Quelle ville?

Bien rares furent ceux qui ne se laissèrent pas emporter et restèrent libres des influences opportunistes.

*

Sur le terrain pourtant, dans cette aire de la Paix, un accord s’était mis en place, une distribution acceptée des parts du labeur : la part structurée et la part « naturelle ». Les trois entités centrales, le Matrimandir, le Banyan et l’Amphithéâtre, étaient contenues dans un espace de forme ovoïde, dix fois exactement la taille de la sphère ; entourant la sphère et ses douze pétales seraient plus tard aménagés les douze jardins intérieurs, complétés d’un treizième jardin autour du Banyan, le jardin de l’Unité. Cet Ovale serait à son tour entouré d’un canal de largeur et de profondeur variables, qui donnerait sur les jardins extérieurs composés d’arbustes et de grands arbres disposés sur un ondoiement de basses collines, d’une largeur d’une centaine de mètres, bordant à son tour le premier cercle des constructions futures de la ville. Sur ce plateau encore balayé par les vents et les pluies ou brûlé par le soleil et accablé de chaleur, l’on pouvait encore voir loin à l’horizon, jusqu’à l’océan à l’Est, jusqu’au mont de MaÏlam à l’Ouest (l’on y distinguait très clairement les grands feux allumés certains soirs en l’honneur du Dieu Murugan, l’un des fils du Seigneur Shiva), tandis que, depuis le haut des tours de bois, l’on pouvait discerner au Sud les abords de Pondichéry et au Nord, les étendues de Kaliveli, une sorte d’estuaire fréquenté par les oiseaux migrateurs. La petite fourmilière humaine s’affairait autour de ses premières constructions, symboliques ou utilitaires – car il y avait désormais plusieurs ateliers, un camp pour les travailleurs permanents, des espaces couverts pour les bureaux d’études et l’administration, des enclos pour la talle et la

150

Made with FlippingBook HTML5