Parents CR825

En maternelle, mes garçons ont été victimes de violences répétées. Nous les avons donc retirés de l’école. Arthur étant dysphasique et Adam ayant une phobie scolaire, nous nous sommes tournés vers l’IEF. Au départ, je formalisais les leçons avec un planning. J’ai compris plus tard que faire l’IEF ne consistait pas à reproduire une école à la maison, mais à accompagner les enfants dans les apprentissages, à leur rythme.   « Au départ, je formalisais les leçons. »

« Le système scolaire français ne correspond pas à nos valeurs » En décembre, nous partirons pour un grand voyage d’un an en camping- car à travers l’Europe. C’est ce qui nous a poussés à choisir l’IEF. De plus, le système français ne correspond pas à nos valeurs éducatives, positives, bienveillantes, sans violences ni humiliations. L’enfant apprend de lui-même depuis sa naissance à parler, marcher, manger. Pourquoi, tout d’un coup, vouloir lui imposer des apprentissages qu’il ne désire pas?

CÉLINE, maman d’Arthur, 6 ans, Adam, 5 ans, et Apoline, 2 ans et demi.

D

epuis septembre, l’instructionest obligatoire dès 3ans pour tous les enfants résidant enFrance, au lieude 6ans jusqu’àprésent.Même si aujourd’hui 97,5%des petits de3ans sont scolarisés, rienn’oblige à ce que cette instruction se fasse à l’école. En2016-2017, 13892enfants de 6à 16ans étaient instruits en famille (IEF) ouviades cours par correspondance. Certains parents choisissent l’IEFen réponse à unephobie scolaireouàdes besoins particuliers de leur enfant (haut potentiel, troubles de l’attention, handicap…). «D’autres désirent voyager ou simplement respecter auplus près le rythmede leur enfant », note IsaLise*. Les parents doivent faireune déclarationà lamairie et au directeur académiquede l’Éducation nationale, et doivent accepter de se soumettre chaque année àun contrôlepour vérifier la réalité de l’instructionet laprogressionde leur enfant. Un tel choixdoit cependant êtremûrement réfléchi. Instruire sonenfant à lamaison implique souvent de s’arrêter de travailler et doncde réduire ses revenus. Çademande aussi unminimumde connaissances et de pédagogie. l C’est leur droit le plus strict…

« Ils apprennent par plaisir et non par obligation. » J’ai mis en place une classe flexible et des ateliers autonomes autocorrectifs pour mes 3 derniers, ce qui me permet d’être disponible pour un enfant pendant que les autres travaillent de façon autonome. Le matin, nous étudions les maths et le français, et l’après-midi, nous travaillons autour de projets: expériences, sorties, arts… Je veux que mes enfants apprennent par plaisir et non par obligation. « Mon fils se serait ennuyé en classe. » Mon fils n’a jamais été scolarisé. Il se serait ennuyé en classe. Comme il est à haut potentiel, il a énormément soif de connaissances et de culture. Il a une passion pour la physique quantique et veut en faire son métier plus tard. Tant que l’Éducation nationale ne trouvera

ANNE, maman d’Élise, 14 ans, Mathis, 12 ans et demi , Jules, 11 ans, Léo, 8 ans et demi, et Zélie, 6 ans.

LINA, maman de Charlotte, 2 ans et demi.

pas le moyen de s’adapter, les enfants comme le mien y seront malheureux.

CLAUDIA, maman de Victor, 8 ans.

« Ils retournent à l’école. » Faire l’IEF en bossant à 50 %, ça allait. Mais quand je suis passée à mon compte, j’étais tellement surchargée que les créneaux “école à la maison” ont été de moins en moins respectés. Depuis septembre, les enfants vont donc à l’école. Entre scolarisation et IEF, ce sont deux voies possibles, et on peut passer de l’une à l’autre en fonction des besoins de chaque membre de la famille et des alternatives possibles.

À lire *“Faire l’école à la maison d’Isa Lise,(éd.Eyrolles).

GWENDOLINE, maman de François, 6 ans, et Élisabeth, 4 ans.

ÉLODIE CHERMANN

PARENTS Novembre 2019 17

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