La Presse Bisontine 63 - Février 2006

ÉCONOMI E

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P OLÉMIQUE

Des pétitions contre les antennes relais de téléphonie mobile Antennes-relais : la colère gagne tout Besançon Palente, Saint-Ferjeux, les Chaprais, Montrapon…Depuis le début de l’été, pétitions et actions en tous genres de riverains mécontents fleurissent dans chaque quartier contre l’implantation d’antennes-relais de téléphonie mobile.

L a pétition a finalement obtenu 792 signatures. Mobilisés depuis novembre, les habitants d’un immeuble rue de la Pelou- se, dans le quartier de Saint- Ferjeux, qui doit accueillir deux antennes-relais de téléphonie mobile nouvelle génération, ont déposémi-décembre leur recours en mairie, contre cette implan- tation. “Maintenant,nous atten- dons. Mais on ne baisse pas les bras.Car on vient de s’apercevoir qu’une nouvelle antenne a été installée, rue Ampère, toujours dans le quartier” ,affirmeNatha- lieMadoux, qui a pris la tête du collectif d’habitants contre les antennes. Saint-Ferjeux est loin d’être le seul quartier à s’être mobilisé. À Palente, à Planoise, dans la rue de Dole, des pétitions ont également été lancées.AuxCha- prais, un recours déposé contre un projet d’antennes cet été a abouti au retrait du dossier. “La déclaration de travaux n’était pas légale. Mais depuis, l’opérateur téléphonique a dépo- sé un second projet, au même endroit. Il faut tout recommen- cer” , reconnaît Nathalie Gla- doux, qui s’est saisi du dossier dans le quartier. L’opérateur de téléphonie mobile S.F.R. recon- naît d’ailleurs avoir eu “plus de difficultés qu’ailleurs pour l’implantationduréseauU.M.T.S. Cela explique pourquoi il n’a été mis en service à Besançon qu’après celui de Montbéliard,

bations de l’organisme.De leurs côtés, les opérateurs affirment que les ondes produites par leurs antennes ne sont “ni plus ni moins que celles qui peuvent être émises par la télévision ou le micro-onde.Sur130 000antennes en France environ, 35 000 sont des antennes de téléphoniemobi- le. Pourquoi est-ce que nos ondes seraient plus dangereuses que les autres, la télé, la radio, le

d’implanter encore de nouvelles antennes” , affirme la direction régionale de S.F.R. n S.D.

moins problématique.” Dilemme difficile. Car si per- sonne ne veut d’antennes-relais dans son jardin ou au-dessus de chez soi, tout le monde est uti- lisateur de téléphones portables. Combien d’antennes-relais sont implantées à Besançon ? Per- sonne ne le sait et la mairie ne dispose d’aucune carte précise. “Car toutes les antennes ne sont pas nécessairement déclarées en

G.S.M.de lapolice,etc.” , affirme-t-on chez l’opérateurS.F.R.Faux, rétorquent les asso- ciations qui affirment que “ce qui est poten- tiellement le plus dan- gereux, c’est la pulsa- tion, le fait que les ondes desmobiles n’émettent pas en continu.”

mairie. Pour les plus petites, de moins de 4mètres de hauteur, aucun permis n’est nécessaire”, se défend-on à la mai- rie. L’agence natio- nalede radioapublié de son côté une car- tequi fait figurerprès de 70 sites sur

Combien d’antennes- relais à Besançon ?

Personne ne le sait.

Toujours est-il que d’autres antennes-relais devraient enco- re être prochainement instal- lées dansBesançon.Car les deux premiers opérateurs de télé- phonie mobile S.F.R. et Orange sont en cours de construction de leurs réseaux U.M.T.S. de nou- velle génération. S.F.R. a d’ores et déjà installé une vingtaine d’antennes pour sa technologie 3G sur la capitale franc-com- toise, une dizaine devrait suivre prochainement. “Une antenne permet de traiter 60 communi- cations simultanément seule- ment. Comme nous avons une croissance de 12% des abonnés auniveaunational,il est évident qu’on aura besoin à l’avenir

l’agglomération. Une carte, qui pourtant selon certainsmilitants ne comporterait pas toutes les implantations. Reste la question dudanger réel des antennes.Et là, c’est le flou. Car aucune étude scientifique n’a pour le moment conclu au risque pour la santé publique des antennes-relais, ni n’a écar- té définitivement celui-ci.Or en France, la législation actuelle autoriseune expositionaurayon- nement de 41 V/m, alors qu’en Italie ou en Suisse, celle-ci est limitée à 6 V/m. Et selon une étude hollandaise, reprise par lesmilitants anti-antennes,une exposition au-delà de 0,7V/m pourrait entraîner des pertur-

Une nouvelle antenne vient d’être implantée rue Ampère, à l’entrée du quartier Saint-Ferjeux.

CHAMPIONNAT DE FRANCE

P OLITIQUE

La position de la mairie Fousseret réclame une législation plus stricte À Besançon, le maire Jean-Louis Fousseret a pour lui d’avoir été l’un des premiers maires à prendre un arrêté pour limiter l’implantation des antennes-relais. Arrêt cassé en 2003.

NATIONALE 1 MASCULIN

D epuis que le débat sur les antennes-relais de téléphonie mobile a pris de l’ampleur à Besançon, avec la multiplication des actions dans les quartiers, le maire Jean-Louis Fousseret boit du petit lait. Car force est de constater que le maire s’est engagé très tôt sur ce dossier, bien avant même les polé- miques. En octobre 2001, Fous- seret a pris un arrêté munici- pal interdisant l’implantation d’antennes-relais dans un péri- mètre de 100 mètres autour de zones dites sensibles, com- me les écoles, les maisons de retraite ou les hôpitaux. Attaqué par les opérateurs de téléphonie mobile, l’arrêt en question a été cassé en 2003 par le tribunal administratif. “Le vrai problème dans ce dos-

bataille politique est désor- mais au niveau national. Jean- Louis Fousseret, qui est aus- si vice-président de l’association des maires des grandes villes de France, vient de prendre la

sier, c’est qu’on ne sait absolu- ment rien précisément. Cer- tains disent qu’il y a un risque potentiel, d’autres non. Vaut- il mieux mettre en place quelques grandes antennes,

ESB M / Mulhouse Samedi 21 janvier 2006 à partir de 20h

PARTENAIRES

tête d’un groupe de travail sur ce sujet. Il vient également d’écrire au premier ministre Dominique de Villepin, en sep- tembre et décembre, pour réclamer “de légi- férer rapidement dans le sens d’une minimi- sation des normes de rayonnement de ces

plusieurs petites, on ne sait pas. Pour moi, cela relève du principe de précaution” , affirme Jean-Louis Fousseret. Depuis, l’activisme de la municipalité a été singulièrement réduit, et se limite à une exi- gence de transparence de la part des opéra- teurs, avec la publica-

Il vient de prendre la tête d’un groupe de travail sur ce sujet.

GYMNASE DES MONTBOUCONS

PARTENAIRES

ESB M / Monaco Samedi 28 janvier 2006 à partir de 20h

tion obligatoire de leurs pro- jets d’implantation dans deux journaux locaux. “Nous sommes la seule ville en France à exi- ger une telle transparence” , se félicite-t-on à la mairie. La

antennes. Il est en effet possible de limiter ces rayonnements et d’avoir des services de télé- phonie mobile performants.” n S.D.

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