Journal C'est à Dire 122 - Mai 2007

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S P É C I A L H A B I T A T

une installation très perfectionnée avec système de potabilisation. L’in- vestissement est fonction de l’ins- tallation souhaitée.” Le volume de la cuve varie également suivant les besoins de la famille. Mais on consi- dère que pour utiliser l’eau de pluie pour les sanitaires et l’arrosage du jardin, il faut investir dans une citer- ne variant de 10 à 15 m 3 . Le cas échéant pour installer cette cuve, il est préférable de l’enterrer pour la mettre à abri de la chaleur et de la lumière afin d’éviter d’exposer l’eau de pluie à des risques de contami- nation bactériologiques. Dans le cas d’une construction neuve prévoyez le coup ! Positionnez la cuve en même temps que le réseau d’alimentation en eau. La citerne est de bon goût 10 à 15 m 3 Attention aux dérives De plus en plus de particuliers se lancent dans l’aménagement d’une citerne dans leur jar- din pour récupérer les eaux de pluies. Le Haut-Doubs n’échappe pas au phénomène. Chaque particulier peut donc disposer d’une ristourne fiscale du moment qu’il investit dans une installation solaire, qu’il procède à des travaux d’isolation de son habitation, qu’il pose une chaudière bois, où équipe encore sa propriété d’un bac de récupération des eaux de pluie. La méthode incitative est louable sur le fond, et elle fonctionne pour le consom- mateur qui a en général tout à y gagner. Le problème est qu’elle s’accompagne Repères Pour calculer la quantité d’eau que vous pouvez potentiellement récupérer dans votre maison indi- viduelle, il suffit de multiplier la surface au sol de votre bâtiment et de la multiplier par la pluvio- métrie annuelle du secteur. Ensui- te, retranchez 10 % du total pour l’évaporation. Par exemple, 100 m 2 x 800 mm = 80 m 3 . 80 m 3 - 10 % = 72 m 3 . (Source : Franche-Comté Nature environnement) E n échange d’un investissement dans les énergies renouvelables, l’État consent à un crédit d’impôt.

Le crédit d’impôts a parfois bon dos Les particuliers saisissent l’opportunité des crédits d’impôts pour investir par exemple dans un nouveau système de chauf- fage. Mais le dispositif fiscal est-il toujours avantageux.

L’ eau de pluie. Après tout, pourquoi se priver de cet- te ressource qui peut ser- vir au minimum au net- toyage de la voiture ou à l’arrosage du jardin, et au maximum a l’ali- mentation générale de la maison. En plus, l’eau qui tombe du ciel est gra- tuite, contrairement à celle qui s’écou- le dans le réseau. Certains particu- liers ont déjà sauté le pas. C’est le cas de Philippe, un habitant du Doubs qui a investi près de 6 000 euros dans une cuve importante d’une capaci- té de 20 m 3 . L’équipement vient jus- te d’être connecté à la maison. Bien- tôt “toutes les installations domes- tiques comme le lave-linge, la chas- se d’eau, ou l’arrosage du jardin fonc- tionneront à partir de cette citerne alimentée directement par l’eau de pluie qui s’écoule du toit. Je n’ai rien inventé. Je ne fais que reproduire une technique que possédaient déjà nos ancêtres” dit-il. Nos aïeux savaient sans doute tirer davantage partis de cette ressource. Néanmoins dans la région, de plus en plus de particuliers au cœur vert semblent vouloir sauter le pas. L’as- sociation Franche-Comté nature Envi- ronnement a d’ailleurs publié un petit guide intitulé “l’eau de pluie une res- source oubliée” dans laquelle il est rappelé la marche à suivre pour ins- taller une citerne chez soi. Selon l’as- sociation il faut compter “de 50 euros pour une simple cuve de jardin, à 2 000 euros environ pour un équi- pement plus important avec filtra- tion, voire jusqu’à 5 000 euros pour

était même chiffré à 27 000 euros. “Il y a deux ans les prix correspondaient au tiers de ce tarif-là.” En plus, la pompe à chaleur est un système de chauffage qui fonctionne moins bien en Franche- Comté compte tenu des niveaux de tem- pératures trop bas. Elle ne présente pas, non plus, de vrai intérêt écologique et économique. Malgré tout, certaines sociétés se sont engouffrées dans la brèche du crédit d’im- pôt. Dans le Jura notamment, des foyers ont été démarchés par des commerciaux qui se présentaient comme des conseillers Info Énergie. Les autres systèmes de chauffage sont plus épargnés. On ne relève pas de tels écarts. Mais ils existent. Ils sont liés aux tensions rencontrées cette fois-ci sur le marché des chauffagistes. Les profes- sionnels du secteur ont du mal à faire face à toutes les demandes. Parfois les devis sont surévalués. Le contexte veut qu’il est de plus en plus difficile pour les consommateurs de faire jouer la concur- rence. il faut le temps que la filière s’or- ganise pour répondre à la demande. À Besançon, il existe désormais une for- mation pour apprendre à installer les systèmes éoliens et photovoltaïques. en économie d’énergie, et qui finissaient par vendre à leur interlocuteur une pompe à cha- leur à un prix très élevé. “Un commercial ce n’est pas un chauffagiste” insiste l’Espace

aujourd’hui de certaines dérives. “Il ne faut pas se lais- ser griser par le crédit d’im- pôt” annonce d’emblée l’agen- ce départementale d’infor- mation sur le logement (A.D.I.L.)

“Un commercial

ce n’est pas un chauffagiste.”

Dans certains cas, cet aménagement fis- cal n’est pas aussi avantageux qu’il y paraît pour le consommateur. La raison : une flambée des prix sur le marché des énergies renouvelables de certains pro- duits éligibles au crédit d’impôt. Résul- tat, les durées d’amortissement de ces installations s’allongent. L’exemple le plus flagrant est sans dou- te celui de la pompe à chaleur. “Les prix ont quasiment doublé précise l’Espace Info Énergie, un organisme créé pour ren- seigner les particuliers sur l’énergie dans l’habitat en général. Nous avons vu pas- ser des devis à 16 800 euros.” Un projet

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