Journal C'est à dire 219 - Mars 2016

Le salon de Bâle à l’heure des doutes La grand-messe horlo- gère de Bâle a débuté sur fond d’inquiétude liée au contexte éco- nomique difficile. Au début d’année, les exportations horlogères ont chuté de 7 %. Horlogerie 41 L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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C’ est le centenaire du salon de l’horlogerie et de la bijouterie. Après des années de croissance folle du secteur (+ 60 % depuis 2010), Basel- world 2016 a ouvert - jeudi 17 mars - ses portes dans un contexte économique et poli- tique difficile. Il se termine jeu- di 24 mars. Malgré cette situa- tion particulière pour les affaires, les 1 500 exposants pré- sents ne rateraient pour rien au monde le plus grand évé- nement du secteur mondial. Leur chiffre n’a quasiment pas évolué. Leur moral, si. Parmi les marques du Doubs, Saint-Honoré (Charquemont) est présente dans le hall 1.1 comme Michel Herbelin. Dans le stand Palace, Péquignet pré-

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Tissot (Swatch Group) avoue que le début de janvier a mal démarré en terme de ventes (photos Baselworld).

sente ses gammes alors qu’Ambre, Isa France et Uti- nam se trouvent dans le pavillon 2. Ils côtoient les Patek Phi-

lippe, Rolex, Girard-Perregaux… Lors de la conférence de pres- se de présentation ouvrant le salon, la directrice du salon Syl-

vie Ritter a admis que les “petites et moyennes entreprises ont plus de peine que les grands groupes à faire face à la baisse de la demande à moyen terme.” Un discours qui ne choque plus. L’horlogerie de luxe tousse. Le secteur horloger a connu un certain ralentissement en 2015. Les exportations horlogères suisses ont ainsi reculé de 3,3 % sur un an. Pour la première fois depuis 2009, le secteur horlo- ger suisse, premier exportateur mondial, a vu ses ventes à l’étranger reculer de 3,3 % l’an dernier, à 21,5 milliards de francs suisses (19,5 mil- liards redescendu au niveau de… 2012. “Janvier a démarré diffi- cilement, avec une baisse de 7,9 %” a rappelé François Thié- baud, président du comité des exposants suisses et de la marque Tissot (Swatch Group). Mais il ne faut pas être alarmis- te. Le premier trimestre sera dif- ficile, mais les affaires devraient reprendre dès le mois d’avril” selon lui. Ce dernier rappelant que l’horlogerie suisse a connu depuis 2010 une croissance de 60 %. Bâle demeure pour les marques l’occasion de présenter les nou- veautés pensées au cours de l’année et fabriquées pour cer- taines quelques semaines avant ce grand rendez-vous. Les employés des manufactures de La Chaux-de-Fonds ou du Locle ont mis un dernier coup de col- lier pour terminer “le garde- temps de l’année.” L’inquiétude demeure forte à regarder les chiffres révélés par la Fédération horlogère suisse : - 33 % d’achats pour Hong-Kong, - 13 % aux États-Unis (qui avait soutenu le marché en 2015), - 1,9 % en Chine. Seul le Japon donne satisfaction (+ 35 %). Des baisses qui auront des consé- quences sur les emplois notam- 450 emplois supprimés chez Richemont. d’euros). Un montant qui est ainsi

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ment chez les sous-traitants. D’après un magazine horloger, Richemont (Cartier, Piaget…) pourrait supprimer jusqu’à 450 postes en Suisse, soit 4 % de ses effectifs. Swatch semble plus

optimiste. Malgré tout, les stocks de montres restent encore importants et la demande faible. L’horlogerie de luxe cherche son point d’équilibre. E.Ch.

Le salon de Bâle fête son centenaire.