AFD - Document de référence 2018

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GESTION DES RISQUES

Facteurs de risques

4.1 Facteurs de risques

Trois principaux risques de ce type sont à ce jour identifiés : P les risques financiers. Les spreads italiens se sont quelque peu résorbés depuis leur pic de novembre mais restent élevés, pesant sur le système bancaire italien et potentiellement in fine sur l’activité réelle. Un Brexit désordonné, en l’absence d’accord entre l’UE et le gouvernement deTheresaMay pourrait également avoir des effets négatifs sur la zone Euro. Un ralentissement plus important que prévu en Chine pourrait affecter négativement ses partenaires commerciaux et les cours mondiaux des matières premières. Au-delà de cet impact direct, les inquiétudes des investisseurs internationaux pourraient se matérialiser par un retrait abrupt des capitaux dans les marchés émergents, comme observé en 2015-2016 ou au troisième trimestre 2018 ; P les risques liés à la mise en place de mesures protectionnistes. Après la hausse des tarifs douaniers mise en œuvre début 2018 sur les machines à laver, les cellules photovoltaïques, l’acier et l’aluminium, les États-Unis ont annoncé l’imposition de tarifs douaniers à 25 % sur 50 Mds$ d’importations en provenance de Chine. La Chine a répliqué en annonçant des mesures similaires sur les importations américaines. En septembre, les États-Unis ont annoncé la mise en place de tarifs douaniers à 10 % sur 200 milliards d’importations chinoise additionnelles, prévoyant une hausse à 25 % d’ici la fin de l’année. La Chine a, quant à elle, imposé de nouveaux tarifs douaniers sur 60 Mds d’importations américaines. Les États-Unis n’ont pas exclu d’étendre ces tarifs au reste des importations chinoises (267 Mds$) et d’imposer des tarifs douaniers sur le secteur de l’automobile, ce qui aurait un impact significatif sur d’autres pays. Les simulations du FMI montrent que l’impact des mesures protectionnistes, dans ce scénario d’escalade additionnelle, est restreint mais significatif : le PIB mondial diminuerait de plus 0,8 % en 2020 et s’établirait en baissede0,4%à long termepar rapport à sonniveaude référence en l’absence de tensions commerciales. Le coût des mesures tarifaires serait principalement portépar laChine, lesÉtats-Unis et les partenaires commerciaux des pays de l’ALENA (baisse du PIB de 1,6%, 0,9%et 1,6%à l’horizon 2020 par rapport au scénario de référence). Le FMI suggère que ces simulations sous-estiment probablement les répercussions de la hausse des tensions commerciales au niveau mondial, notamment via le canal du climat des affaires et celui des perceptions des investisseurs sur les marchés financiers. Par ailleurs, l’impact des tarifs douaniers varie selon les pays et les secteurs. Le Mexique, dont le secteur manufacturier est très intégré aux chaînes de valeur régionales et mondiales est particulièrement vulnérable aux changements des politiques commerciales, même si l’accord de renégociation de l’ALENA a pu être signé fin novembre 2018. L’aboutissement des négociations entre la Chine et les États-Unis demeure à ce stade très incertain. P Les risques non économiques (politiques et géopolitiques, etc.). Les tensions persistantes au Moyen-Orient, notamment, continuent de peser sur les perspectives et demeure un facteur de stress sur les marchés de l’énergie (pétrole et gaz). Une intensification des conflits au niveau local pourrait conduire à une hausse des flux migratoires vers l’Europe, ce qui pourrait contribuer à accentuer les divisions politiques dans certains pays. Enfin, les risques liés au changement climatique et aux phénomènes météorologiques extrêmes demeurent présents, avec un impact plus marqué dans la plupart des pays en développement.

En raison de son activité, le groupe AFD est exposé à la majeure partie des risques que rencontrent les établissements de crédit. Sa politique de gestion des risques s’articule autour des principaux risques suivants, dont chacun est susceptible d’affecter son activité, ses résultats ou sa situation financière : P le risque de crédit qui, de par la nature de l’activité de l’AFD, en termes de qualité de contrepartie et de concentration, constitue le principal risque auquel est exposée l’institution ; P le risque spécifique aux opérations de marché : change, contrepartie, base, en lien notamment avec les différences entre les emplois et les ressources en matière de devise. L’AFD ne détient aucun instrument à des fins spéculatives ; P les risques de taux d’intérêt global et de liquidité, en lien avec (i) les différences entre les emplois et les ressources en matière de taux et de maturité et (ii) le respect des contraintes dont sont assortis les concours bonifiés éligibles à l’Aide publique au développement française (APD) ; P les risques liés au recours à l’externalisation des prestations de services ou d’autres tâches opérationnelles essentielles, P les risques de sinistres couverts par le plan d’urgence et de poursuite de l’activité dans le cadre de scénarios de crise, P lesrisquesdenon-conformitéquinaissentdunon-respectdes dispositions propres aux activités bancaires et financières et notamment le risque de blanchiment et de financement du terrorisme (LCB/FT), P le risque juridique en lien avec l’ensemble de ses activités propres, de son statut ou de ses activités de refinancement ou liées au montage d’opérations, P les risques liés au système d’information, P le risque d’atteinte à la réputation et à l’image du Groupe et de ses dirigeants. En raison même de son rôle d’agence de développement, et notamment du caractère subsidiaire et/ou incitatif des interventions de l’institution, le niveau de risque de crédit admissible pour les opérations de l’AFD peut être parfois supérieur à celui des institutions bancaires classiques. L’AFD doit ainsi pouvoir intervenir : sur des maturités longues. Dans tous les cas, le groupe AFD recherche les contreparties disposant des meilleures signatures dans ses pays d’intervention en fonction des objectifs de développement visés. En outre, l’opportunité de prêter est évaluée en fonction des critères bancaires en vigueur. Au-delà des risques macroéconomiques et sociopolitiques spécifiques à chacun des pays de la zone d’intervention de l’AFD, certains risques de nature régionale ou internationale sont susceptibles d’avoir des répercussions indirectes sur le portefeuille de prêts et les interventions de l’AFD. P dans des géographies difficiles ; P sur des contreparties risquées ; P P les risques opérationnels, y compris : P le risque éthique, P les risques stratégiques ;

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