Journal C'est à dire 219 - Mars 2016

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L E P O R T R A I T

Les Fins

Aurore Mamet, amoureuse des fjords et des mots Native des Fins, Aurore Mamet a remporté un prix lit- téraire pour son premier roman : “Le Parallèle de l’ours”. Maman, infirmière-anesthésiste, professeure et ceintu- re noire d’aïkido, auteure, aventurière, elle pourrait à elle seule devenir l’héroïne d’un ouvrage…

I nutile de chercher à savoir si Aurore manie aussi bien le bâton d’aïkido que la plume. Tout ce qu’elle entreprend, elle le fait à fond. Et plutôt bien. Elle a remporté le Prix littéraire du Lion’s Club pour son ouvrage intitulé “Le Parallèle de l’ours”, un roman inspiré de son aven- ture près du Pôle Nord en 2010. Une récompense - qu’elle recevra le 4 avril - dont la saveur est particulière. Ce sont les lecteurs qui ont primé l’ouvrage de cette passionnée de cet art martial japonais. Cein- ture noire 3 ème dan et diplômée d’État, elle a embrassé l’aïkido à Morteau sous la direction de Rosiane Lévy. Bien qu’Aurore ait quitté le Val de Morteau pour Besançon où elle travaille désormais com- me infirmière-anesthésiste au C.H.R.U. Minjoz, sa passion pour l’écriture a débuté à l’école des Fins. “Je me souviens avoir ren- du à M. Reymond, mon insti- tuteur de CE2, un écrit. J’avais plié des feuilles pour en faire un livre. J’ai toujours aimé l’écriture, la lecture.” Elle attendra toutefois près de 30 ans avant de publier son pre- mier ouvrage, sorti en 2014. Certes, il y a eu des nouvelles rédigées dont une fut récom- pensée lorsqu’elle était à l’université. Entre-temps, Auro- re a obtenu un Bac + 5, a sillon- né la Namibie, le Moyen-Orient, l’Afrique du Sud, le Maroc, l’Écosse, l’Irlande… en trek avec son mari Stéphane. Elle a obte- nu le grade de ceinture noire

Aurore Mamet s’est inspirée de son périple de trois semaines au Spitzberg pour publier un roman, primé par les lecteurs.

troisième dan d’aïkido, validé son diplôme d’infirmière-anes- thésiste… synonyme du début de l’aventure littéraire. “Pour m’auto-récompenser du diplôme d’infirmière-anesthésiste, je me suis offert ce voyage de trois semaines au Spitzberg. J’avais eu le luxe de voir des lions en Afrique. Je voulais voir un ours. Finalement, je n’en ai pas vu… mais je ne suis pas déçue” ras- sure-t-elle. Croiser un ours peut nécessiter un tir de défense et C’est une militante de la pro- tection de la nature, inquiète du réchauffement climatique qu’elle a mesuré. De son périple de trois semaines au Spitzberg, à moins de 100 km du Pôle Nord, Auro- re Mamet en a fait un ouvrage écrit durant sa première gros- sesse. La maman d’Athenaïs donc la mort de l’animal. Aurore n’est pas allée là-bas pour “seulement” faire plaisir à ses yeux.

(3 ans) et Théoden (11 mois) avait réussi au préalable à trouver un éditeur (Coxigrue). “Je me sou- viens de mon passage au comi- té de lecture. Je me serais crue en 6 ème à présenter mon manus- crit.” L’éditeur lui fait confian- ce. 200 pages plus tard, il ne s’est pas trompé. Les critiques sont excellentes. Beaucoup de passages sont tirés de cette aventure hors du com- mun où, avec son guide, elle a failli se noyer dans l’eau dépas- la nuit pour éviter les attaques d’ours. Une partie de l’histoire est bien évidemment romancée. Les premiers chapitres sont consacrés à l’aventure, l’engagement physique. Les sui- vants à la nature. Son plaisir : que des lecteurs l’interpellent en lui disant : “J’ai eu froid et je sant à peine les 0 °C, pagaya durant plus de 14 heures ou en réali- sant des tours de garde

me suis évadé en lisant ton livre.” Parce qu’elle travaille environ 8 heures par jour sous les néons du bloc opératoire de l’hôpital Minjoz, la romancière apprécie plus que quiconque les grands espaces. Un point commun qu’elle partage avec son collègue Phi- lippe Koeberlé, chirurgien dans le même bloc opératoire et auteur de romans nature à succès com- me “L’autopsie d’une truite”. Pur hasard, Aurore succède à Phi- lippe Koeberlé pour le prix des lecteurs. Les professionnels de santé auraient-ils plus d’inspiration que les autres ? Dans son livre de 200 pages, Aurore s’est rappelée à son Haut- Doubs natal avec des dédicaces à Fuans où elle ramassait les mûres avec ses grands-parents ou encore à Montlebon. Un second livre est en préparation… Le premier est disponible dans les librairies mortuaciennes. E.Ch.

14 heures à pagayer.

Aurore avec son fils Théoden (11 mois).

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