Journal C'est à dire 219 - Mars 2016

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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18 nouveaux projets France-Suisse De l’argent pour créer de l’emploi et des liens entre France et Suisse, voilà l’objectif d’Interreg. Peu de projets sont portés dans le Doubs. Ce n’est que le début. Coopération

tieux” présente Patrick Ayache. Sa mission : “Que ces fonds soient consommés à 100 %” dit-il. Rap- pelons que 10 % de l’ancienne enveloppe n’avait pas été consommée : “Juste parce que les Suisses n’ont pas abondé financièrement” explique la pré- sidente de Région. Il faudra éga- lement une meilleure commu- nication envers ceux qui igno- rent ce dispositif. “Nous appor- terons une aide technique pour le montage et un numéro vert où nous pourrons répondre et orien-

co-suisses en matière de recherche et d’enseignement supérieur, soutien à des projets d’innovation fonctionnelle ou organisationnelle, valorisation du patrimoine touristique et culturel commun de part et d’autre de la frontière, encou- ragement à l’utilisation de moyens de transport durables transfrontaliers. 18 projets sont soutenus en Franche-Comté ou Rhône-Alpes. Le Doubs est - timidement - impliqué. “Il res- te du temps pour déposer des dossiers” dit la Région. Souvent jugés difficiles à monter, les dos- siers Interreg assurent “de l’activité” mais aucun bilan chif- fré sur le nombre de création d’emplois n’a pour le moment été réalisé. Patrick Ayache, vice-président à la Région, veut aider les entreprises, collectivités et associations à bénéficier des fonds Interreg pas toujours connus.

N os voisins suisses craignaient que la Franche-Comté, deve- nue la Bourgogne- Franche-Comté, ne leur tourne le dos. “Ils sont rassurés. Au contraire, nous allons confirmer lors d’une prochaine séance plé- nière notre stratégie franco-suis- se. Jean-Nathanël Karakash, conseiller d’État, viendra d’ailleurs la présenter devant l’assemblée régionale” annonce Patrick Ayache, vice-président de la Région. L’élu en charge des fonds européens et des fonds Interreg a présidé en février der- nier le comité de programma- tion. Ce comité alloue à des entreprises, associations ou col- lectivités des fonds pour déve-

lopper un projet franco-suisse. Depuis octobre 2015, environ 7 millions d’euros de fonds F.E.D.E.R. et 6 millions de francs suisses de fonds suisses fédé- raux et cantonaux ont été alloués à 18 projets transfrontaliers,

complétés par des cofi- nancements publics et privés français et suisses, ainsi qu’une part d’autofinancement

ter les questions” pour- suit Marie-Guite Dufay. 10,6 % de l’enveloppe européenne et 12,3 % de l’enveloppe suisse ont été utilisés à ce jour

Le Doubs est - timidement - impliqué.

apportée par les porteurs de pro- jet. Pour mémoire, ce program- me est doté pour 7 ans de 66 mil- lions d’euros de F.E.D.E.R. et 50 millions de francs suisses. “C’est une enveloppe 11 millions d’euros plus importante que la précédente. C’est un plan ambi-

en faveur des acteurs du ter- ritoire du programme depuis quelques mois. Les projets sélec- tionnés depuis le démarrage de la programmation 2014-2020 couvrent les différentes thé- matiques du programme : mise en place de collaborations fran-

Transports

Mortuaciens et Suisses privés du T.G.V. de 10 h 30 à Besançon En avril, les habitants du Haut-Doubs ne pourront plus espérer une arrivée à 12 h 37 à Paris. Le train de 10 h 30 à Besançon desservi par la ligne des hor- logers est supprimé. Coup dur pour les voyageurs et les chefs d’entreprise.

L es Suisses montent au créneau. Parce qu’ils ont notamment financé la branche du T.G.V., ils vivent assez mal le fait que la S.N.C.F. supprime le train à gran- de vitesse de 10 h 30 en gare de Besançon qui permet de rejoindre Paris. “Mais le sujet concerne tout autant les habitants du Haut- Doubs et de Morteau” note

Patrick Réal, vice-président de la fédération nationale des usa- gers des Transports de Franche- Comté (F.N.A.U.T.). “On est devant le fait accompli, c’est un vrai problème qui fragilise la liaison La Chaux-de-Fonds- Morteau-Besançon” déplore Pier- reVaufrey, premier adjoint àMor- teau. Même constat de Théo Huguenin-Élie, conseiller com- munal de La Chaux-de-Fonds : “Cela représente une perte d’attractivité pour la ligne et une privation importante puisqu’il s’agit là du chemin le plus court pour aller à Paris depuis le can- ton” regrette l’élu. La suppression sera effective dès tique fiable côté français, il rap- pelle qu’entre 20 et 50 personnes venaient de Suisse par la ligne des horlogers chaque jour.ÀMor- teau, le T.E.R. de 8 h 36 pour Besançon se remplissait forte- ment. La S.N.C.F. ne précise aucun chiffre. D’après les utili- sateurs, le T.G.V. de 10 h 30 pour Paris (venant de Mulhouse) était souvent rempli. D’où l’incompréhension de cette sup- pression : “Ce 8 h 36 au départ de Morteau pour une arrivée à Paris à 12 h 37 était une relation intéressante pour arriver à des réunions l’après-midi ou permettre des voyages loisirs car elle offrait des correspondances pour aller vers le Nord et le Sud-Ouest de l’Europe avec des arrivées en fin d’après-midi sans se lever aux aurores” déplore Patrick Réal. Il le “nouveau service d’avril” confirme la S.N.C.F. “On juge cette décision de la S.N.C.F. à la fois inac- ceptable et incompréhen- sible” dit Patrick Réal. S’il ne dispose pas de statis-

aurait préféré un maintien du service au moins le vendredi et le week-end. C’est un coup dur pour la ligne Besançon-La Chaux- de-Fonds. Suisses ou Mortuaciens devront se lever tôt pour être à 6 h 33 en gare Morteau afin de prendre le T.G.V. du matin. Cette suppres- sion de 10 h 30 engendre “un creux de desserte” déplore la F.N.A.U.T. qui espère toutefois que la S.N.C.F. mettra en place des dessertes alternatives. Sinon, les voyageurs seront tentés de prendre leur voiture. Une navet- te de Besançon pour rejoindre Dole ou Dijon permettrait de reprendre une correspondance. arrivée à 15 h 07 à Paris, ce qui est “un déplacement de l’horaire plutôt qu’une suppression.” Pour- quoi ce choix ? “Après étude et analyse dumarché, le T.G.V. Rhin- Rhône a un fort déficit d’exploitation et ces réajustements visent à retrouver plus de cohé- rence avec nos marchés. Le T.G.V. 6 704 Besançon-Paris de 10 h 30 est repositionné” explique l’opérateur du rail. Cela ne convainc pas. Quant à la ligne des horlogers, encore sous-utilisée par rapport à sa capacité, son maintien est assuré jusqu’à 2020 vers la Suis- se. Reste à améliorer sa capa- cité et sa fiabilité pour que les frontaliers l’adoptent définiti- vement. La F.N.A.U.T. suit de près ce dossier. E.Ch. Mais pour l’instant, aucune alternative officielle n’est propo- sée. La société annon- ce un train à 12 h 46 pour Paris depuis Besançon pour une

La suppression du T.G.V. a des conséquences pour usagers du T.E.R. sur la ligne des horlogers.

“Un déplace- ment, pas une suppression”

selon la S.N.C.F.

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