami- liale à Nice. Grâce à sa texture et son odeurfamilières,ledoudouluipermet alors de se rassurer tout enprenant de l’autonomie. « Il l’aide à faire le lien entre le connu – sa maison, sa famille, sa maman, son papa – et l’inconnu –, c’est-à-dire le monde extérieur –», ex- plique lapsychologue. «C’est ceque l’on appelleunobjet transitionnel. » Mais inutile de s’alarmer s’il conti- nue à s’accrocher à son doudou un peu plus longtemps que prévu! «En règle

« Quand ça peut cacher un trouble anxieux, il peut être utile d’aller consulter un psychothérapeute si l’on identifie d’autres signes associés : hypersensibilité, repli sur soi… », conseille Catherine Pierrat.

générale, la séparation s’effectue lors de l’entrée à l’école maternelle, quand l’enfant maîtrise suf- fisamment le langage pour exprimer ses émo- tions », remarque Catherine Pierrat. «Mais ce n’est pas une vérité absolue. Selon le caractère

JASMIN MERDAN/ADOBE STOCK

44 PARENTS Mars 2019

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