Agricultrices d'ici

Catherine Dubesset Polyculture, élevage

Femme de tête et logisticienne de talent, Catherine Dubesset s’est toujours attachée à s’informer, apprendre, échanger. Pour privilégier « les échanges symétriques d’expériences » . 200 hectares en polyculture et 90 veaux sous la mère par an, ça ne s’improvise pas. Pourtant, Catherine l’avoue : « Je n’y connaissais absolument rien. Originaire d’Antonne, dans la banlieue de Périgueux, le monde de l’agriculture m’était étranger, même si mes grands parents possédaient une petite ferme dans la Double. Mais pour moi, quand j’allais chez eux, c’était de l’amusement, un jeu. » Devenue agricultrice par son mariage en 1985, elle a soif d’apprendre. « J’ai sorti tous les vieux livres sur la faune, la flore et j’ai jeté mon dévolu sur les vaches parce que leur statut animal me les rendait plus proches que les céréales. En 2000, BPA en poche, je me suis installée avec la création d’une Earl et notre fils nous a rejoint en 2009. » Cela fait maintenant longtemps que la tétée et l’alimentation, comme les soins apportés aux vaches et aux veaux n’ont plus de secret pour Catherine.

En parallèle, celle-ci excelle également au chapitre de la logistique avec une gestion efficace des approvisionnements en produits phytosanitaires, carburants, pièces mécaniques, ou encore, en semences avec le choix des variétés et des parcelles au potentiel adapté, pour obtenir le meilleur rendement. Administratrice de la Caisse locale du Crédit Agricole de Ribérac durant douze ans, elle s’occupe également de la comptabilité d’une Cuma, et siège à la commission technique veau sous la mère de sa coopérative. « Ça me plaît de me tenir au courant , argue Catherine. J’aime savoir ce qui se passe, être en contact avec les gens, discuter, m’informer sur ce que font les autres, et je suis très intéressée par les essais et les plateformes expérimentales, même si dans les réunions grandes cultures, je suis très généralement la seule femme. » Alors, en agriculture vingt-quatre heures sur vingt quatre ? « Non, j’adore les chiens, les chats, la musique des années 1960 à 1980 et la gym. C’est ma bulle d’air et cela m’entretient le corps et l’esprit. Moi qui cours tout le temps, là, je me pose et pendant les cours, on ne parle ni de vaches ni de tracteurs ! »

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