La Presse Pontissalienne 245 - Mars 2020

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n°245 - Mars 2020

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HOMMAGE

Élu de 1989 à 1995 Yves Lagier, dernier maire socialiste de Pontarlier

En un seul mandat, de 1989 à 1995, Yves Lagier a déroulé un programme qui a changé la ville de Pontarlier. C’est en tout cas le souvenir qu’il laisse à celles et ceux qui étaient à ses côtés dans l’exécutif.

fois. Je pense qu’il savait manier l’ironie vis-à-vis de son opposition” ajoute-t- elle. Pour Liliane Lucchesi, Yves Lagier restera le maire du changement, celui qui a tourné Pontarlier vers l’avenir à travers les multiples chantiers qu’il a mené avec son équipe. “C’est à partir de sonmandat que Pontarlier a changé. C’est lui qui a fait bouger la ville. La rénovation du centre-ville annoncée dès 1994, est celle qui a été appliquée ensuite par Patrick Genre, ce qui a été une erreur à mon sens, puisqu’il a déroulé un plan qui était innovant

L e 10 février, Yves Lagier s’est éteint âge de 77 ans. Il était le dernier maire de gauche élu à Pontarlier le temps d’unmandat de 1989 à 1995.À l’époque, l’élan socia- liste qui venait d’installer pour la deuxième fois François Mitterrand à la présidence de la République, se res- sentait aussi dans le Haut-Doubs, une terre qui semble désormais acquise à la droite. “Yves, c’était un homme d’une grande culture, un homme à l’écoute des autres, qui avait une vision d’ou- verture pour la ville de Pontarlier. “Il faut sortir du contexte pontissalo-pon- tissalien” disait-il” se souvient l’élue socialiste Liliane Lucchesi, conseillère municipale à Pontarlier et conseillère régionale. Elle a commencé son par- cours en politique aux côtés d’Yves Lagier, dans l’exécutif municipal. “Il avait une connaissance fine de la vie municipale. C’était quelqu’un d’humain, même s’il pouvait être très cassant par-

Yves Lagier à droite lors d’un voyage en Roumanie.

Lucchesi. L’ancien maire était, pour beaucoup de ceux qui l’ont côtoyé à l’époque, un Européen convaincu. C’est dans cet esprit d’ouverture qu’il a favorisé les jumelages avec la ville roumaine de Mihaileni par exemple. Ce pays d’Eu- rope de l’Est était alors en souffrance. “Après la chute du mur de Berlin en 1989, nous sommes partis de Pontarlier avec des élus et des gens de la société civile dans les Carpates, pour acheminer des vivres” raconte Liliane Lucchesi. De la même manière des liens avaient été tissés entre Pontarlier et le village de Karo au Burkina Faso. “Ces liens de coopération se sont arrêtés lors du mandat suivant, celui d’André Cuinet” rapporte-t-elle. Car en 1995, Yves Lagier ne se repré- sentera pas devant les électeurs de Pontarlier pour défendre son bilan et

briguer un second mandat. Il laissera Michel Malfroy prendre la tête de liste. Le maire sortant justifiera sa position auprès d’un journaliste de L’Express en juin 1995. “Je ne pensais pas que Pontarlier demanderait autant de tra- vail ! La fonction de représentation est très lourde : impossible d’échapper à l’assemblée des boulistes, des skieurs ou des adeptes du V.T.T. Il faudrait pouvoir être maire à plein temps. Je ne veux plus y consacrer mes week- ends et mes soirées” dira-t-il. Yves Lagier préférera aux affaires munici- pales son poste d’administrateur ter- ritorial hors classe à lamairie de Besan- çon, une ville contrôlée alors par le maire socialiste Robert Schwint. Il res- tera pour Pontarlier l’un des trois hommes à la pipe avec Edgar Faure et Bernard Blier. n T.C.

dans les années qua- tre-vingt-dix mais qui ne l’était plus vingt ans plus tard. La restructuration du quartier des Pareuses, c’est aussi Yves Lagier, tout comme la salle Morand, l’Office du Tourisme et le projet d’aménagement du musée. C’est pendant son mandat qu’a été créée la première crèche collective” énumère Liliane

“Je ne pensais pas que Pontarlier demanderait

autant de travail !”

Yves Lagier considérait que Pontarlier était au centre de l’Europe. Alors que le monde bougeait, il voulait prendre part au changement.

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