La Presse Bisontine 201 - Septembre 2018

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La Presse Bisontine n° 201 - Septembre 2018

Quel avenir pour le parc animalier de Chailluz ? ENVIRONNEMENT Forêt de Chailluz La Ville reprend en interne la gestion du parc abritant cerfs, sangliers et daims, au cœur de la forêt. Elle veut maintenir son rôle social mais se retrouve confrontée à des dilemmes.

C e jour-là, Falbala, l’une des plus anciennes laies du parc de Chailluz n’a pas envie de se montrer aux visiteurs. La faute à la cha- leur ? Peut-être. Dans leur enclos situé 100 mètres plus loin, les cerfs semblent moins farouches. “Bizarre que les mâles soient encore ensemble car le rut ne va pas tarder” constate Jean-Paul Grosbois, l’un des deux soigneurs du parc animalier de la forêt Chailluz chargé de nourrir, gérer et entretenir l’ensemble du site

qui comptabilise trois espaces clos. Le premier accueille 23 cer- vidés (7 mâles, 1 daguet, 14 biches) sur 16 hectares, un autre 23 daims sur 4 hectares et le troisième contient enfin deux parcs pour les sangliers. Depuis quelques mois, c’est la direction des espaces verts de la Ville qui a repris en régie le parc après l’avoir confié depuis près de 40 ans à l’Office natio- nal des Forêts. L’histoire du parc a débuté en 1970 “grâce à la vision d’un agent forestier, Xavier

Lacroix, qui a créé deux pôles d’accueil dans la forêt de Chailluz aux Grandes Baraques et au Cul-des-Prés. Il avait mesu- ré la fonction sociale de la forêt. L’objectif du parc animalier est de montrer des animaux dans un contexte naturel où ils ont la possibilité de se cacher” disent de concert Anne Vignot, adjoin- te aux espaces verts (E.E.L.V.) et Jean-Paul Grosbois. Le succès du parc ne se dément pas. Les visiteurs sont toujours plus nombreux. Sauf que les

Anne Vignot (adjointe), Jean-Paul Grosbois, soigneur et responsable du Parc, et Fabienne Benard (espaces verts) devant le parc des cerfs.

les animaux à l’abattoir” coupe Anne Vignot qui sait très bien que ce sujet prête à polémique. L’élue veut une réflexion glo- bale à l’heure où Besançon fait des 2 024 hectares de Chailluz et des 236 hectares de ses col-

mentalités ont évolué. La régle- mentation également. La Ville qui a repris à l’O.N.F. la gestion de l’espace, notam- ment parce que la facture aug- mentait chaque année, doit résoudre certaines interroga- tions et notamment la question du devenir des sangliers. Aupa- ravant, elle avait la possibilité d’envoyer les suidés vers d’autres parcs lorsque les naissances étaient nombreuses. Depuis, la loi l’interdit tout comme elle proscrit les lâchers en forêt pour des raisons de génétique. S’ils sont trop nombreux, il faut donc les euthanasier. “Nous avons depuis l’an dernier stoppé les naissances en séparant les mâles des femelles” indique le ges- tionnaire. Dans le parc, on naît, on vit, on meurt. “Mais nous ne sommes pas là pour emmener

détruire. Par exemple, nous allons acheter du matériel de compta- ge pour connaître le nombre de passages dans nos collines” pré- sente le service des espaces verts. Des comptages seront égale- ment réalisés au parc anima- lier, qui, malgré les restrictions budgétaires ne disparaîtrait pas. Besançon est une des rares villes en France à posséder un équi- pement de la sorte. C’est un coût en personnel, en alimentation (environ 4 000 euros par an), en soins vétérinaires, mais une vraie fonction sociale. “Pourquoi voudrait-on absolument faire de la forêt quelque chose de ren- table ?” interroge Anne Vignot. Son idée : faire interagir cet espace avec la Citadelle. Une façon d’asseoir le concept de “vil- le verte”. n E.Ch.

lines une force avec “Gran- d’heures natu- re”. Elle repense également le plan de gestion de sa forêt jus- qu’à 2039. “Si on vend un potentiel, il faut le connaître. Nous allons développer un inventaire de nos milieux pour ne pas le

Beaucoup de Bisontins viennent en famille aux Grandes Baraques à Chailluz pour le parc animalier (il est interdit de nourrir les animaux).

“Pas là pour les amener à l’abattoir.”

Angel Carriqui, drôle de type LIVRE Pour décompresser Professeur de guitare et parolier, le Bisontin donne un autre sens aux mots avec une facilité déconcertante dans son deuxième tome “Fuites de cerveau”. Un livre pour se marrer et réfléchir.

Des phrases courtes écrites sur 180 pages

“L’ amour n’apporte que des poèmes, pas des solutions” (page 182). “Mal- heureux au jeu, ravi au lit” (page 95). Angel Carriqui, 62 ans, est ce pote que l’on a tous. Ceci l “Quand on se retrouve 6 pieds sous terre, on se demande bien où sont les 5 autres” l “Faut-il commencer par dame pipi avant de pouvoir devenir chef de cabi- net” l “Les gens de la campagne ne sont pas plus radins que les autres, ils sont juste près de leurs choux” Florilège

qui en quelques mots fait fondre n’im- porte qui. L’auteur bisontin a toujours quelque chose (d’intéressant) à dire. Car comme il le souligne si bien dans son ouvrage, “pourquoi certains se croient-ils toujours plus malins que les autres ? Parce qu’ils sont comme tout le monde.” Le Bisontin, professeur de guitare et ancien musicien du groupe Machin dans les années quatre-vingt, publie le deuxième tome de “C’est inquiétant toutes ces histoires de fuites de cer- veau, je n’aimerais pas que ça m’ar- rive” sorti il y a quelques semaines dans les librairies et en vente sur son site Internet (angelcarriqui.net). “Il s’agit, comme dans le premier tome, d’une joyeuse enfilade de pensées, apho- rismes, interrogations, remarques sous- jacentes, réflexions multiples, brèves

pour rire, et réfléchir…

France (dans le Pays de Montbéliard), Angel l’Espagnol ne parlait pas notre langue. Très vite, il est devenu l’un des meilleurs élèves de sa classe. Une façon sans doute de se venger de ceux qui osaient se moquer de son accent. C’est sans doute cette double culture qui lui permet de trouver un autre sens aux mots qui échapperait à l’oreille d’un Français. “D’avoir écrit des chan- sons plus tard fut également d’une grande aide pour moi parce qu’il faut

trouver un gymnique” explique celui qui voit dans Pierre Dac un modèle. “Il y a encore quelques années, je me disais : “Dac en a tellement fait que je ne pourrai jamais en trouver.” Angel a trouvé. Il puise ses pensées en écou- tant la radio, en lisant les journaux. “Lire dans un article que “l’industrie militaire est en plein boom, ça me fait marrer !” conclut-il. Ses pensées :“c’est de la balle”. n E.Ch.

de comptoir… Cela permet aux gens qui n’aiment pas forcément lire de rire facilement” présente l’auteur.

180 pages de pensées (courtes) se mêlent. C’est le genre de livre à ouvrir “et à lire avec tes potes” conseille l’auteur qui a compilé toutes ses pen- sées depuis deux ans. Angel a lancé un finan- cement participatif pour financer la sortie de son ouvrage. Les internautes l’ont largement soutenu. Arrivé à l’âge de 7 ans en

Né en Espagne, il arrive à 7 ans en France.

Renseignements : www.angelcarriqui.net “Fuites de cerveau” en librairie (15 euros).

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