Agricultrices d'ici

Marie Rouquié Production laitière et transformation fromagère

« C’était comme une évidence : il fallait réfléchir à de nouvelles pratiques »

Libérée de toute empreinte culturelle, Marie Rouquié apporte une vision novatrice et réformatrice sur la filière lait. Intuitive et déterminée, elle avance sans a priori.

Marie Rouquié ne cache pas qu’elle fait partie des agricultrices qui se sont installées « hors cadre familial ». Elle en a même fait un atout ! « J’étais quand même attirée par les animaux , explique-t-elle. Finalement, après un essai peu concluant en fac de bio, mais cavalière passionnée, j’ai choisi un BTSA productions animales avec un stage au Haras national de Villeneuve-sur-Lot. J’ai ouvert les yeux en 2 e année en me tournant vers les bovins, ovins, porcins avec une spécialisation bovins lait. » C’est un premier virage dans la vie de Marie qui devient contrôleur laitier. « Pendant huit ans, dans mon métier comme auprès de mon mari qui s’était installé en 2001, j’ai eu une vision globale de la décadence de la filière. La crise laitière impliquait une remise en cause des pratiques. » En voyage d’études dans le Jura, la jeune femme découvre la transformation fromagère dans les caves de comté… Nouveau virage.

« C’était comme une évidence. J’étais face à deux mondes différents. La transformation, c’était le modèle d’avant... Et ça marchait. Je suis partie à l’intuition, mais aussi au terme d’une grosse réflexion. » Avec autant de conviction, Marie en était sûre : son projet ne pouvait que réussir. Elle avait raison. Cette mère de trois enfants le clame bien fort : « Il faut oser, prendre la vague ! Je ne suis pas freinée par l’héritage familial, j’ai pu écrire une page neuve. » Marie gère sa laiterie fermière avec beaucoup d’idées et d’énergie au sein de l’Earl où elle est associée à son mari. « On a créé une autre histoire, mais c’est chacun son domaine , souligne-t-elle, bien que nous affinions ensemble pas mal de données, notamment dans l’alimentation du cheptel, à la recherche des protéines... Toujours sans idées préconçues. »

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Bergeracois et Sarladais