Approches N° 165

JOUEUR EN FORMATION

Nantes / Montpellier

Des mouvements organisés peuvent être prévus, mais l’équipe est toujours obligée de faire avec ce qu’elle a en face. Il faut donc prendre des informations. Le jeu en lecture n’existe pas car il n’existe pas d’autre jeu. AGGLOMÉRER LES COMPÉTENCES D’ACUITÉ A Montpellier, nous souhaitons que tous les joueurs puissent avoir la même per- ception des situations de jeu. La 1 ère solution que nous apportons réside dans notre centre de formation dont l’ob- jectif est de permettre aux jeunes de voir les situations de la même manière. La 2 ème chose est liée au recrutement. Il est important de faire venir des joueurs d’une autre culture pour avoir une équipe performante. L’apport de joueurs étran- gers enrichit le bagage d’une équipe. Car il y a différentes manières de voir les choses.

A une époque, on prenait les jeunes de 12 ou 14 ans dans les clubs et tout se passait bien. Je ne suis pas certain qu’il faille commencer très tôt le handball pour devenir un joueur de haut niveau. Cela ne me dérange pas si les contenus sont en adéquation avec l’âge. Il est de la respon- sabilité des éducateurs et du domaine de l’éducation physique de gérer ces pro- blèmes de motricité qui peuvent être limitants pour le progrès du joueur. Plus il maîtrise ses actions (motricités géné- rale et spécifique), plus il est capable de décentrer son attention et de gérer l’in- formation. Regardez les jeunes de 5 ans qui arrivent à l’école de handball. Certains apprennent rapidement à dribbler. Mais, savent-ils courir, faire une roulade ? Lorsqu’ils sont petits, ces capacités ne rentrent pas trop en jeu. Mais quand les rapports de force augmentent, des barrières de compé- tence surgissent, souvent entre 15 et 17 ans. Avec de bonnes bases enmotricité ce n’est pas un handicap de commencer le handball à 16 ou 17 ans. LA GESTION DES INFORMATIONS La question du jeu en lecture ne se pose pas vraiment. En réalité, il y a le jeu dans sa globalité et il est évident que pour lire, il faut déjà regarder. Alors, comment un

LE JEU EN LECTURE n’existe pas car il n’existe pas d’autre jeu

jeune peut-il avoir un regard acéré? Cela passe par la quantité : regarder « large» avec une balle en mains. Mais aussi par la qualité: l’acuité, c’est savoir bien regarder et bien analyser. Il faut aussi commencer par l’analyse de situations simples pour ensuite les complexifier. Ce que je retiens de mon expérience du haut niveau, c’est qu’il est faux de penser qu’on entraîne différemment des jeunes et des sportifs experts. Toute la problé- matique de l’entraînement se résume à la gestion de la prise d’informations et de l’acuité de la vision. Ensuite l’entraîneur ne fait qu’intervenir sur les rapports de force, l’espace, la puissance,… Je dirai presque que tout le reste est de l’artifice. Certains parlent de jeu en lecture en op- position à du jeu organisé. Certaines choses dans le handball peuvent s’orga- niser, mais l’espace de jeu est petit avec une densité de joueurs importante et on ne connaît pas les intentions des adversaires.

L’APPORT DE JOUEURS ÉTRANGERS ENRICHIT le bagage d’une équipe

approches du handball # 165 21

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