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Concernant un trou de plusieurs mois ou années dans un CV, il faut être transparente : “Je me suis arrêtée pour m’occuper de mes enfants” n’est pas une réponse dont il faut rougir.

parentsd’élèvesetlaséancedesport,ilestclairque ça va limiter ses recherches d’emploi. Et l’aiguiller versdutempspartiel,uneentrepriseàproximitéde son lieude vie, et parfois unposte sous-qualifié. Faut-il indiquer sa situation de famille (mariée, un ou deux enfants…) sur son CV? M. R.: Je suis contre l’idée d’indiquer sur un CV sa situation maritale ou le nombre d’enfants à charge. Le CV raconte un parcours profession- nel. Et l’état civil ne doit ni intéresser ni inquié- ter un DRH. Ce sont d’ailleurs des éléments de non-discrimination. Concernant la lettre de motivation, elle décrit le pourquoi de la candi- dature. Il me semble que les enfants y sont éga- lement hors sujet. Idemsur les profils de réseaux sociaux professionnels. Lors des entretiens de recrutement, conseillez-vous d’aborder la question des enfants? M. R.: S’il y a des contraintes d’organisation fortes (besoin d’adapter les horaires, de travail à temps partiel ou à domicile, absences fréquentes à prévoir…), il faut en parler dès le premier en- tretien. Par exemple, si vous devez impérative- ment partir à 17 heures, mieux vaut s’assurer de la faisabilité immédiatement. Tout dépendra de l’entreprise, du poste occupé, des accords qui existent dans la branche… Sinon, les candidats n’ont aucune obligation d’aborder le sujet. Concernant les questions précises (accords sur le temps de travail, nombre de jours de congés payés, congés enfant malade…), il est plus judi- cieux d’attendre la fin du process de recrutement quand on souhaite valider les derniers éléments avant de prendre sa décision. Quoi répondre si un employeur pose des questions comme: “Comment comptez- vous vous organiser?”, “Vous souhaitez avoir un deuxième/troisième enfant?” M. R. : Logiquement, un professionnel ne de- vrait pas poser ce genre de questions. Les papas n’y sont jamais confrontés. Cependant, si cela arrive, un « absolument, je suis une maman qui s’épanouit au travail et qui a une excellente orga- nisation », devrait suffire. On peut aussi essayer de “rassurer l’employeur” avec des arguments précis comme « la crèche ferme tard », mais il ne faut pas tomber dans la justification, au risque d’en faire trop. Concernant les questions sur un

“trou dans le CV” de plusieurs mois ou années, je conseille d’être transparente. « Je me suis ar- rêtée pour m’occuper demes enfants », n’est pas une réponse dont il faut rougir. Si on recherche un emploi en début de grossesse, faut-il miser sur la transparence? M. R.: Il n’y a aucune obligation légale de com- muniquer cette information. C’est donc à cha- cune de décider de réfléchir à la meilleure solu- tion en fonction de sa situation personnelle, de la nature du poste convoité, de l’organisation de l’entreprise. On peut être tentée de ne rien dire pour plaire à tout prix, ne prendre aucun risque de déstabiliser l’employeur. Mais lors des mois qui vont suivre et quand la grossesse se verra (souvent lors de la période d’essai), la relation avec l’employeur pourrait en pâtir. D’autant que la grossesse peut être incompatible avec certains métiers, qui pourraient mettre la santé de la future maman et de son bébé en danger. Au contraire, jouer la transparence avant l’em- bauche permet d’éviter de mettre la salariée et l’entreprise en difficulté d’un point de vue de l’organisation. Surtout que la loi considère la grossesse comme un critère de discrimination. M. R.: Communiquer ses contraintes, ses be- soins et ses difficultés est indispensable pour être entendue. Au contraire, imposer ses déci- sions du jour au lendemain sans communication préalable ne créera pas une bonne ambiance. Une organisation bien ficelée au départ, une bonne répartition avec le papa et une nounou impliquée constituent une base indispensable. Le statut de parent change notre vie à jamais, et y compris notre vie professionnelle. Je conseille de l’accepter en tant qu’individu et de savoir ce que l’on veut. Et puis, il faut dépasser le stade de la culpabilité. Nous avons, en tant que femmes, besoin de travailler, pour répondre à des be- soins financiers, pour nous épanouir en dehors de notre cocon familial, mais également pour rendre nos enfants autonomes. l PROPOS RECUEILLIS PAR KATRINACOU-BOUAZIZ Comment réussir sa prise de poste en tant que maman?

L’EXPERT

Marcela Rojas RESPONSABLE RESSOURCES HUMAINES

TOUS NOS DOSSIERS “MAMAN ETTRAVAIL” sur parents.fr

PARENTS Janvier-Février 2019 89

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