La Presse Bisontine 63 - Février 2006

DOSSIER

9

RECENSEMENT : le Grand Besançon à la loupe

Ce n’est qu’en 2009, quand toutes les communes auront été recen- sées, qu’il sera possible de dresser un tableau complet de l’évolution de la population dans le Grand Besançon. Pour l’instant, seul un cinquième des communes (de moins de 10 000 habitants) a été passé au crible depuis 2004. Néanmoins, les premiers indicateurs fournis par l’I.N.S.E.E. confirment que les villages situés dans les premières et deuxièmes couronnes autour de Besançon ont ten- dance à gagner de nouvelles âmes, parfois de façon considérable comme à Chemaudin, Montferrand-le-Château, Saône ou Che- maudin. Cette évolution positive s’accompagne d’un lot d’atouts et d’inconvénients pour les collectivités dont la dotation de fonction- nement délivrée par l’État est amenée à augmenter compte tenu de cette évolution positive confirmée par le recensement. Mais elles doivent aussi apprendre à gérer ce flux de population en créant de nouveaux services. La Presse Bisontine vous invite à découvrir les chiffres de l’évolution du nombre d’habitants dans les communes du Grand Besançon recensées en 2004 et 2005, Besançon faisant l’objet d’un traitement particulier.

R ECENSEMENT

122 308 habitants en 1999 Besançon continuerait à perdre des habitants

Les experts de l’I.N.S.E.E. ne disposent pas de suffisamment de recul pour être affirmatifs sur l’évolution de la population à Besançon. Certains d’entre eux se risquent néanmoins à lâcher une tendance qui mentionne une baisse du nombre d’habitants dans la capitale régionale alors que la couronne périurbaine est en plein essor.

L e 17 janvier, l’I.N.S.E.E. (institut natio- nal de la statistique) publie les résul- tats 2005 de la seconde campagne de recensement de la population. Depuis que le mode de comptage des habitants a été dépoussiéré en 2002, c’est désormais un cin- quième des communes de moins de 10 000 habi- tants qui sont recensées chaque année. L’opération a débuté en 2004. Elle se termi- nera en 2008. Les communes de plus de 10 000 habitants comme Besançon font l’objet d’un régime particulier, puisqu’elles sont recensées tous les ans sur la base d’un échantillon de 8% environ de la population. La technique permet ainsi d’obtenir une photographie plus précise et régulière de l’évolution de la population sur l’ensemble du territoire français. L’ancien sys- tème dressait un état des lieux tous les dix ans seulement. Les chiffres finissaient donc par être trop approximatifs. Un laps de temps trop long en effet pour que les collectivités prévoient les équipements collectifs adaptés à leur évolution. “C’était difficile d’envisager la construction d’une crèche par exemple. Il est préférable pour une collectivité de pouvoir s’appuyer sur des données plus fiables, en comptant régulièrement la popu- lation” reconnaissent les services de l’I.N.S.E.E. Une partie des communes du Grand Besan- çon a donc été passée au crible en 2004 et 2005, comme d’autres le seront en 2006, 2007 et 2008. Les résultats des premières campagnes de recensement confirment que le nombre d’habitants a tendance à fortement progres- ser dans les villages qui se trouvent dans les première et deuxième couronnes de Besançon. C’est le cas de Chalezeule, Montferrand-le-

Château, Fontain, Franois, Saône ou encore Chemaudin, commune qui a gagné plus de 200 habitants en cinq ans ! Par contre, certains bourgs tels que Devecey voient leur popula- tion stagner voire légèrement baisser. C’est le lot de la plupart des bourgs-centres de cet aca- bit. Le développement de la couronne périurbai- ne est caractéristique d’une population qui se déplace ces cinq dernières années. Elle a ten- dance à délaisser les grandes agglomérations pour s’installer dans les villages satellites. Cet effet centrifuge qui tire les personnes vers l’extérieur assoit les villes dans une relative stagnation de leur nombre d’habitants. L’I.N.S.E.E. n’est pas affirmatif sur l’évolution de Besançon puisqu’il ne dispose pas encore de données suffisamment précises pour en tirer des conclusions trop hâtives. “D’ailleurs le 17 janvier, compte tenu de cette incertitu- de, nous ne pouvons pas présenter les résultats précis de Besançon.” Les sta- tistiques s’affineront au fil des cam- pagnes de recensement menées chaque année dans la capitale régionale sur un échantillon de 8% de la population jusqu’en 2008. C’est au terme de cet- te opération globale que le bilan sera dressé. Néanmoins, certains spécialistes de l’institut de la statistique admettent dès maintenant que “Besançon perd des habitants. Ce n’est pas propre à cette ville.” En 1999, 122 308 personnes ont été recensées. La troisième campagne de comptage vient de débuter. Peut-être que les résultats de cette enquête contrediront cette tendance annoncée par quelques représentants de cet organisme. Elle se déroule sur deux mois et court jusqu’à

“Ce n’est pas propre à cette ville.”

La ville de Besançon aurait tendance à perdre des habitants au bénéfice des villages périphériques.

pour aller à la rencontre des ménages retenus pour la campagne de comptage 2006. Au pro- gramme, un ensemble de questions dont cer- taines dépassent largement le cadre du simple recensement de la population. Mais toutes ces informations sont tenues confidentielles, et précieusement gardées avant d’être transmises à l’I.N.S.E.E. qui les analysera. n T.C.

fin février. Si c’est un tirage au sort qui fixe les communes sur l’année de leur recensement, pour les villes de plus de 10 000 habitants, c’est un échantillon d’adresses prises au hasard qui est recensé. À Besançon, il y en a 900 qui ont été désignées et réparties sur toute la ville, soit un total de 5 000 logements. 35 agents recenseurs vont sillonner les quartiers de capitale régionale

Made with FlippingBook - Online catalogs