Quelle ville?

Chaque heure de chaque jour, semblait-il, l’action de la Conscience dans Son corps s’intensifiait, et cela contribuait à la mesure du temps : il y avait dans l’atmosphère-même le sens d’une bataille et d’un progrès formidables, de la possibilité d’un changement dont les effets et les conséquences seraient partout générés. Cela aidait chacun à relativiser les difficultés de chaque pas et de chaque journée. Et, plus que toutes, ces activités qui seraient directement reliées au Matrimandir exerceraient un pouvoir rassembleur sur tous, qu’ils appartiennent à l’ashram, à la Société, au territoire de la ville future ou qu’ils soient de passage : tous y trouveraient assez de sens et de lien, de reconnaissance et d’élan, de solidarité. Mais il fallait des plans d’exécution, il fallait acquérir les terres manquantes, il fallait réunir les fonds initiaux.

*

Depuis des générations, les chemins de traverse sur le plateau étaient propriété collective, gérée par les autorités locales et gouvernementales, qui devaient donc donner leur autorisation officielle pour en céder une partie – justement là où le Matrimandir devait être bâti, tandis qu’une autre parcelle, propriété privée, était encore en cours de négociations. Le gouvernement avait aussi le pouvoir, si un projet lui apparaissait comme d’utilité publique, d’ordonner la réquisition des terres, leurs propriétaires ne recevant alors qu’une somme de compensation. Le temps passait et Elle donna Son accord pour la pose de la première pierre – le commencement des travaux – avant même que les autorités concernées ne donnent leur assentiment.

101

Made with FlippingBook HTML5