PAR_584__BasseDef

MARION Maman d’Augustine, 3 ans et 4mois, et de Léonie, 18mois. “ Pendantma grossesse, ona vécu ensemble desmoments qu’on n’avait jamais partagés avant. ”

« Je suis la dernière d’une fratrie de trois. Ma sœur aînée ayant dix ans de plus quemoi etmon frère six, j’ai été élevée un peu comme une fille unique. Cela ne m’a pas empêchée de leur en faire baver à l’adolescence, surtout à ma mère. Elle avait beau être présente, aimante, patiente, j’étais alors tellement mal dans ma peau à cause du surpoids dont je souffrais que je faisais tout pour l’énerver. Je la couvrais de reproches et j’étais très dure. D’ailleurs, quand j’ai entaméma vie de femme ensuite, j’étais persuadée de ne pas avoir besoin d’elle. Parce que je vivais en couple, jeme sentais forte. Mais j’ai changé d’avis quand monmari etmoi avonsmis en route notre projet bébé en 2011…Au bout de seizemois d’essais in- fructueux, j’ai découvert que j’avais un problème de trompe. Ma mère s’en est alors terriblement voulu. Elle était persuadée que c’était parce qu’elle avait trop attendu pour m’avoir, alors que

rienne leprouvait.Toujoursest-il quepour avoir une chance d’avoir un enfant, je devais me faire opérer. Sauf qu’il y a eudes complications lors de l’intervention, et comme j’avais des soins quatre fois par jour à l’hôpital, j’ai dû revenir vivre plu- sieursmois chezmes parents qui habitaient plus près.Mamèreaététop!Ellem’aportéeàboutde bras jusqu’à ce que les choses finissent par ren- En novembre 2014, je suis tombée enceinte par FIV. Le début dema grossesse a été très compli- qué. J’ai dû arrêter de travailler dès le troisième mois. Je me sentais tellement vulnérable que j’appelais ma mère tous les jours pour qu’elle me rassure, qu’elle me dise que tout irait bien. Comme quand j’étais petite. Pendant toute cette période, nous avons vécudesmoments quenous n’avions jamais partagés quand j’étais ado : faire les magasins ensemble ou s’asseoir autour d’une table pour discuter. Des choses toutes simples, mais tellement chouettes ! Et puis, en août 2015, Augustine est arrivée. Quand ma mère m’a an- noncé au téléphone qu’elle ne viendrait pas nous rendre visite dès le premier jour à la maternité, sur le moment, je l’ai mal vécu. Ce n’est qu’après avoirvudéfilerpleindemondedansmachambre que j’ai compris : elle n’avait pas voulu me fati- guer. Elle a eu la même délicatesse lorsque Au- gustine etmoi sommes rentrées à lamaison. Elle ne venait que quand je lui disais qu’elle pouvait venir, etmedonnait des conseils sans jamais être directive. Augustine est née avec une luxation de la hanche et devait porter un harnais, ça m’a déstabilisée. Alors que je culpabilisais beaucoup, mamèrem’a aidée àme sentir vraimentmaman. Depuis, j’ai eu une deuxième fille, Léonie, je ne téléphone plus à ma mère tous les jours, mais je suis toujours proche d’elle. Je la considère vrai- ment comme la femmedema vie ! » l trer dans l’ordre auniveaumédical. C’est la femme de ma vie !

“Le début de ma grossesse a été très compliqué. J’ai dû arrêter de travailler dès le troisième mois. Je me sentais tellement vulnérable que j’appelais ma mère tous les jours pour qu’elle me rassure, qu’elle me dise que tout irait bien.”

PROPOSRECUEILLISPARELODIECHERMANN

PARENTS Janvier-Février 2019 33

Made with FlippingBook - Online magazine maker