Journal C'est à dire 219 - Mars 2016

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É C O N O M I E

Banque de France “Tous les voyants ne sont pas encore au vert” Le directeur régional adjoint de la Banque de France Jean- Charles Sananès commente la dernière étude de l’organisme financier qui a interrogé 2 000 entreprises de Bourgogne- Franche-Comté. Le bilan est un peu meilleur, mais les perspectives pas pour autant flamboyantes.

C’ est à dire : Y a-t-il des éclaircies en vue sur le plan de l’activité et de l’emploi dans notre région ? Jean-Charles Sananès : Ce qui ressort de cette étude, c’est que globalement, l’année 2015 a été une meilleure année que l’année 2014, notamment pour l’industrie régionale qui a vu son chiffre d’affaires progresser. Je

nuancerai immédiatement ce constat en précisant que malgré une année 2015 positive, la créan- ce des entreprises a été insuf- fisante pour entraîner de l’embauche. En revanche, la ren- tabilité des entreprises indus- trielles a été meilleure. En résu- mé, malgré cette année 2015 jugée bonne, on est encore loin de l’euphorie. La croissance en Bourgogne-Franche-Comté a été

Jean- Charles

Sananès est le directeur régional adjoint de la Banque de France.

d’1,1 %.

cales sur le suramortissement notamment, les entreprises ne sont pas encore dans la dyna- mique de l’investissement. On attend une amélioration cette année et on peut peut-être avoir de bonnes surprises en 2016,mais pour l’instant, l’investissement n’est pas reparti. Les conditions sont pourtant excessivement favo- rables mais encore faut-il que l’environnement global soit rede- venu correct. Les banques régio- nales notent un rebond de 3 ou 4 % des investissements financés mais toutes les entreprises, loin de là, ne sont pas encore dans cet- te dynamique d’investissements. Tous les voyants ne sont pas enco- re au vert. Il manque encore la confiance. Càd : À quel taux peuvent se financer actuellement les entreprises ? J.-C.S. : Les entreprises peuvent trouver à se financer à des taux proches de 0. On n’a jamais connu cela. En ce moment, on est en train de vouloir lutter contre la déflation. Les entreprises et les consommateurs en sont presque à différer leurs achats en se disant que ce sera encore moins cher demain. C’est ce qui se passe au Japon depuis une vingtaine d’années. Si on veut que l’économie reparte vraiment, c’est forcément une période qui ne doit pas durer. Càd : Quelle croissance peut- on espérer pour 2016 ? J.-C.S. : Sans doute meilleure. On était à 0,2 % à peine en 2014. En 2015, l’I.N.S.E.E. a revu à la hausse ses prévisions pour les établir finalement à 1,2 %. Pour cette année 2016, on table sur une croissance entre 1,2 et 1,5 %. Propos recueillis par J.-F.H.

Càd : Et concernant les autres secteurs que l’industrie ? J.-C.S. : On peut évoquer le sec- teur du B.T.P. pour qui 2015 a été une mauvaise année. Et plus encore en Franche-Comté qu’en Bourgogne. Ceci dit, on a le sen- timent que la chute du B.T.P. s’arrête en 2016. Les choses ont l’air d’aller à peine mieux. Càd : Existe-t-il d’autres nuances entre la Franche- Comté et la Bourgogne ? J.-C.S. : En 2015 dans l’industrie, la dynamique a été encore plus positive en Franche-Comté qu’en Bourgogne. C’est dû au poids de l’automobile qui a connu une croissance de 3,5 %. Càd : Cette relative bonne année 2015 ne se traduit pas pour autant par des embauches et une inversion de la courbe de l’emploi. Pour- quoi ? J.-C.S. : En effet, la baisse des effectifs s’est poursuivie : - 1,5 % pour l’industrie, - 0,5 % dans le bâtiment. Cette baisse est due à la baisse de l’intérim. Le point positif, c’est que les effectifs “tra- ditionnels”, hors intérim, n’ont pas subi de baisse. Dans le sec- teur des services, les effectifs ont même augmenté légèrement, de 0,6 %. Le trop faible niveau de croissance ne peut hélas pas générer de perspectives de créa- tions d’emplois. Les entreprises n’investissent pas encore en moyens humains. Qu’en est-il en ce qui concerne les inves- tissements en matériel ? J.-C.S. : Alors que la période est particulièrement favorable comp- te tenu des taux d’intérêt histo- riquement bas et des règles fis- Càd :

Pierrefontaine les varans P ortes O u v e r t e s 8 et 9 AvriL

Pèlerinages Du 24 avril au 1er mai, le Service interdiocésain des Pèlerinages de Besançon et Belfort-Montbéliard propose un pèlerinage en Corse. Aux cols de ses montagnes, aux carrefours de ses routes, dans ses villes et ses villages, calvaires, églises et confréries témoignent de la ferveur religieuse de la Corse qui a toujours don- né à Marie une place privilégiée. Et le 24 avril, le Service pro- pose un pèlerinage à Mazille. À proximité de Cluny qui fut pen- dant plusieurs siècles la capitale spirituelle de lʼOccident. Pour partager un jour de la vie des Carmélite. Renseignements et ins- criptions au 03 81 25 28 22. En bref…

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