Journal C'est à Dire 122 - Mai 2007

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S P É C I A L H A B I T A T

Technologie La maison bioclimatique émerge sur le marché

Tenir compte du terrain, du soleil, de la végétation pour créer un bâtiment qui puise son énergie de l’environnement qui l’entoure, c’est le principe de la maison bioclimatique.

L e cabinet d’architecte de Michèle Bourgeois à Cussey-sur-l’Ognon reçoit plusieurs appels par jour de personnes en quê- te de renseignements sur la mai- son bioclimatique. Pour cette professionnelle qui est spécia- lisée dans ce type de construc- tion, c’est le signe d’un chan- gement dans la façon dont les gens appréhendent l’habitat aujourd’hui. L’évolution qui s’amorce est comparable à cel- le qui s’est produite dans notre

occupant et l’environnement dans lequel il va s’intégrer. La synthèse de tout cela permet de réaliser des économies d’éner- gie. “Dans les pays nordiques, ils parviennent à construire des maisons où un système de chauf- fage n’est plus nécessaire” indique Michèle Bourgeois. L’harmonie entre le bâtiment et la nature qui l’entoure est parfaite. Ce résultat n’est possible qu’à condi- tion que tous les paramètres soient optimisés de l’emplace- ment de la maison sur le ter-

pas le même projet” ajoute l’ar- chitecte. Par exemple un écran de végétation est intéressant dans le sens où il protège des vents froids l’hiver. La construction est orientée et agencée en tenant compte de l’ensemble de ces données. Au sud, sur la façade principale on disposera les pièces à vivre. La surface vitrée sera augmentée pour valoriser les apports solaires en hiver. Néanmoins pour éviter la surchauffe en été, il est nécessaire de prévoir “une casquette” (store) sur la façade sud. À l’inverse les ouvertures seront limitées sur la façade nord. On y aménagera plutôt des pièces de service comme le garage ou le cellier. Ces lieux deviennent des espaces tampon, non chauf- fés qui participent à l’isolation générale de la maison en hiver. L’architecture du bâtiment est essentielle. “Par exemple si la maison a une toiture plate végé- talisée, vous économisez 5 °C de température.” La couleur a elle aussi son importance. “Le toit d’un bâtiment est la surface qui est la plus exposée au soleil. Si on choisit des tuiles noires, alors on crée un effet de surchauffe. C’est à éviter. Plutôt que de mettre une climatisation pourquoi ne pas réfléchir à un système de

rapport à la nourriture. Si nous ne sommes plus prêts à avaler n’impor- te quoi, nous ne sommes pas davantage disposés à habiter sous n’impor- te quel toit ! La quali- té de vie est au cœur des préoccupations. Écono- mie d’énergie, matériaux

rain, aux matériaux qui composent l’enveloppe. Sans pousser aussi loin la démarche, on peut se poser un certain nombre de questions avant de construire. Des inter- rogations qui s’imposent avant même de réfléchir au choix du mode de

“Si la mai- son a une toiture plate végétalisée, vous écono- misez 5 °C.”

Michèle Bourgeois a créé la maison bioclimatique de l’entreprise Moyse. Une construction innovante qui a reçu plusieurs prix.

quelques projets isolés, le sys- tème mettra du temps à chan- ger. “Dans les règlements de lotis- sement on n’intègre pas le prin- cipe de développement durable. On se bat pour qu’on autorise les constructions à toit plat par exemple.” L’inconvénient est aussi le prix d’une construction bioclimatique, de 7 % et 15 % plus cher qu’une maison traditionnelle. La rai- son : le choix des matériaux. Les professionnels travaillent sou- vent en isolation avec de la lai- ne de bois par exemple ou de la

cellulose, dont le coup est plus élevé que la laine minérale. C’est l’inverse en Allemagne un pays où ce genre de construction est encouragé. Mais à une époque où les instances politiques fran- çaises parlent de développement durable, peut-être que l’État va inciter par différentes mesures les particuliers à s’engager dans des projets innovants. 23 % des émissions de CO2 proviennent du bâtiment. Il y a donc matiè- re à agir. T.C.

ventilation naturelle d’ouest en est.” Du bon sens que l’on a per- du en transformant nos habi- tations en “bouteille thermos” bien hermétiques. Malheureu- sement à une époque où le mar- ché de l’immobilier est eupho- rique, on construit les maisons à un rythme industriel. Le bio- climatique est relégué au second rang. Pourtant il est probable que l’émergence de cette nou- velle façon de concevoir l’habi- tat risque de bousculer les habi- tudes des constructeurs. Toutefois, à l’exception de

bio, respect de l’environnement s’invitent désormais à la réflexion autour d’un projet de construc- tion. Ces thématiques font partie des bases d’élaboration d’une mai- son bioclimatique qui reprend les grandes règles que respec- taient nos aïeux quand ils bâtis- saient. Une fois de plus, nous n’avons rien n’inventé ! Ce concept est un équilibre entre le bâtiment, le bien-être de son

chauffage et qui relèvent du bon sens. Car une maison ne s’im- plante pas n’importe où et n’im- porte comment dans un espa- ce définit. “Avant de s’engager dans le projet, on commence par aller voir le terrain justement. On regarde le climat, on étu- die les vents dominants. Nous vérifions si le futur bâtiment est situé en zone systémique ou non, on s’intéresse à la pente. D’un terrain à un autre nous ne ferons

P U B L I - I N F O R M A T I O N

Le concept maison ossature bois décliné en version chalet classique.

Polyvalence et flexibilité Les chalets Bonnecuelle à Maîche développent diverses activités en rapport avec le matériau bois. La polyvalence au service d’un concept de construction évolutif, modulable et personnalisé.

F ondée en 1979, cette P.M.E. d’une douzaine de salariés a toujours misé sur la complé- mentarité. “Cette stratégie reste d’ac- tualité” , explique David Bonnecuel- le qui a repris les rênes de la socié- té familiale avec son frère Cédric en novembre dernier. Ce savoir-faire polyvalent associe au volet traditionnel menuiserie-char- pente-couverture un développement dans le domaine de la maison ossa-

“On s’arrête là où le client le désire.”

ture bois avec, en complément, une gamme d’abris de jardin, de garages et autres petites constructions en bois similaires. “La maison ossatu- re bois offre de multiples avantages et notamment celui d’une grande flexi- bilité dans l’agencement des pièces et le choix des systèmes de doublage intérieur et extérieur. Cette modu- larité permet de jouer assez facile- ment sur les styles, de s’adapter aux goûts et aux couleurs de chacun.”

Du chalet classique, le constructeur maîchois a évolué vers des modèles de facture architecturale plus contem- poraine en privilégiant les grandes baies vitrées et des matériaux inno- vants comme des bardages sans entre- tien, des peintures ou des crépis sur bois. “Ça permet de panacher au niveau des façades tout en gardant le même système constructif.” La souplesse du concept M.O.B. se décline également à travers la pres- tation proposée au futur proprié- taire. On est là dans le domaine de la conception à la carte. À partir d’une documentation de base, le client per- sonnalise son projet en fonction de

ses envies et de son budget. La for- mule s’étend du simple “hors d’eau, hors d’air” jusqu’à la prestation com- plète “prête à habiter”. “On s’arrête là où il le désire” , résume David. L’entreprise dispose de toutes les compétences afin d’assurer un suivi de la conception à la construction en faisant appel au besoin à d’autres corps de métier du bâtiment dans l’objectif de proposer une prise en charge globale. “Dans ce cas, le client n’a qu’un seul interlocuteur. Inver- sement, il peut aussi recourir à d’autres sociétés de son choix. Toutes les configurations sont envisageables en maisons ossature bois.”

B O N N E C U E L L E

S.A.R.L.

Rue des Grettes 25 120 MAICHE Tél. 03 81 64 19 27 Fax : 03 81 64 16 82 www.chalets-bonnecuelle.com

ENTREPRISE DE MENUISERIE CHARPENTE COUVERTURE CHALETS - MAISONS BOIS

La modularité des maisons ossature bois s’adapte aux architectures les plus contemporaines.

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