Quelle ville?

Cependant, Elle mettait en garde contre la tendance à se satisfaire d’une dévotion qui laisse la nature inchangée : Elle et Lui étaient venus pour une transformation effective de la conscience humaine, non pour perpétuer la séparation.

Il ne suffisait plus d’adorer.

Le temps était venu de devenir.

Et, pour Sa ville, Elle avait indiqué que serait pratiquée l’étude des religions dans l’évolution de la conscience humaine, mais que la conduite progressive de chacun se fonderait, ou devrait se fonder sur une expérience directe de la Vérité spirituelle. Alors que toutes les religions étaient originellement issues d’expériences intérieures d’ordre spirituel essentiellement unes, elles avaient toutes tôt ou tard succombé à l’exclusivisme identitaire et la volonté pragmatique de domination et perdu leur pureté initiale. Seule, la religion hindoue échappait encore largement à cette corruption dans la mesure où toute approche authentique du Divin est acceptée, toute réalisation du Divin peut être reconnue et respectée – car le Brahman est Infini, se trouve en tout ce qui est et il n’y a que Lui. Une des conséquences de cette universalité est que l’attitude religieuse, c’est-à-dire le lien intentionnel avec la présence d’une réalité supérieure qui embrasse et informe tout ce qui est, réalité rendue abordable par une multitude de forces, de pouvoirs et de divinités, est si intégrée dans la vie quotidienne de chacun qu’elle est spontanée, naturelle et irréfléchie. Ainsi dans l’Inde, dont le panthéon constitue donc une formidable famille, il est coutume de célébrer le rôle et l’action de tel ou tel membre divin, dieu ou déesse, à certains jours de l’année, solaire ou lunaire. Chaque année, la bataille de Durga, aspect de la Shakti, avec un asura (démon) particulier et Sa victoire le dixième jour, sont inscrites dans la vie de presque tous. Lui, ou Elle, ou Cela. Aum Tat Sat.

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