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114 AILLEURS

MARS AVRIL 2019 RÉGAL N° 88 www.regal.fr

Sur le toit de la Brooklyn Farm, les lupins les plus chanceux du monde ont une vue imprenable sur la skyline de Manhattan.

JARDINIERS, APICULTEURS ETCUISINIERS Ci-dessus, Matt Jefferson, le chef de la ferme de Brooklyn, en train de préparer des semis. Les plants des légumes poussent dans des nurseries installées sur le toit, de façon à assurer un cycle complet sur le site. Une partie des jeunes pousses, les petits pois par exemple, est vendue à des chefs new-yorkais. La Brooklyn Farm récolte aussi son propre miel, et fabrique des sauces pimentées avec les tomates et les poivrons récoltés (ci-dessous).

Studios Steiner, on a tourné les acrobaties de Spiderman et, dans l’un des entrepôts transformé en salle de spec- tacle, Hillary Clinton perdit quelques plumes, en 2016, lors d'un débat avec Bernie Sanders. Il y a aussi la plus ancienne distillerie de whisky de New York, fondée seu- lement en 2010, la première depuis la fin de la Prohibition. UTOPISTES, MAIS PAS RÊVEURS À l’étage, au-dessous du champ de légumes, une lumière douce baigne le loft de travail, la cuisine ouverte et une grande table en bois pour les repas. Un open space de rêve, mais sans air climatisé, écologie oblige. Les cou- rants d’air organisés tempèrent la suffocante chaleur estivale. «Nous voulions devenir fermiers, mais sans quit- ter New York où nous sommes nés et que nous aimons par-dessus tout », raconte Anastasia Cole Plakias, fonda- trice de la Brooklyn Grange avec Ben Flanner et Gwen Schantz. Les trois amis étaient aussi proches de la terre et des légumes qu’un fermier de l’Iowa des arcanes de Wall Street. La première était diplômée de littérature moderne, le deuxième travaillait dans la finance et le troisième dans l’humanitaire. « J’avais quand même une expérience dans la restauration et chez un vigneron » , pon- dère Anastasia. «Nous ne sommes pas des rêveurs. Dès le départ, notre objectif était de créer un modèle viable et reproductible ailleurs. C’était un projet d’entreprise avec un retour financier, mais pas seulement. Si ça avait été notre unique but, nous aurions investi dans les technolo- gies, pas dans le food business. » Chaque année, une vingtaine de tonnes de légumes sont récoltées. Ils sont vendus à la ferme, sur les marchés, dans les épiceries ou à des restaurants. Ces quantités sont encore négligeables dans une ville de huit millions t

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