Quelle ville?

Le peuple dravidien est un peuple bien ancien, dont les racines sont profondes et portent loin, dans le temps comme dans l’expérience.

Sa culture et ses traditions sont parfois sa seule force de survie.

Ces villages voisins avaient été désertés depuis des générations par les plus hautes castes et cette région était officiellement considérée comme l’une des plus arriérées. Chaque village avait son caractère, ses coutumes et ses irréductibles partitions sociales. Une fraction de leurs résidents possédait des terres, parfois éloignées, tandis que le reste devait se contenter de travaux journaliers. Si l’on pouvait découvrir à l’improviste d’impressionnantes réserves de connaissance transmise oralement, le niveau de l’éducation mentale générale était presque nul. Ce déficit était, en termes de conscience, largement compensé par une capacité d’internaliser l’essence des contacts et des expériences dans une sorte d’éternel présent : Elle mit plusieurs fois en garde les arrogants, en déclarant par exemple que n’importe quel de ces paysans était plus conscient du divin que les intellectuels d’Europe.

Il faudrait, pour acquérir leur confiance et leur respect, beaucoup de sincérité.

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Et il se trouvait parmi eux, bien sûr, ceux qui veillaient au possible profit, ceux que déterminait l’appât d’un gain facile, ceux qui n’étaient pas scrupuleux et saisissaient les occasions d’exercer leur avantage, en faisant monter les prix de la terre, ou en interdisant l’usage d’une voie d’accès, ou en décourageant d’autres, moins privilégiés, de se joindre à quelques travaux.

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