La Presse Pontissalienne 245 - Mars 2020

Le mensuel d'informations sur Pontarlier et le Haut-Doubs

Du 02/03 au 25/04/2020

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MARS 2020

Mensuel d’information du Haut-Doubs

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ÉLECTIONS MUNICIPALES

Ces communes où plusieurs listes s’affrontent

LES BATAILLES DU HAUT-DOUBS

En 2030, la station condamnée ? Comment Métabief anticipe la disparition de la neige p. 26

Fromageries et coops La formidable réussite des circuits courts p. 6 à 8

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RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n°245 - Mars 2020

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L’assistant shopping Teekers peine à décoller

Liberté Malgré les apparences, bien trompeuses, les réseaux sociaux sont les ennemis de la liberté. Ils ont été créés pour que chacun, puissant ou anonyme, puisse de la même estrade numérique s’exprimer librement, et nourrir par l’échange sans filtre et sans censure, les discussions et le dialogue. Une sorte d’agora moderne où chacun peut être entendu. La réalité est tout autre. C’est justement à cause de ces mêmes réseaux qu’aujourd’hui, le débat démo- cratique, hélas, est mort. Le paroxysme semble avoir été atteint avec la disparition brutale du paysage politique de Benjamin Griveaux, dernière victime expiatoire de ce déferlement devenu incontrôlable. Cette campagne des municipales est sans doute la première du genre en France à faire et défaire les réputations en quelques clics anonymes. Les États-Unis, ce pays où les plus grandes décisions géopolitiques sont désormais prises par de simples tweets présidentiels, ont montré le funeste chemin. Sans même tomber dans le sor- dide du cas Griveaux, ces mêmes réseaux ne servent en rien la cause qu’ils sont censés défendre (la liberté d’expression) puisque toute opinion divergente, toute idée originale, toute réflexion constructive peut désormais être ensevelie en un éclair sous un tombereau de réactions hostiles qui la condamne sans autre forme de pro- cès. Dans cette campagne des munici- pales - c’est encore plus vrai dans les villes où se confrontent de nombreuses listes - les réseaux sociaux ne permettent plus de prendre la distance nécessaire à l’analyse et la hauteur de vue indispen- sable à l’assimilation des informations. Une image est chassée par un bout de programme, une proposition est recouverte par une photo, sans hiérarchie, sans clas- sement, sans développement qui serait de nature à y voir plus clair. Et surtout sans le nécessaire filtre de la vérification des informations et de l’analyse, ce que tentent encore de faire les médias clas- siques. Il est cependant à craindre que ces plateformes de liberté que sont les réseaux, s’ils ne sont pas mieux régulés à l’avenir, remplacent à la fois les penseurs et les juges et ne finissent pas avoir la peau de la démocratie en instaurant une dictature de l’immédiateté où la loi du plus bruyant remplacera celle du plus pertinent. n Jean-François Hauser Éditorial

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Serge Delrieu heureux d’exercer dans le Haut-Doubs

L e nouveau sous-préfet du Haut-Doubs prend ses marques dans un environnement rural et mon- tagnard qui n’est pas sans lieu commun avec sa précédente affectation à Saint-Flour dans le Cantal. “En 2018, j’avais demandé une prolongation d’une année à Saint-Flour pour mener à terme des dossiers. J’étais inscrit sur la liste des mutations en 2019 et quand le Haut-Doubs m’a été pro- posé, je n’ai pas été long à dire oui” , explique ce serviteur de l’État épris de littérature, d’opéra et de patrimoine. À 57 ans, cet énarque aurait tout aussi bien pu retourner à Paris où il a effectué l’essentiel

les terres de celui qui fut conseiller général du canton de Pontarlier et maire de la capitale du Haut-Doubs de 1971 à 1977. “Par rapport à Saint-Flour, Pontarlier est aussi plus accessible depuis Paris. Je sais les enjeux du rail dans le Haut-Doubs et j’espère pou- voir maintenir la fréquence du T.G.V. Lyria.” Venu s’établir à Pontarlier avec son épouse, Serge Delrieu a aussi derrière lui une longue expérience d’élu à Pavillon- sous-Bois en Seine-Saint- Denis où il fut conseiller d’op- position puis premier adjoint sur plusieurs mandats. Il sait l’importance du dialogue entre les élus et les services de l’État. “C’est important d’accompa- gner, de soutenir les maires ruraux, j’en fais une priorité. Je souhaite incarner auprès du préfet, un État de proximité et d’écoute. J’aspire aussi à ouvrir cette sous-préfecture vers la vie en y organisant pour- quoi pas des conférences lit- téraires ou sur d’autres thé- matiques agricoles, sociétales.” Avenir de la forêt, R.N. 57, liai- sons T.G.V., ressource en eau, sécurité routière, il a déjà pris connaissance des principaux dossiers structurants du ter- ritoire. “Je serai très attentif à la gestion du patrimoine natu- rel, paysager, bâti.” n

de sa carrière à l’Élysée, aux ministères de l’Intérieur, de la Défense et dans divers cabi- nets ministériels. Sauf qu’à Saint-Flour, son premier poste de sous-préfet, il s’est pris au jeu de cette fonction qu’il trouve très variée. “Entre le Cantal et le Haut-Doubs, on reste en moyenne montagne. Avec 120 000 habitants, l’ar- rondissement de Pontarlier est trois fois plus peuplé que celui de Saint-Flour.” Dans sa jeunesse, Serge Del- rieu a eu la chance de côtoyer Edgar Faure quand celui-ci animait un club parisien autour du nouveau contrat social. C’est donc avec un certain plaisir qu’il vient exercer sur

Alaé Quarjouane et Jean-Georges Tonon, les deux fondateurs de l’appli Teekers (photo archive L.P.P.).

A u dernier conseil municipal dumandat, Gérard Voinnet a remis en cause l’intérêt de soutenir l’application Teekers comme cela a été proposé dans le cadre des subventions attri- buées aux associations de com- merçants, en l’occurrence Com- merce Pontarlier Centre. “À quoi vont servir ces 10 800 euros ?” , interroge celui qui a pris la tête du collectif “Pontarlier, ville éco- logique et solidaire.” Il justifie sa position en expliquant que le volume des achats effectués par le biais de cette application reste très limité, en tout cas loin des prévisions. Bertrand Guinchard l’élu en charge de l’économie et du commerce estime quant à lui que ce n’est pas le moment d’abandonner. “Pontarlier est novateur. On savait qu’il y aurait quelques difficultés mais c’est quelque chose qu’il faut accom- pagner. Cette application permet d’offrir à chaque commerçant une visibilité sur le Net.” Aujourd’hui, 35 commerçants du centre-ville adhèrent à Tee- kers. Cela représente 3 000 pro- duits en ligne. La contribution

de la Ville correspond au tiers du coût de l’application, sachant que Commerce Pontarlier Centre verse une somme identique et le solde étant à la charge de la société gérant l’application. La Ville doit-elle maintenir son niveau d’aide ? Gérard Voinnet est très sceptique. “On n’a aucun chiffre écrit de Teekers. Pourquoi continuer à soutenir une appli- cation qui ne décolle pas ?” Un point de vue qui n’est pas par- tagé par Bertrand Guinchard. “Non, ce n’est pas un échec. C’est le rôle de la collectivité d’aider les commerçants à passer ce cap. Le but, c’est de déve- lopper le nombre de produits en ligne.” Karine Grosjean élue de l’opposition n’est pas forcément contre l’application qu’elle trouve néanmoins peu intuitive. Et le maire Patrick Genre finalement d’abonder dans le sens de Ber- trand Guinchard : “On ne doit pas arrêter une action au bout d’un an. On considère que Tee- kers comme la Carte Altitude sont des plus pour le dévelop- pement du commerce au cen- tre-ville.” n

Serge Delrieu n’a pas hésité à venir sur les terres d’Edgar Faure qu’il a côtoyé en débutant sa carrière parisienne.

Le tunnel du Mont d’Or protégé par un train suisse

L a Suisse, pays des tunnels, possède 18 trains d’extinction et de sauvetage dissémi- nés dans toute la Confé- dération. Ce sont des engins ultra-performants capables de pénétrer dans des tunnels ferro- viaires en feu, de lutter contre l’incendie et de procéder à des évacua- tions. Une convention a été signée en février en pré- fecture du Doubs à Besançon validant l’ho- mologation de ce train

basé à Lausanne pour cir- culer sur le réseau ferro- viaire français dans le tun- nel du Mont d’Or en cas d’incendie ou d’accident. Cette convention s’inscrit dans le cadre de l’accord de Berne de 1987 sur le secours mutuel entre la France et la Suisse. Ce train pèse 240 tonnes. Il peut remorquer des trains et abriter 60 per- sonnes dans un environ- nement pressurisé et abrité, lors d’évacuations dans des tunnels par exemple. Ses canons à

eau peuvent projeter 2 400 litres d’eau par minute chacun, à une dis- tance de 70 mètres. Cet engin peut donc offi- ciellement intervenir en cas d’accident ou d’in- cendie entre Vallorbe et Les Longevilles-Mont d’Or soit 6 km. Des pom- piers du S.D.I.S. seront formés. n Le train suisse de lutte contre les incendies est stationnéà Lausanne.

est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ontcollaboréàcenuméro :BernadetteCordier,MagalieTroutet. Régie publicitaire : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80

Imprimé à Nancy-Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Mars 2020 Commission paritaire : 0222 D 79291 Crédits photos : L.P.P., L.S. - Soda magazine.

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L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Pontissalienne n°245 - Mars 2020

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BIANS-LES-USIERS

Ils s’engagent pour la santé des autres

“Ce combat nous fait rester debout” Infatigables Charlyne et Pierre Dornier. Les époux

s’investissent pour améliorer les conditions d’hospitalisation des enfants et leurs familles malgré le décès de leurs deux filles emportées par la maladie il y a plus de 30 ans. Ils lancent l’agran- dissement de la Maison des Familles à Besançon.

L a Presse Pontissalienne : Trente ans après le décès de vos deux filles, où trouvez- vous la force pour vous battre aux côtés de familles de malades ? Charlyne Dornier : Valérie et Émilie sont tombées gravement malades. Elles ont été hospita- lisées à l’hôpital Necker à Paris, l’une en 1981 et l’autre en 1986. Au départ, nous étions concen- trés sur ce qui nous arrivait mais rapidement nous avons mesuré que nous avions beaucoup de chance d’avoir de la famille à proximité de l’hôpital et d’être dans un service où les parents avaient toute leur place. Cela nous a permis d’accompagner nos enfants avec le sentiment d’avoir fait le maximum pour eux. Nous nous sommes mal- heureusement acheminés rapi- dement vers un échec pourValé- rie mais il a fallu rapidement reprendre les armes pour Émilie. Nous étions bien entourés mais j’ai vu des mamans qui arri- vaient le vendredi soir et le dimanche soir, elles étaient obli- gées de repartir car elles devaient reprendre le travail le

aider les enfants malades. Faire un chèque, c’est bien, c’est se donner une bonne conscience. Nous voulions aller plus loin et nous avons activé nos réseaux, celui des boulangers (Pierre Dor- nier, son mari, est ingénieur agronome et dirigeant de la minoterie Dornier), pour financer des besoins. L.P.P. : Quels étaient-ils ? C.D. : Nous avons soutenu au départ le comité d’aide à la pédia- trie du Professeur Noir à Besan- çon. C’est en 1989 que commen- cent nos collectes qui sont devenues de plus en plus impor- tantes. Nous avons alors pris conscience que nous pouvions financer des projets plus ambi- tieux : de là est née la construc- tion de la Maison des Parents, dans l’ex-hôpital Saint-Jacques en 1997. L.P.P. :Il fallait avoir les épaules solides ! C.D. : Notre deuxième fille était encore là. La force, il fallait l’avoir car elle se battait. Après coup, je me dis que c’est ce combat qui nous a fait rester debout car soit je tombais très bas, soit je me battais car d’autres enfants étaient encore malades. C’est d’ailleurs quand les enfants vont mieux que vous vous relâchez. Aujourd’hui, avec le recul, c’est un conseil que je donne aux familles : reposez-vous. L.P.P. : Vous habitez Bians-les-Usiers mais vous êtes quasiment tous les jours à laMaison des Familles à Besan- çon créée en 2015 sur le site Minjoz à l’initiative de Semons l’Espoir avec le soutien financier de partenaires (Pièces jaunes, les Francs-Comtois… ). Parlez-nous de cette deuxième mai- son, de votre rôle ici ? C.D. : Quand vous vivez deux échecs, comment voulez-vous représenter l’espoir auprès des familles qui arrivent avec un

Charlyne et Pierre Dornier, accompagnés de l’architecte François-Xavier Cahn, présentent l’extension de la Maison des familles à Besançon.

lendemain. Pour moi, c’était incon- cevable. Il existait déjà à l’époque une sorte de Maison des parents (qui s’appelait le Rosier rouge) mais ce n’était pas le grand luxe malgré l’hu- manité. L.P.P. : Votre engage- ment associatif arrivera rapidement. C.D. : Nous avons été sollicités par hasard par une entreprise franc- comtoise qui cher- chait à collecter des fonds pour

compensent le reste à notre éta- blissement qui emploie une directrice, des agents d’accueils, une aide ménagère. L.P.P. : Poussez-vous les murs parce qu’il y a davantage de malades ? C.D. : Il faut anticiper le dévelop- pement de l’ambulatoire. Nous prenons par exemple en charge des patients pour leur éviter de repartir chez eux après une séance de chimiothérapie. C’est moins de fatigue, moins de dépenses pour la Sécurité sociale en matière de transports. Cela va se développer, d’où ce passage à 33 chambres et 68 couchages. Nous allons également en pro- fiter pour construire des salles pour accueillir des associations en lien avec l’hôpital qui propo- sent aux patients des soins socio- esthétiques, du sport adapté… Nous allons prévoir un espace où un coiffeur, un pédicure puis- sent prendre soin d’eux. L’actuel parking va se transformer en cour de ferme car nous avons un jardin où les familles peuvent ramasser les fruits pour en faire de la confiture, et notre vigne. Avec l’extension, nous en profi- tons pour créer une cave pour entreposer les bouteilles. L.P.P. : Cet été, vous conduirez pour la 26 ème fois des enfants sur“Les Sommets de l’Espoir”, un projet qui vous tient à

a pourtant été relativement facile de collecter des fonds pour les malades en Franche-Comté grâce au soutien des partenaires, des communes forestières qui ont offert par exemple le bois pour construire la char- pente… Nous accueillons chaque année

diagnostic aussi violent ? Cela me gênait d’être là mais finale- ment, ce sont les familles qui m’ont dit que de me voir debout, ça les aidait. Cette maison, nous l’avons voulue comme une oasis pour les familles de personnes hospitalisées. C’est plus qu’un lieu d’hébergement, c’est un lieu de vie, un lieu entre la maladie et l’après-maladie, une passerelle entre l’hôpital et le monde exté- rieur. Le 4 mars par exemple, des enfants (guéris) vont revenir à laMaison pour fêter Carnaval car ils ont noué un lien fort.Nous sommes la tante, la cousine, la famille qui pourrait vous héber- ger si vous étiez à l’hôpital de Besançonmais nous ne sommes pas un groupe de parole ou des psychologues. Les gens choisis- sent avec qui ils veulent parler. Ici, il n’y a pas que les parents d’enfants malades qui viennent dormir ou plusieurs nuits pour être proches de l’hôpital : il y a aussi des adultes qui accompa- gnent des adultes. L.P.P. : Cinq ans après la construction de la Maison des Familles financée à 5,5 millions d’euros grâce à des dons ou subventions,vous lancez l’extension pour une livraison mi-2021. Vous étiez loin de vous imaginer un tel résultat ! C.D. : Si nous avions chiffré ce projet au début, nous serions partis en courant ! (rires). Cela

cœur. Expliquez-nous ? C.D. : En 1994, c’est notre fille, alors malade, qui nous annonce vouloir gravir un sommet. Je me suis dit “Ohmon Dieu”. Son père l’a emmenée.Aujourd’hui, nous emmenons des adolescents en fin de traitement gravir une montagne, accompagnés du per- sonnel médical. C’est l’effet du groupe, de la cordée, qui les incite à se battre, à prendre une revanche sur le corps qui a pu les trahir avec la maladie. De véritables liens se nouent. L.P.P. :Votre filsMathieu (40 ans) marche dans vos traces. Il est à la tête au Mexique du premier réseau d’agricul- teurs bio du pays et a créé la fondation Valéria-Émilia qui aide les jeunes mexi- cains malades. Vous êtes fiers ? C.D. : Il a vécu et a grandi avec la maladie de ses deux sœurs. Lui comme sa sœur Pauline auraient pu être fragiles, ils nous ont reproché de mettre autant d’énergie pour les autres enfants. Mathieu a créé une fondation pour venir en aide à des enfants malades àMexico et va accueillir 4 jeunes francs-comtois (guéris) qui vont le 15 avril, avec 15Mexi- cains, faire les “Cimas de l’es- peranza”. Nous avons appelé notre association “Semons l’Es- poir”, nous sommes fiers de voir que ça germe ! n Propos recueillis par E.Ch.

“Cette maison, nous l’avons voulue comme une oasis.”

“1 600 familles accueillies par an.”

environ 1 600 familles pour 8 000 nuitées. Le critère est d’avoir une personne hospitalisée dans un établissement de santé (hôpi- tal, clinique, E.H.P.A.D.). Ici, ce sont des adultes responsables qui ont un badge, entrent et sor- tent, font leur vie. Ils ont liberté totale avec des règles de vie en commun où ils peuvent cuisiner ensemble, manger ensemble. Toutes les maisons des familles en France (environ 40) ne fonc- tionnent pas ainsi. L’idée est que tout se passe comme à la mai- son. L.P.P. : Combien coûte une nuit ici ? C.D. : Il y a quatre tarifs (10, 18, 26 et 34 euros) qui varient en fonction du revenu et qui com- prennent le petit-déjeuner. Les régimes d’assurances spéciaux

REPÈRES l Malgré le décès de Valérie et Émilie, Pierre et Charlyne s’engagent dès 1986 pour améliorer les conditions d’hospitalisation des enfants et de leurs familles à Besançon. Création de l’association Semons l’Espoir, réalisation de la Maison des Parents dans l’ancien hôpital Saint-Jacques. l 1994 : premiers Sommets de l’Espoir. l 2015 : ils mobilisent 5,5 millions d’euros pour la réalisation de la Maison des familles sur le site Minjoz l 2020 : lancement de l’extension de la Maison des familles. Ils poursuivent les Sommets de l’Espoir. n

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n°245 - Mars 2020

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HOMMAGE

Élu de 1989 à 1995 Yves Lagier, dernier maire socialiste de Pontarlier

En un seul mandat, de 1989 à 1995, Yves Lagier a déroulé un programme qui a changé la ville de Pontarlier. C’est en tout cas le souvenir qu’il laisse à celles et ceux qui étaient à ses côtés dans l’exécutif.

fois. Je pense qu’il savait manier l’ironie vis-à-vis de son opposition” ajoute-t- elle. Pour Liliane Lucchesi, Yves Lagier restera le maire du changement, celui qui a tourné Pontarlier vers l’avenir à travers les multiples chantiers qu’il a mené avec son équipe. “C’est à partir de sonmandat que Pontarlier a changé. C’est lui qui a fait bouger la ville. La rénovation du centre-ville annoncée dès 1994, est celle qui a été appliquée ensuite par Patrick Genre, ce qui a été une erreur à mon sens, puisqu’il a déroulé un plan qui était innovant

L e 10 février, Yves Lagier s’est éteint âge de 77 ans. Il était le dernier maire de gauche élu à Pontarlier le temps d’unmandat de 1989 à 1995.À l’époque, l’élan socia- liste qui venait d’installer pour la deuxième fois François Mitterrand à la présidence de la République, se res- sentait aussi dans le Haut-Doubs, une terre qui semble désormais acquise à la droite. “Yves, c’était un homme d’une grande culture, un homme à l’écoute des autres, qui avait une vision d’ou- verture pour la ville de Pontarlier. “Il faut sortir du contexte pontissalo-pon- tissalien” disait-il” se souvient l’élue socialiste Liliane Lucchesi, conseillère municipale à Pontarlier et conseillère régionale. Elle a commencé son par- cours en politique aux côtés d’Yves Lagier, dans l’exécutif municipal. “Il avait une connaissance fine de la vie municipale. C’était quelqu’un d’humain, même s’il pouvait être très cassant par-

Yves Lagier à droite lors d’un voyage en Roumanie.

Lucchesi. L’ancien maire était, pour beaucoup de ceux qui l’ont côtoyé à l’époque, un Européen convaincu. C’est dans cet esprit d’ouverture qu’il a favorisé les jumelages avec la ville roumaine de Mihaileni par exemple. Ce pays d’Eu- rope de l’Est était alors en souffrance. “Après la chute du mur de Berlin en 1989, nous sommes partis de Pontarlier avec des élus et des gens de la société civile dans les Carpates, pour acheminer des vivres” raconte Liliane Lucchesi. De la même manière des liens avaient été tissés entre Pontarlier et le village de Karo au Burkina Faso. “Ces liens de coopération se sont arrêtés lors du mandat suivant, celui d’André Cuinet” rapporte-t-elle. Car en 1995, Yves Lagier ne se repré- sentera pas devant les électeurs de Pontarlier pour défendre son bilan et

briguer un second mandat. Il laissera Michel Malfroy prendre la tête de liste. Le maire sortant justifiera sa position auprès d’un journaliste de L’Express en juin 1995. “Je ne pensais pas que Pontarlier demanderait autant de tra- vail ! La fonction de représentation est très lourde : impossible d’échapper à l’assemblée des boulistes, des skieurs ou des adeptes du V.T.T. Il faudrait pouvoir être maire à plein temps. Je ne veux plus y consacrer mes week- ends et mes soirées” dira-t-il. Yves Lagier préférera aux affaires munici- pales son poste d’administrateur ter- ritorial hors classe à lamairie de Besan- çon, une ville contrôlée alors par le maire socialiste Robert Schwint. Il res- tera pour Pontarlier l’un des trois hommes à la pipe avec Edgar Faure et Bernard Blier. n T.C.

dans les années qua- tre-vingt-dix mais qui ne l’était plus vingt ans plus tard. La restructuration du quartier des Pareuses, c’est aussi Yves Lagier, tout comme la salle Morand, l’Office du Tourisme et le projet d’aménagement du musée. C’est pendant son mandat qu’a été créée la première crèche collective” énumère Liliane

“Je ne pensais pas que Pontarlier demanderait

autant de travail !”

Yves Lagier considérait que Pontarlier était au centre de l’Europe. Alors que le monde bougeait, il voulait prendre part au changement.

La Presse Pontissalienne n°245 - Mars 2020 L’ÉVÉNEMENT

COOPS ET FROMAGERIES : LE PREMIER RÉSEAU DE PRODUITS RÉGIONAUX DU HAUT-DOUBS

l Métabief 30% en vente directe Fromagerie du Mont d’Or : Ce phénomène qui se décline à l’échelle de l’A.O.P. comté s’explique par la prospérité d’une filière qui ne manque pas de moyens pour investir dans de nouveaux ateliers modernes et de taille importante. À la hauteur des ventes de comté toujours en hausse. S’ajoute aussi l’envie d’offrir une image dynamique des ateliers où sont fabriquées les A.O.P. fromagères comtoises. Enfin, difficile d’échapper à l’engouement autour des circuits courts et de répondre aussi à cette demande. Au final, un vrai business, des emplois et une chance pour la ruralité.

les précurseurs

C eux qui pourraient avoir des doutes sur la pertinence de proposer aux touristes un espace de vente diversifié et agréablement agencé pourront toujours venir vérifier le résultat un samedi matin des vacances d’hiver. La boutique ne désemplit pas, et le tiroir-caisse chauffe. Tous les vendeurs sont sur le pont. Pour comprendre le pourquoi du comment il faut remonter en 1961, à l’arrivée de la famille Sancey-Richard venue exploiter une petite fromagerie installée alors dans les locaux de l’ac- tuelle mairie. Maurice Sancey-Richard, le fromager, régionaux et d’investir en conséquence dans un outil qui fleure bon le terroir. À Métabief, la famille Sancey-Richard est à l’origine de la première fromagerie touristique du Doubs. Ici, bien avant les autres, on a vite compris l’intérêt de proposer toute la palette des produits

avait même obtenu des avances de lait des agriculteurs avant de pouvoir les rembourser plus tard par la vente des fromages. Les premiers touristes venaient déjà faire quelques provisions dans un semblant de magasin où ils côtoyaient les locaux et les agriculteurs livrant leur lait à la coulée. Un joyeux point de rencontre qui fut aussi à l’ori- gine de quelques coups de foudre. Dès 1967, la famille Sancey-Richard fait l’acquisition d’un autre point de vente aux Gais Loisirs avec fromages, salaisons, vins, miel…Après la dispa- rition prématurée de Maurice en 1981, Alice et ses quatre enfants reprennent le flambeau. Trop à l’étroit à la mairie, la famille Sancey-Richard investit en 1989 dans la construction, rue du mou- lin, de la première fromagerie touris- tique du Haut-Doubs équipée d’une galerie de visite au-dessus de l’atelier de fabrication. Elle transforme l’an- cienne fromagerie enmagasin de vente. Nouvel investissement en 1997 avec la séparation des ateliers comté, mont

d’or, et l’extension de la galerie équipée d’une grande salle vidéo. La fromagerie qui transforme aujourd’hui 3,3 millions de litres de lait se dote en 1989 du magasin tel qu’on peut le voir aujourd’hui. On y trouve de tout, des grands classiques du terroir comtois aux petites productions artisanales : crottins de chèvre, brebis, pain d’épice, fruits au sirop, terrines… Certains

Le modèle économique de la fromagerie du Mont d’Or repose pour un tiers de son chiffre sur la vente directe.

de la station. La famille conserve néanmoins une autre boutique à Jougne, le long de la très fréquentée R.N.57. Cette dyna- mique commerciale et touristique a toujours été insufflée par Patrick San- cey-Richard particulièrement à l’aise dans l’exercice alors que ses deux frères géraient plutôt la production et sa sœur l’administratif. À la fromagerie du Mont d’Or, le lait sert à fabriquer comté, morbier, mont d’or, raclette, tomme et quelques pâtes molles comme le Petit Sancey ou le Metsi, nom de l’ancienne mascotte de la station. Les Sancey furent aussi les premiers à lancer la Fond’or, ancêtre de la boîte chaude de mont d’or devenue un grand

classique des soirées conviviales.Après le départ en retraite de Patrick et Chris- tian, il reste encore Éric et Véronique, sans oublier la troisième génération Sancey-Richard, à savoir Eddy, le fils d’Éric, qui a déjà remporté plusieurs prix pour ses talents de fromager. Le dernier gros chantier a été mené en 2019 avec l’aménagement d’une nou- velle galerie de visite sonorisée qui dispose d’équipements dernier cri comme cet hologramme qui raconte aux visiteurs l’histoire familiale haute en couleur. La fromagerie Sancey- Richard accueille 30 000 visiteurs par an, commercialise 30%de sa production en vente directe. Vive le tourisme. n F.C.

producteurs ont même à leur disposition un espace pour y animer des dégus- tations quand les vacan- ciers sont là. Les quatre enfants, Patrick, Chris- tian, Éric et Véronique œuvrent de concert aux côtés d’Alice, la maman, dans cette société très familiale qui emploie aujourd’hui quinze per- sonnes dont cinq aumaga- sin.Après 2009, toute l’ac- tivité vente est recentrée rue du moulin au niveau

30 000 visiteurs par an

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l Doubs

1,8 million de chiffre d’affaires Deux magasins idéalement situés Que ce soit à la sortie de la zone commerciale de Doubs en direction de Besançon ou au centre-ville de Pontarlier, les deux points de vente directe de la fromagerie de Doubs occupent des emplacements stratégiques avec des clientèles bien différenciées.

Visibilité maximale à Doubs Pour vous

Le Chalet de Pontarlier toujours vivant

Q uand la coopérative de Pontarlier a fusionné en 2014 avec Doubs, elle apportait dans la corbeille sans doute l’un des plus anciens magasins de fromagerie de la filière avec pour spécificité d’être situé au centre-ville de Pontar- lier. Un atout à ne pas négliger. “À l’époque de la fusion, le maga- sin qui était attenant à l’atelier de fabrication faisait tout au plus 20 m 2 . Il mobilisait deux salariées qui vendaient du fro- mage et des produits laitiers” rappelle Jessica Griffon autre sociétaire en charge dumagasin de Pontarlier. L’agrandissement s’imposait pour diverses rai- sons : exiguïté du local, transfert de la fabrication à Doubs qui libérait de l’espace, sans oublier les perspectives liées à la réha- bilitation complète de l’îlot Lal-

lemand. L’extension a été effectuée en 2019 pour aboutir à un nouvel espace de 42 m 2 . “On a gardé les deux vendeuses en prenant une apprentie en bac pro vente au lycée Jeanne d’Arc.” Le gain de place a permis d’étoffer l’offre de produits en l’accommodant

misé en bouteille de la ferme Maugain. Au niveau des résul- tats, le chiffre d’affaires du Cha- let a progressé de 20 % entre 2016 et 2019. On est aujourd’hui à 450 000 euros avec l’objectif d’arriver à 500 000 euros. On accueille chaque année 20 000 clients, soit 1 600 clients par mois et on espère arriver à 1 800 clients (un client correspondant à une entrée au magasin).” Le Chalet à Pontarlier et le magasin de la fromagerie de Doubs sont ouverts sept jours sur sept sauf le dimanche après- midi. “On travaille avec l’appli- cation Teekers depuis quelques mois et on en est satisfait” confie la gérante. En termes de volumes, le chalet de Pontarlier a vendu 20 tonnes de comté et 3 700 boîtes de mont d’or en 2019. n

servir : Virginie, Fanny et Michèle responsable de l’équipe avec au premier plan Christophe Maugain, le sociétaire gérant du magasin.

aux attentes d’une clientèle urbaine. “On propose, par exemple, un comté plus fruité qu’à Doubs sachant qu’on s’adresse à une popu- lation qui apprécie les fromages qui ont plus de goût. Il y a plus de passage à Doubs. On vend aussi du beurre au lait cru de la froma- gerie Sancey àMéta- bief, et du lait ther-

Attentes d’une clientèle urbaine

E n 1995, en choisissant de venir construire un nouvel atelier de pro- duction à l’écart du vil- lage mais bien en vue depuis la R.N.57 et son trafic routier qui n’en finit pas de progresser, les agriculteurs à l’origine de la fusion entre les coopératives de Doubs, Vuillecin et Saint- Gorgon ont eu le nez fin. L’outil bénéficie d’une visibilité envia- ble et le développement de la zone de commerciale de Doubs n’a fait qu’augmenter cette attractivité. Pour autant, les concepteurs n’avaient pas encore mesuré le potentiel commercial d’une telle implantation en aména- geant un magasin de petite surface. “Comme dans la plu- part des autres coops, cette bou- tique était tenue par l’épouse du fromager qui ouvrait quelques heures par jour. L’offre se limitait uniquement aux pro- duits fabriqués à l’atelier” indique Christophe Maugain

bilité. Le phénomène des dis- tributeurs s’est aussi propagé jusque devant la fromagerie qui a loué un appareil pour vendre en libre-service comté, morbier, mont d’or. “On devrait probablement faire l’acquisition d’un distributeur encore plus fonctionnel” poursuit Chris- tophe Maugain. Le magasin de la fromagerie de Doubs permet d’écouler chaque année 60 tonnes de fro- mages fabriquées sur place (soit 10 % de la production totale de la coop). La fromagerie s’est également dotée d’un site de vente en ligne. Son gérant estime qu’il y a encore du poten- tiel d’où le projet de rénovation de l’intérieur du magasin qui sera réalisé en 2020. “On a sur- tout besoin de réagencer l’offre de produits qui s’est beaucoup diversifiée” annonce celui qui apprécie aussi de pouvoir comp- ter sur du personnel compétent, souriant et stable. n

l’agriculteur, gérant dumagasin de Doubs. Autre temps, autres habitudes de consommation. En 2012, les sociétaires bien conscients de l’exiguïté des locaux investissent dans l’ex- tension dumagasin qui dispose aujourd’hui de 90 m 2 de surface commerciale. Décollage des ventes immédiat. “Tout a changé. On a restructuré com- plètement l’offre de produits. On travaille avec près de 70 fournisseurs. On a aussi recruté. L’équipe comprend actuellement trois vendeuses à temps plein, plus deux apprentis en forma- tion de vente au lycée Jeanne d’Arc. On embauche aussi des intérimaires lors des coups de bourre notamment pour prépa- rer les colis quand les com- mandes affluent.” Le chiffre d’affaires a progressé de 300 % en 7 ans pour atteindre 1,350 million d’euros l’an der- nier. Il ne faut pas confondre bien sûr chiffre d’affaires et renta-

Jessica Griffon, la gérante, entourée des deux vendeuses du Chalet, Sophie (à sa droite) et Lydie.

l Économie Vente directe au consommateur Le réseau des magasins de coops et

de fromageries en pleine croissance

La filière comté modernise depuis une dizaine d’années son réseau de distribution en vente directe qui permet aussi à nombre de petits producteurs de trouver des débouchés. Une belle vitrine pour nos spécialités régionales.

vrai magasin avec un achalan- dage diversifié. Les fruitières commercialisent chaque année environ 1 300 tonnes de comté et 130 tonnes demorbier en vente directe. En termes d’emplois, cela repré- sente 237 vendeuses en C.D.I. Le personnel est largement fémi- nin. Une petite vingtaine de ces magasins, les plus importants, ont un statut E.U.R.L. dont le capital est détenu à 100 % par la coopérative. Pour les autres, lemagasin fait partie intégrante de la coopérative. “La F.R.C.L. organise ponctuellement des jour- nées de formation du personnel

nouveaux ateliers suite à diverses fusions, elles n’ont pas manqué de s’installer aux endroits stra- tégiques en investissant aussi dans un magasin. Même les affineurs s’y mettent. Napiot à laVrine, Badoz en zone, ou Petite au centre-ville, ils se sont tous dotés de superbes cré- meries, vitrines de leur savoir- faire. La concurrence s’annonce rude car le réseau tend à se den- sifier surtout dans la capitale du Haut-Doubs où lesMonts de Joux viennent d’acquérir deux par- celles en vue de créer une nou- velle fruitière. n F.C.

du fromager.On en trouve encore, mais dans des petits ateliers éloi- gnés des grands axes, ou qui ne tiennent pas non plus à s’engager dans ce type d’activité commer- ciale qui n’est pas sans contrainte. “Il y a des questions d’investis- sement, de respect des normes sanitaires, de recrutement du per- sonnel, de gestion des stocks” sou- ligne Bernard Marmier le pré- sident de la FédérationRégionale des Coopératives Laitières. Chaque fruitière en gestion directe, on en compte 120, vend aumoins du comté au détail. Les structures s’échelonnent d’un simple point de vente jusqu’au

pour les informer des normes, des produits, de l’importance de l’ac- cueil.On voit bien que cesmétiers se professionnalisent” indique Bernard Marmier. La vente directe de comté n’est pas une exclusivité dumonde coopératif. C’est sans doute un privé, la fro- magerie duMont d’Or àMétabief, tenue par la famille Sancey- Richard, qui fut le premier à miser sur le potentiel de consom- mation locale et touristique.Tous n’avaient pas la chance non plus d’être implantés au cœur d’une station de ski alpin. Les coopé- ratives ont suivi le mouvement. Contraintes d’investir dans de

P lus aucun nouveau projet de fruitière n’échappe au phénomène. On va même jusqu’à quitter le cœur du village, comme à la Rivière-Drugeon, pour s’installer sur des zones d’activité aménagées le long des axes de communication et pro- fiter ainsi d’une visibilité, d’une accessibilité, qui n’étaient pas encore d’actualité il y a de cela quelques décennies. C’était avant la montée en puis- sance des circuits courts et de la

vente directe.On fabriquait alors des fromages et on laissait aux affineurs le soin de les commer- cialiser. C’est toujours le cas, mais les producteurs de lait à comté, organisés en coopérative, s’inscrivent aussi dans cette logique de promotion locale. Ils n’hésitent plus à investir dans des fruitières de taille imposante avec des magasins qui n’ont plus rien à voir avec ce qui existait jadis. À savoir un point de vente tenu généralement par l’épouse

8 ÉVÉNEMENT L’ÉVÉNEMENT l Frasne

La Presse Pontissalienne n°245 - Mars 2020

Un point de vente moderne Le magasin à l’image d’une filière dynamique Les sociétaires de la coopérative de Frasne ont attendu d’avoir une opportunité immobilière pour se décider à investir de façon conséquente dans un magasin digne de ce nom. Sans regret.

tallée à la sortie du bourg, au bord de la R.D. 471, la fromagerie dispose d’un réel potentiel qui ne demandait qu’à être exploité. “On a saisi l’opportunité de racheter le bâtiment en face de l’atelier quand il a été mis en vente. On disposait d’une belle surface avec un gros chantier de transformation en perspective” expliqueMauriceVanthier le président de la coopérative de Frasne. Tout a été créé de A à Z : magasin, espace de stockage avec deux caves dont une pour les produits frais et l’au- tre, à 12°C, pour y conserver le comté, lemorbier, la tomme, la raclette, fabri- qués à l’atelier. “On propose même du serra. Il y a de la demande. C’est un sous-produit de la fabrication du comté qui peut se consommer grillé, séché, salé…” complète Maxime Monnier l’agriculteur gérant du magasin qui a ouvert ses portes en mai 2016. Ce commerce ouvert 7J/7 emploie trois vendeuses et forme un apprenti scola- risé en école de commerce à Besançon. L’offre de produits est similaire à celle

T outes les coopératives ne sont pas encore équipées de maga- sins flambant neufs. Pendant longtemps à Frasne, on venait

acheter son comté, son morbier, dans une petite annexe de l’atelier et chacun s’en contentait. Cela participait aussi à l’ambiance artisanale des lieux. Ins-

que l’on peut retrouver dans les autres magasins de coopératives modernes : Mont d’Or, fromages de chè- vre, de brebis, œufs, vin du Jura, salaisons, produits laitiers, boîtes à meuh… “On travaille avec beaucoup de petits producteurs y com- pris des agriculteurs qui se diversifient. Je pense, par exemple, aux glaces à la ferme fabriquées à Villers- sous-Chalamont” , poursuit

“On propose même du serra.”

Maxime Monnier. Le magasin permet de vendre 10 % de la production de la fromagerie en direct. “On doit être autour de 900 meules de comté par an.” Il génère 700 000 euros de chiffre d’affaires toujours en pro- gression. À cela s’ajoutent la boutique

en ligne et les expéditions en chrono- fresh. Pour Maurice Vanthier, ce beau magasin est aussi le reflet d’une filière qui n’en finit pas d’évoluer. “Cela nous permet de mieux organiser les visites dans l’atelier. On a conservé cette ani- mation très prisée des touristes.” n

Maxime Monnier, gérant, et Maurice Vanthier, président de la coopérative.

État civil de février 2020

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10 DOSSIER PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n°245 - Mars 2020

EN BREF

HOUTAUD Une association d’insertion L’électroménager en mode solidaire L’entreprise d’insertion Envie Franche-Comté qui répare et vend des appareils électroménagers d’occasion vient d’ouvrir un dépôt à Houtaud dans le bâtiment de la Belle Vie.

“Je cherchais depuis plusieurs années une solution pour venir dans le Haut- Doubs”, explique Virginie Heranney, responsable de tous les points Envie.

Écoles Les inscriptions pour la rentrée scolaire 2020- 2021 ouvrent à Pontarlier du 9 au 13 mars. Ces inscriptions concernent les enfants, nés en 2017, qui feront leur entrée en maternelle, et les élèves qui emménagent à Pontarlier indépendamment de leur niveau scolaire. Pour inscrire son enfant, rendez-vous au service Éducation, 69, rue de la République à Pontarlier, du lundi 9 au vendredi 13 mars, de 8h30 à 12h et de 14h à 18h. Les pièces à fournir : livret de famille, justificatif de domicile daté de moins de 3 mois, certificat de radiation si l’enfant était précédemment scolarisé. Carnaval Le Carnaval de Pontarlier qui devait avoir lieu samedi 7 mars au centre-ville de Pontarlier a été annulé “dans un souci de santé publique et afin de respecter les principes de précaution relatifs au coronavirus” dit la Ville.

L e Haut-Doubs n’attire pas que les grandes enseignes commerciales prêtes à tout pour profiter d’un pouvoir d’achat local dopé par le travail frontalier et la proximité de la Suisse. Depuis quelques années, on voit aussi se mettre en place tout une dynamique autour de l’économie solidaire avec des structures qui proposent ses postes ou des services à desti- nation d’un public en précarité. “Je cherchais depuis plusieurs années une solution pour venir dans le Haut-Doubs” , explique Virginie Heranney, responsable d’activité sur tous les points Envie F.C. Soit sept implanta- tions, en direct à Besançon, Valentigney et Pontarlier et de façon indirecte àValdoie, Grand- villars et par le biais d’Emmaüs à Vesoul et à Luxeuil.

Envie F.C. a vu le jour en 1993 et fait partie du réseau Envie, leader de la vente d’électromé- nager rénové garanti et comptant une cinquantaine de magasins en France. “Des gens d’Emmaüs ont rencontré un jour à Stras- bourg des gens de Darty et cet

livrant les appareils confiés à la structure. “En Franche-Comté, l’atelier est basé à Valentigney où il accueille une vingtaine de personnes en parcours d’insertion qui sont accompagnées par cinq encadrants.” Second objectif : proposer du matériel électroménager d’occa- sion, garanti un an à partir de 99 euros. “Les dépôts ou maga- sins sont ouverts à tous.” Enfin, l’activité se veut durable avec le recyclage des appareils. Une façon utile de lutter contre l’ob- solescence programmée. Lors de sa prospection d’un local dans le Haut-Doubs, Virginie Heranney a eu la chance de croi- ser Yves Leclerc. Ce dernier, res- ponsable de l’antenne de la Croix

Rouge à Pontarlier a volontiers accepté de partager le local occupé à la Belle Vie pour y stocker de l’aide alimentaire. Envie F.C. a pumettre en service son magasin le 20 février. “On ouvre le mercredi et le vendredi de 9 h 30 à 12 heures et de 14 heures à 17 h 30.” Ce n’est pas encore le rush espéré mais il faut laisser le temps au temps de se faire connaître. “On récupère tout ce qui se branche dans une prise électrique : yaour- tière, chaîne hi-fi, frigo, cuisinière, aspirateur… Il y a parfois des dons de particuliers. Les distri- buteurs nous confient aussi des appareils hors d’usage. On pri- vilégie quandmême les produits de marque car c’est plus com-

mode pour trouver des pièces détachées. On assure la livraison et l’installation. On fait aussi du dépannage avec devis même sur des produits qui n’ont pas été achetés ici.” Chez Envie, les prix sont de 40 à 60 % inférieurs au neuf. Vir- ginie Heranney espère ouvrir un magasin Envie d’ici trois ou quatre ans en y embauchant une personne en parcours d’inser- tion. n F.C.

échange a abouti à la création d’Envie” , résume Valérie Heran- ney. La raison d’exis- ter d’Envie s’ar- ticule autour de trois objectifs. D’abord le volet social : donner du travail à des per- sonnes qui n’en ont pas dans des ateliers en répa- rant, vendant,

Les prix sont de 40 à 60 % inférieurs au neuf.

Envie F.C. à Houtaud Bâtiment la Belle Vie Ouvert le mercredi et vendredi de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h 30

Tête de liste : Gérard Voinnet - Vanessa Anfray - Julien Toulet - Martine Droz-Bartholet

POLITIQUE

Deux élus sortants Gérard Voinnet ou la collective attitude Sans étiquette partisane, mais formée dans une volonté de rassemblement, la liste portée

- Gérard Guinot - Charlotte Henry - Gilles Frenois - Christine Depierre - Xavier Moyse - Anaïs Breda - Corentin Myotte - Catherine Henry - Sébastien Nageleisen - Christiane Martin - Fabien Noreille - Julie Duquesne - Eric David - Françoise Rabolin - Christian Guillemot - Aude Marmorat - David Pagnier - Béatrice Potiron - Thierry Billey - Jo Uzzeni - Manu Fernandez - Laura Bigot - Elmi Mihalica - Valérie Bourgeois - Tony Hernandez - Mauricette Marguier - Aurélien Berthaut - Marie Schmitt - Manu Vignon

autre jeune qui a choisi de s’engager dans la liste “Pontarlier, ville écologique et solidaire.” Sur l’ensemble des colistiers, seuls Gérard Voinnet et Xavier Moyse ont une expérience d’élu. Ce qui ne semble pas inquiéter la tête de liste. “Je n’ai jamais été aussi serein” sourit l’intéressé qui semble assez confiant sur l’issue du scrutin. “On a prévu d’avoir le maxi- mum possible d’adjoints, soit 9, ce qui n’est pas de trop vu l’ampleur du projet. Selon les dossiers à gérer, ils pourront aussi bénéficier du renfort de conseillers délégués ou de conseillers normaux. Du fait de notre fonctionnement participatif, on ne pourra pas reprendre l’organi- sation des commissions telle qu’elle se présente actuellement. Tout comme on a prévu de se donner les moyens légaux de former les élus et de travailler aussi sur les liaisons entre élus et services” souligne Gérard Voinnet. Sans revenir sur le contenu du projet, le candidat qui s’est notamment fixé comme objectif d’attirer plus habitants à Pontarlier en développant davantage l’offre de logements habitables, en pro- fite pour évoquer brièvement les consé- quences sur les recettes fiscales. “On dénombrait à Pontarlier 8 637ménages en 2016. 60 % d’entre eux, soit 5 182 ménages, sont assujettis à la fiscalité locale. Les recettes des taxes foncières et habitation rapportent 11,2 millions d’euros, ce qui représente au final 50 % de l’ensemble des recettes. Soit par ménage, une moyenne de 2 161 euros. Avec 100 ménages supplémentaires, la Ville toucherait 120 975 euros de recettes fiscales. Pour 1 000 foyers, on arrive à

par le conseiller d’opposition s’affiche comme un collectif citoyen proposant, non pas un programme, mais un projet qui soit à la fois écologique et solidaire.

S avoir tirer les leçons du passé. En refusant une candidature unique en 2014, le P.S. et Haut- Doubs Écologie avaient contri- bué à l’élection au premier tour de Patrick Genre. À gauche, l’union est désormais d'actualité à Pontarlier. “Tout est parti d’une discussion au jardin partagé avec Gérard Guinot. C’est là qu’a germé l’idée d’une seule liste très ouverte” rappelle GérardVoinnet encore surpris de la manière dont les choses se sont mises en place. “La liste s’est formée de façon très naturelle en même temps que le projet dans un processus d’autogestion.” Venu du monde asso-

fait se dupliquer dans la gestion des affaires communales ou intercommu- nales. “Je pense notamment au person- nel qui a souffert de ne pas avoir été assez impliqué dans la fusion des ser- vices entre la Ville et la C.C.G.P.” La liste de 33 noms telle qu’elle a été dépo- sée en sous-préfecture est ordonnée dans l’ordre des adjoints, conseillers délégués et conseillers communautaires. LaVille de Pontarlier a droit à 17 repré- sentants à la C.C.G.P. “Cette liste est un peu à l’image de la photographie officielle colorée et joyeuse. On est venu comme on était pour apporter nos com- pétences” confirme Charlotte Henry

ciatif, CorentinMyotte se retrouve plei- nement dans cette dynamique parti- cipative. “Ce qui m’a tout de suite plu, c’est que l’on part d’un projet. J’ai pu exprimer mes idées, en débattre. Cer- taines ont été prises en compte et appa-

raissent aujourd’hui dans le document distribué à la population. Des outils ont été mis en place pour favo- riser l’intelligence collec- tive, c’est très intéressant” analyse le jeune colistier. Une méthode de réflexion collective qui, selonGérard Voinnet, pourrait tout à

“Je n’ai jamais été aussi serein.”

1,296 million d’euros. On voit bien tout l’intérêt de retrouver de la population.” Et Corentin Myotte d’abonder : “On sait aussi que la rénovation énergétique permettra à terme de réduire la facture énergétique de la Ville. Il faut avoir une politique très ambitieuse sur ce volet.” n F.C.

Le collectif Pontarlier, Ville écologique et solidaire.

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