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Au temps où les bouchers tuaient les bêtes dans les rues, ce quartier n’était pas si coquet…

restitue à merveille cet habitat et commerce des bouchers, du rez-de-chaussée, avec sa devanture en bois et ses « billots » pour découper la viande, jusqu’au grenier, où séchaient les peaux des bêtes. UNE CONFIGURATION ORIGINALE Avec ses maisons à pans de bois médiévales restaurées et ses belles enseignes en fer forgé, la rue de la Boucherie et les ruelles piétonnes aux alentours constituent l’un des endroits les plus pittoresques du Vieux-Limoges. Pourtant, au début des années 1970, il s’en est fallu de peu pour que ce quartier ne soit rasé pour y ériger de grands ensembles. « C’était un quartier vétuste à l’abandon, presque un taudis, mais il ne fallait pas le détruire tant c’était une configuration originale ! Pour le sauvegarder, en 1973, naissent l’associa- tion Renaissance du Vieux-Limoges et la Frairie des Petits Ventres, une fête inspirée d’une tradition populaire. Le succès de cette fête, dans le quartier, a été tel que la municipalité nous a entendus » , explique Michel Toulet, président de Renaissance

L’un des symboles du quartier est la chapelle Saint-Aurélien, construite au xiv e siècle par les bouchers, une confrérie très pieuse.

du Vieux-Limoges. Pourquoi les bouchers se fixèrent-ils ici ? « Dès le xiii e siècle, aumoment où le château de Limoges prend de l’essor, ils s’installent dans l’enceinte, notamment du fait de la présence d’unpetit ruisseau, indispensablepour laver lesbêtes ou lesang , expliqueGermaineAuzeméry-Clouteau, du service ville d’art et d’histoire. Ils s’y regroupent quasiment tous au xvi e siècle, jusqu’à l’extrême fin du xix e . La corporation des bouchers de Limoges – l’une des plus célèbres de France – existera bien après la Révolution. » UN ÎLOT DANS LA VILLE Le quartier de la Boucherie forme alors un monde à part, qui dès le xix e siècle est men- tionné pour sa singularité et son caractère. « Dans la seconde moitié du xix e siècle, c’est le

Dans les années 1970, le quartier, vétuste, vidé de ses habitants, aurait pu être détruit. C’était sans compter sur la vitalité de certains Limougeauds et leur attachement au patrimoine et à l’histoire de leur ville…

Philippe Roy / Détours en France x 3

numēro 190 / avril 2016 / www.detoursenfrance.fr

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