La Presse Bisontine 57 - Juillet-Août 2005

LE PORTRAIT

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C YCLISME Huit ans au meilleur niveau amateur

À 52 ans, Michel Pardon reste tou- jours un amoureux du vélo. À la tête d’un magasin de cycles, président du vélo-club de Saint-Ferjeux, il a pen- dant huit ans été coureur semi-pro- fessionnel dans les années 70 et côtoyé les plus grand dans le peloton. Michel Pardon, coureur du dimanche

L e déclic a eu lieu à 14 ans. Un choc. “J’ai vu ma pre- mière course cycliste à Dole, c’était le circuit des trois ponts, avec Anquetil, Pou- lidor… Tout de suite, j’ai su que c’est ce que je voulais fai- re. Le lendemain, j’étais avec mon père au vélo-club de la vil- le et je signais ma licence.” Michel Pardon est installé dans le petit bureau de son magasin de cycles, rue de Dole.

ans, de 1972 à 1978. Huit ans à parcourir en amateur toutes les grandes courses classiques, de Paris-Roubaix au tour de la Manche. Dans sa collection, il ne lui reste qu’un maillot de cette époque, il ne sait plus ce que sont devenus les autres. Il n’est jamais passé profes- sionnel, parce que affirme-t- il, mieux vaut faire un bon amateur qu’un mauvais pro. “On n’avait pas de salaire.

Régulièrement, les habitués passent la tête à la porte, dis- cutent un moment avec Antoine, le ven- deur-mécanicien affairé à réparer un vélo. “Ici, ce sont sur- tout des habitués. Du mercredi au vendre- di, ils viennent pour parler de la course qu’ils vont faire le week-end. Et à par-

L’argent, il fallait aller le chercher dans la cour- se, à la gagne. Il fallait être bon”, explique-t-il. Il a eu des contacts avec le monde professionnel un moment, fait des essais avec l’équipe de Poulidor, mais y renon- ce. Il se définit comme “un rouleur. Quelqu’un de trop de gentil, pas un gagneur. J’étais celui qu’on aime bien avoir

“Le jour où il n’y

aura plus d’argent, il n’y aura plus de dopage.”

dans l’équipe pour faire le tra- vail. Pas assez “mort de faim” pour réussir en professionnel. Moi je faisais le boulot pour l’équipe.” C’est sur les routes qu’il a ren- contré sa femme, qui encou- rageait son cousin, cycliste lui aussi. Et à force de courses à étape presque tous les week- ends, Michel Pardon a réussi à s’acheter son magasin. “On pouvait vraiment faire de l’ar- gent. Mais le but, c’était quand même de manger. Aujourd’hui, les jeunes font du sport pour gagner de l’argent. La men- talité est différente. Nous, on pouvait oublier la prime jus- te parce qu’on voulait en découdre avec un autre gars. On aimait plus le sport” , ajou- te Antoine, qui a lui aussi été

tir du lundi, c’est pour com- menter celle qu’ils viennent de courir” , dit Michel Pardon. Dans le petit magasin, au mur, il a accroché tous ses maillots de coureur cycliste depuis le début de sa carrière en 1968. Il y en a de toutes les couleurs. Toute une vie dédiée au cyclis- me. Tout à gauche, ceux du vélo-club de Dole, son premier club, celui de ses 14 ans. “Les années nostalgie pour moi” , commente-t-il. Son premier vélo, il l’a reçu à Noël, l’année d’avant. “J’en ai pleuré” , avoue Michel Pardon. Pendant 10 ans, il a roulé dans le club de sa ville natale. Jus- qu’à ce qu’un directeur spor- tif s’intéresse à lui et lui pro- pose une place dans une équipe parisienne. Il y a passé huit

Depuis 28 ans, Michel Pardon est à la tête du vélo club de Saint-Ferjeux.

Il n’a pas d’idole, ni de favori. “Le plus beau, c’est de regar- der les mecs qui se font mal à la gueule, avant de savoir qui va gagner. C’est tellement dur, et on est bien placé pour le savoir, qu’on les applaudit, tous” affirme-t-il. Des affaires de dopage qui depuis plusieurs années secouent le microcos- me du vélo, Michel Pardon pen- se qu’il ne faut pas faire “une

amateur. “Parce que je serais trop tenté d’aller avec les meilleurs, de me surpasser, mais j’ai des problèmes car- diaques et mon cœur ne pour- rait pas suivre.” Il continue à regarder les grandes courses, le Tour de France. Même s’il n’a pas le temps de se déplacer aux bords des routes, il le suit à la télé- vision, “comme un spectacle.”

coureur cycliste en amateur. Pas question pour autant de raccrocher le vélo. Depuis 28 ans, Michel Pardon a pris en main le club cycliste de Saint- Ferjeux - qui compte 35 membres - dont il est prési- dent et fait tranquillement ses 3 000 kilomètres par an. Son leitmotiv , la camaraderie et les sorties tranquilles. Il ne fait plus de courses, même en

fixation. Parce que cela existe partout, pas que chez nous. Le jour où il n’y aura plus rien à gagner, plus d’argent, alors là il n’y aura plus de dopage. Mais sinon, on ne pourra jamais rien faire. Il y a trop d’argent en jeu. La carrière d’un sportif c’est court, 12 ans tout au plus. Les mecs, ils font tout pour rester au top et garder leur équipe.” O S.D.

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