La Presse Pontissalienne 245 - Mars 2020

La Presse Pontissalienne n°245 - Mars 2020 7

l Doubs

1,8 million de chiffre d’affaires Deux magasins idéalement situés Que ce soit à la sortie de la zone commerciale de Doubs en direction de Besançon ou au centre-ville de Pontarlier, les deux points de vente directe de la fromagerie de Doubs occupent des emplacements stratégiques avec des clientèles bien différenciées.

Visibilité maximale à Doubs Pour vous

Le Chalet de Pontarlier toujours vivant

Q uand la coopérative de Pontarlier a fusionné en 2014 avec Doubs, elle apportait dans la corbeille sans doute l’un des plus anciens magasins de fromagerie de la filière avec pour spécificité d’être situé au centre-ville de Pontar- lier. Un atout à ne pas négliger. “À l’époque de la fusion, le maga- sin qui était attenant à l’atelier de fabrication faisait tout au plus 20 m 2 . Il mobilisait deux salariées qui vendaient du fro- mage et des produits laitiers” rappelle Jessica Griffon autre sociétaire en charge dumagasin de Pontarlier. L’agrandissement s’imposait pour diverses rai- sons : exiguïté du local, transfert de la fabrication à Doubs qui libérait de l’espace, sans oublier les perspectives liées à la réha- bilitation complète de l’îlot Lal-

lemand. L’extension a été effectuée en 2019 pour aboutir à un nouvel espace de 42 m 2 . “On a gardé les deux vendeuses en prenant une apprentie en bac pro vente au lycée Jeanne d’Arc.” Le gain de place a permis d’étoffer l’offre de produits en l’accommodant

misé en bouteille de la ferme Maugain. Au niveau des résul- tats, le chiffre d’affaires du Cha- let a progressé de 20 % entre 2016 et 2019. On est aujourd’hui à 450 000 euros avec l’objectif d’arriver à 500 000 euros. On accueille chaque année 20 000 clients, soit 1 600 clients par mois et on espère arriver à 1 800 clients (un client correspondant à une entrée au magasin).” Le Chalet à Pontarlier et le magasin de la fromagerie de Doubs sont ouverts sept jours sur sept sauf le dimanche après- midi. “On travaille avec l’appli- cation Teekers depuis quelques mois et on en est satisfait” confie la gérante. En termes de volumes, le chalet de Pontarlier a vendu 20 tonnes de comté et 3 700 boîtes de mont d’or en 2019. n

servir : Virginie, Fanny et Michèle responsable de l’équipe avec au premier plan Christophe Maugain, le sociétaire gérant du magasin.

aux attentes d’une clientèle urbaine. “On propose, par exemple, un comté plus fruité qu’à Doubs sachant qu’on s’adresse à une popu- lation qui apprécie les fromages qui ont plus de goût. Il y a plus de passage à Doubs. On vend aussi du beurre au lait cru de la froma- gerie Sancey àMéta- bief, et du lait ther-

Attentes d’une clientèle urbaine

E n 1995, en choisissant de venir construire un nouvel atelier de pro- duction à l’écart du vil- lage mais bien en vue depuis la R.N.57 et son trafic routier qui n’en finit pas de progresser, les agriculteurs à l’origine de la fusion entre les coopératives de Doubs, Vuillecin et Saint- Gorgon ont eu le nez fin. L’outil bénéficie d’une visibilité envia- ble et le développement de la zone de commerciale de Doubs n’a fait qu’augmenter cette attractivité. Pour autant, les concepteurs n’avaient pas encore mesuré le potentiel commercial d’une telle implantation en aména- geant un magasin de petite surface. “Comme dans la plu- part des autres coops, cette bou- tique était tenue par l’épouse du fromager qui ouvrait quelques heures par jour. L’offre se limitait uniquement aux pro- duits fabriqués à l’atelier” indique Christophe Maugain

bilité. Le phénomène des dis- tributeurs s’est aussi propagé jusque devant la fromagerie qui a loué un appareil pour vendre en libre-service comté, morbier, mont d’or. “On devrait probablement faire l’acquisition d’un distributeur encore plus fonctionnel” poursuit Chris- tophe Maugain. Le magasin de la fromagerie de Doubs permet d’écouler chaque année 60 tonnes de fro- mages fabriquées sur place (soit 10 % de la production totale de la coop). La fromagerie s’est également dotée d’un site de vente en ligne. Son gérant estime qu’il y a encore du poten- tiel d’où le projet de rénovation de l’intérieur du magasin qui sera réalisé en 2020. “On a sur- tout besoin de réagencer l’offre de produits qui s’est beaucoup diversifiée” annonce celui qui apprécie aussi de pouvoir comp- ter sur du personnel compétent, souriant et stable. n

l’agriculteur, gérant dumagasin de Doubs. Autre temps, autres habitudes de consommation. En 2012, les sociétaires bien conscients de l’exiguïté des locaux investissent dans l’ex- tension dumagasin qui dispose aujourd’hui de 90 m 2 de surface commerciale. Décollage des ventes immédiat. “Tout a changé. On a restructuré com- plètement l’offre de produits. On travaille avec près de 70 fournisseurs. On a aussi recruté. L’équipe comprend actuellement trois vendeuses à temps plein, plus deux apprentis en forma- tion de vente au lycée Jeanne d’Arc. On embauche aussi des intérimaires lors des coups de bourre notamment pour prépa- rer les colis quand les com- mandes affluent.” Le chiffre d’affaires a progressé de 300 % en 7 ans pour atteindre 1,350 million d’euros l’an der- nier. Il ne faut pas confondre bien sûr chiffre d’affaires et renta-

Jessica Griffon, la gérante, entourée des deux vendeuses du Chalet, Sophie (à sa droite) et Lydie.

l Économie Vente directe au consommateur Le réseau des magasins de coops et

de fromageries en pleine croissance

La filière comté modernise depuis une dizaine d’années son réseau de distribution en vente directe qui permet aussi à nombre de petits producteurs de trouver des débouchés. Une belle vitrine pour nos spécialités régionales.

vrai magasin avec un achalan- dage diversifié. Les fruitières commercialisent chaque année environ 1 300 tonnes de comté et 130 tonnes demorbier en vente directe. En termes d’emplois, cela repré- sente 237 vendeuses en C.D.I. Le personnel est largement fémi- nin. Une petite vingtaine de ces magasins, les plus importants, ont un statut E.U.R.L. dont le capital est détenu à 100 % par la coopérative. Pour les autres, lemagasin fait partie intégrante de la coopérative. “La F.R.C.L. organise ponctuellement des jour- nées de formation du personnel

nouveaux ateliers suite à diverses fusions, elles n’ont pas manqué de s’installer aux endroits stra- tégiques en investissant aussi dans un magasin. Même les affineurs s’y mettent. Napiot à laVrine, Badoz en zone, ou Petite au centre-ville, ils se sont tous dotés de superbes cré- meries, vitrines de leur savoir- faire. La concurrence s’annonce rude car le réseau tend à se den- sifier surtout dans la capitale du Haut-Doubs où lesMonts de Joux viennent d’acquérir deux par- celles en vue de créer une nou- velle fruitière. n F.C.

du fromager.On en trouve encore, mais dans des petits ateliers éloi- gnés des grands axes, ou qui ne tiennent pas non plus à s’engager dans ce type d’activité commer- ciale qui n’est pas sans contrainte. “Il y a des questions d’investis- sement, de respect des normes sanitaires, de recrutement du per- sonnel, de gestion des stocks” sou- ligne Bernard Marmier le pré- sident de la FédérationRégionale des Coopératives Laitières. Chaque fruitière en gestion directe, on en compte 120, vend aumoins du comté au détail. Les structures s’échelonnent d’un simple point de vente jusqu’au

pour les informer des normes, des produits, de l’importance de l’ac- cueil.On voit bien que cesmétiers se professionnalisent” indique Bernard Marmier. La vente directe de comté n’est pas une exclusivité dumonde coopératif. C’est sans doute un privé, la fro- magerie duMont d’Or àMétabief, tenue par la famille Sancey- Richard, qui fut le premier à miser sur le potentiel de consom- mation locale et touristique.Tous n’avaient pas la chance non plus d’être implantés au cœur d’une station de ski alpin. Les coopé- ratives ont suivi le mouvement. Contraintes d’investir dans de

P lus aucun nouveau projet de fruitière n’échappe au phénomène. On va même jusqu’à quitter le cœur du village, comme à la Rivière-Drugeon, pour s’installer sur des zones d’activité aménagées le long des axes de communication et pro- fiter ainsi d’une visibilité, d’une accessibilité, qui n’étaient pas encore d’actualité il y a de cela quelques décennies. C’était avant la montée en puis- sance des circuits courts et de la

vente directe.On fabriquait alors des fromages et on laissait aux affineurs le soin de les commer- cialiser. C’est toujours le cas, mais les producteurs de lait à comté, organisés en coopérative, s’inscrivent aussi dans cette logique de promotion locale. Ils n’hésitent plus à investir dans des fruitières de taille imposante avec des magasins qui n’ont plus rien à voir avec ce qui existait jadis. À savoir un point de vente tenu généralement par l’épouse

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