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Le mont Andouze marque la ligne de partage des eaux des bassins de la Loire et de la Dordogne. Son sommet, le signal d’Andouze, culmine à 953 mètres.

Cette borne indique l’une des trois principales sources de la

Vienne. Sur le plateau de Millevaches,

difficile de suivre tous les chemins de l’eau, tant ils sont nombreux.

font le bonheur des baigneurs. Seuls les bourgs qui constellent le plateau offrent un peu de cha- leur humaine. Et encore, ils ont la rudesse, l’aspect sévère de certains villages armoricains, avec leurs maisons en granit, leurs toitures d’ardoise ou de lauze – voyez le superbe Meymac, porte d’entrée du plateau, Peyrelevade, Viam ou Millevaches, le village le plus haut de Corrèze. UNE INVERSION PAYSAGÈRE Enpleinenature, àproximitéduvillagedeSaint- Merd-les-Oussines, les ruines gallo-romaines des Cars (voir encadré page 61) apparaissent comme les traces d’une civilisation perdue. Le temps semble s’être arrêté il y a des siècles, lorsque l’on contemple ses vestiges. « Inchangé, Millevaches ? Détrompez-vous, le paysage a été très transformé, rappelle Gilles Despeyroux. Cette terre pelée – la lande couvrait plus de 70 % des terres, avec quelques zones boisées de chênes et de hêtres –a changé. Exode rural, essoufflement de l’élevage… La végétation s’est naturellement étof- fée et, disons-le clairement, la forêt couvre 50 %du territoire. On a planté des arbres pour faire rentrer

Philippe Roy - Détours en France x 7

UN NOMQUI COULE DE SOURCE Millevaches ne doit pas sonnomaunombre de ses belles vaches limousines qui paissent dans les prairies, mais étymologiquement plutôt aux milliers de « batz » (sources, en celte) qui émaillent le plateau (même si d’autres, plus latinistes, optent pour « la montagne déserte »). « Millevaches, c’est le toit duLimousin, d’où s’écoulent d’innombrables rivières. Certains géographes avancent le chiffre de six mille sources ! Millevaches est un “château d’eau”, les zones tourbeuses retiennent, filtrent l’eau qui s’écoule ensuite très rapidement sur les versants ! » , poursuit Gilles Despeyroux. On aura cherché, de l’eau jusqu’aux mollets, la source de la Vézère, celle de la Vienne, de la Corrèze, de la Diège ou encore de la Creuse : Millevaches est un pays gorgé d’eau qui lui donne parfois des allures desHighlands écossais, voire, selon lamétéochan- geante et capricieuse, du Grand Nord – il y a une stationde ski de fond àGentioux. L’été, les innom- brables étangs, lacs et cascades aux eaux pures

Les peintres sur le motif auraient certainement aimé ce lieu parfait : le lac collinaire formé par la retenue d’eau du ruisseau de Salvaneix, près de Saint- Yrieix-le-Déjalat. Dans le village de Meymac, la fontaine de la place de l’Hôtel- de-Ville devance la Grand-Rue et le beffroi (dit aussi tour de l’Horloge) de l’ancienne porte du Midi, datée du xiii e siècle.

numēro 190 / avril 2016 / www.detoursenfrance.fr

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