La Presse Bisontine 201 - Septembre 2018

Mensuel d'informations sur Besançon et le Grand Besançon.

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SEPTEMBRE 2018

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr

APRÈS LA POLÉMIQUE AUTOUR DE L’ARRÊTÉ ANTI-MENDICITÉ,UNE GAUCHE BISONTINE TOTALEMENT FRACTURÉE… RENTRÉE AGITÉE POUR LE MAIRE DE BESANÇON

p. 4 J.-S. Leuba balance : première interview après son éviction

p. 28 à 31 Nouveau réseau Ginko : les gagnants, les perdants, et les surprises…

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Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@publipresse.fr

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 201 - Septembre 2018

Rats et composteurs :

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Vital’été continue à battre des records

Amalgame Les pauvres, généralement, sont plu- tôt du genre discrets. Ils ne s’affichent pas en ville la main tendue, ils ne font pas l’aumône, ils tentent de garder le bout de dignité que la vie leur a épar- gné. Alors quand la France Insoumi- se accuse le maire de Besançon de faire la chasse aux pauvres, on atteint là un summum en matière de mal- honnêteté intellectuelle. L’arrêté pris au début de l’été par la Ville est cen- sé lutter contre la mendicité ou les regroupements qui entraveraient la circulation, ou la tranquillité publique. Nuance. Dans quelle ville, se voulant touristique, tolèrerait-on en effet de se voir insulter, alpaguer par quelque individu qui se dit réfractaire à toute règle de vie en société, ou quelque autre gugusse anarchiste, parfois avi- né quand il n’est pas, le malheureux, tombé dans d’autres addictions ? Ces individus qui ignorent tout des notions de vivre-ensemble ne peuvent pas être qualifiés de pauvres. L’amalgame est comme toujours dangereux. Que dire aussi des autres groupes politiques (P.C.F., E.E.L.V.) qui, à coups de rétro- pédalages acrobatiques, ont tenté, pour ne pas perdre la face auprès de leurs électeurs radicaux et viscérale- ment anti-macronistes, de justifier leur vote alors que semble-t-il, ils n’avaient même pas lu l’arrêté si controversé aujourd’hui. Ils ont versé des justifi- cations aussi invraisemblables les unes que les autres. Ce nouvel accroc dans l’équipe Fousseret intervient tout jus- te dix-huit mois avant les prochaines élections municipales. E.E.L.V. et P.C.F. sont désormais à l’affût de toute brèche dans laquelle ils peuvent s’engouffrer depuis que le maire de Besançon a épousé les idées d’En Marche. Il y a fort à parier que le bel édifice construit en 2014, sur les fondations solides d’une gauche plurielle qui remontait à 2001, s’écroule comme un château de cartes et ce, bien avant l’échéan- ce de mars 2020.  On avait prédit ici une fin de mandat agitée au maire de Besançon. La réalité dépasse déjà les prédictions cette violente polémique de fin d’été laissera sans doute des traces. Le prochain conseil municipal prévu le 20 septembre ne sera cer- tainement pas une partie de plaisir pour le maire, aussi serein puisse-t-il vouloir paraître. Mais il n’est pas sûr pour autant que les gagnants de cet- te bataille interne soient ceux qui l’ont déclenchée. n Jean-François Hauser Éditorial

le Sybert relativise

Parmi les musts de Vital’été, son parcours escalade et accro- branches toujours aussi prisé.

L ors de sa visite à Besançon le 24 août dernier, la ministre des Sports Laura Flessel a découvert Vital’été, ce dis- positif original - et gratuit pour ses uti- lisateurs - que bien d’autres villes envient à Besançon qui accueille chaque été entre 18 000 et 28 000 pratiquants. En moyenne, 600 participants fréquentent le site de la Mal- combe tous les jours, “avec des pointes de fréquentation pouvant atteindre près de 900 personnes. Cet été, sur les quatre premières

semaines d’exploitation entre le 10 juillet et le 4 août dernier, la fréquentation quotidienne moyenne a été de 548 personnes” précisent les services de la Ville. Les premiers chiffres (non consolidés) permettent d’envisager une fréquentation au moins égale à celle de 2017. Au final, Vital’Eté, c’est chaque année près de 20 000 personnes accueillies au cours d’un été, 20 000 visiteurs issus à 80 % de l’agglo- mération du Grand Besançon dont 60 % de Bisontins. n

Pour pallier le problème de l’intrusion des rats, le Sybert équipe désormais ses composteurs de tôle perforée.

S uite à l’article paru dans notre précédent numé- ro où il était indiqué que là où étaient installés des composteurs collectifs en pied d’immeuble, les rats pro- liféraient, le Sybert, syndicat de traitement des déchets chargé de la gestion des composteurs, souhaite préciser que “s’il est vrai qu’il arrive que des rongeurs visitent les composteurs ou y élisent domicile, ce problème touche seulement 15 % des sites de compostage en pied d’immeuble” note Catherine Thiébaut, la présidente du Sybert qui affirme aussi que “dans la très grande majorité des cas, les rats étaient déjà présents dans et autour du bâtiment avant l’installation des composteurs.”

Rassurant…Certains immeubles sont en effet plus propices à la présence de rats selon le Sybert : à proximité du Doubs, aux abords des forêts et “dans les quartiers où il y a beaucoup de dépôts d’ordures.” Le Sybert précise aussi que le prix de la mise en place d’un composteur (entre 106 et 318 euros selon la taille de l’im- meuble), “est largement com- pensé grâce à la diminution de la redevance incitative d’enlè- vement des ordures ménagères que le compostage permet.” D’après les calculs du syndi- cat, en moyenne, un foyer qui composte ses déchets au pied de son immeuble réduit de 94 kg par an le poids de sa poubel- le. n

Lors de sa visite à Vital’été le 24 août dernier, la ministre Laura Flessel a retrouvé ses copines

du hand Sandrine Delerce et Raphaëlle Tervel.

Principe de précaution pour le City stade de Clairs-So

J ouer au football ou au rug- by sur un stade synthétique composé de granulats issus de pneus en caoutchouc peut- il causer des cancers ? Selon une étude scientifique rappor- tée par le magazine Cash Inves- tigation en début d’année, le lien serait établi. La Presse Bison- tine dans son numéro d’avril a d’ailleurs rebondi sur le sujet et rappelé le nombre de stades qui étaient concernés, à savoir le terrain du complexe des Orchamps, du Rosemont, de Saint-Claude. La Ville de Besan- çon vient de terminer la créa- tion d’un city stade à Clairs- Soleils, un synthétique de 20

tère des Sports une étude sur la question. En tout cas, les entre- prises ont déjà anticipé car cer- taines au lieu d’installer du caout- chouc proposent du liège” poursuit l’élu. Pour la méthode sans granulats, l’opération est plus coûteuse. Pour Clairs- Soleils, la Ville a investi 82 200 euros. n

mètres par 40. Il est à disposi- tion du public. Elle a appliqué le principe de précaution : “Au regard des éléments dont nous avons à notre disposition, nous avons remplacé le revêtement en gazon synthétique par un modèle sans remplissage en granulats de pneus recyclés. C’est effectivement une mesu- re de précaution” indique Abdel Ghezali, adjoint aux sports. La même mesure a été prise pour celui de Saint-Claude. Les autres terrains bisontins, eux, n’évoluent pas : “Nous sommes en conformité avec la loi. Nous nous sommes retournés vers l’État qui a commandé au minis-

est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER

Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet,Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Sarah George, Alexandre Pitard. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Août 2018 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B., Breitling Jet Team, C.A.G.B., P. Gonez, Jussieu Ambulances, Y. Petit, J. Renard.

Le city stade de Clairs-Soleils récemment rénové dispose d’un terrain synthétique sans pneus recyclés.

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L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n° 201 - Septembre 2018

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POLITIQUE Jean-Sébastien Leuba, l’alternative à gauche ?

“Ce n’est pas Jean-Louis Fousseret qui décidera de mon avenir”

L a Presse Bisontine : Votre poste d’adjoint vous a été retiré en juin par Jean-Louis Fousseret au motif que vous avez perdu sa confian- ce. Depuis votre prise de position au conseil municipal, on ne vous plus pas entendu. Pourquoi ? Jean-Sébastien Leuba (ex-adjoint à la vie associative, quartiers, jeunesse. Conseiller municipal) : Je ne dirai pas plus et pas moins qu’avant. L.P.B. : Avec le recul, comprenez-vous les raisons de votre éviction ? J.-S.L. : C’est le fait du prince Jean- Louis Fousseret. Je suis davanta- ge attaché à la confiance des Bison- tins qu’à celle du maire et j’ai reçu beaucoup de messages de soutien de citoyens, fonctionnaires, agents de l’agglomération. Cela fait chaud au cœur. De toute façon, je savais que cette décision devait arriver ! L.P.B. : Pourquoi dites-vous cela ? J.-S.L. : Dès que j’ai lâché l’infor- mation de l’ardoise due par Jean- Louis Fousseret au Parti Socialis- te, soit un peu plus de 30 000 euros, ce fut un élément déclencheur. J’ai également dénoncé le fait que l’on ne puisse pas être socialiste et En Marche. Comme par hasard, un mois plus tard, il fallait chercher quelque chose contre moi. J’avais eu des bruits qui me disaient : “Attention, il va chercher des choses contre toi pour te sortir.” Comme il n’a rien trouvé sur moi, il a eu l’idée Démis de son poste d’adjoint par le maire pour un motif qui lui échappe encore, le socialiste Jean-Sébastien Leuba propose le rassemblement à gauche pour 2020. Il parle sans langue de bois et n’épargne pas Éric Alauzet.

nationaux en ont parlé ! Il casse le modèle que ses aînés ont mis en place sur la ville de Besançon. Cet arrêté, était-ce la priorité pour notre ville, pour notre commer- ce ? Je ne crois pas. L.P.B. : Vous semblez vous positionner pour 2020 et les prochaines munici- pales. Leuba futur candidat ? J.-S.L. : Quand on voit ce posi- tionnement dumaire puis les ater- moiements d’Éric Alauzet, je suis surtout convaincu qu’il faut ras- sembler tous les citoyens huma- nistes, que l’on mobilise toutes les forces de gauche pour créer un mouvement alternatif à cette politique qui n’est pas la nôtre. Aucun élu à gauche ne peut incar- ner un rassemblement à gauche : par contre, tous les élus rassem- blés peuvent ouvrir la porte à une voie alternative. Le maire ou la mairesse sera peut-être un citoyen élu. Il faut construire et redon- ner une vision à cette ville avant que le modèle bisontin ne dispa- raisse. L.P.B. : On vous sent ragaillardi ? J.-S.L. : Je suis un militant inves- ti et plein d’énergie. Je vais aller partout, dans les quartiers, ren- contrer le monde économique que je connais pour que l’on trouve cette convergence entre les éco- logistes, le P.C.F., les forces de gauche et tous ceux qui voudront se réunir autour de ce grand mou- vement qui nous a toujours per- mis de gagner. Je rappelle que le P.S. soutenu par E.E.L.V. a fait plus de 50 % à Besançon dans la première circonscription et ce, dans une vague Macron. Donc je suis très confiant. Jean-Louis Fousseret est sur une ligne dure de La République En Marche. La rupture politique existe, c’est lui qui l’a créée. L.P.B. : Vous êtes placé pour incarner le rassemblement ? J.-S.L. : La gauche n’est pas l’uni- té derrière un chef. Je ne veux pas faire ce travail seul. On n’a pas besoin d’un mouvement indi- viduel. Je viens de la société civi- le et s’il le faut, j’y repartirai. L.P.B. : Vous retrouverez sans doute sur votre chemin le député et conseiller municipal Éric Alauzet ? J.-S.L. : Ce qu’il y a de bien avec Éric Alauzet, c’est que personne ne sait ce qu’il va faire demain, pas même lui. Ce garçon nous sur- prend : il publie un article sur Monsanto mais il ne va pas voter à l’Assemblée Nationale, il vote sur la loi immigration après avoir dit autre chose, etc. Il est silen- cieux sur l’arrêté anti-mendicité. Il attend de savoir où est la bon- ne position comme il l’avait fait avec Macron. Il peut faire cam- pagne pour Benoît Hamon et expli- quer au premier tour qu’il a voté Macron ! Éric Alauzet, c’est notre nouvel Edgar Faure ! n

Jean- Sébastien Leuba est redevenu simple conseiller municipal.

sonnel.

festival Ludinam qui comptabi- lise 10 000 passages sur un week- end, assuré le maintien du car- naval malgré les restrictions budgétaires, fait pour que les mai- sons de quartier soient proches des habitants. Des chantiers étaient en cours comme la réflexion sur ce que doit être la politique associative. Une devait se tenir en octobre. Je n’ai pas de regrets personnels. L.P.B. : Vous êtes forcément touché par cette perte de délégation. Plus libre aus- si ? J.-S.L. : Cela ne m’empêche pas de vivre. Je suis toujours élu ! Je n’ai jamais compté sur la politique pour vivre. On me verra à Besan- çon et je suis toujours engagé aux côtés des associations. Ce n’est pas Jean-Louis Fousseret qui déci- dera de mon avenir. L.P.B. : Ce n’est pas lui qui décide, certes. Mais est-ce une façon de vous tuer poli- tiquement ? J.-S.L. : Demandez-le lui car c’est purement personnel. L.P.B. : Au conseil municipal du 20 sep- tembre, quelle sera l’ambiance ? J.-S.L. : Je ne sais pas, et je n’ai pas de rancœur. L.P.B. : Pourtant, des élus que l’on pen- sait proches de vous n’ont pas hésité à se désolidariser. J.-S.L. : C’était un vote de congrès. Ils ont toujours voté contre moi aux élections internes. Leur déci- sion est incompréhensible. Je n’ai pas entendu dans la voix deMichel Loyat une explication basée sur des faits. En revanche, d’autres m’ont soutenu publiquement com- me le P.C.F., Les Verts, Frédéric Allemann (société civile) ou enco-

re Anne-Sophie Andriantavy. D’autres élus s’exprimeront peut-être car j’ai reçu des mes- sages de soutien d’élus. Je ne veux plus polémiquer mais quand on est touché par l’injustice, cela fait plaisir de voir qu’il y a des gens qui ne le suppor- tent pas quand bien même ils ne sont pas socia- listes.

Bio express

L.P.B. : Des regrets ? J.-S.L. : Non. Cette évictionme per- met de prendre du recul, de voir de loin les actions et les mesures politiques d’EnMarche et de leurs représentants. Je suis moins atta- ché à mes titres qu’à mes enga- gements et mes convictions quand bien même ça peut me coûter des choses. Je me tiens à une ligne politique ! Depuis que je suis arri- vé comme secrétaire de section à Besançon, je me suis rendu comp- te que des élus ne payaient pas leur cotisation. Tout de suite j’ai entamé ce travail de transparence et d’éthique puisque nous avions les statuts. Quelle limite ai-je dépassée (il fait référence à sa prise de position sur la contrac- tualisation avec l’État, différen- te de celle dumaire lors du conseil de mai) ? Comment dans un lieu républicain peut-on dire à quel- qu’un : “Si tu n’es pas content, tu sors !” Comment un maire peut- il dire cela ? On a le droit de ne pas être d’accord mais au moins on se respecte. L.P.B. : Votre poste d’adjoint a été lais- sé vacant. Quelle analyse faites-vous ? J.-S.L. : Que l’on retire ma délé- gation, c’est un choix. Par contre, que le maire dans l’imprépara- tion laisse vacante une déléga- tion d’adjoint vie des quartiers jeunesse, vie associative, avec les problématiques que l’on connaît, c’est un geste fort et symbolique qui n’est pas celui d’un homme de gauche ! L.P.B. : Comment jugez-vous votre bilan depuis 4 ans ? J.-S.L. : J’ai travaillé avec et pour les associations, mis en place le

l Jean-Sébastien Leuba, 46 ans, Franco-Suisse, père d’un enfant Analyste financier Triathlète de haut niveau (de 1992 à 2002), il est présélectionné olympique pour l’équipe de Suisse, membre du comité olympique et sportif départemental, il est Conseiller technique régional (2001) pour le triathlon. l En 2014, il rejoint la liste conduite par Jean-Louis Fousseret l Il devient secrétaire de la section P.S. de Besançon l En juin 2018, il est démis de ses fonctions d’adjoint par le maire l

“Mon modèle, c’est Henri Huot, pas Robert Ménard.”

L.P.B. : Existe-t-il encore une cohésion au sein de la majo- rité ? J.-S.L. : Oui, car la cohésion c’est le programme municipal si on n’a pas des arrêtés comme celui qui a été promulgué cet été sur la mendicité… L.P.B. : Cet arrêté anti-mendicité vous a-t-il choqué ? J.-S.L. : Mon modèle à moi n’est pas Robert Ménard, maire de Béziers ! Mon modèle a moi, c’est Henri Huot, c’est Victor Hugo que l’on met en avant sur l’orchestre, sur le musée, et à chaque fois que ça nous arrange mais dont le mai- re a piétiné les discours. Chacun ses modèles. En 2011, je rappel- le qu’il disait autre chose sur l’ar- rêté anti-mendicité proposé à l’époque par la droite. Les posi- tions de Jean-Louis Fousseret sont dangereuses. Il attise des sentiments qui n’ont pas lieu d’être. Le maire disait qu’il ne fal- lait faire de mauvaise publicité à Besançon. Or, tous les médias

de trouver la confian- ce perdue. Qu’ai-je fait de si horrible ? Les Bisontins doivent savoir. Mais personne ne sait. Et cette soi- disant lettre dans laquelle des élus n’ar- rivent pas à travailler avec moi, personne ne l’a vue. Je l’ai deman- dée… et rien ! L.P.B. : Est-ce une injus- tice ? J.-S.L. : Si quelqu’un comprend que l’on peut sortir, dans une grande ville, un adjoint sans nommer les faits qui lui sont reprochés, c’est un procès d’in- tention et un acte per-

“Éric Alauzet, c’est notre nouvel Edgar Faure !”

Propos recueillis par E.Ch.

BESANÇON

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RELIGION

Un parcours atypique

Il quitte les palaces pour devenir prêtre Jean-Marie Larue a été ordonné prêtre fin juin à la cathédrale Saint-Jean de Besançon. Un nouveau pas dans une vie déjà bien remplie, faite autrefois d’hôtels de luxe. Durant ses années

“J’ aime le contact du public et être au service des autres.” Si Jean- Marie fait naturellement le parallèle entre sa vocation et son ancienmétier, il suscite pour- tant l’étonnement de son audi- toire. La surprise est encore plus grande quand il explique que son choix de la prêtrise s’est posé au moment même où s’of- frait à lui un poste au Ritz Carl- ton à Dubaï. Mais il l’avoue, “il a fallu faire un choix” et sa voca- tion n’est pas venue d’un coup, d’un seul. Cela lui a demandé beaucoup de réflexions. Bien que tombé tout petit dans la foi : “Mes parents étaient professeurs de l’enseignement catholique et je suis issu d’une famille prati- quante originaire du Russey” , il n’a pas envisagé immédiate- ment cette voie. Un grand-oncle prêtre lui sou- lèvera d’ailleurs la question de la vocation sacerdotale dans une lettre adressée à ses 16 ans pour sa confirmation. “Quand il par- lait, on était pendu à ses lèvres, mais l’idée est entrée dans ma

tête et en est ressortie” , se sou- vient-il. “J’avais une copine à l’époque et je pensais à tout sauf à ça” , ajoute-t-il même amusé. Après une année de fac et un goût très modéré pour les études, il tombera finalement sur le cours hôtelier de Besançon. “C’était une formation courte, idéale à mes yeux.” Il commen- cera sa vie active au Luxem- bourg. S’ensuivra une expérience à Londres “faite de petits bou-

Ses six années passées l’éloi- gnèrent des messes, “j’y allais moins car je travaillais aussi le week-end” , mais il consacrait toutefois ses jours de repos au théâtre et à des visites d’églises. “Puis durant trois jours de congé passés à Ars (village du saint patron des prêtres, Jean-Marie Vianney), la foi est revenue à moi comme une évidence.” En rentrant, il décide de démis- sionner à la surprise de son patron, qui n’apprendra sesmoti- vations que plus tard. “Au bout d’une semaine, je me suis dit que j’avais fait une bel- le bêtise” , avoue le jeune prêtre de 33 ans. “Je suis alors allé voir un jeune curé, Jean-François Francisco, que j’avais connu séminariste, qui m’a parlé du parcours Samuel proposé dans le Diocèse de Besançon.” Y compris après cette année de réflexion et son entrée au sémi- naire, certains doutes perdure- ront, “reprendre des études longues me faisait peur. Il y avait également la question du céli- bat.” Mais c’est aussi ce qui fait la force des vocations aujour-

séminaires, Jean-Marie Larue est p assé par les paroisses du centre-ville bisontin, de Gray, Champlitte, Pesmes, Marnay, Notre-Dame des Vignes et du Pays de Franois.

lots et de colo- cation” , puis un passage au Gray d’Albion à Cannes où il a pu se frotter à l’effervescen- ce du festival, avant de rejoindre le Meurice à Paris. “J’y ai commencé com- me groom et je suis devenu “chasseur”. C’est là que je me suis le plus épanoui.”

En rentrant, il décide de démissionner à la surprise de son patron…

d’hui selon lui. “Dieu appelle des personnes tout le temps mais on met parfois un moment pour y répondre.” À ceux qui se posent la question, il conseille surtout “d’oser en parler, sans avoir peur du regard des autres” , ce qui lui a un peu manqué, “et de laisser

le temps au temps.” Il officie depuis ce 1 er septembre sur Luxeuil et la vallée du Breu- chin et se fait un défi de ren- contrer y compris les personnes les plus éloignées de l’église. “On n’est pas prêtre pour soi mais pour les autres, et notre

but est aussi de rejoindre les gens là où ils sont et où ils en sont dans leur vie.” À noter que trois autres ordinations diaco- nales ont été célébrées dans le Diocèse entre juin et sep- tembre. n S.G.

l’événement

La Presse Bisontine n° 201 - Septembre 2018

Arrêté Anti-mendicité : lA fin de l’Aventure pour lA gAuche bisontine ?

La gauche bisontine se déchire depuis la polémique née de l’adoption par la municipalité d’un arrêté contre la mendicité dite agressive. Face aux critiques, le maire de Besançon est de plus en plus isolé. La campagne pour les municipales de 2020 est lancée.

l Polémique Les suites de l’affaire Fousseret, l’homme “blessé”

de l’ultra-gauche fera-t-elle plier le maire de Besançon ? “Cer- tainement pas. Si la justice me donne tort, je me soumettrai évi- demment à sa décision. Sinon, il n’y a aucune raison que je reti- re cet arrêté pris dans l’intérêt général. Et sur le plan politique, je ne dévierai pas d’un pouce. J’appliquerai strictement le pro- gramme pour lequel nous avons été élus.” Et après une courte pause…, “jusqu’en mars 2020” ajoute-t-il. n J.-F.H. Jean-Louis Fousseret : “On veut me faire passer pour ce que je ne suis pas. C’est inacceptable.” Dans son article 1 er , l’arrêté muni- cipal pris au début de l’été sti- pulait que “la consommation d’al- cool, la mendicité, accompagnée ou non d’animaux, les regrou- pements, ainsi que la station assi- se ou allongée lorsqu’elle consti- tue une entrave à la circulation publique sont interdites.” n Que disait précisément l’arrêté ?

Même avec la menace de voir annulé son arrêté municipal, le maire de Besançon n’a aucun regret sur l’adoption du texte. Il se dit en même temps très affecté par les attaques reçues de son aile gauche.

“C’ est notre petite affaire Benalla à nous !” lâche un proche du maire de Besançon en évoquant l’épiso- de qui a empoisonné la fin de l’été à Besançon. Et fortement ébranlé la sérénité de son mai- re. “Je suis blessé, affecté par la

tournure de ces événements alors qu’en tant que maire pragma- tique, j’ai pris cette mesure en toute bonne foi afin de répondre aux nombreuses sollicitations des gens qui me faisaient part de ces phénomènes en ville” sou- pire Jean-Louis Fousseret. Pour lui, les réactions suscitées ces dernières semaines sont certes blessantes, “mais surtout

“Une application intelligente de l’arrêté” A ucun S.D.F. ou mendiant n’a été verbalisé depuis l’entrée en vigueur de l’arrêté au début de l’été selon les sources policières. Pour autant, il a permis plusieurs fois aux forces de l’ordre bisontine d’intervenir. “Nous avons plusieurs fois donné des injonctions à quitter les lieux. Il y a eu une application intelli- gente de cet arrêté” note Benoît Desferet, le directeur départe- mental de la sécurité publique qui reconnaît, contrairement aux affirmations béates des anti-arrêtés, que “des violences en ville dans lesquelles des S.D.F. étaient impliqués surviennent, de maniè- re assez régulière. Ce sont des agressions la plupart du temps pour de l’argent, qui empoisonnent la vie des passants.” n

judiciaire que les juges admi- nistratifs devaient examiner. S’ils ne déclaraient pas cet arrê- té inapplicable dans l’urgence, il serait de toute façon attaqué sur le fond par ses opposants. Sur le terrain, la contestation n’est pas terminée. Après un premier rassemblement orga- nisé dans l’urgence le 18 août qui a réuni une bonne centaine de contestataires sur la place Pasteur, une seconde manifes- tation est prévue le 1 er sep- tembre. La colère des militants

et conscience” , Jean-Louis Fous- seret se dit horripilé qu’on veuille “me faire passer pour ce que je

injustes.” En briscard de la politique, il y voit évidemment aussi des manœuvres pré-électorales. “On veut jeter le discrédit sur le mai- re, et par ricochet sur l’action du président de la République, c’est évident. Depuis que je suis un maire L.R.E.M., non seule- ment il n’y a pas moins de mesures sociales à Besançon, mais l’action sociale n’a jamais été une aussi grande priorité dans cette ville.” Répétant qu’il a pris cet arrêté “en mon âme

ne suis pas. C’est inacceptable” dit- il en affirmant avoir reçu “des centaines de mes- sages de soutien ces derniers jours.” Le fameux arrê- té municipal était donc sus- pendu au recours

Sur le terrain, la contestation

n’est pas terminée.

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l Commentaires

“Tout le monde l’a adopté à l’unanimité” Pascal Curie, élu municipal chef de file du groupe L.R.E.M.

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“A u moment du vote, tout le monde avait le projet d’ar- rêté, ça n’a suscité stricte- ment aucune question ou interroga- tion. Tout le monde l’a adopté à l’unanimité. D’ailleurs nulle part dans le texte il est dit que c’est un arrêté contre la mendicité, mais bien contre lamendicité agressive,contre les troubles à l’ordre public.On a tous eu les mêmes éléments au même moment, je ne vois pas pourquoi ceux qui ont validé ce projet changent d’avis d’un seul coup… Et il n’a pas été pris en cachette, mais en municipalité, comme de nombreux autres arrêtés municipaux.” n

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“Nous avons demandé le retrait de ce texte” Christophe Lime, chef de file du groupe communiste

“S’attaquer aux plus précaires est indigne” Claire Arnoux, porte-parole des Insoumis à Besançon “S’ attaquer ainsi aux mendiants et aux plus précaires est indigne. Comme l’avait été plus tôt l’éva-

“N ous n’avons pas eu le tex- te de l’arrêté au moment du vote et je reconnais que sur le coup, nous n’avons pas été assez méfiants ou vigilants. C’est une négli- gence de notre part, il faut être honnê- te. Maintenant, nous considérons que ce texte est d’une part inapplicable et qu’il n’est pas adapté. Les riverains et les passants ont droit à la tranquilli- té, mais les S.D.F.aussi.Nous ne sommes pas dans l’angélisme, nous reconnais- sons qu’il peut y avoir des problèmes

de temps en temps au centre-ville,mais plutôt de prendre un tel arrêté, il faut commencer par avoir des discussions avec ces gens-là, les structures qui les accompagnent, les riverains, les com- merçants. Pourquoi ne pas instaurer des accompagnateurs de jour, à l’ima- ge des ex-correspondants de nuit ? On a toujours trouvé des solutions avec les S.D.F. dans cette ville sans avoir besoin de prendre un tel arrêté. La symbolique de cet arrêté est importante pour nous, surtout dans une municipalité qui n’a

jamais fonctionné comme ça. C’est la raison pour laquelle nous avons deman- dé le retrait immédiat de ce texte.” n

cuation du local de SolMiRé. Il faut arrêter de parler du sentiment d’insécurité : y a-t-il eu réellement des plaintes ? Une augmenta- tion des agressions ? Qu’on nous montre des rapports officiels. Quand il y a des agressions, un arsenal répressif existe. Pourquoi cet arrê- té ? Sait-on aussi que les S.D.F. se font insul- ter, agresser, voire parfois jeter des ballons rem- plis d’eau de javel ?! Ces personnes sont régulièrement victimes d’agressions et d’in- sultes. Qui en parle ? Où est passé le camp pro- gressiste dans cette ville ?” n

“Il faut des accompagnements à long terme pour ces personnes” Anne Vignot, chef de file Europe Écologie-Les Verts

“S uite à nos discussions ce jour- là en municipalité, nous avons partagé les mêmes constats. Sauf que l’arrêté en question n’a pas été lu mot pour mot et on s’est aperçu, plus tard, qu’il dépassait lar- gement l’esprit des discussions qu’on avait eues. Il y a quelque chose qui n’a pas fonctionné ce jour-là. Le maire nous avait juste affirmé qu’on devait trouver un outil qui permette d’inter- venir plus fermement. Sur ce princi- pe, on était d’accord. Sauf que lors de cette réunion, on n’est pas allé jusqu’à la lecture et l’interprétation juridique du texte et on n’imaginait pas qu’il

prendrait ce caractère. C’est sans dou- te notre tort. Aujourd’hui, nous esti- mons qu’il fallait retirer ce texte dont la teneur est inappropriée et dispro- portionnée. On déplore que les poli- tiques sociales menées à Besançon n’arrivent pas à endiguer ces nou- veaux comportements liés à des addic- tions diverses. Nous demandons des accompagnements à long terme pour ces personnes fragiles et en parallèle, nous souhaitons que l’on nous démontre que sur le plan juridique, on n’a pas les outils pour agir. Ces deux volets doivent être réétudiés.” n

l Politique Le maire isolé Gauche unie :

la fin de l’histoire ? L’affaire de l’arrêté anti-mendicité sonnera-t-elle le glas de la gauche unie à Besançon ? Certains ne cachent pas leur désir de sécession, d’autres veulent encore croire à l’unité.

S igne des temps, c’est la droite qui par certains de ses repré- sentants, a apporté son plus franc soutien aumaire de Besan- çon. Ainsi Philippe Gonon (U.D.I.) qui dès le 16 août commente : “Nous récla- mions ce texte depuis des années. L’ar- senal juridique est aujourd’hui com- plet : encore faudra-t-il le faire appliquer. Car, comment accepter ces groupes bruyants, avinés et agressifs pour cer- tains, sur les lieux les plus visités de notre ville dès lors que l’on veut attirer les touristes ou que l’on veut simple- ment se promener en ville ou le long du Doubs à la Gare d’Eau avec ses enfants en toute quiétude ?” L’Union des com- merçants de Besançon a emboîté le pas, espérant que “cet arrêté sera bien appli- qué et qu’il ne restera pas qu’un buzz médiatique. En vigueur jusqu’au 30 sep- tembre puis du 23 novembre au 31 décembre, il permettra aux familles

vironnement et l’ire des militants E.E.L.V. qui ne décolèrent pas. “Il est clair que nous devrons avoir une dis- cussion au sein de cette majorité com- posite qui repose parfois sur des com- promis. Notre maintien dans cette équipe dépendra de l’issue de ces discussions. Notre départ pourrait être un gâchis avec tous les dossiers qu’on a contri- bué à faire avancer. Mais on va ana- lyser la situation dans les prochains jours” dit l’élue verte. L’adhésion précoce de Jean-Louis Fous- seret au mouvement EnMarche n’avait déjà pas eu l’heur de plaire à ses par- tenaires de gauche. La fermeté du maire vis-à-vis de cet arrêté munici- pal portera peut-être un coup fatal à cette majorité hétéroclite élue sur un programme commun en 2014. Pour elle, l’été 2018 sera peut-être un été meurtrier. n J.-F.H.

qui feront le déplacement au centre-vil- le de Besançon pour le marché de Noël de flâner et d’effectuer leurs achats de fin d’année paisiblement .” Côté Les Républicains, c’est silence radio de la part de leur leader bisontin Jacques Grosperrin, tandis qu’un des élus his- toriques de droite, Pascal Bonnet, se contente de partager sur les réseaux un dessin humoristique d’un Jean-Louis Fousseret caricaturé en train d’ordon- ner “En marche !” à un S.D.F.Assis sur un trottoir. C’est donc de la gauche que les saillies ont été les plus violentes. Elles lais- seront forcément des traces et les élus des autres partis de gauche, E.E.L.V. et communistes notamment doivent désormais composer entre leur sou- hait de continuer à participer à la gou- vernance de cette ville et les comptes qu’ils ont à rendre à leurs militants, de plus en plus hostiles à cette allian-

Le rassemblement prévu le 1 er septembre devait être une nouvelle occasion de crisper les relations entre élus et militants.

ce avec le maire désormais L.R.E.M. Pour le communiste Christophe Lime, “on n’en est pas encore à la rupture et je fais confiance à cette municipalité qui partage des valeurs d’humanisme depuis des dizaines d’années à Besan- çon. Je n’ose pas imaginer que des élus

de gauche ne remettent pas finalement en cause un tel arrêté. Il y aura forcé- ment un débat à la rentrée au sein de la majorité.” De son côté, Anne Vignot paraît écar- telée entre sa position d’adjointe à la tête de dossiers sensibles liés à l’en-

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La Presse Bisontine n° 201 - Septembre 2018

RECONNAISSANCE

Un dossier franco-suisse

A près les fortifications de Vauban, Besançon bénéficiera-t-elle bien- tôt, chose rarissime, d’un second label Unes- co ? Les démarches sont offi- ciellement en cours pour que l’horlogerie soit reconnue com- me faisant partie du patrimoi- ne immatériel (comme la gas- tronomie française qui a également sollicité cette recon- naissance) de l’Unesco. L’ini- tiative de la démarche revient à nos voisins suisses qui ont pris la peine, en préparant ce lourd dossier, d’y associer deux par- tenaires français : le syndicat mixte du Pays Horloger (sec- teur de Morteau), et le Grand Besançon, les deux berceaux historiques de l’horlogerie en France. Le dossier de candidature inti- tulé “Les Savoir-faire de méca- nique horlogère et de mécanique d’art” est officiellement porté par l’Office fédéral de la Cultu- re de la Confédération helvé- tique. “Nous avons reçu favo- rablement la sollicitation de nos approfondir la question de la formation horlogère. “Un grou- pe de travail sera mis en place à Besançon avec les praticiens de l’horlogerie.” Un film-docu- mentaire de 10 minutes consa- cré aux gestes de l’horloger et à la transmission du savoir est également en préparation afin d’étayer le dossier de candida- ture. Au sein de la C.A.G.B., un nouveau poste de chargé des relations franco-suisses a même été créé pour renforcer les col- laborations avec nos voisins. Le dépôt officiel du dossier de candidature par l’Office fédéral de la Culture est prévu dès le mois de mars prochain. Pour l’Office helvétique, “l’horlogerie s’insère aujourd’hui dans une réalité moderne et industrielle de dimension mondiale. Mais elle implique aussi des savoir- faire de nature presque exclu- sivement manuelle qui consti- tuent le socle premier de l’horlogerie en tant que pratique patrimoniale.” Après examen approfondi du dossier par les experts internationaux, l’hor- logerie pourrait faire partie de la liste des nouveaux biens rete- nus qui sera dévoilée en novembre 2020. Si le dossier est retenu, Besançon pourra s’en- orgueillir alors de compter deux biens classés à l’Unesco. n J.-F.H. Un deuxième label Unesco pour Besançon ? L’inscription de l’horlogerie au patrimoine mondial immatériel de l’Unesco est à l’étude. Besançon s’est associée à cette démarche lancée par les Suisses. SÉCURITÉ Police voisins suisses évidemment et nous soutenons totalement la démarche. Des réunions de tra- vail communes ont déjà eu lieu. Pour Besançon, ce genre de reconnaissance compléterait parfaitement le classement Unesco de notre ville” se réjouit le maire de Besançon Jean-Louis Fousseret. Plusieurs réunions de prépara- tion ont déjà eu lieu entre les partenaires français. Une pre- mière sur le secteur de Morteau, puis plus récemment le 6 juillet dernier à Besançon, avec le pré- sident du Grand Besançon, celui du Pays Horloger Denis Leroux et les horlogers bisontins à qui le dossier de candidature a été présenté. “Même si elle est por- tée par la Suisse, c’est une can- didature transfrontalière. Sur ce type d’inscription, la fron- tière n’existe pas” estime Pas- cal Curie, l’élu de la C.A.G.B. chargé des relations franco- suisses. Les prochaines réunions de travail sont calées dès ce mois de septembre, à Besançon, puis à Morteau le 7 septembre pour

L’horlogerie au patrimoine immatériel de l’Unesco : un nouveau futur atout pour Besançon ?

Le renfort de policiers reporté à décembre La Police de sécurité au quotidien dans le quartier de Planoise aura entre 15 et 25 policiers supplémentaires au mois de décembre.

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“L a reconquête républicaine” voulue par Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur,devra patienter quelques semaines supplémentaires.Annon- cée par le gouvernement le 2 février, l’arrivée de renforts de policiers n’interviendra pas en septembre comme prévu mais en décembre. “Besançon n’est pas la seule dans ce cas. D’autres grandes villes sont concernées par ce retard dans les renforts parce qu’il a fallu doter certains “petits” commissariats d’effec- tifs pour qu’ils puissent fonctionner.Mais pré- cisons que la Police de sécurité au quotidien (P.S.Q.) est bien en vigueur dans le quartier avec plus de présence, plus de missions, plus d’opérations” commente Benoît Desferet, com- missaire général, et directeur départemental de la sécurité publique du Doubs. Le commissariat rue Picasso a fermé pour laisser place à un nouveau poste au centre de l’espace Cassin, rue du Parc. “Il est déjà opé- rationnel. Avec les renforts, nous pourrons augmenter les plages d’accueil au public” détaille le fonctionnaire de police.

Quelles seront les missions de ces nouveaux policiers en renfort ? Ils iront au contact des habitants, dans les cages d’escalier…“La nou- veauté est que nous allons pouvoir fidéliser un groupe au quartier. Cela leur permettra de mieux connaître la population locale. Il y aura beaucoup de présence de leur part” pour- suit le directeur. La Police a d’ailleurs mis en place les Délé- gués à la cohésion Police-Population (D.C.P.P.) depuis le début de l’été dans le quartier. Deux policiers reçoivent les doléances des habitants,

DOUBS

orientent et relaient leurs pro- blèmes. Ils n’ont pas d’arme, pas d’uniforme, pas de talkie-walkie. Leur objectif : améliorer la quali- té de vie dans le quartier en trou- vant des solutions. La population peut les rencontrer à la maison des services de Planoise (rue Picas- so) où les contacter (psq25-besan- con@interieur.gouv.fr ou 07 85 72 84 21 et 07 72 32 07 92). n E.Ch.

Un groupe de policiers dévolu à Planoise.

Du renfort pour le

commissariat rue du Parc à Planoise pour décembre et non septembre.

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dans l’histoire de Besançon

Lieu chargé d’histoire, l’ancien Conservatoire de Besançonfait partie intégrantedupatrimoinebisontin. Reflet de la ville, ce bâtiment de style Régence situé au cœur de la boucle, a traversé les siècles au gré de ses diverses affectations, successivement grenier à blé, Écoled’Horlogerie,ÉcoledesBeaux-arts,Conservatoire… Aujourd’hui, et près de 300 ans après sa construction, l’ancien Conservatoire va reprendre vie sous les traits d’une résidence de standing de 32 appartements haut de gamme et de 2 restaurants. Une rénovationéligibleaudispositif dedéfiscalisation « Loi Malraux ».

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BESANÇON 10

La Presse Bisontine n° 201 - Septembre 2018

DÉCOUVERTE

Avenue Clemenceau Ils taillent des costumes aux militaires

La société Jacques Lebled a fait du sur-mesure textile sa grande spé- cialité. L’entreprise bisontine est l’un des prestataires officiels, titulaire du marché de l’habillement de l’armée française.

Guillaume Meyer, cadre dirigeant de l’entreprise,

dans l’atelier d’essayage.

L es apparences sont trom- peuses… Au 82, avenue Clemenceau à Besançon, non loin de la prison de la Butte, les imposantes char- pentes métalliques dépouillées de leur couverture laissent à penser que ces bâtiments mili- taires sont depuis longtemps à l’abandon. Pourtant c’est bien là, au détour d’une cour, que sont installés les ateliers du maître-tailleur Jacques Lebled. À l’intérieur, c’est une vraie four- milière où s’active toute une équipe de couturières spéciali- sées et où se croisent gradés et simples soldats avec sous le bras, un vêtement, un képi ou un insigne. À la manœuvre, il y a Jacques Lebled qui partage son temps entre son atelier bison- tin qui abrite le siège de l’en- treprise et ses autres ateliers

prise afin d’assister cette transformation de l’acti- vité. Aujourd’hui, Abilis, c’est 20 sociétés et plus de 100 ate- liers sur l’ensemble du terri- toire national et des D.O.M.- T.O.M. C’est désormais Guillaume Meyer qui gère l’atelier de Besançon, la partie technique avec un parc-machines digne des plus grandes sociétés de tex- tile ainsi que la partie com- merciale en lien avec l’ensemble des régiments de la région. “Les militaires ne viennent pas ici pour un treillis ou des rangers qui font partie des dotations de l’armée, mais pour tout ce qui nécessite une prestation de ser- vices comme la prise de mesures, les retouches, le galonnage, etc., que ça soit pour une tenue de tous les jours, un vêtement de parade ou pour des projections opérationnelles. Rien que sur le mois de juin, nous avons traité ici 1 900 bons de confection” confie Guillaume Meyer. L’entreprise bisontine réalise la quasi-totalité de son chiffre d’af- faires avec le marché de l’ha- billement de l’armée, dont une nouvelle consultation aura lieu en 2019. “Nous mettons toute notre énergie et notre savoir-fai- re au service de ce marché mais nous proposons également notre expertise pour les particuliers ainsi que les autres institutions (pompiers, gendarmes, police et sécurité). Notre valeur ajoutée, c’est notre proximité et notre réactivité” note GuillaumeMeyer. La société propose également

parisiens, et Guillaume Meyer, son homme de confiance, aussi habile pour jongler avec les chiffres que pour retoucher une vareuse ou la longueur d’un pan- talon treillis. Ancien maître-ouvrier-tailleur officiel de l’armée française depuis plus de vingt ans à Besan- çon, Jacques Lebled a créé le groupe Abilis en 2015 en asso- ciation avec d’autres confrères

Cinq couturières travaillent sur le site bisontin, deux à l’antenne de Belfort et huit au siège parisien.

quand l’armée a décidé de fai- re appel au pri- vé pour ses prestations. C’est à ce moment que Guillaume Meyer, ingé- nieur de for- mation, a rejoint l’entre-

Une nouvelle consultation pour les trois prochaines années.

la confection de costumes sur mesure. Ce savoir-faire, bien caché der- rière les murs austères d’une

ancienne caserne au cœur de Besançon, est gardé jalouse- ment par Jacques Lebled et ses équipes. Besançon est sans

conteste une ville militaire, déci- dément sous toutes les cou- tures… n J.-F.H.

L’atelier Lebled personnalise également des centaines de décorations militaires tous les mois.

S.I.E.L. Bleu, le sport à tout âge SAINT-FERJEUX Association de sport-santé L’association S.I.E.L. Bleu intervient dans les établissements de personnes âgées ou auprès de particuliers pour le sport-santé. Le 23 août, elle a reçu la visite de la ministre des Sports Laura Flessel, marraine de S.I.E.L. Bleu.

L’association S.I.E.L. Bleu intervient tous les vendredis à la maison de retraite Saint-Ferjeux.

“L e sport est un outil demédia- tion sociale” affirmait la ministre Laura Flessel de passage à l’E.H.P.A.D. Saint-Ferjeux à Besançon le 24 août dernier dans le cadre de son tour de France de l’innovation sociale et spor- tive. Et preuve qu’il n’y a pas d’âge pour pratiquer, à la mesure de ses moyens, le groupe qui était présent lors de sa venue affichait une moyen- ne d’âge de 90 ans. Certes, ce ne sont plus des athlètes, mais les activités proposées ici tous les vendredis par l’association S.I.E.L. Bleu sont conçues pour maintenir autant que faire se

peut ce qu’il reste d’autonomie à ces résidents. “L’objectif des exercices que je leur propose est d’abord de prévenir les risques de chutes, la perte d’auto- nomie, et en même temps de participer à la bonne humeur des patients” obser-

ve Franck Buchmann, chargé de prévention au sein de cette association dont les six salariés inter- viennent à raison d’une centaine d’heures de cours par semaine sur le terri- toire départemental (E.H.P.A.D., hôpitaux et à domicile). Pour Claudi-

ne Collotte, la directrice de l’E.H.P.A.D. Saint-Ferjeux (94 résidents), “l’impact de ce genre d’activité est évident. Dans le même esprit, nous proposons à nos résidents des activités qui se situent dans la continuité de la vie quotidienne comme le dressage des couverts par exemple qui font travailler le physique et aussi le mental, et qui ont une uti-

dance de leurs résidents, sur le plan financier, c’est contre-productif de fai- re de la santé.Mais nous tenons à pour- suivre dans cette voie” ajoute la direc- trice actuellement à la recherche d’un ergothérapeute pour encadrer ce gen- re d’activités. n J.-F.H.

lité individuelle pour les résidents et une utilité collective pour les autres. Ce sont autant d’exercices qui contri- buent aussi à une diminution des troubles du comportement.” Ce genre d’expérimentations est hélas peu sou- tenu par les pouvoirs publics. “C’est paradoxal, mais comme les E.H.P.A.D. sont financés selon le taux de dépen-

Une moyenne d’âge de 90 ans.

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EN BREF

TRANSPORT

Pont de la République 30 000 euros, la nouvelle facture du tram

Véhicules anciens À l’occasion des Journées Euro- péennes du Patrimoine, comme chaque année, le club bisontin Passionnés de VéhiculesAnciens (P.V.A.) organise une exposition de véhicules de collection autos, motos, samedi 15 septembre de 14 heures à 18 heures prome- nade Granvelle à Besançon. Venez partager avec les pro- priétaires leur passion des véhi- cules d’un autre temps. Ils se feront le grand plaisir de répondre à vos questions, mais aussi d’ou- vrir le capot et de faire tourner le moteur de leurs “merveilles”. La C.NL. de Besançon (Confé- dération nationale du logement) avait alerté l’an dernier sur le coût excessif du chauffage pour les usagers de Planoise. L’associa- tion avait demandé que la négo- ciation entre la mairie et le pres- tataire de la chaufferie de Planoise prévoie une baisse de 20 % du tarif pour rejoindre les niveaux de coûts constatés ailleurs dans les immeubles H.L.M. de Besan- çon. Les services de la mairie ont présenté en juin le nouveau contrat qui prévoit un plafonne- ment des profits et une baisse de 16 % des tarifs par logement. Ce dont se félicite la C.N.L. Entrée libre. Chauffage

Chère étude qui consiste à voir comment vélos et trams peuvent légalement cohabiter sur le Pont de La République. Ce point noir était ciblé dès 2013 mais la sécurité a-t-elle un prix ?

R ouler sur les voies du tram à vélo, c’est tolé- ré mais non autorisé. Voilà toute la subtilité qui contraint aujourd’hui la collectivité à revoir sa copie au niveau du Pont de la Répu- blique qui de l’avis de Michel Loyat, vice-président en char- ge des transports à l’Agglo- mération, “est un point noir.” Si aucun accident grave n’est heureusement à déplorer depuis la mise en fonction du tramway, il est évident que la cohabitation des piétons, cyclistes, automobiles et trams, demeure compliquée dans cet espace contraint. Lorsqu’un vélo emprunte les rails sur le pont, il n’a que très peu de temps pour se dégager en cas d’arrivée du tram. “Nous avons reçu de nombreuses demandes de cyclistes et d’usagers pour demander une autorisation. Pour ne pas faire dans le bri- colage, nous nous sommes appuyés sur un bureau d’études sérieux (C.E.R.E.M.A.) qui doit nous restituer dans les mois à venir un diagnostic” indique l’élu.

Coût de l’étude : 50 000 euros, dont 30 000 sont à la charge de la C.A.G.B. et de la Ville, les 20 000 euros restant étant pris en charge par le cabinet d’études parapublic. Cette som- me fait réagir l’opposition et notamment Ludovic Fagaut : “50 000 euros pour une étude sur une petite portion, même si derrière ça peut avoir des incidences au-delà, on trouve que c’est quand même assez onéreux” dit-il. Même le mai- re a trouvé cela “un peu cher” avant de rappeler “que la sécu-

rité n’a pas de prix.” Pascal Bon- net (Les Républi- cains) va plus loin : “La même question avait été évoquée, je me sou- viens aussi sur l’avenue Fontai- ne-Argent, on nous avait dit :“Ce n’est pas grave, les trams et les vélos côte à côte, ça pas- sera bien. Ça aurait dû être tra- vaillé en amont”

“Cela aurait dû être travaillé en amont.”

Une étude est commandée pour autoriser les vélos à emprunter les voies du tram sur le Pont de la République.

sur le Pont de République pour laisser la place aux vélos.Voilà comment économiser 30 000 euros. Pas sûr que les automobilistes décident d’en- clencher ce braquet… n E.Ch.

insiste le conseiller municipal d’opposition. 8 conseillers municipaux ont voté contre cette étude lors du dernier conseil municipal, deux se sont abstenus. “Notre objec- tif est d’aboutir à un dossier de

demande d’autorisation au Ser- vice Technique des Remontées Mécaniques et des Transports Guidés (S.T.R.M.G.)” conclut Michel Loyat. Sinon, une solution radicale demeure : interdire les voitures

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