La Presse Bisontine 63 - Février 2006

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

N° 63

Février 2006

Le prix de l’hiver à Besançon Le déneigement coûte 30 000 euros par jour aux Bisontins. Les services municipaux parcourent 2 000 km par jour dans les rues de la ville en cas de chute de neige. p. 15 L’immobilier d’entreprise en forte hausse Voici un secteur qui ne souffre pas de la crise. Le point avec un des principaux investisseurs locaux qui possède des dizaines de milliers de mètres carrés à Besançon. p. 26 Recensement : les chiffres du 1,80 € Le troisième lundi du mois Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans. Barthod Le Vin Rue Bersot BESANÇON 03 81 82 27 14

Logements sociaux : le grand mensonge

- Accès aux logements sociaux : priorités et favoritisme. - Ces logements sociaux réservés aux privilégiés. - Les “exclus” du logement social. à

Lire l’événement p. 6 et 7

Grand Besançon La Presse Bisontine dévoile les pre- miers résultats du recensement de la population effectué par l’I.N.S.E.E . Les communes en hausse, celles qui perdent des habitants…

Débat : Polémique autour des antennes-relais de téléphonie mobile à Besançon Lire p. 25

L’ INTERVI EW DU MOIS

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P RESSE

Les journaux quotidiens en crise Jean-François Kahn : “Si certains journaux devaient fermer, ce serait tragique” France-Soir au bord du dépôt de bilan, Libération en mauvaise posture économique… La presse quo- tidienne française s’enfonce dans la crise. Pour Jean-François Kahn, directeur de la publication de l’hebdomadaire Marianne, l’avenir passe par le remplacement des patrons de presse actuellement.

Pour Jean-François Kahn, la presse française traverse une “crise de confiance sans précédent.”

L a Presse Bisontine : La pres- se française est-elle en crise en ce moment, selon vous ? Jean-François Kahn : Elle traver- se deux formes de crise, je crois. L’une est matérielle et objec- tive. Toute la presse quoti- dienne d’information et une grande partie des hebdoma- daires sont dans une situa- tion économique catastro- phique. On a une très spectaculaire chute de la dif- fusion, entraînant des déficits abyssaux, un endettement… Quand il s’agit du Figaro, qui est tenu par Dassault, ce n’est pas encore tragique. Quand c’est l’Humanité ou Libéra- tion, là, le journal peut être menacé de disparition. La pres- se télé, la presse féminine est en crise aussi, même si cela n’atteint pas les problèmes de la presse d’opinion. Ce qu’on traverse actuellement, dans le monde de la presse, c’est plus grave que toutes les crises que l’on a connues jusqu’à pré- sent, car cela touche vraiment tous les journaux.

re faut-il voir comment faire pour s’en sortir. Un des pro- blèmes de la presse, c’est le prix du papier et de l’impression, qui obligent les journaux à rester chers même si on fait des progrès sur la distribution. L’autre problè- me, c’est la diminution mas- sive des points de vente avec la fermeture des kiosques à journaux, des

L.P.B. : Et la deuxième forme de cri- se ? J.-F.K. : C’est une crise de confiance. 95 % des journaux au printemps dernier ont pris parti pour le “oui” au réfé- rendum européen. C’est un vrai décalage entre l’orientation médiatique et l’opinion publique, un déca- lage qu’on n’avait encore jamais connu à ce degré. On voit une diminution de la cré- dibilité, une remise en cause d’un pouvoir médiatique uni- forme. Les Français ont l’impression qu’il n’y a plus de pluralisme, mais une cas- te où les gens pensent tous pareils - ce qui n’est pas vrai - et tentent de l’imposer. L.P.B. : Quel est l’avenir de la pres- se alors ? J.-F.K. : La France est le pays en Europe où le pluralisme de la presse est déjà le plus limi- té. Il n’y a que quatre quoti- diens phares. Si certains devaient encore fermer, ce serait vraiment tragique. Enco-

L’autre point, c’est que comme nous sommes boycottés par la pub, on a dû revoir notre ges- tion. Mais en même temps, on y a gagné une liberté de ton, une indépendance qui nous per- met de dépasser les clivages politiques classiques. On peut dire des choses. Quand Paris Match fait 25 pages sur lemaria- ge de la fille deBernardArnault, c’est un scandale.Nous, on peut le dénoncer, puisque nous ne sommes pas tenus comme nos confrères par la pub. L.P.B.: Dassault et Lagardère possè- dent à eux seuls une grande partie de la presse d’actualité. Est-ce un problème? J.-F.K.: Oui.Mais la question n’est pas qu’ils soient marchands d’armes ou pas. Le problème, c’est que ce sont de grands groupes qui dépendent de l’État pour leurs marchés. Aucun ne peut se permettre d’être en conflit avec l’État. Propos recueillis par S.D.

gement de maquette, à ma connaissance, qui a permis de changer un journal et de gagner des lecteurs. La preuve, la dif- fusion du Monde continue à baissermalgré son changement de formule. Changer la forme, cela évite surtout de se poser des questions sur le fond. Or, les lecteurs ne gueulent pas sur lamaquette, ils gueulent sur le fond, le contenu. Et à cela, on n’a apporté aucun changement. Je suis contre les nouvelles maquettes. L.P.B.: Dans ce paysage morose de la presse française, Marianne est jus- tement un des rares titres qui se por- te bien. La recette du succès? J.-F.K.: À nos débuts, nous nous sommes créés en opposition à la presse telle qu’elle était, par opposition au discours média- tique. Le problème, ce n’est pas que les journaux ne prennent pas position, c’est qu’ils défen- dent tous la même. Donc en ce moment, nous nous retrouvons plutôt en phase avec l’opinion.

L.P.B.: Que faut-il faire alors? J.-F.K.: Essayer de diminuer le prix d’abord et régler les pro- blèmes de vente. Mais il fau- drait aussi le départ des patrons de presse. Serge July, le direc- teur de Libération, est un type sympathique, mais cela fait trente ans que son journal est en faillite, il faut qu’il s’en aille.

Jean-Marie Colom- bani, à la tête du Monde a fait telle- ment d’erreurs que son journal paye très cher, qu’il devrait aussi laisser la pla- ce. Il faut une nou-

“Essayer de diminuer le prix des journaux.”

bureaux de tabac. Enfin, la concurren- ce des gratuits a cer- tainement été l’élément le plus catastrophique. Per- mettre la presse gra-

velle génération de directeurs de presse. Il faut aussi que les journalistes acceptent de se remettre en cause parfois. Injec- ter du sang neuf. L.P.B. : Le Figaro et Le Monde ont changé leur maquette il y a quelques mois, Libération devrait faire de même prochainement. Est-ce que cela peut être une solution? J.-F.K.: Il n’y a pas un seul chan-

tuite, c’est vouloir tuer la pres- se indépendante. Dans aucun autre domaine économique, on ne permettrait une telle concurrence déloyale. Le pro- blème, c’est que ces gratuits ne tirent leurs ressources que de la pub, ils ne sont pas vrai- ment libres. Et le gouverne- ment risquera toujours moins de Métro ou de 20 minutes que de Libération ou du Monde.

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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Dilemme Enmatière d’urbanisme, la ville de Besan- çon est en ce moment à la croisée des chemins. Depuis bientôt 20 ans, et alors que les démographes des dernières décennies prédisaient à Besançon un important développement, la population de la ville stagne, voire décline. Les pro- chaines révélations de l’I.N.S.E.E. en matière de recensement - c’est l’objet de notre dossier du mois - devraient confir- mer ce surplace bisontin. Naturellement, pour l’attractivité d’une métropole, il n’y a pas meilleure publicité que d’afficher une démographie en hausse. La muni- cipalité bisontine l’a bien compris, lan- çant à grands renforts de communica- tion son futur plan local d’urbanisme, dont les conclusions doivent être connues au cours de l’année 2006. Mais Besan- çon, à l’inverse de la majorité des villes françaises, est un cas un peu atypique. Les atouts qui font de la capitale régio- nale l’éternelle première ville verte de France ou encore, selon un récent clas- sement national, la première ville “douée pour le bonheur” (!), deviennent des han- dicaps dès que l’on ouvre le dossier “urba- nisme”. Ces difficultés sont particulière- ment palpables ces derniers temps avec, ce qui est devenu au fil des semaines, “l’affaire des Vaîtes”. Au démarrage de l’histoire, une “boulette” de communi- cation faite par la ville qui, dans la préci- pitation, a annoncé ses intentions sur ce quartier de la périphérie : créer dans cet espace verdoyant, quelque 2 000 loge- ments. La réaction a été immédiate : une association de défense, particulièrement bien organisée, s’est constituée pour par- tir en guerre contre ce projet municipal. Tout en reconnaissant publiquement ses “erreurs” , le maire de Besançon ne par- le plus que d’un “potentiel” de 2 000 loge- ments aux Vaîtes. Ce qui n’a pas calmé les riverains de ce quartier, toujours aus- si remontés. Cet épisode, malgré l’aspect anodin qu’il revêt, pourrait en fait peser lourd dans la conduite des affaires muni- cipales d’ici 2008. Le maire de Besan- çon a certainement conscience de cela, il a pris lui-même l’affaire enmain et même demandé le secours de Paulette Guin- chard-Kunstler, l’élue de ce secteur bison- tin. Pour les villes qui ne souhaitent pas voir leur population s’éroder lentement, le dilemme en matière d’urbanisme s’apparente parfois à la quadrature du cercle : comment continuer à dévelop- per la ville sans toucher à ce qui fait son attrait - les espaces verts - et sans renou- veler les erreurs du passé avec la construc- tion de barres immondes ? À Besançon, la réponse n’est toujours pas connue. Jean-François Hauser Éditorial

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numé- ros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

Pôle lutte : les jeunes condamnés pour agression sexuelle

D ans notre numéro d’avril 2004, nous révélions l’affaire : plu- sieurs jeunes du pôle natio- nal lutte, installé aux Montboucons à Besançon, avaient été entendus par la justice. Ils étaient soupçonnés d’agression sexuelle contre une mineure, espoir du pôle handball, qu’ils avaient entraîné dans une chambre du centre international de séjour, jouxtant le pôle, où logent de nombreux sportifs originaires de tou- te la France. Après les faits qui se sont déroulés en septembre dernier, les parents de la jeune fille ont immé- diatement saisi la justice. Voyant que le dossier n’avançait pas, ils ont aler- té les ministres des Sports, de la Jus- tice et le secrétariat d’État aux Droits des Femmes. Leur ténacité a payé. “Grâce à Nicole Guedj, alors secré- taire aux Droits des Femmes, l’affaire a pu être jugée hors ressort, car nor- malement, chaque jeune aurait dû être jugé dans sa région d’origine”

explique la mère de la victime. L’audience du tribunal de Besan- çon a eu lieu le 29 novembre der- nier à huis clos. Le jugement a été rendu le 15 décembre : les trois jeunes impliqués ont tous été reconnus coupables et condamnés, l’un à un mois de prison avec sursis et les deux autres à 15 jours. La peine est assortie d’une mise à l’épreuve de trois ans. Parallèlement, la fédération nationale de lutte les a radiés à vie de l’équipe de Fran- ce de lutte. “Ils ont aussi pré- senté leurs excuses à ma fille. Après 14 mois, ce jugement est vraiment un soulagement pour nous et pour elle. J’espère qu’ils ont compris la leçon” commen- te la mère. Aujourd’hui, le jeu- ne fille poursuit ses études et sa formation de handball où elle évolue au niveau national des moins de 18 ans à l’E.S.B.-F.

Une étude pour mesurer les ondes radiofréquences à Besançon

M icro-ondes, téléphones portables, radio, télévi- sion… L’environnement est saturé d’ondes radiofré- quences (voir par ailleurs notre article page 25). Depuis un mois, Jean-François Viel, professeur de médecine à l’université de Franche-Comté, qui a déjà tra- vaillé précédemment sur les rejets de dioxine autour de l’usine d’incinération de Besançon, vient de lancer une étude visant à mesu- rer l’ensemble de ces ondes. “C’est la première fois qu’une telle mesu- re va être effectuée, en parallèle à

une étude anglaise. Car on ne sait pour le moment pas grand-chose sur la relation entre l’exposition et le niveau sanitaire. Mais on sait aus- si très peu de choses sur l’exposition des gens eux-mêmes. L’objectif avec cette étude, c’est d’en avoir une approche un peu plus préci- se” , explique Jean-François Viel. L’exposition aux ondes de 250 per- sonnes - choisies parmi les per- sonnels de la mairie de Besançon et les adhérents de la mutuelle agri- cole M.S.A. - devrait être mesurée pendant les douze mois de l’étude, financée par l’A.F.S.S.E., l’agence

française de sécurité sanitaire environnementale. “Grâce à un dosimètre, on les suivra pen- dant une journée ou une semai- ne, tout en notant leurs pra- tiques, leur utilisation d’appareils électroména- gers…” , continue le chercheur. L’objectif : mettre en place une “règle-étalon” de l’exposition moyenne des particuliers, un instrument qui pourra servir plus tard “dans le cadre d’enquêtes épidémiologiques, pour mesurer cette fois-ci le risque” éventuel.

Les Vaîtes : la mairie défend sa position

L es articles que nous avons consa- crés au dossier d’aménagement du quartier des Vaîtes ont suscité de vives réactions. Dans ce numéro, nous laissons la parole à la mairie de

le faisons ailleurs, c’est en concerta- tion avec la population que nous défi- nirons le projet des Vaîtes. Elle est lar- gement engagée avec tous ceux qui le souhaitent : propriétaires, maraîchers, riverains… de manière individuelle et collective (conseil de quartier, asso- ciations). De nombreuses personnes, des associations, pourraient témoigner que, loin de tout battage médiatique, les élus et les services de la Ville de Besançon ont déjà engagé ce dialogue. Nous sommes fermement décidés à travailler avec toutes et tous pour que ce quartier devienne notre fierté avec un soin particulier porté aux Bisontins qui habitent dans ce secteur. Pour réus- sir, il convient que chacun fasse preu- ve de tolérance, d’écoute et de mesu- re, dans l’écrit comme dans la parole” termine-t-il. La rédaction de La Presse Bisontine confirme néanmoins ses affirmations et se réserve le droit de les compléter dans un prochain numéro.

te-dix. “La municipalité unanime a le souci, depuis la mise en chantier du Plan Local d’Urbanisme en 2001, de réaliser des quartiers agréables. C’est pourquoi, elle a effectivement commandé une étude fin 2002 pour réfléchir à ce que pourraient être la composition urbai- ne et le potentiel d’un quartier comme les Vaîtes. Et c’est dans le cadre du Projet d’Aménagement de Dévelop- pement durable de ce P.L.U. qu’elle a décidé de proposer à la population le principe d’urbanisation de certains sites dont celui des Vaîtes, classé “à urba- niser” depuis plus de 30 ans. Peut-on raisonnablement reprocher à une muni- cipalité de développer harmonieuse- ment sa ville et pour cela de s’entourer de conseils pour sa réflexion ?” enchaî- ne-t-il. Pour autant, rien n’est “planifié depuis 2002.” “Nous ne cessons de dire et écrire publiquement à tous ceux qui veulent l’entendre, que comme nous

Besançon, par la voix de Michel Loyat, son adjoint à l’urbanisme : “Non ! La mairie ne fait pas marche arrière ! Elle travaille sur un projet de qualité qui se définira par étapes. Comme le maire l’a toujours dit et écrit, il s’agit de réali- ser aux Vaîtes un quartier modèle, innovant, largement empreint de déve- loppement durable. Un quartier qui valorisera la colline et tout l’Est bison- tin. Un quartier où il fera bon vivre, qui rassemble harmonieusement des logements répondant aux besoins actuels de toutes les catégories de population, des équipements publics ouverts à tous, des espaces verts nombreux et originaux, des com- munications pour tous usagers y compris pour les piétons” argumente l’élu. Non ! la Ville n’a jamais songé à “bétonner le poumon vert des Vaîtes” poursuit-il, à y construire des tours et des barres comme on le faisait dans les années soixante-soixan-

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 5 bis, Grande Rue - BP 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Thomas Comte, Solène Davesne,

Jean-François Hauser. Régie publicitaire : Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 80 72 85

Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Janvier 2006 Commission paritaire : 1102I80130

Crédits photos : La Presse Bisontine, A.L.E.D.D., Berth, J.P.R. Invest, Marianne, Yvon Mougin, syndicat du marais.

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6 L’ÉVÉNEMENT ’

LOGEMENTS SOCIAUX : les dessous des attributions

Besançon compte près de 15 000 logements sociaux. Soit 21 % de l’ensemble des logements de la ville, largement au-dessus de la moyenne nationale. Loin des grandes barres des années 70 - symbole de la stigmatisation socia- le - les H.L.M. ont fait place à des petits programmes inté- grés jusqu’au centre-ville et dans les quartiers résiden- tiels. Très demandés par les locataires. Près de 60 % des demandes se concentrent sur moins de 15 % du parc locatif H.L.M. Pour beaucoup, cela est synonyme de mois, voire d’années d’attente. Surtout qu’une partie non négli- geable du parc est déjà réservée, au bénéfice des sala- riés des financeurs du logement social. Dès lors, l’attribution des logements est souvent entourée de suspicion, voire de soupçons de pistons - les scandales des années 90, à la mairie de Paris notamment, ont laissé des traces, de la part d’élus ou des services des bailleurs eux-mêmes. Quels sont ces critères ? Et jouent-ils la carte de la mixi- té sociale ? Pas si sûr.

L OYER De 268 euros à 530 euros pour un T4

Censé être un instrument de mixité sociale, le logement social oublie de jouer son rôle. Car la plupart des appartements récents ou bien situés sont souvent plus chers que les autres. Des logements trop chers pour être sociaux

H akima cherche déjà depuis plus d’un an à déménager. Quitter son appartement devenu trop petit et son quartier de la Grette “un peu trop bruyant, surtout en été.” Elle rêve d’un nouveau logement dans les quartiers les plus demandés, le centre-ville ou Saint-Fer- jeux. “Àmoins d’avoir une por- te d’entrée autre dans le systè- me ou d’être un cas social ou une femme battue, c’est très dif- ficile d’obtenir quelque chose” , souffle-t-elle. L’office H.L.M. lui a déjà fait deux proposi- tions, d’appartements au centre-ville qu’elle a dû refu- ser. L’un trop petit et l’autre trop cher. “900 euros hors charges pour un T4 dans la Boucle. Avec un tel montant, c’était impossible. Je suis trop riche pour avoir droit auxA.P.L. mais pas assez pour accéder à la propriété” , reprend-elle.Trop cher, Hakima est pour l’instant toujours dans son ancien appar- tement de la Grette. Créé pour permettre un accès au logement aux catégories sociales qui n’ont pas accès au parc privé ou à la propriété, le logement social a un terrible problème. Celui de ne pas per-

mettre, en grande partie, une véritable mixité sociale. Car même si les organismes H.L.M. affirment le contraire, les loyers dans les programmes les plus prisés - dans des quartiers répu- tés plus sûrs ou dans des immeubles récents - sont sou- vent plus élevés qu’ailleurs.

qu’elles n’ont ni caution, ni garantie et ne travaillent pas. Si elles n’ont pas cela, leur dos- sier sera considéré comme incomplet… Et ne passera même pas en commission.” n S.D.

tiels n’ont pas les moyens de les louer. C’est le paradoxe. Dans certains quartiers, il y a des appartements en vacance. Et en même temps, vous avez des jeunes mères qui restent par- fois chez leurs parents parce

dans la Boucle n’est pas plus cher qu’un autre de notre parc. Tout dépend du plan de finan- cement que nous mettons en place. Le programme que nous avons place Bacchus et celui de Franois ont été financés de la même façon, les loyers sont identiques” , affirme-t-on àHabi- tat 25. Et un des moyens d’augmenter cette mixité socia- le, c’est le P.L.A.I. Un prêt spé- cifique, qui permet d’assurer des loyers très faibles, même dans les programmes de qua- lité, réservés à des locataires dont les ressources n’excèdent pas 60% du plafond de reve- nu. Seul problème, les P.L.A.I. sont “désormais délivrés au compte-gouttes par l’État” , selon la C.L.C.V. Même chose pour la réhabilitation des anciens immeubles, où les aides ont chuté de 35 à 5 %. Ce qui repor- te sur les organismes logeurs et donc les locataires la char- ge des travaux. Et induit des hausses significatives de loyers. “On peut avoir un discours pour vouloir faire des appartements sociaux, reprend Simone Mon- nin, administratrice aux com- missions d’attribution d’Habitat 25 pour le C.L.C.V., ils reste- ront vides si les locataires poten-

la population n’aura pas d’autres moyens que d’aller là où personne ne veut aller” , s’énerve l’association C.L.C.V. (consommation, logement et cadre de vie), qui représente les intérêts des locataires au sein de certaines commissions d’attribution des organismes logeurs.

Un T3, cité de la Baume, revient ain- si à 268 euros par mois, contre 530 euros pour lamême catégorie d’appartement, dans un des nou- veaux programmes

“Un logement dans la Boucle n’est pas plus cher.”

À la retraite, Alain Springaux, qui fait partie de C.L.C.V, a expérimenté cette situation. Résidant de Palente depuis des décennies, il souhaiterait quit-

ter son ancien appartement, trop grand, pour un des futurs logements en construction à une centaine de mètres de son ancien immeuble. “Mais le loyer est à 500 euros par mois, Je ne pourrais pas me permettre de déménager, même si le loge- ment m’est attribué” , reconnaît- il. Les niveaux des loyers sont en fait fixés en fonction des plans de financement mis en place pour la construction ou la réhabilitation des logements sociaux. Plus le plan est inté- ressant et bénéficie de sub- ventions, moins les loyers seront élevés, a priori . “Un logement

de Planoise, à la S.A.F.C. De même un T2 à Van Gogh est affiché 410 euros, 221 euros rue des Roses à Palente. “Il y a un langage et il y a les faits. Dans les beaux logements, réno- vés, seules deux catégories de population peuvent y accéder. Les familles sans ressources avec beaucoup d’enfants mais qui touchent de ce fait une aide au logement importante - sachant qu’une fois les enfants grands, elle n’aura plus les moyens de rester dans cet appar- tement - et des personnes qui ont de fortes ressources, à la limite des plafonds. Le reste de

Les logements sociaux de la rue de la Vieille-Monnaie.

P RIORITÉ 1% logement Le principe de réservation : une pratique légale mais méconnue 7 L’ÉVÉNEMENT Pour récompenser les financeurs des logements sociaux, des appartements leur sont réservés dans chaque programme. Leurs salariés sont alors prioritaires pour leur attribution, sans tenir compte de l’ancienneté de la demande.

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Q uand un immeuble H.L.M. se crée, tous les logements ne sont pas nécessairement disponibles et attribués selon les critères exacts de priorité et d’ancienneté mis en place par les différents orga- nismes logeurs.En fait,une par- tie des programmes immobi-

se portent souvent garants lors des demandes d’emprunts des bailleurs, jusqu’à 20 %. “C’est assez important et représente près de 40 à 50%de notre parc” , note-t-onà laS.A.F.C.Des places réservées qui ne sont pas néces- sairement préemptées à chaque fois. “Il n’y a ni plus ni moins

vations, l’organisme réserva- taire nous fait une proposition de candidature. Le dossier est ensuite étudié en commission. Si tous les critères sont respec- tés, alors il est attribué” ,explique Alain Rotchi, directeur clientè- le de la S.A.F.C. Reste que le système est sou- vent assezméconnu des autres locataires des bailleurs sociaux. Et pas toujours bien accepté. “Dès que nous avons déposé notre dossier de demande de logement, on nous a aussitôt demandés si notre entreprise cotisait au 1%. Cela aurait été beaucoup plus vite pour obtenir quelque chose nous a-t-on dit. On aurait pu avoir une réponse dans les trois mois” , raconte une locataire actuelle d’Habitat 25. Surtout, le système des réser- vations limite la mobilité des autres locataires qui n’en béné- ficient pas. Et qui sont parfois pour certains depuis des années dans le parc social. Au centre- ville, sur les programmes les plus intéressants, comme près du théâtre Bacchus où un immeuble ancien a été rénové récemment parHabitat 25, “sur dix logements, huit sont attri-

R EPÈRES 2 640 demandes en attente aux H.L.M. municipaux

liers est réservée. Rien à voir avec des passe-droits, pour- tant, tout ceci est parfaitement légal. Les collectivités locales ou les orga- nismes participent à la construction du

de logements réser- vés dans les pro- grammes intéres- sants ou les logements récents. Mais c’est certain que les réservataires vont se mobiliser beau- coup plus sur ceux-

Jusqu’à 50 % des logements peuvent être réservés.

bués selon les réservations” ,selon la C.L.C.V. Ce qui n’en laisse que deux pour les autres loca- taires, sauf si dans les deux mois, aucun candidat ne s’est manifesté pour bénéficier de la réservation. n en très large majorité - 95 % du parc - sur le territoire de la ville de Besançon. Au 31 décembre 2004, 2 640 demandes de logements étaient en attente pour le seul office municipal. “Cela ne veut pas dire L’ agglomération bisontine compte 15 750 loge- ments sociaux, répartis

qu’il y a crise du logement social. Car dans le même temps, 159 appartements sont restés vacants dans les quartiers de Fontaine- Écu ou de la Grette. Le problè- me, c’est que la demande se répartit de façon inégale. Plus de 60 % de nos demandes concer- nent seulement 15 % de notre parc” , tempère Denis Baud, le

président de l’office. Quatre bailleurs sociaux se par- tagent ce parc. La S.A.F.C., qui contrôle le tiers des logements sociaux de l’agglomération, la S.A.I.E.M.B., Habitat 25 (21 %) et l’office public municipal des H.L.M. (34,7 %). Les deux der- niers étant réputés moins chers pour les locataires.

logement social en accordant des financements aidés aux bailleurs.En contrepartie, ceux- ci bénéficient de “réservations locatives”, des appartements qu’ils peuvent en priorité attri- buer à leurs salariés. Selon le mode de financement, jusqu’à 50 % des logements peuvent être réservés pour les entre- prises et les collecteurs qui par- ticipent au1 %logement.Quand à l’État, il peut lui aussi se voir réserver jusqu’à 30 % du parc et les collectivités locales - Conseil général ou autres - qui

ci. Et que les salariés des entre- prises du 1 % seront plus mobilisés pour des petits col- lectifs ou de la maison indivi- duelle que pour les appartements réservés dans des cadres moins agréables” , reconnaît Agnès Jeanvoine, d’Habitat 25. Un certainnombre de personnes se retrouvent ainsi en logement social sans avoir eu à passer par le parcours classique. Ce qui ne signifie pas que ceux-ci sont exemptés de respecter le plafond maximal de revenus autorisés. “Dans le cas des réser-

P RIX DES LOYERS Le surloyer, une pratique antisociale Un autre système, peu connu, offre la possi- bilité aux personnes dont le revenu est aisé, de rester dans leur logement social. Cette pra- tique favoriserait la fameuse mixité sociale.

F ONCTIONNEMENT Commissions d’attribution Attribution des logements : le dessous des cartes

Chaque organisme a ses propres commissions et ses critères d’attribution. Urgence de la demande, ancien- neté… des critères qui varient peu.

T ous les logements sociaux ne sont pas nécessaire- ment occupés par des locataires aux revenus infé- rieurs aux plafonds définis. Les personnes, dont les reve- nus ont augmenté depuis leur entrée dans le logement social, peuvent en effet rester dans

penser la différence entre loge- ments conventionnés et prix du marché, pensé pour main- tenir la mixité sociale et évi- ter la fuite des classes moyennes des quartiers les moins favorisés. Mais qui contribue aussi à limiter la rotation dans lesmaisons indi-

“E n juin 2001, lorsque je suis arrivé à la tête de l’office,les réponses n’étaient pas précises. Bien sûr, il fallait res- pecter le plafond de revenu, mais ensuite comment attribuer l’appartement à l’unplu- tôt qu’à l’autre, c’était assez imprécis. On était dans le flou artistique. Et au niveau des textes, il n’y a pas vraiment de mode d’emploi des attributions de locatif conven- tionné” , se souvient Denis Baud, l’actuel président de l’office public municipal des H.L.M.Depuis,l’office s’est doté d’une char- te, “un texte que l’on fournit à nos locataires et qui détaille très clairement les règles de priorité, les logements auxquels les per- sonnes ont droit en fonction de la taille de la famille. Et il est hors de question qu’on y déroge.” Passe-droits, discrimination, l’attribution des logements sociaux est souvent entou- rée de suspicion. Pas toujours justifiée. Chaque organisme bailleur a en fait ses propres commissions chargées de la répar- titiondes logements,qui se réunissent deux à quatre fois parmois.Composées de repré- sentants des locataires,de l’État,dubailleur

social et des collectivités locales, ce sont elles qui étudient tous les dossiers, selon leurspropres critères.Des règles trèsproches d’un bailleur à l’autre : l’ancienneté de la demande,mais aussi sa priorité. “On prend en compte d’abord l’urgence de la situation. Puis on prend en compte des critères com- me l’éloignement du lieude travail,un loyer actuel trop élevé pour lesménages.On essaye de choisir leménage qui nous semble le plus prioritaire” ,affirme-t-on à la S.A.F.C.Autre point commun,l’obligation d’avoir des reve- nus inférieurs aux plafonds fixés.En 2005, ceux-ci étaient de 14 771 euros par an pour une personne seule, 33 686 euros pour un couple avec trois enfants. “Aucun logement n’est attribué au-delà du plafond, assure Agnès Jeanvoine, d’Habitat 25. Dans tou- tema carrière,je crois avoir vudeux ou trois exemples seulement,de personnes qui dépas- saient de quelques dizaines d’euros à pei- ne. C’est alors une procédure lourde, qui doit faire l’objet d’une décision motivée du conseil d’administration.” Et le piston dans tout cela ? Officiellement, il n’existe pas - ou plus. Selon une étude

viduelles ou les appartements les mieux situés. L’associationC.L.C.V. milite quant à elle pour l’abandon du système de surloyer. “Si vous voulez mettre fin aux ghet- tos, il faut permettre

leur appartement. Sous réserve de payer un surloyer de 10 à 30 %. résultat : des personnes aux revenus confortables continuent à occu- per des logements dits sociaux. “On peut très bien ima-

“Même s’il devient chirurgien et gagne bien sa vie.”

nationale réalisée par la C.L.C.V. en novembre 2004, 62,7 % des dossiers sont “favorisés” lors de leur passage en com- mission et bénéficient des critères de prio- rités. Parmi lesquels 39,5 % d’entre eux, toujours selon cette enquête, seraient “pis- tonnés, en raison de pressions des élus ou de certainsmembres de la commission, voi- re de la direction de l’organisme, pour ses salariés par exemple.” À Besançon, on s’en défend. n S.D. Les locataires son t parfois condamnés à ne pas pouvoir changer de logement.

aux classesmoyennes d’y venir aussi. Or avec le surloyer, le logement social devient sou- vent plus cher que le marché.” Dans les faits, ce système

giner qu’un étudiant enméde- cine rentre dans le parc social, puisqu’il n’a alors pas de reve- nu. Il peut très bien conserver son appartement, même s’il devient chirurgien et gagne bien sa vie.Mais dès qu’il vou- dra changer de logement, il devra quitter le social” , résu- me-t-on à Habitat 25. Ce mécanisme vise à com-

concernerait très peu de logements, selon les bailleurs. n

BESANÇON

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C RÈCHES Nouvelle tarification depuis le 1 er janvier “On a l’impression qu’on nous a forcé la main” Les parents ne l’ont appris que mi-décembre. Pressée par la caisse d’allocations fami- liales, la ville de Besançon applique depuis le 1 er janvier un nouveau règlement inté-

En bref

l Loisirs Le salon “Envies de créer”, premier salon entièrement dédié aux loisirs créatifs, est organisé du 9 au 12 mars pro- chain à Besançon-Micropo- lis. Plus de 70 exposants sont Le Secours Populaire organi- se une foire aux livres les 15 et 16 janvier dans le hall de la mairie de Novillars. Same- di de 14 heures à 18 heures et dimanche de 10 heures à 17 heures. l Innovation Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche lance la huitième édition du concours national d’aide à la création d’entreprises de tech- nologies innovantes. Date limi- te de dépôt des candidatures : le 28 février. Renseignements au 03 81 47 08 90. l Rap Le C.A.E.M. de Planoise (car- refour d’animation et d’expression musicales) ouvre un atelier rap, tous les mar- dis entre 18 heures et 20 heures. Ce nouvel atelier sera animé par Germinal Paga- ni du groupe de hip-hop la Khamsa. Ce Planoisien pure souche initie aux techniques d’écriture (familiarisation avec les rimes et les figures de sty- le) et à la création musicale. Renseignements au 03 81 51 21 36. attendus. l Livres

rieur dans ses crèches. Conséquence : des tarifs à l’heure et moins de flexibilité pour les familles.

P our les parents d’enfants en bas âge, la nouvelle a fait l’effet d’une douche froide à quelques jours des vacances de Noël. Depuis le 1 er janvier 2006, l’ensemble des crèches et haltes-garderies municipales de Besançon applique un nou- veau règlement intérieur. Exit les facturations à la journée ou à la demi-journée, les tarifs sont désormais décomptés à l’heure de présence de l’enfant. Les parents peuvent ainsi choi- sir trois forfaits, de cinq, huit ou dix heures de garde par jour. “En fonction des salaires des parents, cela peut représenter jusqu’à 20 % de baisse sur la facture, pour ceux qui opteront pour le nouveau forfait de huit heures” , met en avant Fran- çoise Fellmann, l’adjointe au maire en charge de la petite enfance. Mis en place dans la précipi- tation à la mi-décembre - les directrices de crèches n’auraient pris connaissance du contenu de la réforme que le 6 décembre

- le nouveau règlement a pris de court de nombreux parents. “On a reçu le courrier le 15 décembre, tout devait être signé le 1 er janvier. C’était en plus pendant les vacances scolaires, impossible de trouver d’autres solutions, de se renseigner” , s’énerve Chantal Monteiro, qui a “l’impression qu’on nous a forcé la main” pour signer le nouveau règlement. ` Réclamée depuis plusieursmois

pourra plus non plus amener son enfant une fois le matin, une fois l’après-midi” , reprend la directrice de la petite enfan- ce. Et surtout, la réforme met fin à la possibilité d’adopter des plannings flottants. Une possibilité offerte, jusque-là, par les crèches familiales. Et permettait d’adapter les jours de garde des enfants aux besoins des mères dont les horaires de travail sont

flexibles. C’était le cas de Chantal Montei- ro. Selon ses jours de gar- de, cette infirmière faisait garder son enfant deux ou quatre jours par semaine. “Je payais au final un for-

par la caisse natio- nale d’allocations familiales - qui a déjà initié des change- ments identiques dans la plupart des grandes villes fran- çaises -, la réforme des crèches bison-

“Impossible de trouver d’autres solutions.”

Enzo et Louis vont tous deux à la crèche familiale. Pour leurs mères, leur mode de garde est devenu

un casse-tête avec la mise en place du nouveau règlement des crèches.

calculs. Au total, le nouveau système devrait lui revenir plus cher. “Avec mon forfait mi- temps, j’avais l’équivalent de 11 jours par mois, désormais, c’est tombé à 10 jours” , affir- me-t-elle. Certaines de ses amies envisagent déjà de cher- cher d’autres solutions à par- tir de septembre prochain.

Autre changement important, financier cette fois, la dispari- tion de l’abattement de 50 % pour le deuxième enfant. “C’était une disposition propre à Besançon et qui n’est abso- lument pas prévue par les textes et la C.A.F.” , se justifie-t-on à la ville. n S.D. l Résistances Deuxième éditiondes rencontres “culture et résistances”du 17 au 19 février à Besançon. une manifestation de résistance aux notions de “pensée unique” et de “commercialisation de la cul- ture”. Conférences, musique et théâtre au programme. Ren- seignements au 03 81 80 46 93. l Colonies Théâtre, expositions et ren- contres d’auteurs autour du thème “images et colonies”du 16 janvier au 23 février sur le campus de la Bouloie à Besan- çon. Renseignements au 03 81 66 51 78. l Concert L’orchestre de Besançon don- ne un concert en l’église de Thise mercredi 18 janvier à 20 h 30, dans le cadre du 250 ème anniversaire de la naissance de Mozart. Renseignements u 03 81 61 07 33. l Salaires Selon l’I.N.S.E.E., en 2003, avec un salaire net moyen horaire, la Franche-Comté se classe au dixième rang des régions métropolitaines. Mais un sala- rié sur deux perçoit moins de 9 euros net de l’heure. l Industrie Toujours selon l’I.N.S.E.E., la Franche-Comté a perdu 4 300 emplois industriels sur la seu- le année 2003. Uniquement dans le Doubs, cette baisse se chiffre à 2 900 emplois. En bref

tines risque surtout de rendre le service beaucoup moins flexible pour les parents. Car plus question, avec le nouveau règlement, de faire garder son enfant 4 jours et demi ou 3 jours et demi. “Les parents devront choisir entre quatre ou cinq jours seulement. On ne

fait de trois jours. Là, j’ai été obligée d’opter pour le forfait le couvrant, pour ne pas être coincée. Quatre jours par semai- ne, sachant que je ne l’utiliserai pas complètement” , explique- t-elle. Infirmière également, Odile Allemandet a elle aussi fait ses

C OMMERCE

Moins d’impayés qu’en 2004 Les chèques sont bannis par les buralistes

De plus en plus de bureaux de tabac refu- sent désormais les paiements pas chèques. Par peur des impayés. Pourtant, le nombre de chèques sans provision n’a pas aug- menté en 2005.

L a petite affichette blanche a été collée près de la caisse. “À cause de la recrudescence de chèques volés, nous n’acceptons plus les chèques. Merci de votre com- préhension” , dit celle-ci. Depuis plusieurs mois déjà, ce genre de petites affichettes se mul- tiplie dans les commerces bison- tins. Particulièrement dans les

te émise par les commerçants des chèques volés mais surtout de ceux sans provision . Qui préfèrent ne pas prendre de risques. Certains continuent à les accepter, mais sous condi- tion. Comme aubureaude tabac de l’avenue d’Ile-de-France,dans le quartier de Planoise, où, depuis un peu moins d’un an, on “accepte les chèques, mais

bureaux de tabac. “C’est ce qu’on a fait. On a mis une feuille il y a quelques mois. C’est en discutant avec des clients et des collègues, qui s’étonnaient qu’on

uniquement pour les habitués et les per- sonnes qui résident sur Besançon. Cela limite les risques. Pour tous les gens de passage,qui viennent de l’extérieur, on

325 cas par mois en 2005

à la Caisse d’Épargne.

essaye de faire attention.” Même politique au tabac Le Rallye,rue deVesoul,où le bura- liste affirme n’accepter que les chèques de personnes connues. “Sinon, cela m’est déjà arrivé d’appeler la banque pour véri- fier. Des fois, je me dis que si je faisais comme mes collègues et n’en acceptait aucun, ce serait peut-être plus simple.” Dans les derniers mois, le nombre de chèques volés n’a

accepte encore les chèques, que l’on s’y est mis” , explique-t-on dans un bureau de tabac du quartier de Rosemont. “Et en général, cela ne pose pas de pro- blème aux clients, les chèques sont de toute manière de moins en moins utilisés.” Les paiements par chèques se trouvent de plus en plus ban- nis, au profit d’autres moyens de paiements, comme la carte bancaire. La cause : la crain-

De plus en plus de bureaux de tabac bisontins préfèrent ne plus accepter les chèques. Par peur des impayés.

pourtant pas augmenté, selon la police bisontine. Pas plus que le nombre de chèques sans pro- vision. “Concernant nos clients, nous n’avons pas remarqué d’augmentation des impayés. Le phénomène serait même en léger recul par rapport à l’année

vrai ras-le-bol. Avec toutes les hausses des taxes sur le tabac, les chèques sans provision sont un peu la goutte d’eau qui fait déborder le vase” , reprend-on, avenue d’Ile-de-France. n S.D.

dernière, avec 325 cas par mois en 2005 contre 389 par mois de moyenne en 2004” , affirme par exemple la Caisse d’Épargne. Un constat que ne contestent pas les buralistes. “Mais même s’il n’y a pas forcément de recru- descence des impayés, il y a un

DOSSIER

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RECENSEMENT : le Grand Besançon à la loupe

Ce n’est qu’en 2009, quand toutes les communes auront été recen- sées, qu’il sera possible de dresser un tableau complet de l’évolution de la population dans le Grand Besançon. Pour l’instant, seul un cinquième des communes (de moins de 10 000 habitants) a été passé au crible depuis 2004. Néanmoins, les premiers indicateurs fournis par l’I.N.S.E.E. confirment que les villages situés dans les premières et deuxièmes couronnes autour de Besançon ont ten- dance à gagner de nouvelles âmes, parfois de façon considérable comme à Chemaudin, Montferrand-le-Château, Saône ou Che- maudin. Cette évolution positive s’accompagne d’un lot d’atouts et d’inconvénients pour les collectivités dont la dotation de fonction- nement délivrée par l’État est amenée à augmenter compte tenu de cette évolution positive confirmée par le recensement. Mais elles doivent aussi apprendre à gérer ce flux de population en créant de nouveaux services. La Presse Bisontine vous invite à découvrir les chiffres de l’évolution du nombre d’habitants dans les communes du Grand Besançon recensées en 2004 et 2005, Besançon faisant l’objet d’un traitement particulier.

R ECENSEMENT

122 308 habitants en 1999 Besançon continuerait à perdre des habitants

Les experts de l’I.N.S.E.E. ne disposent pas de suffisamment de recul pour être affirmatifs sur l’évolution de la population à Besançon. Certains d’entre eux se risquent néanmoins à lâcher une tendance qui mentionne une baisse du nombre d’habitants dans la capitale régionale alors que la couronne périurbaine est en plein essor.

L e 17 janvier, l’I.N.S.E.E. (institut natio- nal de la statistique) publie les résul- tats 2005 de la seconde campagne de recensement de la population. Depuis que le mode de comptage des habitants a été dépoussiéré en 2002, c’est désormais un cin- quième des communes de moins de 10 000 habi- tants qui sont recensées chaque année. L’opération a débuté en 2004. Elle se termi- nera en 2008. Les communes de plus de 10 000 habitants comme Besançon font l’objet d’un régime particulier, puisqu’elles sont recensées tous les ans sur la base d’un échantillon de 8% environ de la population. La technique permet ainsi d’obtenir une photographie plus précise et régulière de l’évolution de la population sur l’ensemble du territoire français. L’ancien sys- tème dressait un état des lieux tous les dix ans seulement. Les chiffres finissaient donc par être trop approximatifs. Un laps de temps trop long en effet pour que les collectivités prévoient les équipements collectifs adaptés à leur évolution. “C’était difficile d’envisager la construction d’une crèche par exemple. Il est préférable pour une collectivité de pouvoir s’appuyer sur des données plus fiables, en comptant régulièrement la popu- lation” reconnaissent les services de l’I.N.S.E.E. Une partie des communes du Grand Besan- çon a donc été passée au crible en 2004 et 2005, comme d’autres le seront en 2006, 2007 et 2008. Les résultats des premières campagnes de recensement confirment que le nombre d’habitants a tendance à fortement progres- ser dans les villages qui se trouvent dans les première et deuxième couronnes de Besançon. C’est le cas de Chalezeule, Montferrand-le-

Château, Fontain, Franois, Saône ou encore Chemaudin, commune qui a gagné plus de 200 habitants en cinq ans ! Par contre, certains bourgs tels que Devecey voient leur popula- tion stagner voire légèrement baisser. C’est le lot de la plupart des bourgs-centres de cet aca- bit. Le développement de la couronne périurbai- ne est caractéristique d’une population qui se déplace ces cinq dernières années. Elle a ten- dance à délaisser les grandes agglomérations pour s’installer dans les villages satellites. Cet effet centrifuge qui tire les personnes vers l’extérieur assoit les villes dans une relative stagnation de leur nombre d’habitants. L’I.N.S.E.E. n’est pas affirmatif sur l’évolution de Besançon puisqu’il ne dispose pas encore de données suffisamment précises pour en tirer des conclusions trop hâtives. “D’ailleurs le 17 janvier, compte tenu de cette incertitu- de, nous ne pouvons pas présenter les résultats précis de Besançon.” Les sta- tistiques s’affineront au fil des cam- pagnes de recensement menées chaque année dans la capitale régionale sur un échantillon de 8% de la population jusqu’en 2008. C’est au terme de cet- te opération globale que le bilan sera dressé. Néanmoins, certains spécialistes de l’institut de la statistique admettent dès maintenant que “Besançon perd des habitants. Ce n’est pas propre à cette ville.” En 1999, 122 308 personnes ont été recensées. La troisième campagne de comptage vient de débuter. Peut-être que les résultats de cette enquête contrediront cette tendance annoncée par quelques représentants de cet organisme. Elle se déroule sur deux mois et court jusqu’à

“Ce n’est pas propre à cette ville.”

La ville de Besançon aurait tendance à perdre des habitants au bénéfice des villages périphériques.

pour aller à la rencontre des ménages retenus pour la campagne de comptage 2006. Au pro- gramme, un ensemble de questions dont cer- taines dépassent largement le cadre du simple recensement de la population. Mais toutes ces informations sont tenues confidentielles, et précieusement gardées avant d’être transmises à l’I.N.S.E.E. qui les analysera. n T.C.

fin février. Si c’est un tirage au sort qui fixe les communes sur l’année de leur recensement, pour les villes de plus de 10 000 habitants, c’est un échantillon d’adresses prises au hasard qui est recensé. À Besançon, il y en a 900 qui ont été désignées et réparties sur toute la ville, soit un total de 5 000 logements. 35 agents recenseurs vont sillonner les quartiers de capitale régionale

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