La Presse Bisontine 91 - Septembre 2008

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n°91 - Septembre 2008

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Les automobilistes n’ont plus que deux ans à attendre avant de pouvoir - enfin - circuler sur la voie des Mercu- reaux qui relie La Vèze à Beure. Les habitués du bouchon matinal de la côte de Morre pourront retrouver un mini- mum de sérénité avec la mise en service en 2010 de cette 2 x 2 voies. L’ouverture de cet axe routier va-t-elle régler tous les problèmes de circulation ? Pas sûr. De toute évi- dence, la situation va s’améliorer. Mais on peut d’ores et déjà redouter que le trafic soit obstrué aux heures de poin- te au giratoire de Beure, là où s’arrêtera la voie des Mer- cureaux. Cela fait partie des incohérences de ce projet d’aménagement du territoire lancée en 1988. Pour donner toute sa cohérence et sa pleine efficacité au contourne- ment Ouest de Besançon, la logique aurait voulu que soit réalisée dans le même le maillon manquant entre Beure et la voie des Montboucons, la 2 x 2 voies qui file sur École- Valentin. Or ce tronçon de 5 km ne fait l’objet d’aucune étude et encore moins de financement. Consternant. Quid de Planoise et de La Vèze ? Le contournement finira-t-il par être achevé un jour ? Il reste 7 kilomètres de route à réaliser pour finaliser le contourne- ment Ouest de Besançon. Or, il n’y a ni budget ni calendrier pour les tronçons de Beure-Planoise, et le Trou-au-Loup-La Vèze. VOIE DES MERCUREAUX : LE CHANTIER DE TOUS LES EXCÈS ET APRÈS

L’ ouverture de la 2 x 2 voies entre Beure et La Vèze en 2010 ne signifie pas que le contourne- ment de Besançon par l’Ouest est terminé. Il le sera lorsque les deux tronçons manquants (Le Trou au Loup-La Vèze et Beure-Planoise) auront été réalisés. Ce n’est pas pour demain ! Le commentaire du préfet Jacques Barthélémy sur le projet est une nouvelle invitation à la patien- ce. Il faudra encore attendre. “Le coût estimatif du tronçon de 2 km entre le Trou-au-Loup et La Vèze est de 25 millions d’euros. Celui de 5 km entre Beure et Planoise est de 70 mil- lions d’euros. Il reste donc 95 mil- lions d’euros de travaux pour ces deux

parties qu’il faudra faire. Mais dans quel délai, c’est un peu tôt pour le dire, même s’il faudra terminer un jour ce contournement” a-t-il décla- ré le 21 août lors de la visite du chan- tier des Mercureaux. À une époque où l’État surveille son porte-monnaie, il est improbable qu’il abonde largement au financement de ces derniers tronçons. D’autant que depuis le Grenelle de l’Environnement, la priorité est moins donnée aux routes qu’aux infra- structures ferroviaires et fluviales. Le contexte n’est donc pas favorable aux élus qui défendent les intérêts de la capitale régionale et de la Franche-Comté pour décrocher des

La construc- tion du

viaduc de Velotte est en cours.

Cet office dispose d’une enveloppe de 800 millions d’euros à répartir entre 22 régions françaises. Les élus bisontins devront donc peser de tout leur poids politique pour espé- rer décrocher des crédits suffisants pour espérer engager les deux der- niers tronçons du contournement Ouest de Besançon. En juillet, Jean- Louis Fousseret, Françoise Branget et Jacques Grosperrin sont allés plai- der leur cause devant Dominique Bussereau, secrétaire d’État en char- ge des Transports. “Ensemble, nous avons dit que la liaison Beure-Pla- noise est d’une urgence absolue. L’exaspération de la population est totale” martèle la députée Françoi- se Branget. À ce jour, la parlemen- taire n’a pas obtenu du ministère de réponse écrite, mais elle pense avoir été entendue. L’avenir le dira. T.C.

qui définira le montant de l’enveloppe pour la Franche-Comté. On espère le meilleur arbitrage possible, en tenant compte qu’aujourd’hui, la dotation pour la région est de 20 millions d’euros par an” précise Jacques Bar- thélémy qui n’exclut pas pouvoir obte- nirmieux. “La Franche-Comté a besoin de désenclavements et d’équipements publics significatifs pour se dévelop- per.” Il est toutefois peu probable que le miracle se produise. Pour le P.D.M.I.,

crédits. Toutefois, le tronçon Trou-au-Loup- LaVèze a été inscrit au P.D.M.I. franc- comtois, ainsi qu’une demande de crédits d’étude pour la partie Beure- Planoise. Chaque région de France élabore son plan de déplacement et demodernisation des infrastructures. Sur la base de ce document et en fonc- tion de la pertinence des opérations qui y figurent, l’État apporte une contribution financière aux projets dans des proportions variables. “Nous avons une quinzaine d’opérations rou- tières dans la région dont le coût total est de 600 millions d’euros. C’est impossible d’obtenir une telle som- me” insiste le préfet avec réalisme. La Haute-Saône qui concentre 70 % des projets (R.N. 19, R.N. 57) semble prioritaire devant les maillons man- quants du contournement de Besan- çon. “C’est le ministère desTransports

la dotation provient de l’Agence Française des Investissements du Transport dont le bud- get découle de la ven- te par l’État des concessions autorou- tières (à partir de 2009, elle sera financée par la taxe sur l’essieu.)

“Une urgence absolue.”

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