La Presse Bisontine 88 - Mai 2008

LE PORTRAIT

La Presse Bisontine n°88 - Mai 2008

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POLITIQUE Un symbole de la diversité La tête, les jambes et la conscience politique Hayatte Akodad a fait son entrée au conseil municipal en mars dernier. À 26 ans, elle est la nouvelle conseillère municipale aux animations sportives. Ren- contre avec une sportive talentueuse, brillante étu- diante et féministe convaincue.

Jean-Louis Fousseret avait fait d’Hayatte Akodad un des sym- boles de la réussite républicaine.

L es journées d’Hayatte Akodad feraient-elles plus de 24 heures ? On peut se poser la question au regard de ses multiples activités et la question qui vient à l’esprit est tout simplement “Comment fait-elle ?” Cal- me, posée, sourire aux lèvres, la nou- velle conseillère municipale n’affiche pourtant pas cette image de “working girl” débordée passant dans les cou- loirs telle une tornade. Au contraire, elle prend le temps, s’installe et explique

seulement “pour me dépenser, faire autre chose que de la médecine et éva- cuer sereinement. C’est un sport com- plet et depuis, ma santé est plus soli- de.” Pour elle qui aspire à devenir médecin du sport, urgentiste ou gyné- co-obstétricienne “mais ça dépendra des résultats du concours de l’internat” , boxe et médecine sont très proches. “En médecine, il faut se battre pour y arriver. Tant qu’on n’est pas précis, on risque d’échouer. Sur un ring comme pour un diagnostic, les erreurs peuvent avoir de graves conséquences.” Elle évoque le combat contre soi-même, le respect de l’adversaire. Hayatte Akodad a grandi à Montbé- liard, entourée de ses parents “d’origine marocaine et qui ont appris d’eux- mêmes le français.” À la maison, le cœur penche à gauche. “J’étais adhé- rente auM.J.S. - mouvement des jeunes socialistes - mais je me suis vraiment investie lors de la dernière présiden- tielle.” La victoire de Nicolas Sarkozy passe mal. “J’étais tellement dépitée que j’ai décidé d’agir.” Militante de terrain, elle s’inscrit

quelques mois plus tard sur la liste de Jean-Louis Fousseret. Une élection plus tard, la voilà au conseil munici- pal. Seule une autre conseillère est plus jeune qu’elle. “On m’appelle la gamine mais on me prend au sérieux et ce n’est pas à cause de mes titres en boxe ! J’arrive munie de mon esprit cri- tique et si j’avais senti une proposition malhonnête, je l’aurais déclinée.” Et pour que les choses soient encore plus claires, elle ajoute. “Je ne suis pas là pour jouer ma star mais pour m’investir dans ma ville.” Car, au conseil comme ailleurs, Hayat- te Akodad ne compte pas faire de la figuration. “Je m’inscris dans la conti-

Alors, une surdouée, HayatteAkodad ? “J’ai quelques capacités bien exploi- tées, je dors peu et suis une pro de l’organisation” répond-elle simplement. Cet été, comme toujours, elle partira au Maroc où elle mènera une action de prévention du diabète et des risques cardio-vasculaires avec son associa- tion humanitaire Soleil Bleu dont elle est la vice-présidente. Seule petite ombre au tableau, Hayatte Akodad n’a pas encore trouvé le Prince charmant. Mais aurait-elle le temps de le voir ? A.B.

nuité. Mon but est de promouvoir le sport féminin de masse.” Se qualifiant de féministe militante, elle croit aux valeurs du sport pour affirmer la pla- ce des femmes. “Il faut avoir conscien- ce de ses capacités et aller au-delà de soi-même. Si on peut le faire dans le sport, on peut le faire partout.” Elle veut tordre le cou aux idées reçues, oublier la prof qui lui conseillait d’être infirmière plutôt que médecin - trop dur pour une femme - ou l’impression ressentie quand elle a poussé les portes d’une salle de boxe pour la première fois. “Je me suis dit, jamais ils ne m’accepteront et en fait, ils sont tous devenus mes grands frères.”

que oui, elle est en sixiè- me année de médecine et prépare le concours de l’internat et oui elle est bien championne de boxe. “Je suis vice-cham- pionne de France fédé- ral en combat, vice-cham- pionne de France universitaire en assaut, championne de France universitaire en boxe anglaise et boxe améri- caine” précise-t-elle. Elle a débuté la disci- pline il y a quatre ans

“Ils sont tous devenus mes grands frères.”

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