Quelle ville?

17

Le vieux corps et le corps nouveau.

Chaque jour, chaque heure, chaque minute Elle peinait davantage.

Il se produisait quelque chose d’incommunicable, une simultanéité indicible : son vieux corps était bien usé, ne parvenait qu’à grand peine à se nourrir ou se mouvoir, à entendre ou à voir, et, en même temps, la conscience même de son corps se développait constamment par une autre, nouvelle expérience.

Seuls les moments qu’Elle pouvait passer avec Son scribe attentif lui permettaient de formuler des bribes de ce nouvel Etat physique.

Tout le reste – notre condition physique ordinaire, la réalité telle que nous l’appréhendons par notre présente constitution – semblait comme un voile, une fausse position de la conscience, une déformation qui ne cédait pas encore la place à ce physique vrai qui se préparait.

*

Sur le territoire de Sa ville et particulièrement à proximité de Son temple, d’autres activités s’initiaient, auxquelles Elle donnait Ses bénédictions. Car Elle souhaitait encourager les participations et contributions de ces énergies qui s’offraient à la collaboration vers l’avenir, emportant en avant tout ce qui, du passé, demeure éternellement vrai. Ainsi, dans la même période exactement, se présentèrent à tous les travailleurs de Son impossible chantier, les indications les plus contradictoires, comme un incompréhensible secret qui ne deviendrait libérateur que par la croissance de la vraie conscience en tous.

137

Made with FlippingBook HTML5