Agricultrices d'ici

Fanny Fougerat Viticulture cognac

Aujourd’hui à la tête de sa propre marque de cognac, Fanny Fougerat s’est pourtant intéressée assez tardivement aux vignes de la famille.

Rien ne prédestinait Fanny Fougerat à reprendre les vignes de son père. Cette trentenaire, au caractère affirmé et à l’allure sportive, avait quitté sa région pour poursuivre ses études depuis l’âge de 18 ans. Épanouie dans son travail, elle a d’abord travaillé au Niger, puis dans les Alpes dans le secteur de l’économie sociale et solidaire. Pourtant, à 30 ans, elle prend un virage radical. « L’appel de mes racines a été le plus fort, même si mon intérêt pour le cognac est venu tardivement. Mes parents m’ont plutôt toujours encouragée à aller voir ailleurs et ils ont eu des réticences au départ à propos de mon projet » , se souvient-elle. Reprendre l’exploitation familiale ne lui suffit pas. Elle décide rapidement de créer sa propre marque de cognac. Un pari un peu fou pour une femme, jeune de surcroît, dans un univers très masculin. Pour se différencier des grandes maisons auxquelles son père vendait jusqu’alors sa production, elle n’hésite pas à bousculer les codes en misant sur le « naturel » . Ici, « pas de sucre, ni de caramel » , l’accent est mis sur « le côté expressif des eaux-de-vie » .

« En moins de cinq ans, la mode a changé, mes cognacs sont des produits qui deviennent mieux compris » , se félicite Fanny. Passionnée par son nouveau métier, elle voyage régulièrement afin de faire découvrir ses produits pour lesquels elle ne cache pas sa fierté. « Ce qui est intéressant, c’est de pouvoir suivre toutes les étapes de la production, car ce sont encore de très petits volumes. » Une production qu’elle souhaite augmenter dans les années à venir tout en « gardant une structure à taille humaine » . Fanny estime qu’ « être une femme dans cet univers masculin est un avantage, car nous ne sommes pas nombreuses à faire du cognac, on se souvient de moi » . Quant aux contraintes, elle a tendance à les minimiser : « Faire un métier pour soi, c’est quand même une chance » , insiste-t-elle. La viticultrice n’hésite d’ailleurs pas à dégager du temps pour sa famille et des vacances : « C’est indispensable, sinon on perd la motivation. »

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Cognaçais et Riberacois

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