La Presse Bisontine 145 - Juillet-Août 2013

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

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N° 145

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr JUILLET-AOÛT 2013

SPÉCIAL ÉTÉ COULISSES ET SECRETS DE LA CITADELLE

LE DOSSIER en p. 23 à 28

Photo : David Lefranc.

ENQUÊTE p. 12 Les nouveaux déserteurs de l’armée Kévin, Naïm, Guillaume… Ils ont décidé de déserter les rangs de l’Armée de Besançon. Traduits devant les tribu- naux, ils sont passibles de sanctions. Témoignages.

L’ÉVÉNEMENT

L’événement p. 6 et 7

Commerce : l’étude qui minimise l’impact futur du tramway

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Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@groupe-publipresse.com

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013

Chômage : Besançon s’en tire mieux

Bienvenue aux Terrasses de la Gare d’Eau l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de

Éditorial

Trêve “Voilà l’été j’aperçois le soleil, les nuages filent et le ciel s’éclaircit” disait la chanson. Cette parenthèse estiva- le tombe sans doute plus que d’autres années, à point nommé. Le printemps aura été plombé non seulement dans le ciel, mais surtout par un climat délétère qui semble avoir sapé le moral des Français, plus irascibles que jamais. Il faut dire qu’outre la météo, les motifs de colère étaient nombreux en ce printemps calami- teux. Sur ce point, ce n’est pas ter- miné puisqu’on sent encore les remugles des innombrables affaires qui ont secoué la France flotter dans l’atmosphère de ce début d’été : on croyait le paroxysme atteint au moment de la trahison d’État du fraudeur Cahu- zac, mais au fil des semaines on voit que cet exilé fiscal n’est peut-être qu’un arbre qui cache une forêt plus sombre encore. Puis a surgi l’interminable feuilleton Tapie qui met au jour une organisation quasi-mafieu- se d’un État dont les têtes ont défi- nitivement perdu leurs repères. Pas- sons sur les pratiques validées au profit d’un Claude Guéant qu’on croyait être un des plus loyaux serviteurs de l’État. On s’est là encore trompé. Arrê- tons là cette litanie qui explique en grande partie pourquoi en ce début d’été enfin ensoleillé, les Français ont plus que jamais l’impérieux besoin de couper avec ce climat. Alors un conseil, un seul : décrochez, relativisez, res- pirez et pour ceux qui le peuvent, faites une trêve loin de votre quoti- dien et du marasme ambiant qui plom- be le moral de la France. Pour les autres, le conseil que nous leur sug- gérons est de profiter à plein des innombrables animations et activités qu’offre le Grand Besançon, comme à son habitude, en période estivale. Passer une journée à randonner dans la vallée du Doubs ou sur les collines bisontines, enchaîner avec la visite d’un musée, s’échapper à l’assut de la Citadelle qui offre tant à voir cet été et terminer sa journée dans un des nombreux festivals programmés en région. Histoire d’égayer cette période estivale qui doit se vivre ici comme une parenthèse salutaire avant une rentrée qui ne s’annonce peut- être pas sous des auspices forcément réjouissants sur tous les plans. D’ici là, excellent été à tous.

nous proposons un brunch de 11 heures à 15 heures. Pour le soir, il y a la planche apéritif” détailleManet Marcand. En juillet et en août, les Terrasses de la Gare d’Eau sont ouvertes jus- qu’à 23 heures. Plusieurs ani- mations musicales viennent ponctuer la saison. Chaque mer- credi soir, il y a même des cours de salsa. L’été sera chaud ! Espé- rons-le. Renseignements : 06 22 16 74 42 Facebook Les Terrasses de la Gare d’Eau

L e ciel joue des tours à Manet Marcand. Lorsqu’il pleut, la responsable des Terrasses de la Gare d’Eau est dans l’impossibilité d’ouvrir la brasserie de plein air. Depuis le début du printemps, Mada- me est servie ! “C’est le matin, en fonction du temps que la journée se décide. Je gère au jour le jour” remarque Manet Marcand qui entame sa qua- trième saison dans cet établis- sement. Les Terrasses de la Gare d’Eau sont la propriété du Conseil général du Doubs. Dans le cadre de sa politique de mise en valeur et d’animation du parc,

le Département a mis en place il y a cinq ans ce service de res- tauration rapide sur place et à emporter dont il a délégué la gestion à un prestataire privé, la S.A.R.L. le Gouverneur de Vauban en l’occurrence. Dès qu’il fait beau, c’est un vrai plaisir de venir s’installer sur la terrasse en bois ombragée, qui domine le plan d’eau. Le cadre est tranquille, à l’abri de l’agitation de la ville. Toute la journée, les promeneurs s’attablent le temps d’une pause-café ou d’un repas. “Tous les midis, il y a un plat du jour. Il est consultable sur face- book. Le samedi et le dimanche

Besançon classée “meilleure” ville de France concer- nant l’augmentation du chômage depuis 2008.

N ous l’avions indiqué dans le précédent dos- sier de La Presse Bison- tine consacré à l’emploi dans le Grand Besançon et une étude du très sérieux Centre d’observation et de mesure des politiques sociales (Com- pas) vient corroborer nos chiffres. Selon l’organisme spécialisé dans l’observation sociale territoriale et l’analyse des besoins sociaux, “c’est la ville de Besançon qui connaît la plus faible pro- gression du chômage depuis 2008 : + 13 % tout de même” souligne l’étude rendue en avril dernier. Besançon arri- ve en effet en dernière posi- tion concernant l’augmentation du chômage parmi 93 grandes villes de France. Parmi les dix communes où le nombre de chômeurs a le plus augmenté ces dernières années, on retrouve des villes qui étaient déjà en situation très difficile fin 2008. À Vénis- sieux, Dunkerque et Cergy-

Pontoise, l’indice Compas était déjà supérieur à 9 %. Une commune comme Dun- kerque, qui était déjà à plus de 9,5 % de chômeurs, a vu son nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A pro- gresser de 66 %. Perpignan, qui était déjà à 14,4 % enre- gistre + 39 % de chômeurs. Et la progression n’est pas mince même dans les com- munes les mieux situées en 2008. La ville de Mérignac par exemple figure parmi celles qui ont connu la plus forte hausse de l’ensemble des communes françaises, avec + 53 %. “Le chômage y a littéralement explosé” note l’étude Compas. Parmi les villes qui ont “limi- té la casse” comme Besan- çon qui partait tout de même de 10,8 % de demandeurs d’emploi en 2008, on trouve aussi Mulhouse avec une des hausses les plus modérées (+ 24 %), mais avait déjà 15,7 % de chômeurs en 2008.

La clientèle s’installe aux Terrasses de la Gare d’Eau pour profiter du cadre. L’établissemen t est ouvert en fonction de la météo d’avril à octobre.

Hôpital : la navette des employés fait réagir

18 heures !” Pour arriver à l’heure, l’employé dit arriver à 12 h 15 pour travailler à 13 h 35. “Et à 9 heures pour 10 heures parce que plus de navette ! À mon avis, les navettes du parking devraient avoir une amplitude d’horaire de 8 heures à 13 h 15 le matin avec un retour de 16 heures à 21 h 30. À ma connaissance et au - 1 où je travaille, un nombre important d’horaires existe : 6 h 25, 7 h 15, 7 h 30, 8 heures, 8 h 30, 9 heures, 10 heures, 10 h 30, 10 h 55, 12 h 30, 13 h 35. Certaines personnes enchaînent journées de travail et gardes ou astreintes, devant repartir à n’importe quelle heure de la nuit” dit Patricia. Bref, c’est l’anarchiedu stationnement…L’arrivée prochaine du tramway promet de régler ces désagréments. Patricia avoue avoir une technique : “Venir très tôt (à 9 heures pour 10 heures et 12 h 15 pour 13 h 35), tourner en attendant une place, me garer dans ce fameux parking, et descendre à pied… transpirante avant d’avoir com- mencé le travail.”

D ans son numéro d’avril, La Presse Bisontine a rencontré une partie du personneldel’hôpitalMinjozdeBesan- çon pour évoquer le nouvel établissement, renforcédepuisoctobredernierpar lavenue de 1 000 nouvelles supplémentaires suite au déménagement de Saint-Jacques. Un changement qui n’est pas sans consé- quences : difficultédestationnement, réor- ganisation dans les services, affluxde nou- veaux patients… Dans un de nos articles, nous évoquions la possibilité pour le personnel de dispo- ser d’une navette pour faciliter le station- nement. Patricia, aide-soignante dans les blocs opératoires (niveau -1) est désabu- sée : “Employée à l’hôpital depuis 25 ans, je lis que l'hôpital a mis à disposition du personnel une navette pour faciliter le sta- tionnement. Youpi, l’hôpital est merveilleux ! Mais vous avez oublié de mentionner que ces navettes ont des horaires très restric- tifs. À savoir de 7 heures à 9 heures, heures où ça ne coince pas et de 16 heures à

Jean-François Hauser

est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Morgane Bretillot. Régie Publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Juin 2013 Commission paritaire : 0217I79291 Crédits photos : La Presse Bisontine, C.G. 25, C.P.B.

Une aide-soignante au bloc opératoire de l’hôpital Minjoz estime que les horaires de la navette destinée au personnel sont trop restrictifs.

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L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013

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POLITIQUE

Julie Baverel “Le centre fera la différence auxmunicipales”

L a Presse Bisontine : Philippe Gonon a démissionné de la présidence du MoDem du Doubs en février. Il a rejoint l’U.D.I. Comment avez-vous réagi à sa décision vous qui étiez assez proche de lui ? Julie Baverel : Nous avons pris acte de son départ. Ce n’est parce que Philip- pe Gonon a quitté notre parti politique que plus rien ne se passe au MoDem. Il était président départemental, soit, mais il y a des militants et des sym- pathisants qui font la vie du Mouve- ment Démocrate. L.P.B. : Était-ce dans vos projets à terme de prendre la présidence du MoDem dans le Doubs ? J.B. : Initialement, ce n’était pas dans mes projets. Quand Philippe Gonon est parti, il fallait un président pour le remplacer. Il était hors de question d’organiser des élections internes à une échéance aussi proches des muni- cipales. Comme j’étais conseillère natio- nale MoDem, et ainsi cadre référent dans le Doubs, j’ai été désignée pour assumer cette fonction. L.P.B. : Le départ de Philippe Gonon n’est-il pas le signe d’une scission dans votre parti qui a pour conséquence de l’affaiblir ? J.B. : Non, c’est tout le contraire. Ceux qui avaient une sensibilité centre droit sont partis à l’U.D.I. Je suis moi-même assez surprise, car on a retrouvé rapi- dement notre équilibre. Le départ de Philippe Gonon a laissé place à un bureau plus collégial avec des membres qui sont devenus acteurs. Notre équi- pe est une alliance de la jeunesse et de l’expérience. L’objectif de chacun est d’imposer le MoDem comme une force politique locale. Pour cela, on a transformé notre site Internet, on est présent sur les réseaux sociaux. Nous sommes actifs. L.P.B. : Mais dans les faits, le MoDem dispo- se d’assez peu d’élus il faut bien l’admettre ? J.B. : Le MoDem a en effet un déficit d’élus siégeant dans les assemblées des collectivités locales. On espère inverser la tendance lors des prochaines élections en faisant entendre la voix du MoDem. L.P.B. : Serez-vous candidate à Besançon ? J.B. : Non. En 2014, je serai candidate pour siéger au conseil municipal de Vorges-les-Pins, la commune où je rési- de. Philippe Gonon aurait souhaité que je me présente à Besançon. Pour cela, il aurait fallu que j’aie une adres- se en ville, au minimum un garage. Cela va à l’encontre de mes principes. Je suis une citoyenne engagée. Je ne triche pas avec les électeurs. L.P.B. : Alors qui conduira la liste ? J.B. : LeMoDem sera présent auxmuni- cipales de Besançon. La tête de liste sera investie au niveau national. Pour l’instant, il y a quatre voire cinq can- À 39 ans, la présidente du MoDem du Doubs fait partie de la nouvelle garde du parti de François Bayrou. Elle est pleine d’enthousiasme et d’espoir pour les prochaines élections municipales.

Julie Baverel estime que le centre fera la différence lors des prochaines municipales à Besançon.

sion m’effraie et m’inquiète.

à Besançon une sal- le de spectacle pour accueillir des grosses productions et ainsi proposer à la popula- tion une offre cultu- relle complète. L.P.B. : Le MoDem est tou- jours plein de bonne volon- té. Cet enthousiasme ne se retrouve pas dans les urnes. Lors des dernières législatives, vous avez recueilli 2,37 % des suf- frages sur la première cir- conscription du Doubs et Philippe Gonon, 1,78 %

permettre de déterminer les points sur lesquels nous ne transigerons pas. Le centre fera la différence aux munici- pales. L.P.B. : Jean-Louis Fousseret a tenté de convaincre Michel Josse, un des piliers du MoDem de rejoindre sa liste. Comment avez- vous réagi ? J.B. : Il est vrai que d’autres mouve- ments politiques ont contacté des per- sonnes comme Michel Josse, président délégué, Odile Faivre-Petitjean, conseillère municipale à Besançon et vice-présidente, oumoi-même.À l’heure actuelle, nous travaillons ensemble sur un projet MoDem pour les muni- cipales qui offrira aux Bisontins des propositions réalistes, humanistes et novatrices. Notre parti prône l’ouverture, l’union et le rassemble- ment autour de nos valeurs, autour des projets et autour des hommes. Dans cet esprit, nous écoutons et échangeons avec des représentants d’autres mou- vements mais vous comprendrez que ce qui nous préoccupe aujourd’hui, c'est bien notre projet pour les Bisontins. Ces échanges sont une reconnaissan- ce du rôle que nous pourrons jouer lors de ces municipales. L.P.B. : Le tram est-il, selon vous, un sujet de débat dans la campagne ? J.B. : Nous n’étions pas favorable à ce tracé du tramway. Maintenant qu’il est là, il faut arrêter de ressasser ce débat. Faisons preuve de réalisme posi- tif par rapport à ce moyen de trans- port. Nous dirons que c’est un beau projet. La seule chose sur laquelle il faudra être vigilant, c’est son exploi- tation. Le tram sera-t-il rentable ? L’avenir le dira. L.P.B. : D’autres infrastructures peuvent-elles susciter la controverse ? J.B. : A mon sens, le F.R.A.C. (fonds régional d’art contemporain) est une coquille vide. En revanche, la Rodia est une réussite. Il manque toujours

didats possibles. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y aura pas de parachutage. Le plus important à mon sens, c’est le pro- jet pour la capitale régionale, sur lequel nous travaillons actuellement, et la capacité que nous aurons à le défendre. L.P.B. :Qu’est-ce qu’il faudrait changer à Besan- çon ? J.B. : Besançon souffre d’un vrai défi- cit d’image. Pourtant, elle profite d’une vie culturelle et associative, d’une bon- ne situation géographique, d’une proxi- mité avec la Suisse. Malgré cela, on ne parvient pas à vendre ce cadre de vie à des entreprises pour qu’elles s’installent ici. D’autres, qui sont en place, ne parviennent pas à faire venir des collaborateurs. Une campagne de communication pour vendre Besançon suffirait-elle à changer les choses ? Je ne le sais pas. L.P.B. : Dans sa stratégie, le MoDem est-il prêt à faire alliance avec une autre liste aux muni- cipales ? J.B. : Nous ne sommes pas opposés à des listes de rassemblement. Plus une majorité est diverse et meilleure est la représentativité des citoyens.

L.P.B. : Est-ce que l’avènement de l’U.D.I. n’ajoute pas de la confusion au centre ? J.B. : Nous pouvons travailler auMoDem avec les gens de gauche et de droite. Qu’on ne dise pas que Jean-Louis Bor- loo (U.D.I.) est un centriste sachant qu’il a appelé à voter Nicolas Sarko- zy. L.P.B. : Vous faites partie des femmes enga- gées en politique. Est-ce nécessaire selon vous de légiférer pour imposer la parité ? J.B. : Oui, il fallait légiférer. À titre d’exemple, cinq femmes seulement siè- gent au Conseil général du Doubs. C’est anormal. Beaucoup de femmes ne s’engagent pas car, lorsqu’on leur pro- pose de le faire, elles pensent ne pas être à la hauteur. Ce qui est vrai, c’est que nous n’avons pas la même rela- tion au pouvoir que les hommes poli- tiques, mais nous avons des compé- tences. La loi sur la parité amorce un changement des mentalités. L.P.B. : Vous êtes enseignante, mère de trois enfants, comment faites-vous pour tout mener de front ? J.B. : Je dors peu ! J’en profite pour dire que je suis présidente bénévole du MoDem Doubs. Dans le cadre de mes fonctions, j’assiste à beaucoup de réunions. J’ai la chance d’avoir unmari disponible qui m’épaule. Je pensais avoir “dégoûté” ma grande fille de la politique après les législatives qui m’ont accaparée. Et bien non ! Elle a douze ans, et elle est candidate au conseil bisontin des jeunes. L.P.B. :Avez-vous d’autres ambitions politiques en plus de participer à la vie communale de Vorges-les-Pins et de présider le MoDem ? J.B. : Je ne suis pas carriériste. Je tra- vaille pour faire entendre cette voix du MoDem qui est la voix du bon sens et de la raison. Propos recueillis par T.C.

“Pas un parti financièrement puissant.”

sur la seconde. Quel est le problème ? Est-il lié à la difficulté que les électeurs auraient à situer la place du MoDem dans le paysage politique ? J.B. : Nous n’avons pas les moyens des autres partis comme le P.S. et l’U.M.P. Pour ma campagne aux législatives, j’ai dépensé 3 000 euros. Tout le temps que j’ai passé à écrire ma profession de foi, je ne l’ai pas passé sur le ter- rain à rencontrer des gens. Le MoDem n’est pas un parti financièrement puis- sant. C’est une des explications à notre échec aux législatives. L.P.B. : Rien ne permet de dire aujourd’hui que le MoDem obtiendra l’adhésion des électeurs lors des prochains scrutins… J.B. : Ce qui est clair, c’est que les citoyens n’ont plus confiance en la politique. Soit ils s’abstiennent de voter, soit par dépit, ils votent pour les extrêmes. Le F.N. joue sur le populisme. Nous, au MoDem, on joue sur un discours de vérité, la seule valeur par laquelle il est possible de recouvrer la confiance des citoyens. On peut encore inter- préter l’échec de la politique comme un rejet du bipartisme. Il y a un mon- de à changer et une place à prendre pour le MoDem. Nous devons faire bou- ger les lignes et proposer une alter- native aux extrêmes dont la progres-

L.P.B. : Alors qui de Jean- Louis Fousseret ou de Jacques Grosperrin pour- riez-vous soutenir lors d’un second tour ? J.B. : Nous verrons bien quel candidat est à même d’entendre nos propositions.À nous de déterminer dans quel- le mesure les projets de tel ou tel candidat sont compatibles avec nos idées. C’est pour cela que pour les élec- tions municipales nous préparons au MoDem, une charte, qui est une sorte de grille de lec- ture. Cet outil doit nous

“Nous n’avons pas la même relation au pouvoir.”

BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013

ÉDUCATION Quelle légitimité pour cette école de formation ? La nouvelle école d’horlogerie ne tourne pas rond L’association de formation et de transmission des savoirs horlogers (F.T.S.H.) qui s’implante à Besançon est sur le point d’être poursui- vie par un de ses professeurs qui n’a jamais été payé pour les cours dispensés. Des élèves évoquent “un manque de matériel” pour des formations à 4 800 euros. Le créateur se défend.

Yannick Moricci a ouvert en juin une formation horlogère à Besançon. Le fonctionnement de son école, déjà présente dans le

Haut-Doubs, a été décrié.

au G.R.E.T.A., d’ailleurs je travaille avec celui de Delle. Mon objectif est de placer des jeunes en entre- prises. Dix ont pu être placés. Je vais d’ailleurs rencontrer d’autres entreprises pour des partena- riats.” La F.T.S.H., qui devra comme toutes les associations organi- ser une assemblée générale et présenter ses comptes, serait- elle philanthrope ? Le verdict tombera le 4 juillet avec le résul- tat des élèves admis ou non en C.A.P. E.Ch.

si sa vision : “Il a été payé, même trop payé. Il n’est plus chez nous. Je fais travailler les élèves dans de bonnes conditions. Les pro- fesseurs sont avec moi” explique- t-il. S’il a créé cette association, M. Moricci dit l’avoir fait dans le but de permettre à des per- sonnes de retrouver un emploi. “Je ne fais pas d’argent. J’en fais pour payer les professeurs et les locaux que nous louons. Ma for- mation (pour le C.A.P.) est à 4 800 euros, contre 9 600 euros au G.R.E.T.A. et 15 600 euros à l’A.F.P.A.. Je ne fais pas d’ombre

ling à Besançon des formations en horlogerie et bientôt en polis- sage se défend. Pour montrer sa légitimité, l’association montre qu’elle est adoubée par la C.A.G.B., par le P.L.I.E. (plan local d’insertion par l’économie) et l’A.F.P.I. (organisme de for- mation professionnel industriel). L’agglo a notamment accompa- gné le responsable dans la fina- lisation du montage du projet en lui proposant des locaux au sein du site de Palente et en faci- litant l’acquisition de matériel à bas prix. Yannick Moricci, président de la F.T.S.H., répond aux accusa- tions : “Ce que disent les élèves est faux ! rétorque-t-il. Avec 600 heures, on n’est jamais assez préparé. Certains élèves ne sont pas venus à toute la formation parce qu’ils étaient malades ou ils ne voulaient pas venir le same- di matin aux examens blancs. En plus, ils ont eu une organi- sation d’examen scandaleuse au lycée deMorteau (lire ci-dessous)” dit le président de l’association. L’accusation du professeur à son encontre, le président en a aus-

L’ horlogerie fait tourner les aiguilles des garde- temps. Les têtes aussi. Dans ce marché floris- sant, certains se sont lancés dans le business de la formation : c’est le cas de la F.T.S.H., autrement connue sous le nom de Forma- tion et de Transfert des Savoirs Horlogers installée à Montbe- noît, Maîche, et depuis juin à Besançon dans les anciens locaux de Breitling à Palente. Cette association (loi 1901) créée il y a huit mois fait réagir. Sous couvert de transmission de savoirs, elle fait payer des for- mations transmises par des pro- fesseurs qui sont soit des hor- logers de renomsoit des retraités du domaine. Elle en a le droit. Elle transmet ainsi les bases du métier.Attention, elle n’offre pas de diplôme mais prépare ses élèves à l’examen. Prix de l’heure : 10 euros. C’est moins cher que les autres sur la place,

société de recouvrement. “J’ai été très déçu du système de for- mation. Je suis arrivé en février mais j’ai décidé de partir car la formation était trop désordon- née et il manquait de matériel et de programme. Les gens qui travaillaient sur le chronographe étaient mélangés avec ceux qui préparaient le C.A.P., dit Jean- Marie Tissot, expert en horlo- gerie, formateur au C.F.H. de Genève et créateur de trois écoles de formation en Belgique. Je suis triste pour les jeunes.” Beaucoup ont en effet fait un prêt pour suivre ces cours ou demandé à leurs parents de les aider. Ce professeur avoue avoir appelé à plusieurs reprises le président de l’association pour régler la situation. “Je lui ai fac- turémes prestations viama socié- té. Il ne respecte pas ses engage- ments. J’engage une procédure.” La F.T.S.H. qui délivre dans les anciens locaux de la société Breit-

moins efficace aussi ? Premièrement, des élèves se sont plaints de la formation distillée dans le Haut-Doubs : “Je ne suis ni satisfait des cours, ni de cer- tains professeurs. Il y avait sou- vent un manque de matériel et unmanque de présence des profs” témoigne l’un d’entre eux qui a déboursé 4 800 euros pour 600 heures données à Montbe- noît. Ils sont dix à avoir passé le C.A.P. en candidat libre au lycée de Morteau dont les résultats seront connus le 4 juillet. Ce premier couac est corroboré par le témoi- gnage d’autres élèves qui disent “n’avoir pas eu ou peu de dessin technique dans leur formation” , élément principal pour valider le diplôme. Un professeur va même plus loin. Il décide de poursuivre l’association présidée par Yan- nick Moricci qui, selon lui, lui doit plus de 4 000 euros, via une

L’examen du C.A.P. remis en question ? L es candidats au C.A.P. en horlogerie qui ont passé lʼexamen au lycée de Morteau estiment “avoir bénéficié de mauvaises conditions dʼexamens.” Ils se sont réunis en collectif et ont adressé une lettre au recteur dʼacadémie dans laquelle ils poin- tent du doigt les dysfonctionnements : manque de matériel, non- respect de lʼanonymat et ouverture des plis avant le début de lʼépreuve ou encore travail sur un mouvement chinois. Le recteur dʼacadémie a ordonné une enquête. Il nʼa pas donné suite à nos questions.

La Presse Bisontine n° 145 - Juillet-août 2013 L’ÉVÉNEMENT L’ÉTUDE OFFICIELLE QUI MINIMISE LES EFFETS DU TRAM

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EXCLUSIF

500 Bisontins sondés et un

L es commerçants de la boucle, dont le moral est à l’image de leurs prix, soldé, feront grise mine à la lecture de cet- te étude demeurée secrète jusque-là. La S.E.D.D. (Socié- té d’équipement du département du Doubs) a comman- dé au cabinet C.2.J. Conseil un diagnostic sur le commerce en centre-ville. Le maire Jean-Louis Fousseret, qui a toujours pro- mis aux forces vives commerciales une augmentation de la fré- quentation des chalands au centre une fois le tram en service, devra revoir son discours. C’est en tout cas ce que révèle, à la page 38, ladite étude. À la question “Viendrez-vous plus souvent dans le centre-ville après la mise en service du tram ?” , 305 per- sonnes qui disent “non” (soit 64 %) contre seulement 170 “oui”. La fréquentation ne changerait donc pas pour environ 2 per- sonnes sur 3. Pour ceux qui utiliseront le tram, les arguments sont simples : “Facilité d’accès (cité 35 fois), son caractère pratique (27 fois), plus rapide que le bus (13), par curiosité (11 fois), plus de pro- blème de stationnement (7 fois).” Sur les 500 personnes interrogées, 274 annoncent en revanche que le tram ne les incitera pas à venir plus souvent. Ils argu- mentent : “Le tram ne changera pas mon comportement (66 fois), de réalisée en mai sur le commerce en centre-ville. On apprend que la fréquenta- tion en cœur de ville ne changera pas pour deux Bisontins sur trois après la mise en service du tram. Un désaveu ? Les contours de l’enquête choc La Presse Bisontine s’est procuré une étu-

L’été s’annonce chaud pour le maire et président d’agglo. Après la démission des deux présidents de la commission d’indemnisation du tramway, suivie de l’annulation par la cour administrative de Nancy du jugement du tribunal administratif Besançon qui avait jugé non recevable une requête contre la déclaration d’utilité publique du tramway, voilà qu’une étude que La Presse Bisontine dévoile en exclusivité casse les espoirs et les attentes. Selon le diagnostic établi par un cabinet d’études missionné par la S.E.D.D., la mise en service du tramway n’incitera pas les Bisontins à venir davantage au centre-ville pour consommer. Coup dur. Le tram serait-il un mirage du développement économique local ?

AFFAIRES

Plusieurs difficultés

Le tramway attaqué dans sa légitimité Décision de justice, étude sur le commerce défavorable, démission des co-présidents de la C.I.A.T., des ennuis viennent troubler la fin de chantier du tramway.

“P our ou contre le tram ?” Le débat autour de cette question est ana- chronique et stérile. Au stade où en sont les travaux, il faut plutôt espérer, dans l’intérêt de la collectivité, que ce nouveau moyen de transport en commun démontrera son utilité et son efficacité une fois en fonction- nement. La mise en service du tramway est prévue pour décembre 2014. Le chantier s’achèvera quelques mois plus tôt, en mars. Mais alors que l’on entrevoit le bout du tunnel, une série d’ennuis ravive la polé- mique. Elle vient troubler une apparente sérénité et entamer la légitimité du projet. La première vague vient duTri- bunal administratif de Nancy dont la décision du 10 juin auto- rise trois associations citoyennes (Mouvement Franche-Comté, Union civique des contribuables citoyens de Franche-Comté et Besançon Renouveau) à atta- quer en justice l’enquête d’uti- lité publique du tramway. La juridiction nancéienne contre- dit sur ce point leTribunal admi- nistratif de Besançon qui le

c’est le taux de rentabilité trop bas du tramway (3,2 %) pour qu’il puisse être considéré d’uti- lité publique. Un chiffre que l’Agglo contredit puisqu’elle annonce une rentabilité voisi- ne des 8 % ! “Le préfet aurait dû dire non. Mais au moins, s’il y a des déficits, grâce à notre action, la facture pourra être envoyée à l’État” ironise Jean-Philippe Allenbach. À cette hypothèse judiciaire, embarrassante si elle se confir- me, s’ajoute une récente étude de la Société d’équipement du Doubs (S.E.D.D.). Au regard de ses conclusions, l’Agglo aurait sans doute préféré qu’elle res- te dans un placard.Dans ce docu- ment qui détaille les habitudes de consommation dans la capi- tale régionale, on apprend que deux Bisontins sur trois ne vien- dront pas plus au centre-ville après lamise en service du tram. Un chiffre encore plus fort chez les actifs. Les résultats de cette enquête vont casser un peu plus le moral des commerçants dont beaucoup voient leur chiffre d’affaires recu- ler à cause des travaux.Àmoins d’être sur le tracé, ils ne peu-

12 juillet 2012 avait jugé irre- cevable la requête en annula- tion de la D.U.P. déposée par ces trois associations représentées par Jean-Philippe Allenbach, Serge Grass et Jean-Pierre Sou- lier. “On repart de zéro. Le Tri- bunal administratif de Besan- çon va devoir juger sur le fond” se félicite Jean-Philippe Allen- bach. C’est une petite victoire pour les détracteurs qui esti- ment avoir suffisamment de preuves pour faire annuler la déclaration d’utilité publique.

S’ils devaient y parvenir, le tram- way ne sera pas démonté pour autant. “Si nous obtenons gain de cause, nous pour- rons considérer qu’il a été construit dans l’illégalité avec une responsabi- lité conjointe de l’État et de l’Ag- glo” poursuit M. Allenbach. Selon lui, ce qui aurait dû alerter le pré- fet à l’époque,

La première rame du tramway est arrivée le 6 juin à Besançon.

“Favoritisme et corruption.”

letin secret. “C’est pour moi la vraie démocratie. Cela aurait été tout à l’honneur de Jean- Louis Fousseret de procéder ain- si car les membres de l’Agglo auraient voté sans avoir de pres- sion, et sans craindre des repré- sailles en fonction de leur choix. Le projet de tramway aurait sans doute été accepté, mais il aurait été beaucoup plus légitime.Main- tenant, compte tenu de l’inves- tissement, je souhaite que le tram soit un succès.” Lorsqu’il a été voté, le projet a recueilli 17 voix contre. T.C.

qu’il était inopportun de déro- ger aux règles d’éligibilité des dossiers considérant avec des termes très durs que cela ouvrait la porte “au favoritisme et à la corruption.” Nous avons sollici- té Gabriel Mignot pour obtenir des explications complémen- taires. Il n’a pas donné suite. Face à cette série d’écueils, les langues se délient à l’Agglo sur la manière dont le tramway a été décidé. Stéphane Courbet, le maire de Roche-lez- Beaupré, regrette qu’à l’époque le vote n’ait pas eu lieu à bul-

vent pas espérer lamoindre com- pensation de la part de la com- mission d’indemnisation amiable du tramway (C.I.A.T.). Un prin- cipe restrictif qui divise les membres de la commission et qui d’ailleurs a provoqué la démission récente des deux co- présidents Daniel Tricot et Gabriel Mignot. Ils ont réagi ainsi suite à la proposition d’in- demniser un commerçant qui n’était pas directement sur le parcours mais qui prétendait faire les frais des travaux. Les démissionnaires ont considéré

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résultat qui fait mal

À cette question posée aux Bisontins en mai, le “non” l’emporte.

en face à face. Le profil des ménages interrogés varie selon leur âge, lieu de résidence (Besançon en particulier mais aussi Avanne-Ave- ney, Châtillon-le-Duc,Thise et Grand Besançon) ou selon leur catégorie socioprofessionnelle. L’étude évoque également les habitudes d’achats alimentaires dans les grandes surfaces : lemagasin Carrefour d’École-Valen- tin apparaît comme le plus cité. Elle traite du shopping : sans surprise, Châteaufarine est en tête. L’analyse détaille égale- ment la fréquentation des marchés à l’instar des Beaux-Arts, Palente et de Planoise. Touchés, les professionnels de la vente peuvent entrevoir un avenir meilleur. À 87 %, les actifs disent être globalement “satisfaits du commerce en centre-ville.” Preuve que la boucle reste ancrée dans le cœur des Bisontins… E.Ch.

il ne passera pas par chez nous (64), il m’a tellement embê- té que je ne veux plus le prendre (10 fois).” Le constat est pire lorsque le cabinet interroge les actifs : 226 personnes

Le MoDem s’y met aussi Après lʼU.M.P., cʼest au tour du MoDem, avec un peu de retard, de se placer aux chevets des commerçants bisontins en lançant une consultation sur Internet. “Julie Baverel (présidente du MoDem du Doubs), Odile Faivre-PetitJean (conseillè- re municipale de Besançon) et Michel Josse (président délégué, ancien conseiller municipal, chef dʼentreprise) entendent recueillir les attentes des commerçants afin de les porter au sein du futur conseil municipal avec la volonté tenace de construire une ville capitale, accueillante et rayonnante” disent-ils. Information : http://www.modem25.fr/ consultation-des-commercants-de-besancon/

(sur 300) déclarent qu’elles ne fréquente- ront pas plus souvent le centre avec le tram ! Remis le 2 mai dernier, ce travail d’en- quête répond à une méthodologie rigou- reuse : recensement du commerce sur le centre-ville élargi et le long de l’axe du tram, analyse des études existantes, ren- contre de techniciens, élus, président d’unions commerciales et enquêtes télé- phoniques auprès de 500 ménages de l’ag- glomération. 300 actifs travaillant en centre-ville ont également été interrogés

“Le tram ne passe pas près de chez moi.”

RÉACTION

Commentaires et perspectives pour l’opposition Michel Omouri : “Il faut passer aux mesures d’urgence”

L’élu U.M.P. membre de l’opposition réagit à l’étude que nous dévoilons. Selon lui, le maire a manqué d’anticipation. Il propose que la Ville achète les fonds de commerce vides.

et à plusieurs titres. Sa première fau- te est de ne pas écouter. Les commer- çants que l’on peut interroger, sans pas- ser par des cabinets, nous l’affirment simplement : l’accessibilité au centre- ville est primordiale pour permettre l’activité commerçante. Les spécialistes parlent de “marchabilité” : en combien de temps allez-vous à un commerce à pied ? 5 minutes, 10 minutes ? Au-delà ce sont les zones commerciales exté- rieures qui attirent grâce à leur par- king privatif. Nous n’avons donc pas sur Besançon suffisamment de mar- chabilité ! Les parkings sont saturés et payants. La réduction du nombre de parkings par les aménagements urbains et l’augmentation de 20 % du station- nement sont les premières causes des difficultés actuelles. La seconde erreur est d’avoir voulu aller vite pour finir la mise en fonc- tionnement du tramway au plus tôt et permettre ainsi aux électeurs de le voir rouler avant mars 2014. Cela a préci- pité le planning des travaux et bloqué plus encore l’accessibilité. Mieux, le tramway ne viendra pas améliorer cet état de fait car là où les voitures ne passent plus aujourd’hui, elles ne pas- seront plus demain. La troisième erreur est de penser que le tramway est un facteur de dévelop- pement de l’activité commerciale…Ou plutôt de penser que le dogmatisme de la “ville sans voiture” est un facteur de développement économique. L’erreur n’est pas que le tramway, mais l’en-

L a Presse Bisontine :Vous avez été l’un des premiers à confier que le tram avait occasionné la perte de nombreux emplois en centre-ville. Cette étude conforte-t-elle votre thèse selon laquelle le maire aurait sous-estimé la gravité de la san- té commerciale ? Michel Omouri : D’abord, je voudrais réagir à chaud sur la révélation d’une telle étude. Je m’interroge clairement sur le fonctionnement actuel de la muni- cipalité, sur le système Fousseret en place depuis maintenant 12 ans. De nouveau un scandale de la gestion des fonds publics ! Car quoi soyons clairs, qui est à l’initiative de cette étude ? La S.E.D.D., satellite en charge de l’aménagement. Pour quelles raisons ? Quelle est sa compétence dans le domai- ne ? Pourquoi une orientation si clai- re des questions quant au tramway ? Qui finance le cabinet qui a réalisé ce travail ? Combien cela a-t-il coûté ? De 40 000 à 70 000 euros ? Ce sont les sommes habituellement mobilisées pour se payer une étude de consom- mation… Le F.I.S.A.C. a-t-il été mobi- lisé pour cela ? Quel est l’objectif ? Je pense que la municipalité prend conscience de la gravité de la situa-

tion et qu’elle a cherché à se dédoua- ner dans l’urgence de la publication des prochains bilans des commerces en voulant démontrer que le tramway viendrait améliorer la situation du centre-ville… Mais cette étude ne démontre rien ! Ou plutôt si, elle vient appuyer ce que je déclare depuis long- temps maintenant : le tramway n’est pas un facteur de développement et a détruit des emplois et de l’activité en centre-ville. Déjà 600 emplois selon moi en septembre 2012 et nous sommes

Conseiller municipal d’opposition et membre de l’équipe de campagne de Jacques Grosperrin, Michel Omouri (U.M.P.) réagit et propose une politique plus interventionniste.

en juin 2013. L’hémor- ragie ne s’est pas arrê- tée là. Les locaux vides s’entassent dans toutes les rues. L’étude le dit : le tramway ne vient pas améliorer l’accessibili- té au centre-ville et les travaux ont accéléré le problème. Lemaire n’est pas un bâtisseur mais un fossoyeur d’emplois. L.P.B. : En quoi le maire serait-il responsable de la faillite commerciale ? M.O. : Il est responsable

“Je m’interroge sur le système Fousseret.”

semble de la politique d’urbanisme actuelle : parkings-relais, stationne- ment prohibitif,manque de parkings… L.P.B. :Vous critiquez, mais avez-vous des pro- positions à émettre pour relancer le commerce en centre-ville ? M.O. : Je ne suis d’ailleurs pas tout seul à avoir des idées au sein de l’équipe de campagne de Jacques Grosperrin. Je pense que l’on aurait dû venir amor- tir le choc en prenant en charge la tran- sition des travaux mais c’est trop tard. Aussi nous sommes dans l’obligation

de passer à des mesures d’urgence : la Ville doit acheter les fonds de com- merce et les murs commerciaux à des prix demarché raisonnables pour amor- tir la faillite des commerçants et des bailleurs. En profiter d’ailleurs pour rénover ces locaux souvent vétustes, et faciliter la reprise de ces locaux en activité commerçante au travers de loyers progressifs. Il faut une politique interventionniste. Inutile d’inventer encore une taxe quelconque pour régu- ler le marché. Propos recueillis par E.Ch.

BESANÇON

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SÉCURITÉ 8 à Battant Les caméras débarquent à Besançon L’installation de dispositifs de vidéo-protection a démarré en ville. 30 caméras seront posées dont une quinzaine au centre-ville. Pour tenter de juguler les 280 faits de délinquance enregistrés en moyenne tous les mois à Besançon.

Les caméras de vidéo- protection vont se multiplier à Besançon.

Y a-t-il plus de faits de délin- quance qu’avant à Besançon ? À entendre certains élus de l’opposition, l’insécurité serait en augmentation constante

dans la capitale comtoise. Pour éviter toute polémique inutile, il suffirait de communiquer publiquement tous les faits enregistrés par l’observatoire de la délinquance, un outil statistique

précis que la Police nationale tient tous les mois sur la base des informations communiquées par les différents cor- respondants sécurité de Besançon : plaintes à la police, chiffres de l’Éducation Nationale, des bailleurs sociaux, de Transdev et des corres- pondants de nuit mis en place par la Ville. Problème : aucune autorité n’entend diffuser ces chiffres au public. La Presse Bisontine s’est procuré cer- tains de ces chiffres, qui permettent notamment de relativiser les choses, en tout cas d’étouffer certains fan- tasmes sur une supposée dégradation de la situation. Depuis 2004, date à laquelle a été créé cet observatoire, les chiffres restent à peu près stables. En avril 2013, 287 faits de délinquance ont été enregis- trés : agressions, cambriolages, dégra- dations, incendies ou troubles à l’ordre public. Des plus banals comme le tapa- ge nocturne, au plus grave comme cet- te saisie de 5 kg d’héroïne rue de Bruxelles à Planoise. “On a enregistré

Amour sont certainement moins sécu- risants à certaines heures de la jour- née que l’avenue de l’Île-de-France à Planoise par exemple. Pour “permettre d’améliorer notre action et rassurer la population” , une tren- taine de caméras seront posées dans un premier temps à Besançon. Les pre- mières sont en cours d’installation, elles seront opérationnelles en juillet. 5 caméras seront posées sur le quar- tier de la Grette, 7 dans la Boucle, 8 à Battant, 5 à Palente et 5 à Planoise. Par exemple, une caméra sera instal- lée sur le nouveau pont Battant, une autre à l’angle de la rue de la Made- leine et de la rue de Vigney, une rue Claude-Pouillet, une place Saint-Pier- re, etc. La majorité municipale n’a plus de tabou vis-à-vis de cette question. “C’est un outil qu’on n’a pas le droit de ne pas utiliser” assume M. Allemann. 800 000 euros ont été débloqués par la Ville pour cette première tranche. “Et on enmettra d’autres” affirme l’élu. J.-F.H.

par exemple 49 cambriolages sur ce même mois d’avril, contre 40 en avril 2012 et 25 en 2011. Sur ce point précis, les chiffres sont en hausse. Mais si on comptabilise tous les faits de délin- quance, contrairement à ce que certains affirment, les chiffres ne sont pas en hausse, ils sont stables” déclare Fré- déric Allemann, le conseiller munici- pal délégué à la tranquillité publique. 7 voitures ont été incendiées sur ce

même mois d’avril 2013. À titre de comparaison, si on remonte les années, 283 faits de délinquance avaient été enregistrés en moyenne mensuelle en 2004, 257 par mois en 2008 ou encore 290 en 2011. C’est à peu près stable. Et la délinquan- ce ne sévit pas forcément là où les idées reçues la situent : la Grande rue, la rue des Granges ou encore le square Saint-

Une caméra installée sur le nouveau pont Battant.

L’empla- cement des premières caméras sur la ville

(première tranche).

BESANÇON

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POLITIQUE Premières réunions de campagne de la droite Jacques Grosperrin au chevet des Bisontins ? Le candidat investi par l’U.M.P. pour les municipales de 2014 termine son marathon qui l’a conduit face aux habitants à 17 reprises. Qualité de vie, transport, économie, sécurité et immigration ont été abordés lors de ces réunions. La Presse Bisontine était présente à l’une d’elle, à Palente. Le candidat a - déjà - fait une promesse…

“L es réunions, on les commence à l’heure. C’est une marque de respect” attaque Jacques Grosperrin. Il est 19 h 30 ce jeudi 30 mai à la maison de quartier de Palente. Pan- talon noir, chemise impeccable, sans cravate, le candidat se lance face à soixante-dixpersonnes assises devant lui,dont beaucoup sont âgées de plus 50 ans. Il y a pour les trois-quarts de l’assistance des habitants du quar- tier, l’autre quart étant composé des soldats de la droite locale que sont Baptiste Serena, le responsable des Jeunes populaires du Doubs, mais aussi l’inusable conseillermunicipal JeanRosselot.Pour la contradiction, une figure locale du Parti socialiste local est là :ClaudeGirard (conseiller général deBesançon-Nord-Est),assis en fond de salle, bloc-notes à lamain

et langue prête à s’agiter dès que Grosperrin irait trop loin.Voilà pour le cadre. Pour le contenu, c’est Ludo- vic Fagaut, le porte-parole du can- didat qui présente - grâce à un dia- porama - Palente et ses 12 000 habitants. 19 h 45, Jacques Gros- perrin l’anciendéputé se lance enfin : “Je rappelle mon objectif : je ne suis pas là pour faire une critique dumai- re ni pour faire de la critique d’homme. Les Bisontins n’attendent pas ça. Je suis là pour vous écouter.” Silence

(au foyer de la Cassotte le 29 mai). Je ne suis pas là pour vous présen- ter mon programme mais pour col- lecter vos souhaits. J’aurai le coura- ge de vous dire : ça, je peux faire, ça, je ne pourrai pas faire ou je peux vous le promettre.” Premier état de fait : les Bisontins répondent présents. Même dans le quartier Battant, pas franchement réputé à droite,environ 40 personnes étaient là. À Velotte, la droite a dû ajouter des chaises. Michel Vienet, le responsable départemental de l’U.M.P. montre les muscles : “On a jamais été aussi prêts et aussi nom- breux que pour cette élection.” Leitmotiv des réunions de l’ancien député : la concertation, l’écoute… et le débat s’il le faut. Le premier dans la salle à se lancer est Gérard. Visiblement, il connaît le candidat et l’interpelle sur la question du

17 réunions de quartier pour le candidat Grosperrin (U.M.P.) dont celle-ci à Palente- Orchamps.

contournement Est de la ville qu’il juge “impératif” au vu des nombreux bouchons. Jacques Grosperrin écou- te et balance : “Je prends l’engagement de faire ce contournement de l’Est bisontin qui avait été refusé par les Verts.” La phrase tout juste termi- née qu’une voix surgit : “Et comment vas-tu trouver les 170 millions ?” questionne Claude Girard. Gros- perrin, gentiment, lui demande de lever la main pour intervenir. Il répond : “Vous avez bien trouvé de l’argent pour le tram…” La suite de la réunion s’accélère. Il est questionde diminutiondunombre d’adjoints à laVille et à l’agglo ou de mutualiser des services comme la culture.L’assistance acquiesce.Ensui- te, viennent des questions plus ter- re à terre : l’avenir de Saint-Jacques (Grosperrin émet peu de pistes), le stationnement, l’avenir de la zone commerciale des Marnières, la san-

té…et la sécurité. “Dans votre quar- tier, il y a 25 faits répertoriés par la police” annonce Ludovic Fagaut.Un habitant apporte sonvécuaprès avoir été volé à son domicile. Les chiffres énoncés : est-ce du tapage nocturne, des agressions,des vols ? On l’ignore. En tout cas, les personnes présentes disent “être inquiètes par rapport aux vols qui semultiplient.” L’Umpiste propose d’organiser autrement la police municipale en la faisant tra- vailler plus tard. Et les impôts dans tout cela ? “Besançon fait partie de 5 villes qui ont vu leur taxe foncière le plus augmenter” dit Grosperrin. La soirée se termine après deux heures d’échange et un apéritif… auquel lesmembres de gauche n’ont pas assisté… La bataille commen- ce. Personne n’a encore sorti, pour le moment, les dossiers douloureux du placard. E.Ch.

dans la salle. Très vite, il argumente son choix d’avoir démarré si tôt la “campagne” : “Certains me disent que je suis par- ti trop tôt.Ce n’est jamais trop tôt, surtout lorsque je vois le nombre de per- sonnes que vous êtes.On était plus de 80 hier soir

“Et avec quel argent ?”

Le candidat veut notam- ment diminuer le nombre d’élus, créer le contourne- ment Est de Besançon, organiser différemment la police municipale

Zooms Un discours à la droite de la droite

Jacques Grosperrin lʼa dit : “Besançon nʼa pas la capacité à accueillir toute la misère. Il y a + 26 % de personnes étrangères.” Nicolas Sarkozy disait la même chose. Un discours à la droite de la droite corroboré par une phrase, sans chiffres à lʼappui du candidat, selon laquel- le “Dijon nʼaurait plus la capacité à absorber de nombreux exilés, ce qui les conduirait à venir ici.” Le conditionnel est employé par ce dernier qui dit néanmoins le tenir de sources concordantes. On aurait souhaité plus dʼexplications. “Il faut tendre la main mais des per- sonnes bloquent des places pour celles qui méritent de venir” conclut-il. Accusé de manque de transparence, Gabriel Baulieu se dit “scandalisé” Le torchon brûle. Resté muet jusque-là, le vice-président de lʼagglomération du Grand Besan- çon Gabriel Baulieu, en charge des finances, sort du silence et règle ses comptes avec Jacques Grosperrin. Dans son tract de campagne envoyé en mai à tous les Bisontins, ce dernier nʼy va pas avec le dos de la cuillère en pointant “le manque de transparence dans les finances de la Ville et de lʼagglomération.” Directement visé, Gabriel Baulieu répond. Il va écrire au candidat : “Nous avons notre conscience et notre intégrité. La transparence est totale et je tiens à remercier les services de cette maison. M. Grosperrin fait preuve de méconnaissance politique ou de mépris en laissant planer le doute. Pour sa culture politique, je lʼinvite à travailler ses dossiers et consul- ter les rapports dʼorientations budgétaires, le rapport budgétaire et le rapport des comptes administratifs. Je lui rappelle également quʼil nʼy a pas de clivage politique à lʼagglo. Sʼil nʼarrive pas à apprécier la situation, je suis inquiet pour lui… Quʼil nʼoublie pas quʼil a voté des décisions qui font que les agglos ont moins de moyens. Oser dire et écrire ce quʼil a dit, cʼest stupéfiant. Je suis scandalisé.”

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