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À PARTIR DE _ BRIVE-LA-GAILLARDE 90

BEAULIEU-SUR-DORDOGNE Niché dans unméandre de laDordogne, ce bourg très vivant, aux confins de la Corrèze, fleure déjà bon le sud. Réputé pour la douceur de son climat et sa végétation quasi tropicale, Beaulieu vaut le détour pour son abbatiale romane et les ravissants bords de la rivière, jadis animés par les haltes des gabariers. L A R I V I E R A L I MOU S I N E

L

e joyau du village, c’est son abbatiale Saint-Pierre, en plein cœur du bourg. Unique vestiged’une abbaye fondée en 855 par Rodolphe de Turenne, arche- vêque deBourges, elle est à l’origine du

développement de Beaulieu. À première vue, c’est une austère église romane engrès ocreplutôt pâle… Mais, approchez-vous de son portail sud, protégé par unporche, il aborde le thèmede laParousie, une scène très rarement représentée. Cette sculpturedu début du xii e siècle est considérée comme un chef- d’œuvre de l’art roman. ANGE, SOLDAT OU SIRÈNE ? Autour de l’église, un réseau de ruelles médiévales très vivantes, pavées de galets de Dordogne. L’ensemble n’est pas forcément toujours très pimpant, mais ses nombreuses maisons à pans de bois et à encorbellement dégagent un charme fou. Impossible de rester de marbre devant la maison Renaissance, place de la Bridolle. La maison date en fait… du xix e siècle, mais sa façade fourmille de médaillons et de sculptures du xvi e siècle. La, on repère un ange, ici, un soldat, une sirène ou des animaux fantas- tiques. Vous n’êtes pas au bout de vos surprises : à l’intérieur, qui se visite, une monumentale cheminée du xv e siècle représente la scène de la Tentation. Par l’une des portes qui marquaient l’entrée de la ville fortifiée, empruntez les ruelles

Philippe Roy - Détours en France x 3

La ville fermée dans ses remparts comportait trois portes fortifiées. Deux ont été conservées dont celle-ci, aux murs de deux mètres d’épaisseur, la porte de la Chapelle.

Entre architecture villageoise et pierres de remploi, une belle ambiance médiévale.

qui dégringolent vers les bords de la rivière et le faubourg Majeur. « C’était dès le Haut Moyen Âge un village, peuplé de pêcheurs, de vignerons et d’éleveurs. C’est le berceau de Beaulieu » , note Frédéric Le Hech, historien du village. Rue des Pêcheurs, rue des Mariniers, rue des Gabariers… Une autre atmosphère se dévoile, comme si c’était un autre village, totalement tourné vers la rivière, que l’on découvrait. « Beaulieu était une étape pour des mariniers, jusqu’à la fin du xix e siècle, ils descendaient la Dordogne depuis Argentat jusqu’à Libourne, dans le Bordelais, où ils acheminaient essentiellement du bois : piquet de châtaignier pour les tuteurs des vignes, du chêne pour faire des tonneaux… Cette activité faisait vivre beaucoup d’auberges à Beaulieu, mais aussi quelques passeurs locaux qui mon- nayaient le déplacement des gabarres dans les eaux dangereuses de la Dordogne. »

numēro 190 / avril 2016 / www.detoursenfrance.fr

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