La Presse Pontissalienne 147 - Janvier 2012

Le mensuel d'informations sur Pontarlier et le Haut-Doubs

2, 20 €

Mensuel d’information des cantons de Montbenoît, Mouthe, Levier, Pontarlier, Vercel et du Jura voisin JANVIER 2012 N° 147

LA CAGNOTTE DES DÉPUTÉS Tout sur l’argent des élus du Doubs RÉSERVES PARLEMENTAIRES :

LE DOSSIER en p. 17 à 22

L’ÉVÉNEMENT

CONSOMMATION p. 35 Les sangles du mont d’or contaminées

p.6 et 7

Ces projets qui font pschitt… Zoom sur deux projets annoncés comme structurants pour le Haut-Doubs et qui se sont cassé les dents sur des tracasseries ou des mésententes locales.

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Rédaction : “Les Éditions de la Presse Pontissalienne” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@groupe-publipresse.com

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Pontissalienne n° 147 - Janvier 2012

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Espoir Une enquête récente l’a encore démon- tré : les Français sont les champions du monde du pessimisme. Et savez- vous qui est le pays le plus optimiste ? Le Nigeria, une nation certes émer- gente mais engoncée dans des pro- blèmes un peu plus sérieux que la Fran- ce. C’est même un record depuis trente-cinq ans dans ce genre d’enquête d’opinion : huit Français sur dix esti- ment que 2012 sera une année de grandes difficultés économiques. On se demande ce qui justifie leur senti- ment ! La croissance française est en berne, les banques ne prêtent plus d’argent aux ménages, le prix des car- burants atteint des plafonds, l’immobilier est morose, la crise financière étale ses tentacules et les Mayas avaient annon- cé la fin du monde pour le 21 décembre prochain… Et si cette petite liste en effet très anxiogène n’était pas le para- vent artificiel d’un état d’esprit bien à la française ? Et si on cessait de regar- der le monde qui nous entoure par le petit bout de la lorgnette en rebattant quelque peu les cartes que nous pré- sentent à longueur de journée des médias, certains politiques aussi, d’un monde qui aurait perdu pied ? Les angoisses des Français ne sont-elles pas d’abord le symptôme propre à ces enfants gâtés quand ils n’ont pas tout et tout de suite ? Ces Français pessi- mistes savent-ils que leur revenu a fait un bond de 50 % depuis 1980, et que, malgré les apparences, l’arrivée de l’euro s’est également accompagnée d’une hausse de leurs revenus ? Que depuis trente ans également ils ont gagné 5 ans d’espérance de vie ? Bien sûr il y a trente ans, peu d’entre eux angoissaient pour payer leurs multiples crédits à la consommation, leur emprunt immobilier et leurs prêts pour les trois voitures du ménage. En un mot, ces Français d’avant qui savaient presque tous ne pas vivre au-dessus de leurs moyens, maîtrisaient leur avenir, donc leurs angoisses, car ils avaient déjà la main sur leur présent. Cicéron le disait déjà il y a plus de 2 000 ans : “Je ne me soucie pas du futur si je suis maître du présent.” En tentant de revenir à un peu plus de simplicité dans la façon d’aborder les choses qui les entourent, ces champions du pessimisme qui ont rayé de leur vocabulaire le mot “espoir” devraient en ce début d’année 2012 regarder d’abord en direction d’autres nations qui elles, ont de vraies raisons d’angoisser. Bonne année 2012 à tous, pleine d’espoir . Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Les Éditions de la Presse Pontissalienne”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication : Thomas COMTE Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Agence publicitaire : S.A.R.L. BMD - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Janvier 2012 Commission paritaire : 1102I80130 Crédits photos : La Presse Pontissalienne, Castro-Baldi, C.D.A. 25, N. Courtet, Gendarmerie, Frédéric Renaud, Terre Comtoise.

BÂTIMENT

2012, année de régression “650 emplois vont disparaître en Franche-Comté”

Serge Faivre-Pierret et Rodolphe Lanz.

Serge Faivre-Pierret, président de la Fédération du Bâtiment de Franche-Comté, et Rodolphe Lanz, secrétaire général, annoncent que l’année 2012 sera difficile pour les entreprises du bâtiment. Ils souhaitent que la loi de modernisation de l’économie soit corrigée car elle précipite les professionnels dans la crise. L a Presse Pontissalienne : En 2012, le secteur du bâti- ment devrait à nouveau marquer le pas après une année 2011 durant laquelle des signes de reprise étaient perceptibles. Qu’en est-il au juste ? Serge Faivre-Pierret : Il ressort des rencontres que nous avons eues avec les entrepreneurs du bâti- ment en Franche-Comté et au niveau national, un message d’angoisse pratiquement unanime sur l’ensemble du territoire français à l’exception peut-être de quelques régions, et de quelques grandes villes. L’activité va reculer de 1,9 %, sachant qu’en 2009 elle avait baissé de 8,3 % et de 3,8 % en 2010. À la F.F.B. nous estimons que 35 000 emplois vont disparaître au minimum dans notre secteur en France dont 650 en Franche- Comté sachant que le bâtiment emploie 1,2 mil- lion de personnes. En quarante ans de métier, je n’ai jamais vu cela. L.P.P. : Pourtant, il y a eu un plan de relance dès 2009. N’a-t- il pas permis au secteur du bâtiment de faire face à la cri- se ? Rodolphe Lanz : Le plan de relance a porté ses fruits en partie. Il a régénéré les carnets de commandes. Mais il a appauvri les entreprises compte tenu des conditions de paiement auxquelles elles sont soumises actuellement. Dans le bâtiment, on sait historiquement gérer les années difficiles, la chu- te des prix, la concurrence comme en 1996. Mais ce qu’on ne sait pas gérer, c’est la paupérisation de nos entreprises liée à la modification des flux financiers. L.P.P. : Un recul de 1,9 % est important. Néanmoins, on peut supposer que les entreprises puissent encaisser cette bais- se. À vous entendre, il y a d’autres facteurs que l’activité qui déstabilisent les sociétés du bâtiment. Quels sont-ils ? S.F.-P. : Au marasme de 2008 sont venus se greffer

des actes politiques qui ont un impact direct sur le fonction- nement des entreprises du bâti- ment. Parmi ces actes, il y a la loi de modernisation de l’économie (L.M.E.). À travers elle, l’État a modifié de maniè- re déraisonnée les délais de paie- ment entre un fournisseur et son client qui posent de vrais problèmes de trésorerie aux sociétés. L.P.P. : Quel est le problème au juste de la Loi de Modernisation de l’Économie de 2008 ?

tains cas, l’auto-entrepreneur peut être qualifié de travail illégal. Rien n’empêche une entreprise de se séparer de ses salariés pour en faire des auto-entrepreneurs. Cela existe. Dans ce cas, les auto-entrepreneurs sont devenus les nouveaux tacherons. Les responsables syndicaux que nous sommes ne peuvent pas tolérer ça. Cela fait quin- ze ans que nous mettons tout en œuvre pour amé- liorer l’image du bâtiment et les conditions de tra- vail de nos salariés.Avec ce genre de mesure, l’état fiche tout par terre. L.P.P. : Avez-vous des raisons d’être optimistes ? R.L. : Le seul espoir est quand on fait l’état des lieux des besoins immobiliers en France. Pour répondre à la demande, il faudrait créer 350 000 logements par an sur une dizaine d’années, et en rénover 400 000 autres tous les ans, cela sans compter la construction d’équipements collectifs. L.P.P. : Quelles sont les entreprises qui passeront le cap de la crise ? S.F.-P. : Celles qui passeront le cap sont celles qui ont de la trésorerie et qui ont réduit le nombre de salariés. Jusque-là, beaucoup d’entreprises ont voulu préserver leur personnel et leur outil de travail pour être opérationnelles au moment de la reprise. Elles ont eu raison de procéder ainsi car il y a eu un frémissement de l’activité en 2011. Mais le dernier trimestre de cette année n’a pas été bon. Le mot d’ordre aujourd’hui est de rédui- re la voilure. Il vaut mieux qu’une entreprise se sépare de 5 % de son personnel plutôt que de cou- rir le risque de tout perdre et de mettre la clé sous la porte. L.P.P. : 2012 est une année d’élection présidentielle. C’est une période en général moins propice à l’émergence de projets. Le redoutez-vous ? S.F.-P. : En effet, 2012 ne sera pas une année favo- rable à l’investissement. En revanche, c’est un contexte propice pour faire aboutir nos proposi- tions. Fin janvier, nous transmettrons à chaque candidat déclaré à l’élection présidentielle l’ensemble de nos propositions qui permettrait d’accompagner la reprise dans le secteur du bâtiment. Ultérieu- rement, nous les transmettrons à tous les candi- dats aux législatives. L.P.P. : Et 2013 ? S.F.-P. : Malheureusement, ce sera une catastrophe. La loi Scellier aura disparu, le Prêt à Taux Zéro est raboté, l’investissement immobilier sera tou- ché. Nous supportons beaucoup pour une activi- té qui est déjà en crise. Propos recueillis par T.C.

“2013 sera catastrophique.”

S.F.-P. : Les délais de paiements fournisseur se sont considérablement réduits. Une entreprise est tenue désormais de régler ses fournisseurs dans les 45 jours. Le problème est qu’au bout de la chaîne, les clients, qu’il s’agisse de particuliers ou de syndics de copropriété, n’ont aucune obligation de délai pour honorer les sommes dues aux entreprises du bâtiment. Les artisans attendent parfois cinq à six mois avant de se faire payer. Résultat, les entreprises jouent les banquiers et leur trésore- rie en prend un coup. Cette loi stupide accélère la dégradation du secteur du bâtiment. L.P.P. :Vous attendez donc que le gouvernement revienne sur le contenu de la L.M.E. ? S.F.-P. : La modifier réglerait une grande partie du problème des entreprises du bâtiment. Cela redon- nerait confiance aux entreprises et aux artisans. Nous sommes entrés dans la bagarre pour corri- ger cette loi inique afin que des règles de délai de paiement soient imposées aux particuliers qui ont recours au service d’une entreprise du bâtiment. La députée U.M.P. Françoise Branget a posé une question à ce sujet au gouvernement.Aujourd’hui, 110 parlementaires sont mobilisés.

“L’auto- entrepreneur est la légalisation du travail au noir.”

L.P.P. : La F.F.B. s’oppose également au sta- tut de l’auto-entrepreneur. Quels sont vos principaux griefs à cet égard ? S.F.-P. : L’auto-entrepreneur est la légalisation du travail au noir. C’est une escroquerie nationale. On auto- rise des gens à exercer un métier du bâtiment sans exiger d’eux une quelconque qualification. Ils n’ont pas d’obligation comptable, ils ne sont pas soumis aux mêmes règles du droit du travail. Ils ne font l’objet d’aucun contrôle. C’est une dis- torsion de concurrence ! Dans cer-

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A près 5 ans de patience, les habitants des Fourgs devraient enfin pouvoir profiter des avantages de la téléphonie mobile. Le pylône est opérationnel. Installé en plein champ du côté du hameau de la Haute-Joux, il nʼattend plus que les opéra- teurs. “Ce dossier arrive enfin à son terme”, annonce soula- Outre la pose du pylône, le chan- tier comprenait lʼenfouissement dʼune ligne électrique. Montant global du projet : environ 150 000 euros avec 70 % de subventions en provenance du Conseil général, de la Région et de lʼEurope (F.N.A.D.T.). Ce projet communal a été géré en concertation avec le collectif. Ouf. Le pylône de la délivrance aux Fourgs gé Philippe Aymonier, le mai- re des Fourgs. La première tentative remonte à 2006. Le projet, piloté à lʼépoque par le Conseil général, prévoyait dʼinstaller lʼantenne à la Com- tesse près du hameau des Granges-Berrard. Trop près des habitations aux yeux dʼun grou- pe de riverains qui avait consti- tué rapidement le collectif “Sau- vons la Comtesse.” La pétition qui accompagnait le mouvement de protestation avait recueilli pour mémoire près de 350 signatures. Lʼaffaire nʼa pas abouti et le Conseil général a laissé tomber. La commune a pris le relais en 2009. Le site de la Haute-Joux a été retenu après lʼétude lan- cée par Orange. “On a effectué les travaux”, explique le maire.

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

Nouveau radar automatique au Souillot L e Père Noël de la prévention rou- tière n’a pas oublié le Doubs en déposant pendant les fêtes six nou- important de ce genre d’équipements dans les mois qui viennent.

bas de la 2 X 2 voies dans le sens de la descente, dans une portion limitée cette fois à 70 km/h. Jusqu’ici, le département du Doubs était équipé de 16 dispositifs fixes et de 10 dispositifs embarqués. Par ailleurs, un nouveau type de radar sera installé en mars prochain sur la nouvelle voie des Mercureaux à l’approche de Besançon. Ce radar, dit “tronçon”, cal- culera la vitesse moyenne des automo- bilistes depuis l’entrée du grand tunnel du Bois de Peu jusqu’au rond-point de Beure. Là encore, la vitesse maximale autorisée est de 70 km/h. Le préfet du Doubs a obtenu des ins- tances nationales que notre département soit choisi comme département “pilote” pour l’Est de la France en matière de radars, ce qui promet un déploiement

Plusieurs réunions de concertation avec les élus, les associations, les profession- nels se sont tenues en fin d’année der- nière et ont permis de hiérarchiser près de quarante propositions de nouveaux sites d’implantation. Par ailleurs, dix radars pédagogiques (sans sanction) seront ins- tallés dans le Doubs durant le premier semestre de cette année.

veaux appareils sur les routes du dépar- tement. Le Haut-Doubs figurait sur la liste et plus précisément le Souillot. Situé sur la R.D. 72 entre Pontarlier et Levier, ce hameau de la commune de Chapelle-d’Huin est doublement récom- pensé avec un radar pédagogique qui précède de quelques hectomètres l’appareil sanction placé après la pre- mière ferme sur la droite. La vitesse est limitée à 90 km/h à cet endroit. Après une période de test, l’appareil sera mis en service courant janvier sur décision préfectorale après avis du procureur. Dans le Haut-Doubs, un autre appareil a été installé, sur la commune de Fuans, au

Après une période de test, ce nouveau radar de Chapelle-d’Huin sera mis en fonction avant la fin du mois.

Rendez-vous nordique à Arc-sous-Cicon

L a journée “Voies blanches” consacrée à la découverte des activités nordiques se tiendra le dimanche 22 janvier à Arc-sous-Cicon avec une possibilité de repli au Crêt Monniot si la neige vient à manquer. Ouverture des festivités de 10 heures à 17 heures Profitez-en, tout est gratuit, en tout cas les animations. C’est le principe même de cet événement où chacun pourra s’initier au ski de fond, biath- lon, raquettes, chiens de traîneaux, G.P.S. Safari. Jamais seul. C’est l’autre intérêt des Voies Blanches où l’on pratique en compagnie de moniteurs diplômés, à même de vous conseiller, de vous dispenser quelques rudiments. L’envie d’aller plus loin et de savourer l’instant pré- sent. En dehors des animations, vous aurez tout loisir d’agir à votre guise. Le temps d’une boisson chaude, d’une pause casse- croûte. Vous rêvez de vous évader seul ou en famille, c’est possible en participant à la randonnée ski de fond organisée sur trois

distances : 2, 7 et 15 km. Il suffit juste de s’inscrire pour prendre part à cette anima- tion familiale par excellence. Pas de clas- sement mais… une tombola. Le nordique, ça peut rapporter surtout de grosses sen- sations de plaisir, de glisse et de bien-être. Pas question de se prendre trop au sérieux en cette journée ouverte aux petits comme aux grands, aux débutants comme aux confirmés. Location de matériel sur place à tarif préférentiel. Rien n’empêche de venir avec son propre équipement. Quelques fris- sons tenaillent les enfants, pas de souci, ils iront se refaire une santé dans la salle chauf- fée. Le nordique se décline aussi à cheval, c’est le ski-jöring. D’autres animations sont prévues. Mais rien ne sert de tout divulguer puisque vous vien- drez croquer dans le gâteau neigeux. Les éditions précédentes des Voies blanches n’ont pas toujours été vernies par le temps et la neige. Raison de plus pour que cela change.

Contact : Haut Doubs Nordique 03 84 52 00 92 hautdoubsnordique@gmail.com

Toutes les sensations sont au programme le 22 janvier.

PONTARLIER

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POLITIQUE

Juin 2012

Législatives : vers un ticket Genevard-Genre ? Jean-Marie Binétruy a décidé de raccrocher après dix ans de mandat. Son fauteuil de député pourrait être brigué par Annie Genevard, maire de Morteau, avec Patrick Genre en tant que suppléant. À moins qu’un troisième homme - Jean-François Humbert - tente de leur barrer la route.

Annie Genevard et Patrick Genre siègent déjà

côte à côte au Conseil régional de Franche- Comté.

Genevard, elle, n’a pas souhai- té “pour l’instant” commenter ce scénario. Mais un homme pourrait bien torpiller cette bel- le passation de pouvoir entre M. Binétruy et M me Genevard, c’est le sénateur Humbert. Même si Michel Vienet juge cet- te hypothèse “grotesque” , l’intéressé laisse planer le dou- te. “Si le peuple m’appelle, je lui répondrai. On parlera de tout cela en temps voulu” sourit le sénateur Humbert qui estime “toujours possible le fait de se présenter aux législatives.” Pour lui, le calcul ne serait pas idiot. Député, il enchaînerait sur 5 années de parlementaire alors que sénateur, il ne lui reste que deux ans à faire. On a déjà vu dans la région des sénateurs devenir député, comme l’a fait Alain Joyandet en 2002, pas- sant du Palais du Luxembourg au Palais Bourbon. “On dit que Jean-Marie Binétruy arrêtera

cette immense circonscription qui s’étend des confins du can- ton du Russey à ceux du can- ton d’Amancey, en passant par toute la bande frontalière jus- qu’à Chapelle-des-Bois, il paraî- trait logique que le maire de Pontarlier soit suppléant dans cet éventuel ticket Genevard- Genre. Le maire de Pontarlier affirme que “ce n’est pas un sujet de préoccupation pour l’instant.” Enmême temps, il annonce vou- loir s’impliquer complètement dans cette prochaine campagne. “Je ne resterai pas inactif” dit- il, en “veillant à ce que les inté- rêts duHaut-Doubs soient défen- dus au mieux. Pour ces législatives, il faut donc trouver une organisation qui permette de défendre de manière unitai- re le Haut-Doubs” S’il s’impliquera dans ces prochaines législatives, Patrick Genre pré- cise aussi qu’il restera “toujours non-encarté à un parti.” Annie

annoncé à plusieurs de ses col- lègues élus au cours des vœux de début d’année son intention de jeter l’éponge. “On savait qu’il se posait vraiment des questions raconte un de ses proches. Il a envie de prendre de la hauteur et de vivre sa vie personnelle de façon plus intense.” Alors maintenant que le dépu- té de la cinquième circonscrip- tion du Doubs a décidé de stop- per sa carrière de parlementaire, quel scénario est le plus plau- sible ? En embuscade, il y a natu- rellement Annie Genevard qui n’a jamais caché son rêve de

pour laisser sa place à sa gran- de copine maire de Morteau” ironise le sénateur Humbert, en froid avec la plupart des grands élus U.M.P. du Doubs. Il ajoute : “Ce que je fais au Sénat me passionne, mais on verra bien. J’examinerai les choses et je me prononcerai le cas échéant fin janvier-début février.” Il est clair que si M. Humbert se présentait aux légis- latives, c’est aussi pour barrer la route à son ex-partenaire du Conseil régional Annie Gene- vard. Et si d’aventure il échouait dans sa tentative de décrocher un siège de député, rien ne l’empêcherait de rester le séna- teur du Doubs au moins jus- qu’en 2014. Aux dernières nouvelles, le Sau- get Christian Coutal serait éga- lement candidat à la candida- ture à droite. Législatives 2012 : les paris sont ouverts. J.-F.H.

À bientôt 66 ans, on le disait fatigué, usé, et désireux de se consacrer davanta- ge à sa famille. Il faut dire que depuis dix ans, Jean-Marie Biné- truy ne compte pas les heures passées à Paris, dans l’hémicycle du Palais Bourbon, en commis- sion, dans son petit bureau de l’Assemblée Nationale ou dans le train qui le ramène dans le Haut-Doubs, sa circonscription, où il occupe toujours en paral- lèle la fonction d’adjoint aumai- re deMorteau et de président de la communauté de communes du Val de Morteau. Briguer un troisième mandat ne semblait donc plus dans les priorités de l’élu. C’est le 28 janvier, lors d’un conseil extraordinaire de l’U.M.P.

à Paris, que le parti de droite désignera ses candidats. “La commission nationale d’investiture présidée par Jean- Claude Gaudin désignera ce jour- là les 587 candidats U.M.P. aux législatives de juin prochain” confirme Michel Vienet, secré- taire départemental de l’U.M.P. duDoubs.Comme les trois autres députés U.M.P. du Doubs, Jean- Marie Binétruy a été reçu début décembre à Paris par cettemême commission pour recueillir son sentiment. Mais c’est d’abord aux militants que Jean-Marie Binétruy avait décidé de réser- ver sa décision. “Je me posi- tionnerai plus officiellement mi- janvier” déclare l’élu qui dit ne pas avoir encore “tranché défi- nitivement.” Il a déjà pourtant

devenir parle- mentaire. Elle avait fait en 2008 une ten- tative malheu- reuse pour devenir séna- trice. Afin de respecter l’équilibre de

“Si le peuple m’appelle, je lui répondrai.”

L’ÉVÉNEMENT

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CES BEAUX PROJETS QUI FONT PSCHITT… On ne reviendra pas sur le contournement de Pontarlier dont on ne sait plus quoi dire et qui fait probablement figure de référence à l’échelle du Haut-Doubs. D’autres projets plus modestes mais tout aussi pertinents semblent plus faciles à concrétiser, du moins sur le papier et dans les discours. Mais la réalité est toujours plus com- plexe. L’approche financière ne justifie pas tou- jours le blocage d’un projet. S’y ajoutent aussi des politiques d’aménagement divergentes, des incompréhensions entre les acteurs publics et privés, quand ce n’est pas tout simplement des rivalités d’hommes. Démonstration avec deux gros échecs Made in Haut-Doubs.

Le syndicat des milieux aquatiques coulé par les Saugets HAUT-DOUBS Un blocage inattendu

En refusant massivement d’adhérer, les élus de la communauté de communes de Montbenoît ont stoppé nette une procédure qui devait aboutir à la création du syndicat au 1er janvier 2012.

cette problématique de continuité” , rap- pelle Christian Coutal, le président de la communauté de communes du can- ton de Montbenoît. Cette clause de débit réservé ayant disparu, les élus communautaires sau- gets ont vite changé leur fusil d’épaule : 23 voix contre et 7 pour. Le verdict est sans appel. “On reste toujours ouvert à cette adhésion si demain on nous garantit ces 500 litres par seconde qui ont également disparu des préconisa- tions du S.A.G.E.” La position saugette a précipité l’arrêt de la procédure. D’autant plus que rien ne semble acquis avec Mont d’Or-Deux Lacs. “J’y suis favorable en tant que président. C’est même un outil indis- pensable pour la protection de l’ensemble du Haut-Doubs. Mais il reste encore beaucoup de choses à clarifier avant validation” , observe Michel Morel. Le président de

et les Hauts du Doubs à Mouthe. “On est très favorable au Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (S.A.G.E.) mais on est beaucoup plus sceptique sur ce syndicat qui à nos yeux pourrait faire double emploi” , explique Jean Bourgeois, l’élu chargé du dos- sier au sein de la communauté de com- munes du Val de Morteau. Les avis sont plus partagés du côté de Mouthe. “La communauté de communes s’était prononcée favorablement en 2010. Sauf qu’il n’y avait pas suffi- samment de communes en nombre pour valider le transfert. Pour l’instant, le dossier est en stand-by et l’on n’a tou- jours pas remis ça au vote, annonce Jean-Marie Saillard. Personnellement, je ne comprendrais pas que la source du Doubs soit écartée si quelque cho- se devait se faire.” Parmi les freins principaux à cette adhésion, le prési- dent de la communauté de communes des Hauts du Doubs revient sur la question des clés de répartition de par- ticipation financières. “On est une inter- communalité peu peuplée mais avec beaucoup de surfaces humides et de linéaire de berges. On est donc plus pénalisé” , poursuit celui qui ne serait pas contre une révision des critères. Même à quatre communautés de com- munes, le coup était encore jouable d’après Christian Bouday qui les a mobilisées dans ce sens en novembre avec l’objectif de porter le syndicat sur les fonts baptismaux au 1 er janvier 2012. La seule chose qu’il n’avait pas prévue, c’est la volte-face de Montbe- noît. “On adhérait à la seule garantie d’avoir un débit réservé sur le Doubs de 500 litres par seconde. On est très peu concerné par ce syndicat en dehors

Bouday qui a repris ce dossier en 2006. Le conseiller général rappelle que ce nouveau syndicat s’occupera du volet hydraulique mais n’aura pas la com- pétence eau potable et assainissement. “Ce syndicat assurerait par exemple lamaîtrise d’ouvrage du barrage d’Oye- et-Pallet. L’État attend depuis plusieurs années la création d’une structure pour lui transférer la gestion du lac Saint- Point.” Le projet bénéficie aussi du soutien du Conseil général qui accepterait d’être statutairement présent dans ce syn- dicat. Sur les six communautés de com- munes pressenties, deux ont déjà signi- fié leur opposition. Le Val de Morteau

C hristian Bouday se souvien- dra probablement longtemps de 2011. Une année riche en rebondissements pour le conseiller général du canton du Pontarlier, souvent chahuté avec la voie verte, la station de Métabief et ce syndicat mixte des milieux aqua- tiques du Haut-Doubs. L’origine du

projet remonte à 2003. Il s’agissait à l’époque de trouver une structure por- teuse dans le cadre de la réhabilita- tion du Drugeon. “On souhaitait s’inspirer de cet exemple pour le repro- duire à l’échelle du Haut-Doubs, entre la source et le Saut du Doubs, soit un territoire partagé entre 6 communau- tés de communes” , résume Christian

l’intercommunalité ne conçoit pas d’adhérer à un syndicat qui fasse uniquement du fonc- tionnement. “Cela ne sert à rien. Les statuts méri- tent d’être mieux définis. Qu’appelle-t-on une zone humide, un chevelu ?” Résultat des courses : la marge de manœuvre se réduirait donc à la C.F.D. et à la C.C.L. Soit les deux intercommunali- tés qui participent déjà aux financements des actions menées sur le Drugeon. Comme un retour à la case départ. F.C.

Un retour à la case départ

S’il voit le jour, le syndicat mixte des milieux aquatiques du Haut-Doubs assurera entre autres missions prioritaires la maîtrise d’ouvrage du barrage d’Oye-et-Pallet.

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Ce projet initié par les privés puis relayé par les collectivités ne parvient pas à fédérer les opérateurs de la filière bois qui tardent toujours à s’engager. Sursis avec obligation de résultat.

1, route du Mont Vouillot 25500 LES FINS vous présentent leurs M EILLEURS VŒUX et vous remercient sincèrement pour la confiance que vous leur avez accordée. L’ensemble du personnel des Ambulances Mortuaciennes et Ambulances Pontissaliennes

L es instigateurs de ce pro- jet à cheval entre Doubs et Jura y croyaient dur comme fer le 10 avril 2009 à la création du comité de pilo- tage rattaché à ce dispositif de coopération économique. “En cet- te période de crise, territoires et entreprises conviennent de la nécessité d’unir leurs forces pour conforter la filière, renforcer les synergies entre les différents stades de la production afin de déve- lopper des produits innovants.” Les objectifs annoncés ne man- quent pas d’ambition tout com- me la taille de cet espace qui fédè- re les communautés de communes de Champagnole, du plateau de Nozeroy, de la C.F.D. (commu- nauté de communes Frasne-Dru- geon) et d’Altitude 800. À cela s’ajoutent des professionnels de la filière bois réunis au sein de l’associationOQuartier Bois qui fut à l’origine de toute la démarche. Le soutien financier du Conseil régional et du com- missariat auMassif du Jura faci- lite ensuite le recrutement d’une jeune chargée de projet, Laëtitia Fournier. À elle d’établir le dia- gnostic de territoire et de propo- ser un programme d’actions. Après plusieurs mois de travail, elle présente le fruit de son labeur lors d’un colloque organisé àCen- seau en mai dernier. L’état des lieux fait ressortir quatre thé- matiques : approvisionnement en bois local, développement de la filière, promotion et commu- nication. À chaque enjeu corres- pondent des actions à réaliser. L’affaire semblait donc plutôt bien partie. On évoquait même l’idée d’investir dans unemaison du bois à construire vers Cen- seauau cœur du territoire concer- né. Les élus estimaient avoir bien travaillé et pensaient alors que les privés allaient suivre,s’investir davantage dans les actions. Il n’en fut rien.

nauté de communes de Cham- pagnole décide de se retirer de l’Espace Bois Jura-Doubs. Du moins provisoirement, jusqu’au règlement du conflit entre les abattoirs de Champagnole et de Pontarlier où adhèrent les com- munautés de communes duDru- geon et de Levier. “Il est difficile dans ces conditions demener une réflexion commune sur la filière bois en s’opposant sur la filière viande” ,peut-on lire dans le comp- te-rendu de la séance commu- nautaire du 27 septembre 2011. On bat aussi le rappel du côté des professionnels. “On a identi- fié près de 260 acteurs de la filiè- re bois et ils sont tout au plus une dizaine à adhérer au sein de l’association O Quartier Bois. C’est largement insuffisant” , regrette Claude Dussouillez, le président de la C.F.D. Les élus duDrugeon ont néanmoins déci- dé à l’unanimité de prolonger le contrat de travail de la chargée de projet d’une année, jusqu’en novembre 2012. Son emploi est aussi financé par les deux autres communautés de communes enco- re en lice, la Région et les coti- sations professionnelles. “Le pos- te est reconduit sur un an mais avec une clause de révision dans 6 mois. D’ici là, on s’est fixé com- me objectif de faire adhérer une centaine de professionnels. On leur propose d’adhérer directe- ment à l’Espace Bois Jura-Doubs sans passer par OQuartier Bois.” Cette dernière association semble être en complète perdition, du moins par rapport au projet.Dur, dur.

Le dispositif devait promouvoir et fédérer les savoir-faire de l’ensemble des acteurs de la filière bois.

Le comité de pilotage avait été constitué le 10 mai 2009 au lancement officiel de l’Espace Bois Jura-Doubs.

“Pas l’impression que les politiques se sentent concernés” Franck Grillon qui gère le cabinet dʼingénierie bois C.B.I.S. à La Riviè- re-Drugeon reconnaît la complexité et lʼintérêt dʼun tel projet. Il estime que cet espace bois Jura-Doubs doit dʼabord servir dʼinterface entre des profes- sionnels qui se connaissent mal. “Aujourdʼhui, avec lʼévolution des prin- cipes constructifs, on aurait besoin de savoir ce que font les uns et les autres. On peut déplorer le manque dʼéchanges entre les scieurs et la première trans- formation. La filière bois se porte assez bien. Elle a plutôt besoin dʼun outil interne plutôt que commercial et mar- keting. Pour moi, si ce projet piétine, cʼest franchement du côté politique” , conclut Franck Grillon, conscient de lancer une belle grume dans la mare.

Manque de dis- ponibilité, incom- préhension, dif- ficulté à travailler de concert dans une filière assez compartimentée, les raisons du marasme sont probablement multiples. Tou- jours est-il que les fondations ont vite donné des signes de fragili- té. Pas seulement du côté des pro- fessionnels. En septembre der- nier, la commu-

L’association en complète perdition.

“D’ici six mois, on s’est fixé comme objectif de faire adhérer une centaine de profession- nels”, annonce Claude

Dussouillez, le président de la C.F.D.

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POLITIQUE Polémique au conseil Chicaneries entre François Mandil et Liliane Lucchesi L’élu Europe Écologie-Les Verts n’a pas apprécié que Liliane Lucchesi (P.S.) ait “plagié” certaines de ses idées, notamment sur le prix de l’eau. À l’approche des législatives, tous les coups sont permis. La socialiste ne veut pas polémiquer.

François Mandil (à droite) monte au créneau face à Liliane Lucchesi.

C’ est la goutte d’eau de trop. Celle qui fait déborder le vase d’un François Mandil agacé. Élu d’opposition à Pontar- lier, Mandil a, sur son blog , égratigné Liliane Lucchesi (P.S.) qu’il accuse d’avoir repris ses idées. Le titre de son billet est sans équivoque : “Quand le P.S. du Doubs est encore à courir der- rière les idées écologistes”. Posté le 17 décembre, soit trois jours après le conseil de la communauté de communes du Larmont (C.C.L.) où François Man- dil ne siège pas, le billet visait donc directement l’élue d’opposition. “Sur le coup, j’étais un peu énervé car ce n’est pas la première fois que cela arrive” dit-il. Outre le prix de l’eau, Liliane Lucche- si aurait déjà repris l’intervention de l’élu vert sur les gaz de schiste, au prin- temps dernier. Même si une idée n’est la propriété de personne, l’écologiste a des arguments prouvant que la futu- re candidate aux législatives pour la cinquième circonscription a “recopié” sa feuille : le 27 octobre, Mandil lors des orientations budgétaires proposait

que le tarif de l’eau, actuellement dégres- sif en fonction de la consommation, soit au contraire progressif. Ainsi, celui qui consommera plus paiera plus cher. “Vous voyez, écrit l’écologiste, il existe une technique bienmaîtrisée par le P.S., celle du coucou : récupérer une idée en faisant croire qu’ils en sont à l’origine.” La course aux législatives est bien lan- cée. Les deux politiques ont d’ailleurs pu s’expliquer… via un réseau social. “Le message est passé. C’était un coup de colère” clôt le militant vert, qui sou- tient Éva Joly à la présidentielle. Selon lui, c’est davantage une chicanerie qu’un clash , mais Mandil, en bon poli- ticien, ajoute cette phrase dans son billet : “Peut-être Liliane Lucchesi est- elle un peu inquiète pour son score aux prochaines élections législatives ?” De quoi mettre la pression. Liliane Lucchesi répond très facile- ment : “Je ne veux rentrer dans aucu- ne polémique ni briser une dynamique unitaire. Simplement, cette idée du tarif progressif du prix de l’eau est inscrite dans le programme du P.S. et des villes socialistes l’utilisent depuis de nom-

breuses années comme Libourne. Je ne ferai plus de commentaire” dit l’élue, candidate aux législatives sur la 5 ème “circo”. S’il n’est pas encore candidat officiel à cette élection, Mandil doit l’être le 29 janvier. Après un score de 3,5 % en 2007, et 15 % aux dernières cantonales, il espère jouer les trouble-fête. Il n’a en tout cas besoin de personne : “Aujour- d’hui dans le Haut-Doubs, les écolo- gistes ne sont plus accueillis avec une fourche.ÀMétabief où les restaurateurs criaient le plus fort contre nous, c’est là que nous avons eu nos meilleurs scores (27 %) aux cantonales avec Claire Rous- seau” poursuit l’écologiste. Réputée comme la plus difficile pour la gauche, la 5 ème circonscription paraît à peine plus ouverte. Tous les coups sont per- mis. Et peu importent les chicane- ries… E.Ch.

PHÉNOMÈNE L’association Salsa Pont Le Haut-Doubs sous le charme de la salsa Cours complets, stages, soirées dansantes prometteuses, la salsa a le vent en poupe dans le Haut-Doubs. De quoi diversifier encore le plateau des animations locales. O n dit parfois que les extrêmes s’attirent. C’est peut-être l’explication du coup de foudre entre le Haut-Doubs au climat frisquet et la salsa torride et sensuelle. Jérôme Boiteux peut en témoigner, lui qui a créé l’atelier salsa à la M.J.C. des Capucins en 2006. “J’ai com- mencé avec une autre animatrice, Marine Grangeot. Au départ, on pro- posait un seul cours par semaine qui attirait entre 25 et 30 personnes” , rappelle ce professeur de sport qui intervient en solo depuis deux ans. Le cours se décline maintenant en trois séances hebdomadaires. Il réunit à chaque fois des groupes de 65 à 70 danseurs. Pas de limite d’âge à partir du moment où l’on est en capacité de bouger. Encore moins de différenciation sociale. Seul petit bémol commun à toutes les danses de salon : le manque de partenaires masculins. “Le premier tri- mestre est gratuit pour les hommes, poursuit Jérôme Boiteux qui pri- vilégie avant tout le côté convivial. On veut que les gens se sentent bien.” Apprendre c’est bien, pratiquer, c’est encore mieux. Conscient du pro- blème, l’animateur salsa de la M.J.C. des Capucins a d’abord proposé à ses ouailles de prolonger les cours en soirées plus dansantes. Embal- lé par cette formule, Karim Rachidi l’un des danseurs a décidé un beau jour d’aller plus loin. “Comme on sentait que les gens avaient vraiment envie de passer de bons moments en partageant la même passion, on a créé l’association Salsa Pont. On organise des soirées salsa combinant stages et danses.” En 2011, Salsa Pont a déjà frappé cinq fois toujours au même endroit, à la salle des fêtes d’Houtaud. Ces soirées ont permis aux amateurs de salsa de s’exprimer. La série s’est terminée en apothéose par une Sal- sa Caliente qui s’est déroulée les 30 et 31 décembre avec stage, repas et concert. L’association s’appuie sur le cours de Jérôme Boiteux pour trouver les bénévoles indispensables à l’organisation des soirées. “On invite aussi différents professeurs pour animer les stages.” Plus qu’une danse, la salsa est une grande famille musicale. Elle se décline sous plusieurs variantes, cubaine, portoricaine, colombienne qui se dansent seul, en couple, en ligne et même en cercle comme la rueda de casino . Elle sert aussi de source d’inspiration à une autre for- me d’expression latino très à la mode : la zumba. De quoi agrémenter encore bien des soirées.

URBANISME 8 hectares mobilisables Les Gravilliers : solution

de repli au nord de la rocade Face aux contraintes induites par les fouilles archéologiques, une alternative d’aménagement a été trouvée de l’autre côté de la rocade. De quoi rassurer les entrepreneurs. À défaut de pouvoir

L es aménageurs, qu’ils soient privés ou publics, travaillent souvent dans la han- tise des fouilles archéolo- giques. Si rien n’a été déce- lé sur la future zone d’activité de Bulle, il en va tout autre- ment aux Gravilliers. Les fouilles réalisées par l’I.N.R.A.P. à cet endroit ont révélé la présence d’un site archéologique de première importance qui présente la particularité d’associer une nécropole et de l’habitat méro- vingien. Le cahier des charges des fouilles archéologiques établi par la Direction Régio- nale des Affaires Culturelles sera transmis en février à la C.C.L. La communauté de communes lancera la consul- tation et choisira l’opérateur de la campagne de recherche qui devrait débuter en mai 2012. L’intérêt archéologique du site est indéniable. Il boule- verse aussi le programme d’aménagement d’une zone d’activité de 25 hectares,indis- pensable au développement économique du bassin pon- tissalien. “Tout n’est pas blo- qué, rassure Daniel Defras- ne. Les contraintes archéologiques laissent quand

viabiliser la totalité de la zone des Gravilliers, il y aura toujours la possibilité de mobiliser 8 hectares de l’autre côté de la rocade.

tés industrielles, tertiaires et artisanales. La chance frappe toujours deux fois à Pontarlier. Lors de l’enquête publique affé- rente au P.L.U., une Pontis- salienne a eu la bonne idée de suggérer un élargissement du périmètre de la zone 1 A.U.E. le long de la rue Laf- fly qui rejoint l’Espace Pour- ny depuis le rond-point Sbar- ro. “Sans cette demande, il aurait été impossible de modi- fier le P.L.U.” ,reconnaît Daniel Defrasne. L’aubaine approu- vée par la majorité des élus pontissaliens permet d’ajouter 3 hectares supplémentaires

à la zone au nord de la dévia- tion. Des remblais pour l’essentiel synonymes de fon- dations spéciales en cas de viabilisation. Le compte est bon et laisse à laC.C.L.la possibilité demobi- liser 8 hectares au cas où. Après le recrutement d’un chargé de mission “Gra- villiers” en décembre, le pro- jet d’aménagement suit son cours. Premiers coups de pelle espé- rés en juillet pour une mise à disposition des terrains via- bilisés fin 2012 ou début 2013.

même une possibilité d’aménagement qui s’étendra sur 18 hectares dans un pre- mier temps.” L’élu en charge du développement écono- mique indique aussi qu’il est nécessaire de prévoir un nou- vel espace foncier qui cou- vrirait une surface similaire à celui des fouilles. Par chan- ce, la Ville de Pontarlier est aussi propriétaire des ter- rains jouxtant la zone des Gravilliers de l’autre côté de la rocade. Soit une surface de 5 hectares de terrain qui béné- ficie du même classement en zone 1 A.U.E., donc suscep- tible d’accueillir des activi-

Karim Rachidi organise des soirées salsa par le biais de l’association Salsa Pont.

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SPORT

POPULATION Résultats du recensement Pontarlier en baisse, le Haut-Doubs en hausse La capitale du Haut-Doubs suit la tendance des grandes villes de Franche-Comté qui connaissent un tassement de leur population ces dix dernières années. Ailleurs, l’effet frontalier joue à fond.

La relève du C.S.R.P. Alexis Jeannerod, le sportif de l’année Victoire en Coupe d’Europe, champion de France junior du 15 km, le skieur du C.S.R.P. a brillamment enrichi son palmarès, ce qui lui vaut la

pour suivre sa trace. On connais- sait Anouk Faivre-Picon qui avait décroché la timbale des As du Sport pontissaliens en 2009. C’est au tour d’Alexis Jeannerod d’être honoré. “On m’avait prévenu une heure avant l’annonce du palmarès. Je ne suis pas forcément surpris et content d’être le sportif de l’année après avoir été nominé trois fois dans le passé” , explique le champion âgé de 20 ans en déplacement lors de

la cérémonie des As du Sport orga- nisée le 13 décembre à l’Espace Pourny. Le grand blond impres- sionne tout le monde par son poten- tiel. Son président de club, Patrick Tyrode confie n’avoir jamais vu un skieur aussi doué et prometteur. Joli compliment qui semble justi- fié quand on sait qu’Alexis a réus- si l’exploit d’être champion de Fran- ce cadet en ski et en V.T.T. “J’ai choisi le ski pour l’ambiance” , pour- suit le jeune skieur qui entame sa première saison chez les grands. Retenu en équipe de France B, il a déjà eu l’occasion de se frotter à l’élite mondiale lors d’une mass start disputée le novembre sur 15 km classique. Résultat : 62 ème place. “Je préfère ne pas en parler” , confie le compétiteur visiblement très déçu. Le métier qui rentre. Sa dernière saison chez les juniors se passe de commentaires. Une vic- toire, deux podiums en Coupe d’Europe et un titre de champion de France sur 15 km classique obte- nu en mars 2011 au plateau des Glières. Carton plein. Le sportif pontissalien de l’année nourrit des ambitions plus modestes cette année. “Je serais comblé avec une place dans le top 10 aux cham- pionnats du Monde des moins de 23 ans” , conclut le skieur pontis- salien.

D ans le Haut-Doubs, on note depuis dix ans une évolution sensible des habitudes de rési- dence. L’I.N.S.E.E. vient de révéler les nouveaux chiffres officiels du recensement. Depuis dix ans, les croissances les plus fortes sont enre- gistrées dans les communes de petite taille (moins de 1 000 habitants), au détriment des grandes agglomérations qui la plupart du temps, stagnent ou sont en régression. Les baisses les plus importantes sont notées dans les com- munes entre 5 000 et 10 000 habitants. Elles perdent quasiment toutes des habitants (- 5,84 % en moyenne), à quelques rares exceptions près. Et notamment Morteau qui a gagné des habitants entre 1999 et 2009, passant de 6 375 habitants à 6 596. Pontarlier connaît une légère érosion se sa population, passée en dix ans de 18 360 à 18 267 habitants, soit 93 habi- tants en moins. En revanche, cette bais- se dans la ville-centre s’est faite au bénéfice des plus petites communes du Haut-Doubs qui bénéficient à fond de l’effet frontalier. Ainsi Montbenoît dont la population s’est accrue de 74,89 %, passant en dix ans de 219 à 383 habi- tants. Plus près de la frontière, Méta-

reconnaissance des sportifs pontissaliens.

bief a fait un bond de 329 habitants, passant de 691 à 1 020 habitants entre 1999 et 2009, soit une hausse de 47,61 %.Malbuisson fait également très fort en passant de 400 à 687 habitants. C’est encore plus spectaculaire avec un bond de 71,75 %. La Franche-Comté compte désormais officiellement 1 168 208 habitants. Ce qui en fait toujours la 20 ème région sur 22 en nombre d’habitants (le Limousin et la Corse restent derrière), mais une des régions néanmoins dont la popu- lation poursuit sa croissance. Avec une hausse moyenne de 0,46 % par an, notre région se hisse à la 12 ème place pour

V incent Defrasne peut dor- mir tranquille. D’autres jeunes skieurs du C.S.R.P. semblent plutôt bien partis

son taux de croissance, avec ce gain de 51 000 habitants en dix ans. “Même si cette hausse est en bonne partie due à l’excédent naturel (plus de naissances que de décès), pour la première fois, les effets migratoires sont redevenus légèrement positifs en Franche-Com- té” note Patrick Pétour, le directeur régional de l’I.N.S.E.E. J.-F.H.

Malbuisson fait également très fort.

Après avoir été nominé trois fois, Alexis Jeannerod décroche la timbale aux As du sport.

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La Presse Pontissalienne n° 147 - Janvier 2012

EN BREF

LES ÉTRACHES Quiproquo Vérités et contre-vérités cadastrales

Stationnement En période hivernale (du 1 er novembre au 30 avril), la Ville de Pontarlier rappelle qu’aucun stationnement n’est autorisé entre 22 heures et 7 heures en zone bleue à Pontarlier et ce, pour faciliter les opérations de déneigement. Le non- respect de cette réglementation peut entraîner une verbalisation, voire une mise en fourrière aux frais et risques des contrevenants. Rens.03 81 38 82 10. Valdahon La commission de la culture de Valdahon propose deux rendez- vous ce mois-ci : jeudi 12 janvier, une conférence de l’Université Ouverte à l’Espace Ménétrier à 20 heures sur l’histoire du vin du Jura par François Vion-Delphin, professeur à l’Université de Franche-Comté (entrée libre), et mardi 24 janvier : arrêt musical avec une Navette gratuite pour se rendre au théâtre musical de Besançon écouter le concert de l’ensemble vocal “King’s Singers”. Réservations : Véronique Grosjean au 03 81 56 23 88.

L’ approbation du Plan Local d’Urbanisme ou P.L.U. figurait à l’ordre du jour du dernier conseil municipal organisé le 7 décembre à Pon- tarlier. Avant de statuer, Daniel Defras- ne l’adjoint à l’urbanisme chargé du dos- sier a sollicité l’avis du conseil sur un certain nombre de remarques émises par des particuliers lors de l’enquête publique.Au menu des incertitudes figu- raient ainsi les observations 2 et 10 se rapportant à la parcelle C.L. 29 dont les propriétaires réclament qu’elle soit clas- sée en zone constructible (1 A.U.). Le P.L.U. prévoyait initialement un clas- sement en zoneA de ce terrain qui couvre une surface de 14 700 m 2 . Il a finale- ment été proposé au conseil de couper la poire en deux et de confirmer ce chan- gement d’affection sur 5 700 m 2 , cor- d’une parcelle agricole, contrairement à ce qui a été énoncé lors du dernier conseil municipal de Pontarlier. La chambre d’agriculture du Doubs dément avoir validé le classement en zone constructible

Les investisseurs qui vont construire ou acquérir un logement à Pontarlier bénéficieront de la défiscalisation proposée dans le cadre du dis- positif Scellier.

l’affirmative en précisant aussi que ladi- te chambre a accepté ce déclassement. Les autres élus P.S. et lesVerts s’opposent à cette mesure qui pénaliserait une fois encore selon eux le monde agricole. D’où l’envie non pas de remettre en cause la parole des élus mais d’en savoir plus sur les justifications de la chambre d’agriculture. La chambre a d’abord validé le projet global comme le confirme Jean-Noël Vivot de la chambre d’agriculture. “Le document sur lequel nous avons émis un avis favorable prévoyait un classement en zone A, c’est-à-dire agricole, de la par- celle C.L. 29.” Là s’arrête l’intervention de la chambre d’agriculture.Au titre des personnes publiques associées, elle n’a plus la possibilité de faire entendre sa position sur les doléances et observa- tions présentées lors de l’enquête publique. La prise en compte ou non des observations émises lors de l’enquête publique ne doivent pas émettre en cau- se les orientations essentielles du P.L.U.

ne rappelle d’abord qu’au terme de cet- te révision du P.L.U., 62 hectares seront restitués à l’agriculture et aux espaces naturels. “La Ville a respecté toutes les modalités. Les partenaires agricoles ont toujours été informés en temps et en lieu. La chambre d’agriculture a toujours eu la possibilité de réagir ou de faire des remarques.” Qui ne dit mot consent… F.C.

“En l’espèce, toute commune doit donc apprécier si ces ajustements demandés par les particuliers sont en accord avec le P.A.D.D. (Plan d’Aménagement et de Développement Durable) qui est la piè- ce centrale du P.L.U. car il est la tra- duction des orientations publiques por- tées par la commune” , complète Jean-Noël Vivot. Interrogé sur ce quiproquo,Daniel Defras-

respondant à une bande de 50 m située en prolon- gement de l’espace bâti du hameau des Étraches. Quand Jean-Yves Bouve- ret le leader de l’opposition municipale demande si la chambre d’agriculture a bien été consultée sur cet- te demande de déclasse- ment en zone construc- tible, il vise juste sans le savoir. Daniel Defrasne l’adjoint à l’urbanisme chargé du dossier P.L.U. lui répond pourtant par

Il vise juste sans le savoir.

Logement Loi Scellier : mieux vaut tard que jamais Pontarlier et trois autres communes ont été déclarées éligibles à la loi Scellier par arrêté ministériel du 14 décembre 2011. Coup de pouce fiscal à l’investissement locatif. C ette décision ministérielle vise à encourager les villes de taille moyen- ne qui justifient dʼune volonté de croissance maîtrisée du parc immo- bilier. La capitale du Haut-Doubs répond aux critères requis au même titre que les communes des Herbiers en Vendée, de Sainte-Pazanne et Clis- son en Loire-Atlantique. Dans ces localités, la dynamique démographique est positive, la vacance locative est faible et la part des actifs, spécialement dans la tranche des 25-35 ans, favorable à la location de logements de petite et moyenne surface. Cette attractivité est aussi renforcée par la qualité des infrastructures scolaires et du réseau de transports en commun.

Toute l’équipe de La Presse Pontissalienne vous souhaite une bonne année 2012

Une très bonne nouvelle.

Les investisseurs qui vont acquérir ou construire un logement dans le cadre du dispositif Scellier à Pontarlier pourront donc bénéficier de la défiscalisation prévue à condition de louer le bien pendant au moins 9 ans à loyer plafonné. Le taux de la réduction dʼimpôts variera de 13 % à 22 % suivant les dates de réservation et le niveau dʼisolation des logements. “Cʼest une très bonne nou- velle, apprécie le promoteur Patrick Goursolle qui estime que cet agrément devrait favoriser le retour des investisseurs sur Pon- tarlier. On ne risque pas de faire exploser le marché car ce dis- positif nʼest valable quʼune année.”

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