Agricultrices d'ici

Sylvie Dejos Pruniculture et agrotourisme

Avec un esprit de pionnière, Sylvie Dejos est présente sur tous les fronts. Elle tire le bilan positif d’un pari basé sur l’implication et l’entrepreneuriat. Bien ancrée dans le milieu agricole dès la naissance en étant fille et petite-fille d’exploitants basés à Villeréal, en Lot-et-Garonne, Sylvie avait décidé depuis l’enfance de ne jamais devenir agricultrice. D’ailleurs, après des études de droit, elle entre dans une grande société de travaux publics, puis dans une entreprise spécialisée dans les câblages. « Des activités prises en 1991 dans le tourbillon de la mondialisation , se souvient Sylvie. J’avais deux enfants en bas âge et je devais trouver une place au sein de l’exploitation familiale de mon mari. Je ne regrette pas. J’ai pu vivre et élever mes filles à la campagne en gérant mon temps pour elles. J’ai pu aussi entreprendre des aventures individuelles et collectives aussi novatrices qu’enrichissantes. Certaines sont inoubliables, comme, au milieu des années 1990, les toutes premières boutiques de producteurs – La Ferme du père Igord – à Monpazier et à Cadouin. Idem pour le pruneau mi-cuit :

d’abord presque unanimement décrié, il est désormais plébiscité pour sa qualité et sa saveur. » Entreprendre : le verbe est un leitmotiv pour Sylvie. Que ce soit pour les céréales (en semis direct), les noyers (en bio), les prunes (avec des techniques culturales raisonnées) et les cinq gîtes touristiques qui ont pris place en 2000 dans un ancien hôtel, Sylvie s’engage à 100 %. « C’est beaucoup de sacrifices , avoue-t-elle. Je pourrais sans doute être plus modérée mais je ne sais pas déléguer, dans l’exploitation comme au sein de mes mandats, dont ceux d’administratrice à la Caisse régionale du Crédit Agricole et de présidente de Caisse locale. Je veux faire de mon mieux et être utile à mon territoire. » D’ailleurs, si Sylvie ne cache pas que tout ceci prend beaucoup de temps, elle apprécie les rencontres avec des personnes d’univers différents. Des rencontres générées aussi par les visiteurs qui louent les gîtes. Autant de voyages à faire sur place, mais aussi parfois dans des contrées plus lointaines... « Pour découvrir d’autres cultures, voir ce qui se fait ailleurs et apprendre l’humilité en retour... Pour comprendre aussi que l’essentiel n’est pas forcément là où on croit. »

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