Journal C'est à Dire 119 - Février 2007

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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Les Suisses s’intéressent aux élèves de l’E.N.I.L. Industrie laitière

pour la rentrée de septembre. L’insertion dans le monde du travail qui est presque assuré pour chacun des diplômés qui sort de l’E.N.I.L. est un argu- ment de poids. Mais il ne suf-

taire. C’est notre raison d’être. Mais je ne peux pas dire que la crise soit derrière nous. Pour- tant en 2009, la moitié des cadres de l’industrie laitière sera par- tie en retraite” remarque Ber-

Les laboratoires Baxter basés à Neuchâtel viennent régu- lièrement recruter des employés directement à l’école laitière de Mamirolle. Le point sur cet établissement qui lui, en revanche, connaît des difficultés pour recruter ses élèves.

fit pas à convaincre. Les métiers de l’agroalimen- taire ont du mal à fai- re le plein comme ceux du bâtiment dans un autre registre. “En France, dans cette filiè- re, les effectifs plongent.

nard Compte. C’est une évidence, ce secteur embauche. Les offres d’emploi ont augmen- té de 30 % en 2006 par rapport en 2005. Deux à trois postes sont pro- posés à chaque diplô-

C’ est en mars que les élèves des collèges et des lycées décident en général de la suite à donner à leur parcours scolaire. Un moment crucial donc pour Ber- nard Compte, directeur adjoint de l’école nationale d’industrie laitière des analyses biotechno- logiques et de l’eau de Mamirol-

le (E.N.I.L.). Depuis le mois de janvier, il se déplace sur la plu- part des forums d’orientation pour présenter le panel des filières qui sont dispensées dans cet établissement placé sous la tutelle du ministère de l’Agri- culture et de la Forêt. Objectif de ce marathon de la communi- cation : recruter des étudiants

“60 % de nos filières sont tournées vers l’agroali- mentaire.”

mé dans l’agroalimentaire ! Mais voilà, l’industrie laitière et les établissements comme l’E.N.I.L. (il y en a 6 en Fran- ce), n’arrivent pas à se défaire de l’image du fromager en mar- cel, casquette sur la tête, qui œuvre péniblement dans sa frui- tière. “Nous avons un gros tra- vail d’information pour lutter contre ces idées qui n’ont plus cours.” Un cliché réducteur, passéiste, qui ne correspond plus à la réa- lité du métier, et encore moins à la diversité des formations diplômantes proposées par cet- te école qui vont du C.A.P. au master en passant par le B.T.S. “Nous avons trois champs d’ac- tivité : l’agroalimentaire qui ouvre sur tous les métiers de l’indus- trie laitière de la fabrication à la gestion commerciale par exemple, l’analyse biologique qui forme des techniciens de labora- toire, et un programme dédié à l’environnement avec un B.T.S. de gestion et de maîtrise de l’eau”

À Mamirolle, nous parvenons à les maintenir. 60 % de nos filières sont tournées vers l’agroalimen-

Bernard Compte : “En 2009, la moitié des cadres de l’indus- trie laitière sera partie en retraite.”

poursuit Bernard Compte. Cet- te diversité est la raison pour laquelle l’établissement du pla- teau de Saône est devenu “l’éco- le nationale d’industrie laitière, des analyses biotechnologiques et de l’eau.” L’établissement est équipé de tous les outils péda- gogiques nécessaires pour construire un programme d’ap- prentissage autour de travaux pratiques. Ce n’est pas un hasard si le laboratoire Baxter de Neu- châtel, spécialisé dans la fabri- cation de substituts de produc- tion sanguins, vient recruter régulièrement leurs techniciens à l’E.N.I.L. Entre le sang et le lait, il n’y a pas de point com- mun, si ce n’est que les tech-

niques d’analyses en labora- toire sont transposables d’un corps à l’autre. 300 étudiants suivent des cours dans cette école. 50 % d’entre eux sont originaires de Franche- Comté. Les autres viennent de Champagne, Lorraine, Bour- gogne, et une poignée sont Bre- tons. Cet effectif devrait être constant à la rentrée de sep- tembre. Bernard Compte l’es- père en tout cas. L’E.N.I.L. va engager prochainement une campagne de communication grand public pour annoncer les portes ouvertes prévues le 24 mars. L’opération séduction est lancée. T.C.

De plus en plus de filles suivent les filières de l’E.N.I.L.

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