Quelle ville?

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La question de l’ego et la question du désir.

Que doit-on faire du désir ? Et de l’ego ?

Abdiquer, le maîtriser, le dépasser ?

Emerger par-delà, en être libre pour de bon ?

Elle ne voulait pas ériger de règles comme Elle l’avait fait pour l’ashram, Elle ne voulait rien qui ressemble à des principes moraux, mais Elle demandait un progrès réel, et rappelait à tous, de temps à autre, que les apprentis du nouveau monde ne pourraient rayonner qu’une fois conquis l’élément du désir. Que la soi-disant liberté de faire ce que l’on veut, ce que l’on a envie de faire, sans contraintes ni restrictions, n’est en fait qu’un esclavage à la dictature du désir et de l’illusion d’exister par l‘ego séparé. La liberté, la vraie, ne peut régner que lorsque l’on dépend du Divin, et de rien d’autre, pour toute chose et à chaque instant ; lorsqu’il n’y a plus de petit « je » minuscule à vouloir les choses comme il l’entend et séparément ; lorsque l’on trouve la joie et le bien-être dans l’abandon de toute séparation arbitraire … Evidemment, pour cela, il faut que l’expérience du Divin soit une réalité concrète et tangible – et ainsi, l’on en revenait toujours à la première nécessité, celle d’avoir d’abord fait la découverte intérieure ; alors seulement le service de la Vérité devenait une pratique vivante et constamment progressive. Et, jusque là, querelles et conflits, velléités et vexations, malentendus et rivalités, occuperaient l’espace et le temps de l’entreprise. Elle leur répétait, la vraie spiritualité est très simple, si simple, mais il faut la vouloir !

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