La Presse Pontissalienne 245 - Mars 2020

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La Presse Pontissalienne n°245 - Mars 2020

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L’assistant shopping Teekers peine à décoller

Liberté Malgré les apparences, bien trompeuses, les réseaux sociaux sont les ennemis de la liberté. Ils ont été créés pour que chacun, puissant ou anonyme, puisse de la même estrade numérique s’exprimer librement, et nourrir par l’échange sans filtre et sans censure, les discussions et le dialogue. Une sorte d’agora moderne où chacun peut être entendu. La réalité est tout autre. C’est justement à cause de ces mêmes réseaux qu’aujourd’hui, le débat démo- cratique, hélas, est mort. Le paroxysme semble avoir été atteint avec la disparition brutale du paysage politique de Benjamin Griveaux, dernière victime expiatoire de ce déferlement devenu incontrôlable. Cette campagne des municipales est sans doute la première du genre en France à faire et défaire les réputations en quelques clics anonymes. Les États-Unis, ce pays où les plus grandes décisions géopolitiques sont désormais prises par de simples tweets présidentiels, ont montré le funeste chemin. Sans même tomber dans le sor- dide du cas Griveaux, ces mêmes réseaux ne servent en rien la cause qu’ils sont censés défendre (la liberté d’expression) puisque toute opinion divergente, toute idée originale, toute réflexion constructive peut désormais être ensevelie en un éclair sous un tombereau de réactions hostiles qui la condamne sans autre forme de pro- cès. Dans cette campagne des munici- pales - c’est encore plus vrai dans les villes où se confrontent de nombreuses listes - les réseaux sociaux ne permettent plus de prendre la distance nécessaire à l’analyse et la hauteur de vue indispen- sable à l’assimilation des informations. Une image est chassée par un bout de programme, une proposition est recouverte par une photo, sans hiérarchie, sans clas- sement, sans développement qui serait de nature à y voir plus clair. Et surtout sans le nécessaire filtre de la vérification des informations et de l’analyse, ce que tentent encore de faire les médias clas- siques. Il est cependant à craindre que ces plateformes de liberté que sont les réseaux, s’ils ne sont pas mieux régulés à l’avenir, remplacent à la fois les penseurs et les juges et ne finissent pas avoir la peau de la démocratie en instaurant une dictature de l’immédiateté où la loi du plus bruyant remplacera celle du plus pertinent. n Jean-François Hauser Éditorial

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Serge Delrieu heureux d’exercer dans le Haut-Doubs

L e nouveau sous-préfet du Haut-Doubs prend ses marques dans un environnement rural et mon- tagnard qui n’est pas sans lieu commun avec sa précédente affectation à Saint-Flour dans le Cantal. “En 2018, j’avais demandé une prolongation d’une année à Saint-Flour pour mener à terme des dossiers. J’étais inscrit sur la liste des mutations en 2019 et quand le Haut-Doubs m’a été pro- posé, je n’ai pas été long à dire oui” , explique ce serviteur de l’État épris de littérature, d’opéra et de patrimoine. À 57 ans, cet énarque aurait tout aussi bien pu retourner à Paris où il a effectué l’essentiel

les terres de celui qui fut conseiller général du canton de Pontarlier et maire de la capitale du Haut-Doubs de 1971 à 1977. “Par rapport à Saint-Flour, Pontarlier est aussi plus accessible depuis Paris. Je sais les enjeux du rail dans le Haut-Doubs et j’espère pou- voir maintenir la fréquence du T.G.V. Lyria.” Venu s’établir à Pontarlier avec son épouse, Serge Delrieu a aussi derrière lui une longue expérience d’élu à Pavillon- sous-Bois en Seine-Saint- Denis où il fut conseiller d’op- position puis premier adjoint sur plusieurs mandats. Il sait l’importance du dialogue entre les élus et les services de l’État. “C’est important d’accompa- gner, de soutenir les maires ruraux, j’en fais une priorité. Je souhaite incarner auprès du préfet, un État de proximité et d’écoute. J’aspire aussi à ouvrir cette sous-préfecture vers la vie en y organisant pour- quoi pas des conférences lit- téraires ou sur d’autres thé- matiques agricoles, sociétales.” Avenir de la forêt, R.N. 57, liai- sons T.G.V., ressource en eau, sécurité routière, il a déjà pris connaissance des principaux dossiers structurants du ter- ritoire. “Je serai très attentif à la gestion du patrimoine natu- rel, paysager, bâti.” n

de sa carrière à l’Élysée, aux ministères de l’Intérieur, de la Défense et dans divers cabi- nets ministériels. Sauf qu’à Saint-Flour, son premier poste de sous-préfet, il s’est pris au jeu de cette fonction qu’il trouve très variée. “Entre le Cantal et le Haut-Doubs, on reste en moyenne montagne. Avec 120 000 habitants, l’ar- rondissement de Pontarlier est trois fois plus peuplé que celui de Saint-Flour.” Dans sa jeunesse, Serge Del- rieu a eu la chance de côtoyer Edgar Faure quand celui-ci animait un club parisien autour du nouveau contrat social. C’est donc avec un certain plaisir qu’il vient exercer sur

Alaé Quarjouane et Jean-Georges Tonon, les deux fondateurs de l’appli Teekers (photo archive L.P.P.).

A u dernier conseil municipal dumandat, Gérard Voinnet a remis en cause l’intérêt de soutenir l’application Teekers comme cela a été proposé dans le cadre des subventions attri- buées aux associations de com- merçants, en l’occurrence Com- merce Pontarlier Centre. “À quoi vont servir ces 10 800 euros ?” , interroge celui qui a pris la tête du collectif “Pontarlier, ville éco- logique et solidaire.” Il justifie sa position en expliquant que le volume des achats effectués par le biais de cette application reste très limité, en tout cas loin des prévisions. Bertrand Guinchard l’élu en charge de l’économie et du commerce estime quant à lui que ce n’est pas le moment d’abandonner. “Pontarlier est novateur. On savait qu’il y aurait quelques difficultés mais c’est quelque chose qu’il faut accom- pagner. Cette application permet d’offrir à chaque commerçant une visibilité sur le Net.” Aujourd’hui, 35 commerçants du centre-ville adhèrent à Tee- kers. Cela représente 3 000 pro- duits en ligne. La contribution

de la Ville correspond au tiers du coût de l’application, sachant que Commerce Pontarlier Centre verse une somme identique et le solde étant à la charge de la société gérant l’application. La Ville doit-elle maintenir son niveau d’aide ? Gérard Voinnet est très sceptique. “On n’a aucun chiffre écrit de Teekers. Pourquoi continuer à soutenir une appli- cation qui ne décolle pas ?” Un point de vue qui n’est pas par- tagé par Bertrand Guinchard. “Non, ce n’est pas un échec. C’est le rôle de la collectivité d’aider les commerçants à passer ce cap. Le but, c’est de déve- lopper le nombre de produits en ligne.” Karine Grosjean élue de l’opposition n’est pas forcément contre l’application qu’elle trouve néanmoins peu intuitive. Et le maire Patrick Genre finalement d’abonder dans le sens de Ber- trand Guinchard : “On ne doit pas arrêter une action au bout d’un an. On considère que Tee- kers comme la Carte Altitude sont des plus pour le dévelop- pement du commerce au cen- tre-ville.” n

Serge Delrieu n’a pas hésité à venir sur les terres d’Edgar Faure qu’il a côtoyé en débutant sa carrière parisienne.

Le tunnel du Mont d’Or protégé par un train suisse

L a Suisse, pays des tunnels, possède 18 trains d’extinction et de sauvetage dissémi- nés dans toute la Confé- dération. Ce sont des engins ultra-performants capables de pénétrer dans des tunnels ferro- viaires en feu, de lutter contre l’incendie et de procéder à des évacua- tions. Une convention a été signée en février en pré- fecture du Doubs à Besançon validant l’ho- mologation de ce train

basé à Lausanne pour cir- culer sur le réseau ferro- viaire français dans le tun- nel du Mont d’Or en cas d’incendie ou d’accident. Cette convention s’inscrit dans le cadre de l’accord de Berne de 1987 sur le secours mutuel entre la France et la Suisse. Ce train pèse 240 tonnes. Il peut remorquer des trains et abriter 60 per- sonnes dans un environ- nement pressurisé et abrité, lors d’évacuations dans des tunnels par exemple. Ses canons à

eau peuvent projeter 2 400 litres d’eau par minute chacun, à une dis- tance de 70 mètres. Cet engin peut donc offi- ciellement intervenir en cas d’accident ou d’in- cendie entre Vallorbe et Les Longevilles-Mont d’Or soit 6 km. Des pom- piers du S.D.I.S. seront formés. n Le train suisse de lutte contre les incendies est stationnéà Lausanne.

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