Journal C'est à dire 219 - Mars 2016

A G R I C U L T U R E

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L’union sacrée contre le robot de traite Vercel L’annexe de la salle des fêtes de Vercel était trop petite pour contenir les centaines de producteurs de lait à comté venus soutenir la coop de Pierrefontaine-les- Varans obligée de collecter le lait de robot de traite livré par un de ses sociétaires.

Les producteurs et acteurs de la filière s’étaient déplacés en nombre le 7 mars à la salle des fêtes de Vercel. “Le jugement définitif du 17 décembre nous oblige à collecter le lait du G.A.E.C. Jeannin- gros qui utilise le robot de traite”, souligne dépité Daniel Cuche- rousset, président de la coop de Pierrefontaine- les-Varans.

L es gardiens du cahier des charges du comté doivent sans doute s’en mordre les doigts de ne pas avoir spécifié noir sur blanc l’interdiction d’utiliser un robot de traite plu- tôt que d’avoir seulement inter- dit la traite en libre-service. Le tir sera corrigé comme s’est enga- gé à le faire le C.I.G.C. réuni en assemblée générale le 27 novembre dernier. Sauf que cela prendra du temps, des années peut-être, car il faudra entériner ce changement au comité national des produits lai- tiers, puis au ministère de l’Agriculture et, pour finir, à la Commission européenne. Dans ces conditions, la coop de Pierrefontaine-les-Varans va

devoir faire le dos rond. Elle qui ferraille depuis bientôt 10 ans pour essayer de faire entendre raison au G.A.E.C. Jeanningros qui s’entête à vouloir produire

Pour répondre au cahier des charges imposant deux traites par jour, le G.A.E.C. Jeannin- gros a finalement surmonté l’obstacle en s’équipant de deux

du lait à comté avec un robot de traite. “On a essayé de trouver des solutions. Aucune n’a abouti” , explique Daniel

robots installés fin 2015 sur l’exploitation. “Le jugement défini- tif rendu le 17 décembre oblige la

“À l’encontre de nos valeurs.”

cru. “Pour autant, il n’est pas question de pointer du doigt la famille Jeanningros mais plu- tôt de tenter de les convaincre qu’ils se trompent.” À la fin des discours, chaque représentant syndical a lu une partie du manifeste élaboré pour la circonstance. Des tee-shirts de soutien ont été mis en vente et les bénéfices de l’opération seront reversés à la coop de Pier- refontaine-les-Varans. L e G.A.E.C. Jeanningros essuie les plâtres mais dʼautres pro- ducteurs sont prêts à franchir le pas. Les partisans du robot de traite font souvent le comparatif avec les affineurs qui nʼen seraient pas là sʼils nʼavaient pas auto- matisé le travail en cave. Per- sonne ne pourra contester que cet équipement a sans doute grande- ment facilité le développement du

Cucherousset, le président de la coop de Pierrefontaine qui s’est retrouvé assigné au tribu- nal en juillet 2012, au même titre que le C.I.G.C. Les deux structures s’organisent d’ailleurs pour se défendre ensemble. L’affaire a pris la forme d’une bataille d’experts dont les conclu- sions laissent pantois les pro- ducteurs de la coop et le C.I.G.C.

coop à prendre ce lait. Avec le C.I.G.C., nous avons décidé d’un commun accord qu’il ne ren- trerait pas dans la filière. On le ramasse donc séparément et il est collecté par l’Ermitage.” Du lait de dégagement payé au prix du lait à comté. On comprend mieux pourquoi c’est toute la filière que s’est mobilisée le 7 mars derrière la coop de Pierrefontaine. Les quatre syndicaux étaient pré- sents et solidaires. Du jamais vu. Certains producteurs sont venus de l’Ain pour faire cau- se commune avec leurs collègues du Haut-Doubs. “Ce rassemble- ment, c’est celui d’une commu- nauté. Nous devons innover mais jamais le comté ne se fera impo- ser une technique si celle-ci va à l’encontre de nos valeurs et des intérêts collectifs de notre filiè- re.” Pour Claude Vermot-Des- roches, le robot ne maîtrise pas encore le savoir-faire acquis par l’homme dans la traite au lait

comté. Dʼabord une question de main-dʼœuvre. “Si lʼon se base sur une production de 64 000 tonnes, cela représente 1,6 million de meules à frotter. Aujourdʼhui, ce serait impensable de frotter tout ça à la main. Plus personne nʼaccepterait de travailler à lon- gueur de journée avec 90 % dʼhumidité. Le robot de cave est conçu pour cela et en plus il tra- vaille 24 heures sur 24” , confie cet observateur avisé du comté pour qui la comparaison sʼarrête là. Impossible selon lui dʼappliquer le même traitement à une vache. “On est dans le registre du vivant. Quand on trait une vache, les cinq sens sont en éveil pour détec- ter toute anomalie dans le fonc- tionnement de la vache alors que le robot nʼen a cure.” L’improbable comparaison avec le robot de cave

Un tee-shirt de soutien a été imprimé et vendu au profit de la coop de Pierrefontaine.

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