Journal C'est à dire 219 - Mars 2016

R E T O U R S U R I N F O

2

Grenouilles : la saison est lancée

ÉDITORIAL

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. 12 000 fêtards au Carnaval de Maîche

Populaire On ne reviendra pas sur la forme calamiteuse de l’annonce : les Mots Doubs n’auront pas lieu cette année sous leur forme traditionnelle, et ce ne sont ni les partenaires, ni les libraires, encore moins la presse qui ont été prévenus en premier, mais… les hôteliers. Sans concertation préa- lable de ses partenaires historiques, le Conseil départemental du Doubs a donc décidé de supprimer (ou sus- pendre, c’est selon) les Mots Doubs. Les explications tardives dans un communiqué on ne peut plus rébar- batif et abscons de la présidente du Département plusieurs longs jours après la divulgation fortuite de cet- te suppression laissent songeur. On ne peut pas dire, depuis que la nou- velle majorité est aux commandes de ce département, que la com- munication soit son point fort… Pas- sons sur la forme. Il y a surtout le fond dans cette décision peut-être hâtive. Supprimer cette édition 2016 des Mots Doubs, c’est priver les habitants de ce département de la seule manifestation d’envergure qui avait su allier l’exigence d’un vrai salon littéraire avec l’accessibilité au plus grand nombre. Bref, la cul- ture populaire dans ce que ce ter- me recouvre de plus noble. On se pressait aux Mots Doubs non pas forcément parce qu’on est un lec- teur assidu ou un passionné de littérature, mais avant tout pour fai- re des rencontres. Les férus de littérature y trouvaient leur comp- te, comme les flâneurs. L’honnêteté intellectuelle des élus du nouvel exé- cutif départemental n’est pas à remettre en cause quand ils met- tent en avant les contraintes bud- gétaires auxquelles le Conseil dépar- temental est confronté, comme toutes les collectivités locales en France, pour boucler son budget 2016. L’exercice est devenu une véritable quadrature du cercle dans un pays où le manque d’activité économique et donc, les lourdes charges liées aux solidarités écra- sent la barque départementale. De cette prudence on ne peut pas leur faire le moindre grief. En revanche, on peut regretter que soit passée en premier lieu sous les fourches caudines d’un budget annuel de près de 600 millions d’euros une manifestation culturelle au budget somme toute raisonnable. Saisis- sant la balle au bond, le président du Grand Besançon a annoncé à son tour qu’il reprenait le concept. Espérons que ce bon coup politique se transforme aussi en vrai rendez- vous populaire et festif. Jean-François Hauser est édité par Publipresse Médias 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Contact commercial : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Frédéric Cartaud, Jean-François Hauser. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1275-8825 Dépôt légal : Mars 2016 Crédits photos : C’est à dire, Baselworld, Gym l’Évolution, Festigang, Pierres font scène, S.D.I.S. 25. Mots fléchés : Jean-Marie Steyner. A collaboré à ce numéro : David Aubry.

Les trois garçons natifs de Mor- teau, Villers-le-Lac et Le Russey, retracent leurs débuts au lycée Edgar-Faure, la participation à un festival de court-métrage où ils remportent le prix de la meilleu- re réalisation et le grand prix du jury. “Une récompense, qui achè- ve de nous convaincre d’une idée déjà bien installée : celle de créer quelque chose ensemble” disent- ils. Restait le plus dur : produire le film, gérer les castings, com- poser le décor, loger la troupe. Le livre remercie les locaux et les entreprises qui ont apporté une aide au tournage à l’instar d’Espace Morteau, les fruits et légumes Jacoulot, L’arbre à chapeaux, la Maison familiale des Fins, la Frui- tière de Morteau, Rième, Mc Donal- d’s, le chocolatier Thomas Laresche, les salaisons Bouhéret, La Bousse et bien d’autres. “Les membres du tournage n’en sont pas revenus de l’accueil mortua- cien” répètent les garçons. Ils espè- rent que leur film recevra le même accueil… donc restées en activité et ont consommé plus d’énergie” émet le président des ranaculteurs. Piéger des grenouilles pour les revendre nécessite une autori- sation des services de l’État. Les ranaculteurs francs-comtois pro- duisent 1,5 million de grenouilles rousses revendues ensuite sur les tables locales sous l’appellation “grenouilles fraîches de pays”. Aujourd’hui, le syn- dicat demande davantage de quotas au préfet. Une grenouille se vend entre 40 et 50 centimes pièce aux restaurateurs. C’est un mets qui reste coûteux… mais goûtu. Les chefs restaurateurs sont demandeurs de grenouilles rousses. Problème, les quotas sont stricts : “Nous allons avoir une rencontre auprès du préfet pour revoir cela” témoigne Jean- Pierre Vieille. 10 nouveaux pro- ducteurs viennent de rejoindre le syndicat. La filière s’organise et devient une interprofession. Malgré tout, il reste encore des pêcheurs non déclarés.

“U n an s’est écoulé, et “Madame est bonne” a biengrandi” écrivent Kévin Desmidts, Vincent Vitte et Adrien Rogé. Les anciens lycéens de Mor- teau - désormais entrés dans la vie active - ont eux aussi gagné en maturité grâce à leur projet de court-métrage devenu réalité. En juin prochain, ils devraient pré- senter en avant-première leur film au cinéma de Morteau tourné dans un atelier de la zone du Bas-de- la-Chaux aux Fins transformé en studio de cinéma. Mais avant, ils ont publié un ouvrage illustré de nombreuses photos (réalisée par Adrien Rogé) retraçant cette histoire pas comme les autres. L’ouvrage est disponible dans les librairies de Morteau (27 euros). Record national de collecte de fonds (22 000 euros), mobilisation de tout le Val de Morteau lors du tournage qui a réuni en juin der- nier 30 figurants, nombreux articles de presse, reportages télévisés témoignent de cette formidable aventure. La pêche des batraciens a débu- té “plus tôt dans la vallée d’Ornans car le soleil et l’absence de vent ont été favorables. Pour le Haut-Doubs, il a fallu patien- ter un peu” explique un pro- ducteur. Les amphibiens quit- tent le bois pour retrouver les points d’eau et ainsi se repro- duire. “Cette année, d’après les premiers retours que nous avons, les premières grenouilles sem- blent un peu plus petites que les autres années. Il y a plusieurs raisons : un été sec et un hiver assez doux. Les grenouilles sont D epuis vendredi 26 février, les grenouilles rousses de Franche-Comté peuvent être commercialisées dans les restaurants du Haut-Doubs. “Nous avons publié le ban pour l’ensemble de la Franche-Com- té qui ouvre la commercialisa- tion qui devrait s’étendre jusqu’à mi-avril” avance Jean-Pierre Vieille, président du syndicat des ranaculteurs de Franche-Com- té et Bourgogne.

L’ acte 2 de la renaissance du Carnaval de Maîche s’est soldé par un bilan qui s’établit à “12 000 visiteurs” selon Alain Bertin, le président de l’association organisatrice Festi- gang. Contre 15 000 l’an dernier. Le bilan est donc moins bon, mais s’explique essentielle- ment “par la météo frisquette du dimanche. La bise a rebuté beaucoup de monde, notam- ment les anciens et les familles avec des jeunes enfants. Au global, on fait en effet moins bien que l’an dernier, mais le samedi a en revanche très bien marché” commente Alain Bertin. Sur

le plan financier, le bilan n’est pas encore tiré. Le président estime sur ce plan “qu’on ne fera pas de miracles.” Un léger déficit semble s’annoncer. Rappelons que le budget global du Carnaval de Maîche s’établit à 160 000 euros. “Dont 25 % pour la sécurité, dépenses que nous n’avions pas à supporter auparavant.” Tout cela ne remet pas en cause l’enthousiasme des organisateurs. “Les retours ont été posi- tifs concernant l’ambiance et les animations. L’implication des participants est toujours aus- si bonne : 75 % des gens étaient costumés le samedi soir sur les 6 000 personnes présentes ce soir-là. Le Carnaval répond à une attente.” Par conséquent, l’organisation d’une nouvelle édition l’an prochain est bien dans les intentions de l’association Festigang. “Quand on voit l’enthousiasme des participants, il n’y a aucune raison pour que ça cesse” ajoute le président qui reconnaît qu’il y aura certainement des ajus- tements à apporter pour que l’affluence des grandes années soit à nouveau au rendez-vous. À son paroxysme, le Carnaval a attiré jusqu’à 40 000 personnes dans les rues de Maîche. Il faut reconnaître que les temps ont changé. Il faudra sans doute encore quelques éditions avant que les fêtards se réapproprient en mas- se ce - nouveau - rendez-vous annuel.

“Madame est bonne !” : avant le film, le livre

12 000 personnes dans les rues de Maîche les 12 et 13 mars derniers.

Kévin Desmidts et Vincent Vitte présentent le livre souvenirs du tournage “Madame est bonne”, vendu en librairie.

Avant-première à Morteau le 7 juin à l'Atalante à 20h30.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker